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Vie quotidienne - Page 216

  • Conférence environnementale J-1. Et vous, quelles sont vos attentes ?

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    La Conférence environnementale s'ouvre demain... La tension est à son comble dans les rangs écolos : c'est utile, pas utile, on y va, on n'y va pas, on ne sait toujours pas qui y sera, de toutes façons ça sert à rien, l'écologie va encore se faire avoir...

    hulot afp.jpgSur le sujet, ça buzze, ça discute ferme et depuis deux mois, on a tout entendu et son contraire sur le grand-rendez vous écolo promis et tenu par François Hollande. De Greenpeace, qui s'est posé la question de sa participation, et réclame un moratoire sur les travaux à la centrale de Fessenheim et les gaz de schiste, à Nicolas Hulot, qui estime que la Conférence environnementale, doit servir de "piqûre de rappel" sur les enjeux liés à la préservation de la planète, en déclarant à l'AFP : "C'est bref, que personne ne se fasse d'illusions, ce n'est pas là qu'on va définir la mutation écologique, mais on peut définir une vision et un échéancier". Et qui rejoint aussi Greenpeace sur la question du moratoire sur les gaz de schiste. Sans compter les professionnels du développement durable, dont la filière des énergies renouvelables, en pleine déroute suite aux atermoiements du gouvernement précédens dans leur secteur industriel.

    On veut pouvoir respirer

    Les filières françaises du solaire et de l'éolien, au bord de l'asphyxie, attendent elles aussi avec impatience la conférence environnementale de la fin de semaine pour découvrir les mesures de soutien d'urgence promises par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho.  "Il y a des mesures possibles en peu de temps. Cela permettrait aux entreprises d'être encore vivantes avant la fin du débat sur l'énergie de 2013", plaide Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et le seul représentant des filières figurant sur la liste des invités. 

    eolien mer.jpgLa situation est particulièrement grave pour le photovoltaïque, victime de la conjonction des effets de la crise, de la concurrence chinoise soupçonnée de dumping par les Occidentaux ainsi que des réguliers tours de vis donnés aux subventions françaises depuis fin 2010. Mais pour l'éolien, ce n'est pas mieux. Jusqu'ici plutôt mieux portant, il a vu sa situation se dégrader ces derniers mois, un coup de frein qui s'est traduit par une chute de 58% des raccordements au premier semestre. Si l'éolien en mer reprend son souffle, avec le lancement du deuxième appel d'offres, l'éolien terrestre est toujours dans l'impasse : la loi Littoral impose que les éoliennes bordant les côtes soient près de zones déjà construites, alors même que la loi Grenelle 2 interdit, ellen toute éolienne à moins de 500 mètres d'une habitation...

    Esoleils.jpgt la filière du bio, les attentes des Français en matière de santé et d'environnement, la biodiversité, les nitrates, les pesticides, l'eau, l'air, les gaz de schiste... Tout ça en deux jours ?

    Je sais pas vous, mais finalement, dur d'avoir un avis qui permette de briller à la machine à café, ou au prochain dîner en ville... D'où l'idée de concocter un petit tour d'horizon des attentes de plusieurs représentants associatifs, de professionnels du développement durable et d'élus de la région (et un poil au-delà), que vous découvrirez demain vendredi 14 septembre sur Ma Planète,  le jour J de la Conférence.

    Sur un petit panel représentatif (impossible d'être exhaustif, il y a en réalité un monde fou chez les écolos !), presque tout le monde a répondu à Ma Planète. Et vite. Ca fait plaisir. Vous allez voir, les réponses sont belles, intelligentes, concernées, pertinentes... Les attentes sont nombreuses, ultra-précises et globalement, au-delà du blabla, on attend une véritable écoute et des actes qui traduiraient enfin le changement vers une société écologique. Pas vraiment dans une confiance béate... Mais avec une immense détermination. 

    A lire demain sur Ma Planète : "Alors, moi, qu'est-ce que j'attends de la Conférence environnementale ?".

    Le bonus : et vous ?

    Comme il n'y a vraiment pas de raison pour que ce soit toujours les mêmes qui bossent, à vous la parole : quelles sont vos attentes ? Etes-vous, sereins, optimistes, inquiets, pessimistes, pour vous "c'est mort", ou cela ne vous intéresse absolument pas ? 

