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Urbanisme - Page 54

  • Initiative. L'auto-location, la nouvelle forme d'autopartage qui décolle

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     Vincent Saint-Martin, créateur du site unevoituralouer.com DR

    Les filles, on se calme. Les garçons aussi, y a pas de raison. Ce n'est pas le beau gosse de la photo qui est à louer, pas de malentendu, c'est la voiture... Via un site d'autopartage et de location d'un nouveau genre : unevoiturealouer.com.

    Un modèle collaboratif importé de l'étranger

    Vincent Saint-Martin, un Parisien de 29 ans, a créé il y a un an, unevoiturealouer.com, un site internet permettant aux particuliers de proposer à la location leur propre véhicule à d'autre particuliers, qui n'ont pas de voitures et ne veulent pas ou ne peuvent pas en acheter. Et à ces derniers de trouver une voiture à louer auprès d'un autre particulier.

    Il le concède, l'idée n'est pas de lui : "Ce système collaboratif existe déjà à l'étranger, en Australie notamment et commence à s'implanter en France."

    Un objectif écolo et commercial à la fois

    location automobile,voitureTout en s'inscrivant dans un objectif de développement durable en contribuant à diminuer le volume du parc automobile français, le site est aussi commercial. Ce n'est pas très tendance dans le milieu écolo, où on est plutôt économie solidaire, mais cela a le mérite de la franchise et de la clarté : le créateur de unevoiturealouer.com veut gagner de l'argent et le réinvestir pour développer cette mini-entreprise, afin de mettre en relation d'avantage de clients internautes entre eux. Il retient ainsi une marge de 30 % de la location pour se rémunérer, mais aussi payer les frais du site et ceux de l'assurance des véhicules. En effet, pas de risque ni de mauvaise surprise pour les propriétaires ou les les utilisateurs : toutes les voitures sont assurées par unevoiturealouer.com, qui a un partenariat avec l'assureur MMA.  Le prix de l'assurance est ainsi compris dans les 30% d'acompte payé au site à la réservation.

    Quel avantage pour le locataire par rapport à l'autopartage ?

    La location de voitures entre particulier se veut surtout complémentaire de l'autopartage classique, basé sur des parcs de véhicules mis à disposition pour être empruntés. Tels Autocool à Bordeaux, ou Autolib à Paris. L'autopartage n'est pas adapté aux longs déplacements de travail ou de loisirs, pour lesquels la location de voiture est toujours recommandée par les sites d'autopartage eux-mêmes. Par ailleurs, il n'implique pas pour le créateur du site de voitures partagées l'achat préalable d'un parc de véhicules. Côté développement durable, un bon point : on ne rajoute pas de nouveaux véhicules en ciculation, mais on rentabilise l'usage des véhicules existants.

    Qui a recours à unevoiturealouer.com ?

    location automobile,voitureSelon Vincent Saint-Martin, "aujourd'hui si les usagers sont de tous horizons, ce sont surtout des urbains qui s'en servent, mais aussi des habitants de petites villes". Il précise  en effet que "tout le monde peut proposer sa voiture à la location et trouver locataire, y compris dans les villages de nos campagnes les plus reculés". A la différence des sites d'autopartage ou des entreprises de location de voitures classiques, qui s'implantent essentiellement dans les grandes agglomérations et ont besoin de nombreux clients pour être rentabilisés. L'offre s'adresse en outre à la France entière : ça c'est la "magie internet". Il y a ainsi déjà de nombreuses voitures disponibles dans le Sud Ouest, notamment à Bordeaux. Enfin, pour les locataires qui sont de vrais amateurs de voitures (il en reste, même chez les écolos), on a aussi bien sûr un éventail de modèle de voitures bien plus large à choisir que dans l'autopartage classique...

    Pour louer sa propre voiture entre particuliers, c'est simple : il faut s'inscrire en ligne. On reçoit ensuite les  demandes de location par mail et sms. On confirme soi-même la location et on en fixe le  montant. Assurance fournie. Pour louer une voiture, c'est encore plus simple : on choisit sur le site un lieu, un modèle de voiture avec le  prix qu'on veut y mettre, la durée de location, un clic et hop, l'affaire est dans le sac !

