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Tribune libre - Page 3

  • Tribune libre. "Il faut mettre fin à la pollution de l'usine Altéo de Gardanne"

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    Le site de MangeGarri à Gardanne, en 2010. Photo archives AFP 

    Gardanne, c'est bien loin de Bordeaux, là-bas, dans les Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mais c'est aussi le théâtre d'un véritable drame écologique qui nous concerne tous, car il porte atteinte à la Méditerranée, perle de notre patrimoine naturel.

    Au nom de la préservation de l’emploi, Altéo, l’usine d’alumine des Bouches-du-Rhône a bénéficié d’un très long moratoire pour mettre fin aux rejets de boues rouges dans la Méditerranée. Vingt ans plus tard, la pollution perdure et menace le Parc naturel des calanques, tandis que l’emploi n’a jamais paru autant menacé, faute de solutions durables.

    Henri Augier, président de l'association environnementale Union Calanques Littoral (UCL). un scientifique auteur de nombreux ouvrages dédiés aux risques environnementaux, alerte les internautes sur une situation catastrophique, dans une tribune que publie Ma Planète : "Altéo, la vieille dame est en train d'agoniser !"

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  • Tribune libre. Pour nourrir l'humanité en 2050, "l'agriculture durable doit devenir la norme"

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    Un enfant dans une exploitation de café au Honduras. Photo archives AFP

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralUne agriculture durable est l'une des solutions qui permettront à l'humanité de faire face aux défis économiques, environnementaux et sociétaux mondiaux. Tel est le message que veut délivrer Han de Groot (photo ci-contre), directeur exécutif d’UTZ Certified, un programme et un label pour la production durable de café, cacao et thé. Sa mission : créer un monde où la production agricole durable est la norme.

    L'agriculture durable doit devenir la norme

    L'impact mondial de l'agriculture

    Le secteur agricole a un impact mondial immédiat sur tous les consommateurs. Il emploie 30 % de la population active mondiale, utilise 38 % des terres de la planète et génère de 19 à 29 % des émissions de GES. Les problèmes de pauvreté, d'insécurité alimentaire et de dégradation de l'environnement impactent directement les marchés, les écosystèmes et la société. Avec une population globale dépassant 9 milliards en 2050 et l'évolution croissante de la consommation due à une classe moyenne en expansion, ces défis sont inéluctables sans une transformation durable des filières agricoles et de l'approvisionnement alimentaire. Peut-on envisager l’agriculture durable comme une des réponses aux défis économiques, environnementaux et sociétaux dans le monde ?

    Les défis économiques : former au savoir-faire et aux bonnes pratiques

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralAujourd’hui la viabilité économique des exploitations n’est pas assurée en raison d’une gestion agricole pauvre et de pratiques non durables. De nombreux agriculteurs de pays à faible revenu réalisent moins d'un tiers de leurs rendements potentiels. Cela est dû à un manque d'accès au crédit, qui se traduit par moins d'investissements que nécessaire, et à un manque de connaissances afin de développer des méthodes agricoles plus productives. La plupart des sociétés rurales ont été intégrées dans des systèmes de marché et des chaînes d'approvisionnement plus larges, mais souvent à des mauvaises conditions et dans une position de négociation défavorable. Le manque de sensibilisation sur les exigences du marché et la réglementation des prix pénalise les revenus des agriculteurs, en particulier lorsque les prix fluctuent. Pour répondre à ces défis, des programmes de certification pour une agriculture durable délivrent des formations au cours desquelles les agriculteurs acquièrent un savoir-faire et des bonnes pratiques pour mieux exploiter leurs terres.

    Les défis environnementaux : préserver les ressources naturelles et s'adapter au changement climatique

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralL'agriculture fait face aux défis du changement climatique tout en y contribuant. Le secteur alimentaire génère entre 19 et 29% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l'agriculture étant la composante la plus importante (80-86%).  A travers l'application d'engrais chimiques, la  pratique du brûlis et la déforestation, les gaz à effet de serre rejetés dans l'atmosphère ont un effet direct sur le changement climatique au niveau local et mondial. Toutefois, les agriculteurs dépendent également de conditions climatiques stables. Ainsi l'évolution des rythmes de précipitations, les températures extrêmes, la montée du niveau de la mer rendent l’exploitation de cultures de plus en plus difficile. De plus la sur-fertilisation, l'utilisation inappropriée des pesticides, la monoculture et la surexploitation de l'eau et de la terre impactent négativement les écosystèmes locaux... Il devient impératif que le secteur agricole s’adapte au changement climatique.  