    En deux lignes, envoyez votre point de vue, en cliquant ICI.  Il sera publié ultérieurement (à condition qu'il soit ultra-court et respecte la politesse...). Vous pouvez aussi poster un commentaire, comme d'habitude.

    Cathy Lafon


  • Japon : le pays du Soleil levant sortira du nucléaire d'ici à 2030

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    Le réacteur 4 de Fukushima-Daïchi, après la catastrophe du 11 mars 2011. Photo Archives AFP

    Le gouvernement japonais va annoncer sous peu l'abandon de l'énergie nucléaire d'ici aux années 2030, dix-huit mois après l'accident de Fukushima, a affirmé mercredi 11 septembre un journal japonais, repris par l'AFP.

    Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, pourrait prendre cette décision dès ce week-end, lors d'une réunion portant sur le nouveau plan énergétique à établir pour tirer les conséquences de la catastrophe, a précisé le Mainichi Shimbun citant des sources gouvernementales.

    Une stratégie post-Fukushima qui gagne une partie du monde

    Si le Japon opte pour la sortie du nucléaire, il rejoindra les rangs des pays qui ont mis en oeuvre cette stratégie : l'Allemagne a décidé de fermer ses 17 réacteurs d'ici à 2022 et la Suisse compte éliminer progressivement ses cinq tranches d'ici à 2034. L'Espagne, de son côté, avec la décision de fermer sa plus vieille centrale nucléaire, Garona, et l'élaboration en cours d'un nouveau plan énergétique, semble aussi prendre le même chemin. De son côté, la France a réaffirmé son intention de mettre en place la transition énergétique, de diminuer la part du nucléaire dans son électricité à 50 % d'ici à 2025, et de fermer Fessenheim, sa plus vieille centrale. Des polémiques récentes sur le nucléaire, filière d'avenir en France, ou pas, entachent cependant d'incertitudes la position française. Pour le Japon, sa décision concerne un horizon plus lointain que le plan allemand, mais son ampleur sera supérieure car l'archipel comptait 54 réacteurs avant l'accident de 2011 (50 unités aujourd'hui).

    Deux réacteurs mais pas plus

    Avant la catastrophe de Fukushima, l'énergie nucléaire représentait près de 30% de la consommation d'électricité au Japon. Pour des impératifs d'ordre économiques liés à la production industrielle et pour assurer le bien-être de la vie quotidienne des Japonais sans courir le risque d'une pénurie d'électricité (l'été est particulièrement chaud au Japon, et il est très difficile de se passer totalement de la climatisation dans les villes), deux tranches ont été réactivées en début d'été, contre l'avis des populations locales, des parlementaires et de la société civile, qui manifestent régulièrement contre le nucléaire. Depuis mars 2011, tous les réacteurs avaitent été arrêtés, soit à cause d'un séisme soit en raison des mesures de sécurité supplémentaires exigées par les autorités après Fukushima. Le Japon,  la deuxième puissance mondiale, vit depuis la catastrophe sans nucléaire, à l'exception des deux sites récemment réactivés. Si les compagnies d'électricité continuent de réclamer à cor et à cris de pouvoir redémarrer des réacteurs arrêtés, car  elles doivent faire tourner leurs centrales thermiques à plein régime pour compenser le manque énergétique, et donc  importer massivement des hydrocarbures, le gouvernement japonais a enclenché, très vite après la catastrophe de Fukushima, une politique énergique de développement à marche forcée des énergie renouvelables.