    Mais est-ce bien écologique, tout ça ?

    location automobile,voitureUnevoiturealouer.com se veut vigilant sur la "propreté" des voitures mises en location. Par ailleurs, selon Vincent Saint Martin, ce système permet à environ 15 personnes d'utiliser chaque voiture mise en location. Au lieu de son seul propriétaire. Et ce sont autant de personnes qui n'achèteront donc de voitures personnelles. Réduction des émissions de gaz à effet de serre et du volume global du parc automobile ... On est bien dans une démarche développement durable. Vincent Saint-Martin est catégorique :"Les propriétaires qui mettent leur véhicule en location ont aussi la motivation écolo de le partager, tout autant que de le rentabiliser financièrement, quand ils ne s'en servent pas." Motivation écolo qui se retrouve aussi, selon lui, chez ceux qui louent les véhicules et recherchent également à réduire leur facture de transport. Si l'idée "verte" en matière de mobilité reste bien d'explorer vraiment tous les systèmes qui peuvent éviter l'achat de voitures et l'augmentation du nombre de véhicules en circulation, en diminuant pollution et dépenses de carburant, ce système est top.

    Et combien ça coûte ?

    Le propriétaire choisit le tarif auquel il met en location sa voiture sur le site, en fonction du modèle de son véhicule et d'une grille tarifaire. Et pour le locataire, c'est comme il veut et cela peut ne pas être cher du tout. Vincent Saint-Martin indique un prix moyen de location : "Un week end où l'on parcourt 400 km, coûte 100 €." Les utilisateurs louent à la journée, ou au mois.

    location automobile,voitureJ'ai testé pour vous. Louer à Bordeaux une citadine à essence avec Airbag, pour un week-end à la plage avec mon chéri, me reviendrait ainsi à : 12€ le 1er jour, 10€ les jours suivants, avec un coût de 0,10€ par km, ou 30€ le premier jour et 15 € les suivants, avec un coût de 0,04€ par km, selon le modèle de voiture que je choisis. Sans compter l'esssence, bien sûr. La  petite Twingo ci-contre, repérée sur le site, à 12 € le premier jour, m'irait comme un gant !

    Des mauvaises surprises ?

    On l'a vu, afin de sécuriser la location, une assurance tous risques est fournie au locataire pendant la durée de la location. Selon Vincent Saint-Martin, tès peu d'incidents sont à déplorer, lors des locations. Ils sont en tout cas couverts par l'assurance.  Propriétaires comme locataires ont en outre un intérêt commun à ce que le véhicule reste en bon état et sont soucieux de leur bonne réputation respective... et de celle de leur véhicule.  

    Et ça marche ?

    La réponse est : "Oui".  Vincent Saint-Martin, qui se refuse néanmoins encore à communiquer un chiffre d'affaires, sent que "la mayonnaise prend" et qu'il y a un engouement pour ce modèle de mobilité : "Après un an d'exercice, près de 6.700 personnes et près de 1.100 voitures se sont inscrites sur le site", précise-t-il, en reconnaissant que "la crise économique et la hausse du coût des carburants ne sont pas pour rien dans le développement de ce genre de système de location, qui reste financièrement intéressant tout en offrant un bonus écolo en prime, auquel les utilisateurs du site sont sensibles."

    La voiture toujours plus chère pour la planète, comme pour nos portefeuilles

    location automobile,voiture

    C'est que nos dépenses automobiles ne cessent de grimper. Même si, paradoxalement, le site écolo Terra Eco a fait le calcul que rouler en voiture coûte aujourd'hui moins cher en carburant qu'il y a 25 ans, compte tenu notamment de l'inflation, selon l'Automobile club association, le budget "voitures" des ménages s'est encore alourdi en 2011. Et c'est bien ce que ressentent les automobilistes, au plus profond de leur portefeuille. Pour les automobiliste roulant à l'essence, le propriétaire d'une Clio 3 a vu ainsi le coût total annuel du véhicule progresser de 4% en 2011 pour atteindre 5.976 €. Pour le diesel, avec une Peugeot modèle 308 HDI, le coût annuel est désormais de 7.654 €, soit une hausse de 2,5 % par rapport à 2010. Si tout le monde n'est malheureusement pas encore convaincu de la nécessité de réduire la part des taux de pollution de l'air dus à la circulation automobile, les dépenses "fixes" en légère progression (liées à l'assurance, à l'entretien du véhicule, aux frais de parking) avec la hausse importante du prix du carburant contribuent à inciter les Français à réduire leurs usages de la voiture. Et à partager leurs véhicules.

     Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site de unevoitueralouer.com : cliquer ICI
    • Le site d'Autocool. La société dispose de 24 stations sur l'agglomération bordelaise, dont 17 à Bordeaux. Elle revendiquait  1.200 adhérents en avril 2012. Et a réalisé un chiffre d'affaires de 350.000 € en 2011, avec un prévisionnel  de 500.000 € pour 2012.
    • Le site d'Autolib.

    LIRE AUSSI

     

     

     

  • Bordeaux. Des bornes de recharge pour voitures électriques, en attendant la Zapa

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    Borne de recharge pour véhicule électrique, Bordeaux, quai Richelieu,  6 juin 2012. Photo SO/Laurent Theillet

    Une vingtaine de bornes de recharge pour véhicules électriques vont apparaître à Bordeaux d'ici à 2015. Comme l'a expliqué le 7 juin à "Sud Ouest" le directeur général de services techniques de la ville, Pierre Milovanovitch, elles visent les particuliers qui hésitent encore à se lancer d'ans l'achat de ce type de voitures, en raison de leur coût, de leur faible autonomie (100 à 150 km en moyenne) et de la difficulté majeure de touver des stations où recharger les batteries. Les bornes prévues à Bordeaux seront là pour éviter aux Bordelais le coup de la panne, gratuitement et rapidement. Et les inciter auparavant à passer à l'acte d'achat d'un véhicule électrique, afin de réduire la pollution de l'air en ville. Le tout en attendant l'éventuelle mise en place à Bordeaux d'une Zapa (Zone d'actions prioritaires pour l'air), dont le décret d'application est passé au Journal officiel le 13 mars dernier.

    Rouler à l'électrique : un leurre écologique ?

    Bon. Un tantinet "bobo-écolo bon-chic bon-genre", la borne de recharge électrique gratuite, me direz-vous. Et pas forcément durable. Pour une fois, je ne vous donnerai pas entièrement tort. L'achat de véhicules électriques est en effet encore réservé aux personnes munies d'un porte-feuille bien garni qui, si elles ont vraiment besoin d'une voiture pour des parcours longs, ont en outre recours à une deuxième voiture carburant aux énergies fossiles : ça peut faire plaisir à l'industrie automobile qui a besoin de se refaire une santé. Mais ce n'est pas terrible pour améliorer la qualité de l'air et réduire l'encombrement des villes. Enfin, proposer une recharge gratuite des véhicules, même en guise de dépannage, c'est plutôt écologiquement étrange : cela n'encourage pas à économiser l'électricité... Et ça donne un petit coup de pouce à des catégories sociales qui n'en n'ont pas vraiment besoin pour pouvoir continuer à rouler. Et pourtant l'électrique, pour les voitures, c'est bien plus propre...

    Trop mortel, le diesel

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    Photo AFP

    Les conséquences désastreuses sur le climat des émissions de gaz à effet de serre, auxquelles contribue largement le transport automobile, sont déjà bien connues. Il est aussi désormais avéré que les 24 millions de véhicules diesel, qui représentent aujourd'hui près des deux tiers des véhicules en circulation en France, ont un impact terriblement nocif sur la santé. Asthme, allergies,maladies respiratoires chroniques, risques de cancers du poumon... Selon Bruno Guibeaud, Président d'Europe Qualité Expertise (EQE) le diesel, poison invisible, "représente une bombe à retardement comparable à l'amiante". Il précise dans une interview au "Parisien" le 5 juin dernier, que les moteurs diesel produisent en effet en quantité des particules fines très nocives ainsi que de l'oxyde d'azote, un gaz empoisonné. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, 42.000 morts seraient dues chaque année en France aux particules fines dégagées par le diesel, que le moteur soit neuf ou vieux. Ce qui fait dire à Bruno Guibeaud, dans l'"Express" du 9 juin : "Rouler avec un Diesel, c'est criminel." Il est donc impératif de chercher à rouler avec un carburant plus propre, voire à l'électricité. Mais avant tout, de moins rouler.