    Les défis sociétaux : lutter contre les mauvaises conditions de travail, le travail des enfants et l'exode rural

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralLes agriculteurs, les travailleurs et leurs familles sont souvent confrontées à des conditions de vie et de travail insalubres et dangereuses. L’utilisation de machines dangereuses et de produits chimiques, des longues heures de labeur et des problèmes de santé liés au travail répétitif représentent les situations à risque les plus fréquentes. En outre, les droits des travailleurs ne sont pas assez respectés. Les droits fondamentaux tels que la liberté d'association, la participation à la prise de décision et les conditions de travail décent ne sont pas toujours reconnus. L’agriculture durable doit prendre en compte ces défis et les adresser à travers la mise en place de bonnes pratiques à suivre. Cela ne signifie pas un changement radical d’un jour sur l’autre, mais petit à petit les agriculteurs viennent à comprendre les avantages apportés par des mesures durables.  Par ailleurs, l'Organisation Internationale du Travail estime à plus de 130 millions les enfants entre 5 et 14 ans travaillant dans l’agriculture. Des mesures de prévention sont nécessaires impliquant plusieurs acteurs du secteur agricole: le gouvernement, les systèmes de certification, et les organisations civiles de protection de l’enfant. Le travail des enfants n’est pas un fait isolé, mais la conséquence d’un système national où la pauvreté  est généralisée et ne dispose pas de structure solide de manière légale. 

    Le rôle de l’industrie : développer une chaine d’approvisionnement durable

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralAvec la population mondiale atteignant 9 milliards en 2050, il faudra produire près de 70% de nourriture en plus pour répondre à la demande malgré la pénurie croissante des ressources naturelles (terre, eau et biodiversité). Sans des acteurs de la chaîne d'approvisionnement responsables, l'industrie aura du mal à répondre à la demande mondiale. Toutefois, même si les consommateurs sont conscients des avantages liés au développement durable, leurs habitudes d’achat ne reflètent pas encore cette prise de position. Développer une agriculture durable de masse repose donc sur toute la chaîne d'approvisionnement. Les programmes de développement durable doivent donc innover et s’adapter à la dynamique du marché afin de transformer les chaînes d’approvisionnements traditionnelles.

    L’agriculture durable : réussir le pari d’une solution pérenne

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralCette approche répond à un besoin en solutions durables face aux défis du secteur agricole. Ainsi, en pénétrant désormais avec succès le marché de la grande distribution, lobjectif fixé par UTZ Certified est de faire du développement durable une norme. Un monde dans lequel l’agriculture durable est la norme est un monde où les agriculteurs appliquent de bonnes pratiques agricoles et gèrent leurs exploitations de façon rentable dans le respect de l’individu et de la planète, où l’industrie récompense et investit dans la production durable et où les consommateurs peuvent faire confiance aux produits qu’ils achètent. La plupart des avantages perçus par les agriculteurs dans le programme UTZ proviennent directement  de l’implantation de pratiques durables. Par exemple, les bonnes pratiques agricoles conseillées engendrent une meilleure structure des sols, une meilleure production par hectare et utilisation optimisée des ressources en eau.. Grâce à de meilleures prises de décision, une gestion des risques à long terme et un profit réinvesti au sein de l’exploitation, ces dernières deviennent plus souples et économiquement viables.

    Han de Groot, directeur exécutif d’UTZ Certified

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    • UTZ Certified est un programme et label pour la production durable de café, cacao et thé. La mission de l'ONG est de créer un monde ou la production agricole durable est la norme. Le programme UTZ Certified permet aux agriculteurs d’apprendre les méthodes pour une meilleure production afin d’améliorer les conditions de travail et prendre soin de l’environnement et des travailleurs. Pour consulter le site de UTZ Certified : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le développement durable: cliquer ICI                                                                                               
  • Loi sur la transition énergétique: "Le costume retaillé par le Sénat ne peut pas tenir bien longtemps"

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    Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique. Photo Nantes.fr

    Comme prévisible, le groupe écologiste du Sénat a voté contre le projet de loi de transition énergétique, en raison principalement de la disparition des seuils sur la réduction nucléaire, du recul sur les économies d'énergie et de l'attaque contre le développement de l'éolien terrestre. Ronan Dantec, sénateur écologiste, s'en explique dans une tribune libre. Non sans humour.

    Tribune libre

    L'ensemble tricoté n'a pas disparu

    Beaucoup craignaient que le Sénat détricote complètement la loi de transition énergétique, et que nous nous retrouvions devant un tas de pelotes consciencieusement rembobinées. Finalement, reconnaissons-le, ce n’est pas le cas : certes, l’ensemble tricoté par l’Assemblée nationale a quelque peu été modifié, des morceaux ont été enlevés, d’autres rajoutés, certains éléments sont pour le moins rapiécés, mais il n’a pas disparu.

    Des embellissements, mais...

