Planète vidéo. Peut-on nourrir le monde sans pesticides ? Oui, pour Marie-Monique Robin

Marie-Monique Robin, journaliste-militante. Photo archives AFP
La Semaine du goût, organisée en France du 15 au 22 octobre, ponctuée mardi 16 octobre par la Journée mondiale de l'alimentation, est l'occasion de réfléchir à nos modes d'agriculture et d'alimentation.
Peut-on nourrir les milliards de Terriens avec une agriculture plus écologique et sans engrais chimiques ? Marie-Monique Robin y croit dur comme fer. Après des enquêtes à charge sur Monsato ou les pesticides, la journaliste a parcouru les continents pour témoigner des réussites de l'agroécologie.
"Les Moissons du futur", dont la version écrite est paru 11 octobre et dont la version filmée sera diffusée le 16 octobre sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010).
"Aujourd'hui, si on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides"
"Après ces films, j'ai participé à des dizaines de conférences où on me demandait: mais est-ce qu'on peut nourrir le monde sans pesticides?", raconte cette fille d'agriculteurs. Après avoir rencontré des agronomes, agriculteurs et experts sur tous les continents, du Japon au Mexique en passant par l'Allemagne, le Malawi, le Kenya ou les Etats-Unis, elle livre un verdict sans appel : non seulement on peut produire en quantités suffisantes sans polluer les sols, dit-elle, mais "si aujourd'hui on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides..."
"Les Moissons du futur", un film porteur d'espoirs
Contrairement à ses deux films précédents, "Les Moissons du futur" n'est pas à proprement parler une enquête mais davantage un film/livre de témoignages, au ton plus léger. Une illustration aussi des conclusions d'un rapport publié en mars 2011 par Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation. Développer l'agroécologie, méthode basée sur le renouvellement des sols en bannissant les engrais chimiques, peut permettre d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout en étant plus adapté au changement climatique, énonçait en substance ce document. "Les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains", affirmait son auteur.
Les réussites de l'agroécologie
Marie-Monique Robin est donc partie "sur le terrain, à hauteur d'hommes" voir à quoi ressemblaient ces réussites. Elle s'intéresse, par exemple, à l'agroforesterie, méthode consistant à planter au milieu des cultures, des arbres capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. "Les études montrent que les systèmes agricoles les plus productifs sont ceux qui présentent une densité importante d'arbres", rapporte la journaliste.
Au Kenya, une plante plus efficace qu'un pesticide
Au Kenya, la réalisatrice raconte comment des agriculteurs ont remplacé les insecticides par la technique du "push-pull" pour combattre un parasite, la pyrale du maïs: ils ont planté entre leurs rangs de céréales du desmodium, une plante dont l'odeur fait fuir le papillon indésirable, et en lisière de champs de l'herbe à éléphant, qui attire l'insecte mais tue ses larves ! Des techniques à première vue simples mais qui nécessitent en amont un sérieux travail de recherche, allant souvent au-delà du cahier des charges de l'agriculture biologique: "Cette agriculture intensément écologique, c'est très moderne, ce n'est plus l'âge de pierre", rappelle l'ingénieur agronome Marc Dufumier.
Le "Bonheur est dans l'assiette" !
Une agriculture saine, c'est aussi la gourmandise d'une gastronomie renouvelée. Outre les "Moissons du futur", la chaine Arte diffuse également cette semaine un documentaire en cinq volets : "Le bonheur est dans l'assiette". Tout autour du monde, cinq hommes s'appuient sur les traditions culinaires et agricoles et mettent en valeur l’écosystème de leur région pour régaler leurs convives et réfléchir à notre destin alimentaire. Les vertus de l'agroécologie sont également conviées à la table de ces inventeurs de la cuisine de demain qui, à leurs principes, joignent le geste, la démarche et l’action. L'Aquitain Arnaud Daguin qui valorise les superbes produits du pays Basque et encourage l’approvisionnement en filières courtes, inaugure la série ce soir, à 19 h. Si 19 heures, c'est trop tôt, ou si on préfère le son sans les images, on peut aussi ré-écouter avec profit la passionnante émission "On va déguster", consacrée dimanche 14 octobre à "La gastronomie durable !", en compagnie justement d'Arnaud Daguin...
►A LIRE
- "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.
►A VOIR
- Diffusion du documentaire le 16 octobre à 20H50 sur Arte, disponible en DVD à partir du 24 octobre.
- Diffusion du documentaire : "Le bonheur est dans l'assiette", du 15 au 19 octobre, Arte, 19 h.
►A ECOUTER
- "La gastronomie durable !", "On va déguster", France Inter, dimanche 14 octobre 2012 : cliquer ICI
►A SAVOIR
- Qu'est-ce que l'agroécologie : cliquer ICI
- Le rapport de l'ONU sur l'agroécologie et le droit à l'alimentation : cliquer ICI

Honneur d'abord aux écolos anti-nucléaires, à qui revient la palme verte de l'obstination : tous les mois depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima (le 11 mars 2011, pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge), les associations écologistes organisent aux alentours de la date fatidique du 11, une journée d'action pour sortir du nucléaire, au Japon (où le 17 juillet dernier des manifestations monstres ont eu lieu, photo ci-contre) comme ailleurs dans le monde. En France, sur le thème
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Nouvelle initiative intéressante d'Airaq, l'observatoire de la qualité de l'air en Aquitaine qui, décidément, n'en manque pas (d'air). Après avoir développé cette année une
Dans un esprit de transparence et d'innovation, Airaq a décidé de mettre à la disposition de tous, librement et gratuitement, ses mesures de qualité de l'air. Et pour l'air, ce ne sont pas les données qui manquent. Airaq récupère tous les jours de l'année et 24 heures/24 près de 10.700 données par jour, soit 4 millions de données par an, depuis sa création, en 1996. Comme on est en 2012, ça fait... vraiment beaucoup et ça donne le vertige. Toutes ces données sont désormais accessibles sur simple téléchargement de fichier au format CVS. Les fichiers sont des fichiers d'échange supportés par Microsoft Excel. Chaque ligne du fichier représente une ligne du tableau.
L'appli mobile d'Airaq permet de connaître à tout moment la qualité de l’air dans les principales villes d’Aquitaine. Disponible pour Apple et Androide, elle fournit les indices de la qualité de l’air en situation de fond pour 8 grandes agglomérations: Bordeaux, Pau, Bayonne-Anglet-Biarritz, Périgueux, Agen, Dax, Arcachon, Lacq ainsi que le détail de ces indices par polluant (Ozone, Particules en suspension, Dioxyde d’azote, dioxyde de soufre). C'est très tendance, il suffit de scanner ou cliquez sur le QR Code pour télécharger l'application mobile.