    L'électrique, c'est plus "propre", mais, mais, mais ...

    mia angouleme.jpgLorsqu'elles roulent, les voitures électriques comme la Mia d'Heuliez (ci-contre) n'émettent pas de CO2, ni de particules fines dangereuses pour nos poumons. Mais elles sont loin d'être l'unique réponse durable aux problèmes écologiques des villes, en matière de pollution de l'air, de transport et de mobilité pour leurs habitants. Les écolos se tuent à le répéter : vouloir substituer à l'identique le nombre de voitures particulières en circulation fonctionnant aux carburants classiques par des véhicules électriques, serait une aberration écologique. D'abord parce le bilan carbone d'un véhicule électrique pour sa fabrication est loin d'être plus léger que celui d'une voiture conventionnelle. Ensuite, parce qu'il faudrait produire davantage d'électricité pour les faire rouler, ce qui n'est pas la meilleure idée pour sortir du nucléaire sans avoir encore développé les énergies renouvelables, et ne permet non pas de répondre à l'impératif de récuction de notre facture énergétique. Enfin, parce que l'objectif premier, pour une société durable et vivable, reste de parvenir à réduire précisément le nombre de voitures en circulation... Et à faire évoluer les usagers vers des modes de transports alternatifs à la voiture. Pour également fluidifier et apaiser la circulation, entre autres. Une ville avec le moins de voitures possible, qui garantit la mobilité à tous ses habitants, en fonction de leurs besoins et capacités physiques, c'est encore ce qu'il y a de plus écologique !

    Les voitures conventionnelles améliorées plus "vertes" que les voitures hybrides ?

    Une étude récente publiée par l'Institut allemand d'écologie appliquée révèle en outre que si les voitures conventionnelles pouvaient gagner fortement en efficacité énergétique d'ici 2030, elles feraient  baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre, alors que les voitures hybrides qui deraient représenter d'ici 2030, 14 % du parc allemand, ne feraient baisser les émissions de gaz à effet de serre que de 6 %. Cette étude commandée par le ministère allemand de l'Environnement, insiste pour qu'on n'oublie pas la recherche liée à l'amélioration des performances énergétiques des voitures à essence. Et souligne que le succès des véhicules électriques est lié avant tout au développement des énergies renouvelables, dont la part "verte" pourraient représenter le volume en térawatteures nécessaire à leur appétit énergétique...

    Rouler à l'électrique : quand on partage, c'est épatant

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    Hiriko, la première voiture pliable électrique Photo DR

    L'écologie, si c'est toujours vert, c'est rarement noir ou blanc. A Bordeaux comme ailleurs, ce type de bornes de recharge devrait surtout être un levier de développement intéressant pour le parc des véhicules électriques utilitaires et pour les futures voitures électriques d'Autocool (le système d'autopartage de l'agglomération bordelaise). Ou encore, pourquoi pas, pour de futurs parcs de taxis électriques ? Car l'électrique pour les voitures partagées, c'est top...  La Mia électrique est ainsi disponible en mode partage à Angoulême et le sera bientôt à Bordeaux. Et la mignonne petite Hiriko, voiture électrique pliable, est attendue avec impatience pour 2013 par les grandes métropoles du monde qui envisagent de la proposer en autopartage à la location. 

    Selon Avere France, la ville de Besançon vient ainsi d'inaugurer avec Parkeon des stations de recharge doubles, avec une borne pour les particuliers, entreprises, administrations et une pour lesvéhicules en autopartage. Et l'usage est payant, avec un forfait  réglé via un horodateur. Nickel. Enfin, si elles étaient prévues pour permettre également aux deux roues électriques de se recharger, le petit peuple vert serait aux anges...

    A Bordeaux, c'est Nissan qui régale

    Les deux premières bornes bordelaises (30.000 € pièce); gratuites pour les usagers, ont été installées par le constructeur automobile japonais Nissan, qui fait sa pub par la même occasion et prévoit d'installer en Europe 400 bornes de rechargement rapide pour véhicules électriques, dont 40 en France. Bordeaux compte lancer ensuite un appel d'offres pour installer une vingtaine de bornes de recharge rapide d'ici à 2015. Soulignons que la première, quai Richelieu, a quand même laissé les cyclistes bordelais interloqués : son installation a en effet occasionné l'interruption de la circulation des vélos sur la piste cyclable qui longe la Maison écocitoyenne. Du coup, les fans de la petite reine se demandent où les voitures vont se garer pour se recharger et espérent qu'il n'y aura pas de gêne pour les vélos et les piétons... Ce qui ne serait pas "durable" du tout. A suivre donc.