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvDans les étoffes nouvellement tissées par le Sénat, nous noterons ainsi plusieurs embellissements sur la rénovation énergétique des logements par exemple. Le fait de ramener de 2030 à 2020 la date pour l’obligation de rénovation du parc de logements privés est une avancée forte, crédibilisant l’objectif de réhabilitation de 500.000 logements par an à l’horizon 2017, surtout qu’il est complété par l’obligation, sur un amendement écologiste, de rénovation au moment des mutations à partir de 2030. Ce fut une jolie bataille parlementaire. Sur ce point, le Sénat a donc fait œuvre utile pour crédibiliser l’objectif intermédiaire de réduction de 20% de la consommation d’énergie en 2030. Et on ne comprend donc pas très bien pourquoi il a supprimé cet objectif de l’article 1 de la loi, ce n’est pas logique.

    L'accroc géant de l'éolien

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvAvant de revenir sur les incohérences esthétiques du patchwork élaboré par le Sénat, permettez-moi de signaler quelques autres jolies pièces cousues par le Sénat. Le groupe écologiste a notamment apprécié – après, bien sûr, c’est toujours une question de goût – la création d’une filière recyclage pour les bateaux de plaisance qui permettra de réduire l’encombrement des ports de plaisance par les bateaux-épaves, ou le droit, pour les habitants des petites îles non connectées de choisir leur distributeur d’électricité, ce qui devrait accélérer l’autonomie énergétique de ces territoires, futures vitrines du développement des énergies renouvelables. Parmi les plus belles pièces, nous sommes évidemment très fiers d’avoir réussi à accrocher l’obligation de raccordement dans les 18 mois des installations renouvelables, ce qui devrait accélérer leur développement… même si ne nous a pas échappé l’accroc, pour ne pas dire le trou de mite géante, qui a saccagé les possibilités de développement de l’éolien terrestre avec l’interdiction de leur implantation à moins d’un kilomètre de toute habitation. Cet amendement surprise aura aussi logiquement pour conséquence de geler toute urbanisation dans un rayon d’un kilomètre autour des éoliennes déjà installées, de réduire donc à néant les projets d’urbanisme de milliers de communes françaises. C’est évidemment absurde, mais nous abritons dans nos rangs quelques couturiers attirés par le surréalisme.

    Le coup de ciseau de trop

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvCar malheureusement, faire d’un ensemble de pièces de tissus recoupés et disparates un costume cohérent, n’est pas des plus aisé, surtout quand certains manient le ciseau frénétiquement. Nous avons ainsi un groupe spécialisé dans les coupes et les modifications de forme. 50% de nucléaire en 2025, je coupe ; 63,2 gigawatts pour la production de nucléaire, je rehausse le col jusqu’à 64,85 gigawatts. On ne sait jamais, des fois qu’il fasse un peu froid l’hiver prochain. Le refus complet par le Sénat des nouvelles tendances du renouvelable pour un repli entêté vers les modes anciennes dites « du tout nucléaire », pourtant passées de mode partout dans le monde, aura ainsi été une constante du débat dans notre hémicycle. Malgré la faillite d’AREVA, fleuron du toujours prêt à porter « Le tout nucléaire français », avec 5 milliards de passif, le Sénat n’aura pas soutenu la nécessité de développer rapidement de nouveaux produits répondant à l’immense demande mondiale de développement des énergies renouvelables.

    Coupe déséquilibrée aux coutures fragiles

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvAu final, nous voici donc avec une confection assez étrange, à partir du costume plutôt seyant que nous avait livrée l’Assemblée nationale.  Des ajustements étaient nécessaires par rapport au premier patron qui était perfectible, - et je veux rendre aussi hommage aux rapporteurs au Sénat, qui ont souvent proposé des retouches pertinentes - des embellissements souvent soutenus par la ministre, régulièrement à l’initiative du groupe écologiste, mais au final une coupe déséquilibrée et un patchwork disparate aux coutures fragiles. Nous ne sommes pas dans la haute-couture, ni même dans le rapiéçage…. il faudrait lui trouver un autre nom. Nous voterons donc contre. Le costume qui sort du Sénat ne peut pas tenir bien longtemps. Certains pensent même certainement qu’il est suffisamment fragilisé pour se déliter rapidement, car le projet reste bien de revenir à l’ancien costume du modèle énergétique français, dont certains ici ont encore la nostalgie, malgré ses usures et le coût faramineux de son entretien.

    Revenir au croquis initial du président

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvNous préférons donc retravailler avec la proposition initiale de l’Assemblée nationale, conforme au croquis initial du président de la République. C’est la base pour créer un costume solide pour l’avenir, moderne et innovant, capable d’affronter toutes les variations météorologiques.

    Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, vice-président de la commission du Développement durable, des Infrastructures, de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire, membre du groupe Ecologiste du Sénat.

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