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Tribune libre - Page 4

  • Solaire: lettre ouverte à Ségolène Royal pour sauver le photovoltaïque

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    tribune libre,lettre ouverte,solaire,photovoltaïque résidentiel,haïun,ségolène royalDans une lettre ouverte à Ségolène Royal, David Haïun, président de Groupe Solaire de France, entreprise leader du photovoltaïque résidentiel en France, propose trois mesures concrètes pour sauver le photovoltaïque résidentiel : donner la possibilité aux installateurs de poser des compteurs photovoltaïques, réintégrer le photovoltaïque au Crédit d’Impôt Développement Durable et geler pour un an le tarif de rachat de l’électricité solaire produite par les particuliers.

    tribune libre,lettre ouverte,solaire,photovoltaïque résidentiel,haïun,ségolène royalAfin d'alimenter le débat sur la transition énergétique, Ma Planète relaie, ce samedi, la lettre ouverte de David Haïun :

    "Ségolène Royal, voici trois mesures urgentes pour sauver le photovoltaïque français.

    Madame la ministre de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie,

    L'intégration du photovoltaïque résidentiel ne relève pas d'une option, mais constitue une nécessité cruciale pour réussir la transition énergétique. Je vous appelle à l'aide aujourd'hui, comme j'ai alerté hier vos prédécesseurs: le photovoltaïque français va s'écrouler. Pour Groupe Solaire de France, l'entreprise que je dirige, ce sont 600 emplois qui sont directement menacés.

    Le photovoltaïque français traverse une période de crise d'une violence inouïe. Comme l'a relevé la Cour des comptes: "la filière photovoltaïque a connu une perte d'emplois depuis 2010 passant de 31.550 emplois à 17.980 en 2012". Ces 43% d'emplois perdus depuis 2010 témoignent du grave péril économique et social dans lequel se trouve notre secteur. Cette situation n'est pas le fruit du hasard, mais la conséquence des efforts entrepris par le géant de l'énergie fossile pour nous affaiblir.

    tribune libre,lettre ouverte,solaire,photovoltaïque résidentiel,haïun,ségolène royalAinsi, le tarif de raccordement est défini de manière discrétionnaire par EDF: en 4 ans, il a quintuplé sans raison, passant de moins de 500 euros à plus de 2500 euros dans certain cas, pour une prestation restée rigoureusement identique. Ce sont sans doute d'autres éléments de ce type qui ont récemment conduit l'autorité de la concurrence à condamner EDF à une amende record pour abus de position dominante sur le marché des panneaux solaires.

    Il est urgent de réagir. Et vous pouvez faire quelque chose. Voici 3 mesures concrètes pour sauver la filière photovoltaïque:

    1.D'abord, il faut nous faire sortir de notre dépendance à l'égard d'un acteur qui n'a eu de cesse de nous affaiblir. Donnons sans attendre la possibilité aux installateurs de poser des compteurs photovoltaïques pour rendre plus efficace, plus rapide et moins coûteux le processus d'installation.

    2.Ensuite, il faut réintégrer le photovoltaïque au CIDD (Crédit d'Impôt Développement Durable). Le gouvernement a choisi d'exclure du CIDD les travaux d'équipement photovoltaïque quand tous les autres travaux de rénovation thermiques sont restés concernés. Ce faisant, notre filière a encore été décrédibilisée. Le photovoltaïque ne serait-il plus une énergie renouvelable ?

    3. Enfin, il faut geler pour un an le tarif de rachat. Le tarif de rachat de l'électricité solaire s'est effondré en 3 ans. Il est passé de 46 euros/kWh en 2010 à 29 euros/kWh fin 2013, soit une baisse de 37% ! Geler temporairement le tarif est la seule manière de garantir un cadre stable à la filière.

    "Sauver l'emploi"

    Il ne s'agit pas seulement de sauver la transition énergétique, mais de sauver l'emploi: le photovoltaïque a permis la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs en France depuis 2006, emplois à 100% non délocalisables.  Il ne s'agit pas seulement de sauver la transition énergétique, mais d'aider les Français. En 2014, équiper son foyer de panneaux solaires relève du parcours du combattant, alors que la mise en oeuvre de la transition énergétique est l’affaire de chacun. Il ne s'agit pas seulement de sauver la transition énergétique mais d'être fidèle à nos engagements: si le photovoltaïque française s'effondre, plusieurs dizaines de milliers de particuliers producteurs d'énergies se retrouveront sans garantie.

    Madame la ministre, êtes-vous prête à vous engager pour sauver le photovoltaïque français?"

    David Haïun, président de Groupe Solaire de France.