    Quant à la Zapa, rendez-vous sur Ma Planète, pour en reparler dès demain...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI 

    EN SAVOIR PLUS

    • Tout sur la mobilité électrique sur le site d'Avere France: cliquer ICI
    • Les rapport de l'OMS sur la pollution de  l'air et les  particules fines : cliquer ICI
    • Qu'est-ce qu'une Zapa ? Pour tout savoir, cliquer ICI.
    • Les chiffres de vente de Nissan : Depuis un an, Nissan a vendu en Europe quelque 2.000 exemplaires de la Leaf, son véhicule compact 100% électrique. Son partenaire français Renault s'apprête à lancer à l'automne sa citadine électrique Zoé, qui pourra elle aussi être rechargée sur les bornes rapides de Nissan.

     

  • Bricq et les écolos en pleine lune de miel

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    Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, du Développement durable,  de l'Energie, des Transports et de l'Economie maritime .    Photo AFP

    Alors ? "Toujours à râler, ces écolos !" ? "Jamais contents, toujours un mot à redire, z'en veulent toujours plus !" ?

    Hé ben non ! Encore une idée reçue qui tombe. Oui, il arrive que les écolos soient heureux...  La présentation de la feuille de route de Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, donnée à l'AFP le 4 juin, doublée d'un entretien au journal Le Monde publié symboliquement le 5 juin (Journée mondiale de l'environnement), ouvrent une période qui pourrait même s'avérer carrément euphorique pour les intérêts de l'environnement, de la planète et de ses habitants. Alors, oui, le petit peuple vert de France est béat : il n'ose y croire, mais on dirait bien que ça plane pour lui.

    "Je veux porter la social-écologie"

    Pas d'équivoque avec Nicole Bricq, dont les mots sont écologiquement justes. Après avoir afirmé à l'AFP vouloir promouvoir "la social-écologie", elle a enfoncé le clou dans un entretien au Monde :  "Je veux porter la social-écologie". "Il est hors de question que la transition écologique se fasse sur le dos des pauvres et des modestes... L'écologie n'est pas un luxe pour "bobos". Pour chaque mesure, il faut vérifier l'acceptabilité sociale. Et faire en sorte que tous en profitent", a-t-elle ajouté. Pour elle la crise peut être l'occasion de changer de modèle de développement. Lier la crise environnementale et la précarité sociale... Proposer l'écologie pour sortir de la crise... Ce n'est pas rien. Surtout quand on détient un super ministère qui recouvre l'Ecologie, le Développement durable, l'Energie, les Transports et l'Economie maritime (les deux dernières missions étant confiées à un ministre délégués).

    L'alliance de l'abeille et de la coccinelle

    abeille.jpg "Parole, paroles, paroles... Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots ?" Pas vraiment. Car ce vert et clair vocabulaire n'a jamais réellement appartenu au lexique des gouvernements français, ou alors pas depuis bien longtemps... Et surtout, la dame est précise, et illustre concrètement son propos : "Sur la question de l'efficacité énergétique de l'habitat, par exemple, nous allons travailler avec Cécile Duflot (ministre du Logement) pour imaginer des dispositifs nouveaux pour les copropriétés dégradées". coccinelle.jpg

    Transversalité des problématiques écologiques, avec au coeur des projets de l'action politique l'amélioration de la vie quotidienne des gens et la hausse de leur pouvoir d'achat ? Bricq, la nouvelle "abeille" du ministère de l'Ecologie alliée à Duflot, la "coccinelle" des Verts, surnommée "butterfly", papillon, lors de ses débuts en politique  ? Belle image de la biodiversité. Tellement belle qu'on a peine à y croire...

    "Mettre en oeuvre les leviers financiers de la transition écologique"

    Et pourtant... "La conférence environnementale, promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle, aura lieu en juillet", a aussi indiqué à l'AFP la ministre de l'Ecologie, après avoir réuni lundi 5 juin les membres du Comité national du développement durable et du Grenelle de l’environnement. Tenue, la promesse d'une grande "Conférence environnementale" ! Et pas dans un an, non, tout de suite, dès le mois de juillet.  Le rôle de cette conférence, où la question énergétique sera majeure, "sera de définir la méthode et l'agenda des négociations à venir, pour franchir une étape vers un nouveau modèle de développement", explique-t-elle. "Il s'agira d'identifier et de mettre en oeuvre les leviers financiers, fiscaux, technologiques, démocratiques pour engager la transition écologique et développer l'économie verte", note la ministre. Toujours concrète. Et  rassurante : sa méthode englobe constamment les questions de financement, qui sont bien le nerf de la guerre de la transformation écologique de la société et de l'économie. Le tout avec élégance. On ne jette pas le bébé avec l'eau du bain, on reconnait les points importants et positifs du Grenelle de l'environnement impulsé par Nicolas Sarkozy, mais en prenant acte que "la force propulsive du Grenelle s'est épuisée". Bien vu. Et  très "durable", pour tout dire.