    Fukushima : éviter le pire

    Une très mauvaise blague pourrait, hélas, faire un jour le buzz : "Qu'y a-t-il de pire pour une centrale nucléaire japonaise ? Développer un syndrome chinois". Après le 11 mars 2011,  une centaine de milliers de personnes ont dû être évacuées de la zone de Fukushima-Daïchi, en raison d'importantes émissions radioactives, sans perspective claire de retour pour nombre d'entre elles. Quant aux opérations de démantèlement des réacteurs et de nettoyage du site, elles devraient  durer plusieurs décennies. L'accident de Fukushima est loin d'être encore maîtrisé : depuis quelques mois, les médias, relayant les informations émanant de spécialistes, évoquent la possibilité dun "désastre planétaire en puissance", d'un "incendie radiologique catastrophique", d'une "radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima", avec le spectre d'une nouvelle catastrophe qui s'avèrerait bien pire que celle du 11 mars 2011. En cause : la piscine du réacteur 4, dans laquelle sont entreposées 1 535 barres de combustibles, soit 264 tonnes de matières fissiles hautement radioactives. Depuis un an et demi, ce cube en béton de onze mètres de profondeur repose en effet à trente mètres du sol, sur une structure gravement endommagée et fragilisée par l'explosion d'hydrogène survenue quatre jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le site.  Sous sept mètres d'eau, les barres de combustibles, déchargées du cœur du réacteur à la fin 2010 pour maintenance, doivent être constamment refroidies afin d'éviter leur fusion et donc la libération d'immenses quantités d'éléments radioactifs.Il faut reconnaître qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent, beaucoup de communication sur ce point, mis en lumière tout récemment par la presse...  Au Japon, ça peut agacer. Mais aussi aux Etats-Unis, le voisin qui vit de l'autre côté du Pacifique.

    A Fukushima, "un nouvel accident peut se produire n'importe quand"

    Pourtant, le professeur Koichi Kitazawa qui présidait l'Agence japonaise pour les Sciences et la Technologie avait  tenu des conclusions édifiantes dans un rapport publié en début d'année, mais passé inaperçu  : "A la centrale de Fukushima, le pire est peut-être à venir. A cause de la piscine du réacteur 4, un nouvel accident peut se produire n'importe quand, qui menacerait la survie même de mon pays." Avant de préciser : "Je prie pour que, dans les semaines à venir, une violente tornade saisonnière ne s'abatte pas sur la centrale." On pourrait alors craindre une catastrophe sans précédent dans l'histoire de l'humanité, qui concernerait au premier plan non seulement les Japonais, mais aussi les Américains : les radiations causées par la destruction de la piscine pourraient également atteindre la côte Ouest des Etats-Unis en quelques jours...

    Cette hypothèse, si elle est qualifiée de très extrême, n'est, hélas, pas totalement improbable. Les Japonais déploient une énergie folle pour la rendre caduque. Selon le Monde du 9 septembre, ils sont maintenant en train de construire une super-structure, qui sera disposée au-dessus de la piscine et permettra de décharger les combustibles à l'aide d'un emballage de transport évitant tout débit de dose pénalisant. Ils seront entreposés dans une autre piscine, au sol cette fois-ci en attendant de trouver un centre de stockage. L'évacuation des 1.535 barres devrait débuter avant la fin 2013 et durer un à deux ans, selon les prévisions de Tepco. Pour Fukushima et l'humanité, tout l'enjeu réside donc dans le respect de ce calendrier : deux à trois ans et demi, avant la fin de l'évacuation des barres, c'est très long...

    Cathy Lafon

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  • Planète vidéo. "The End of the Line" : laisserons-nous mourir nos océans ?

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    Amis écolos, plus qu'une semaine à attendre. "The End of the Line – L’océan en voie d’épuisement", le magnifique documentaire britannique qui dénonce, depuis 2009, les ravages de la surpêche industrielle sur les habitants à écailles qui peuplent nos océans, sort mercredi 12 septembre dans les salles françaises.

    Un peu de culture verte. "The End of the Line" n'est pas seulement un tube hyper musclé du groupe de rock Metallica.  Sélectionné dans de nombreux festivals comme le Festival du Film de Sundance, "The End of the Line" est aussi un documentaire réalisé en 2009 par Rupert Murray à partir du  best-seller "Surpêche, L’Océan en voie d’épuisement" (Editions Demopolis) de Charles Clover, le spécialiste des questions environnementales pour le Sunday Times. Le film, déjà diffusé en exclusivité sur la chaîne Planète le 6 juin dernier, suit l’enquête édifiante du journaliste britannique sur la pêche industrielle et la surconsommation des poissons, auprès d’hommes politiques, de commerçants et de restaurateurs.

    A Saint-Jean-de-Luz, Mélanie Laurent s'engage contre la surpêche

    laurent.jpeg"The End of the Line" est soutenu par la Fondation Akuo, parrainée par le comédien José Garcia, investi dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Quant à Mélanie Laurent, la belle narratrice du documentaire dans sa version française, assurer la traduction du documentaire n'est pas pour elle un simple job alimentaire, mais un véritable acte d'engagement écologique : l'actrice participe ce soir à Saint-Jean-de-Luz à un débat pour défendre la pêche artisanale, aux côtés d'Anne-Marie Vergez (patronne de pêche luzienne) et d'Hélène Bourges (Greenpeace) (cinéma le Sélect, 19 h 30), à l'occasion de la projection du documentaire en avant-première.

    2050 : une mer sans poissons ?

    Le film veut interpeller les consciences sur un sujet qui ne date pas d'hier, mais qui reste largement méconnu du grand public  : si on ne régule pas plus la pêche industrielle et que l’on continue à pêcher en trop grosse quantité, si les restaurateurs ne suppriment pas vraiment de leurs cartes les poissons en voie d’extinction , et si nous, consommateurs, ne modifions pas nos habitudes alimentaires, en 2048, nos mers et nos océans seront vides de leurs poissons. La balle finale étant, comme toujours, dans le camp des politiques, à qui il revient d'ouvrir enfin les yeux et de prendre les décisions qui s'imposent pour protéger vraiment les ressources halieutiques.

    Sauver les poissons ? Y a urgence !

    Car l'humanité est bien partie pour conduire les océans à l'épuisement de leurs ressources, avec la pêche industrielle, la surpêche et les pollutions de toutes sortes: chimiques (rejets industriels), radioactives (Fukushima), plastiques (un septième continent de déchets flottants dans le Pacifique nord), marées noires... Les stocks halieutiques s'amenuisent, à tel point que scientifiques et ONG craignent désormais la disparition pure et simple des poissons d'ici à 2048.

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    Les excès de l'industrialisation de la pêche font craindre la disparition des ressources halieutiques. Photo AFP

    Catastrophisme ?

    La conclusion d'une étude du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement),  est tombée comme un couperet en 2010 : si on ne change rien aux méthodes de pêche, en 2050, il n'y aura plus de poissons dans les océans. En France,  "Une mer sans poissons", le livre co-écrit par Philippe Cury, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement à Marseille et le journaliste Yves Miserey, a déjà lancé en 2008 un cri d'alarme, montrant combien la pêche contemporaine est prédatrice et dangereuse pour la ressource halieutique. Une mer sans poissons est bien loin d'être de la pure science-fiction : au Sénégal, le thiof (grand mérou) a disparu, et à Terre-Neuve, la population de morues s'est effondrée, provoquant une des plus graves crises halieutiques du XXème siècle, avec des impacts socio-économiques importants : des dizaines de milliers de personnes se sont ainsi retrouvées au chômage. A Sète, en Méditerranée, c'est tout le secteur de la filière pêche qui se noie, avec la disparition des poissons, victimes aussi de la pollution...

    Craindre l'extinction des poissons dans nos océans n'est pas un nième fantasme écolo-catastrophiste, mais un acte de lucidité indispensable, si l'on veut continuer à habiter sur une planète durablement vivable.

    Cathy Lafon

    AGIR CONTRE LA SURPECHE

    Comme le rappelle le site internet CDurable, pour sauver nos océans, on peut faire plus que regarder le film (ce qui est déjà bien), en salle, ou en l'achetant en DVD. La situation n'est pas encore irréversible, et nous, consommateurs pouvons agir concrètement pour lutter contre l'extinction des poissons :

    EN SAVOIR PLUS

    • Pour lire les conclusions de l'étude du PNUE sur la pêche industrielle : Cliquer ICI
    • Deux livres indispensables sur le sujet :
      "L'Océan en voie d'épuisement", de Charles Clover Demopolis (357 p., 22 euros)
      "Une mer sans poissons", de Philippe Cury et Yves Miserey Calmann-Lévy (270 p., 18,90 euros.
    • La fondation AKUO et "The End of the Line" : Cliquer ICI.
    • Le DVD du film documentaire The End of the Line – L’océan en voie d’épuisement est disponible  depuis le 18 juin 2012 au prix de 12,99€.
    • Online. Pour voir le film directement en ligne, le télécharger, ou commander le DVD : Cliquer ICI