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    Sommet Rio+ 20 Photo DR

    Le rôle essentiel des collectivités locales à Rio

    Toujours selon l'AFP. lors de sa rencontre avec les acteurs du Grenelle de l'environnement, la ministre a également rappelé son souhait de « replacer les acteurs locaux au centre de la vie démocratique afin d’accélérer l’ancrage du développement durable dans les territoires et de s’appuyer sur les multiples initiatives développées à l’échelle territoriale ». En rajoutant : « Les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer dans chacun de leur territoire pour le développement de cette transition écologique. Rien n’est possible sans elles. C’est pour cette raison que j’ai souhaité qu’elles soient représentées au sein de la délégation française qui se rendra à Rio+20 ». Ca non plus, ce n'est pas rien. L'organisation des villes et collectivités locales du monde (Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU)), qui sera bien présente à Rio pour le prochain Sommet mondial de l'environnement Rio+20 (du 20 au 22 juin), n'est pas encore reconnue comme une véritable organisation internationale. L'iniative de Nicole Bricq pourrait bien permettre à des acteurs comme Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique et porte-parole mondial de CGLU pour les négociations sur le climat, de jouer un rôle plus actif, côté français, à la table des négociations.

    Une Conférence environnementale "de haut niveau" en juillet


    Intervention de François Hollande au congrés de la FNE

    Promis en janvier 2012 par François Hollande au congrès de France Nature Environnement (FNE),  ce "rendez-vous de haut niveau", qui réunira les acteurs du Grenelle (Etat, collectivités, entreprises, syndicats, ONG) et "inclura les parlementaires", doit permettre "d'identifier pour les prochains mois les axes de travail prioritaires et les modes de concertation associés", a encore indiqué Nicole Bricq.  Avec toujours le souci de la précision et des moyens : "Les questions liées à l'énergie, à la biodiversité sous tous ses aspects - de sa nécessaire protection à ses apports économiques - et l'émergence de nouveaux modèles de financement, seront notamment au coeur des discussions". Que demander de plus ?

    "Le dialogue environnemental"...  "au même niveau que le dialogue social"

    Rien. Non, trop, c'est trop, le rêve vert va éclater comme une bulle de savon...  Et pourtant, amis écolos, le meilleur reste encore à venir : "Mon ambition, et c'est le souhait du président de la République, est de placer le dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social", a déclaré Nicole Bricq au Monde... Qui, en outre, ne manque pas d'esprit et sait la jouer fine mouche, quand on l'interroge sur la conversion du PS aux thématiques écologiques : "Il y a, j'en conviens, de petites différences culturelles entre certains de mes collègues et moi", avoue la ministre au Monde. "Mais je pense avoir des appuis de poids au sein du gouvernement, parmi les associations et dans la société." Les écolos apprécieront à sa juste valeur la dose d'humour des "petites différences culturelles"... Et comme ce premier entretien au Monde se révèle être un véritable "sans faute" écolo (OGM, gaz de schiste, photovoltaïque, nucléaire, Rio..),  ils se réjouiront de se compter parmi  "les appuis de poids" de Madame leur ministre.

    Alors, Nicole, "all we need is love" ?

    Tout ça vous avait échappé ? C'est drôle, mais il est vrai que les "grands" médias n'en ont vraiment pas fait des tonnes... Amis écolos, quoiqu'il en soit : gardons la tête froide... Certes, comme le dit aussi la chanson, "si ce n'est pas vraiment l'amour, ça y ressemble". Mais bien évidemment, pas question pour autant de donner à Nicole Bricq de chèque en blanc, ou en vert. Les mots sont justes, les intentions et les objectifs sont les bons... Maintenant, l'écologie attend les actes. Avec un poil plus de confiance aujourd'hui qu'il y a de cela un mois : savourons donc l'instant présent...

    Cathy Lafon

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