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    • Les articles de Ma Planète sur le photovoltaïque : cliquer ICI
  • Climat. "Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir"

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    Pollution de l'air en Chine, à Wuhan Photo DR

    Le 1er janvier a ouvert l'acte II du protocole de Kyoto, contraignant les pays industrialisés signataires à s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), selon les dispositions de l'accord de Doha, signé le 9 décembre 2012. Efficace pour luter contre le réchauffement climatique ? Ou pas ? Ma Planète publie aujourd'hui le point de vue de Jean Sireyjol, président de l'association écologiste bordelaise, TacaCathy Lafon

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    Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir

    Doha prolonge le protocole de Kyoto pour 15 % des émissions deCO2

    Le maigre résultat de la conférence de DOHA, c’est de prolonger jusqu'en 2020 le principe du protocole de Kyoto, mais cette fois avec encore moins de pays concernés, la Russie, le Canada et le Japon refusant cette prolongation. Maigre résultat quand on voit que cet « accord » ne concerne que 15% des émissions de CO2 (rappel : les USA sont toujours en dehors, ainsi que tous les pays en  voie de développement).

    En fait, si on prend le temps d'y réfléchir, est-il absolument illogique qu’on n’arrive pas à se mettre d'accord sur des quotas de CO2 attribués à chaque pays ?

    Quelle règle pour attribuer le quota de CO2 de chaque pays ?

    Le principe du protocole de Kyoto est en gros le suivant : les scientifiques nous demandent de diviser par 2 les émissions mondiales de CO2 d’ici 2050, fixons des quotas de CO2 à chaque pays, pour progressivement atteindre cette cible. Oui, mais voilà, quelle règle utiliser pour attribuer le quota de chaque pays pour, par exemple, les 10 années à venir ?

    L'injustice de la méthode "Kyoto"

    La méthode utilisée à Kyoto est de prendre comme point de départ les émissions actuelles de CO2 de chaque pays. Tout de suite apparait le gros problème des énormes différences d’émissions de CO2 par habitant selon le niveau de richesse des pays. En 2010 (chiffre Agence Internationale de l’Energie) l’Américain moyen a émis 19 tonnes de CO2 quand l’Indien en était à 1,5tonne. Est-il réellement possible de trouver un accord en disant, par exemple, l’Américain va descendre à 15 t et lIindien ne va pas dépasser 2 tonnes d’ici 10 ans, et après on se fixe de nouveaux objectifs ? Imaginez-vous la foire d’empoigne pour négocier ceci entre tous les pays, et rebelote 10 ans après ?

    Pourquoi les pays qui émettent beaucoup de CO2, par habitant (les pays riches) auraient-ils  le « droit » de continuer à émettre beaucoup (même en diminuant), alors que les pays pauvres seraient contraints à ne pas trop augmenter leurs émissions, bien que celles-ci restent très inferieures par habitant à celles des pays riches ?

    La seule règle juste

    En fait, la seule règle juste, c’est que chaque être humain sur Terre a droit au même quota de CO2. Mais avec cette règle juste (et implicitement admise), les inégalités d’émissions actuelles par habitant rendent inextricable la définition de quotas de CO2 équitables entre les différents pays. Pas étonnant que, depuis 1992, le seul accord qu'aient accouché toutes les grandes réunions de négociation sur le climat, ne soit qu’un protocole non engageant signé par quelques pays riches, principalement européens, attachés à sauver l’apparence d’une action politique pour protéger le climat.

    L'échec du marché européen des quotas de CO2 

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneLe marché européen des quotas de CO2 (European Trading Scheme) est la déclinaison au niveau de l’Union Européenne du protocole de Kyoto. Là aussi les quotas ont été attribués aux entreprises en fonction de leurs émissions de CO2, carrément une prime au pollueur ! Ce marché européen des quotas ne marche pas (sans parler des fraudes liées à la prime au pollueur) car il y a trop de quotas disponibles et aujourd’hui la tonne de CO2 se négocie à 6,5€. 1 litre de carburant contient environ 700 grammes de carbone, ce qui donne après combustion environ 2,5 kg de CO2, soit moins de 2 centimes par litre de carburant au tarif du marché des quotas. Avec un tel tarif, pas étonnant qu’on n’arrive pas à financer des projets de réduction des émissions de CO2.

    C’est ce qui vient d’arriver au projet ULCOS de captage de CO2 pour Florange (voir Le Monde du 7/12/2012).

    Un marché des quotas n’est efficace que si le prix du quota est significatif, sinon ce marché est un échec et n’aboutit à rien.

    Changer de point de vue pour négocier un prix sur le carbone

    Devant ce double constat d’échec, échec pour se mettre d’accord sur des quotas par pays et échec du marché européen des quotas, n’est-il pas temps de changer complètement de point de vue ?

    Plutôt que de négocier des quotas impossibles à définir, pourquoi ne pas négocier un prix sur le carbone ?

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneUn prix sur le carbone, mis dès l’extraction du baril de pétrole, du m3 de gaz ou de la tonne de charbon, reversé par le pays producteur au Fonds Climat, et automatiquement répercuté dans le prix de vente du baril de pétrole (ou du m3 de gaz, ou de la tonne de charbon).

    Irréaliste, utopie d’écologiste ? Eh bien non, c’est ce que vient de proposer Rafael Correa, le Président de l’Equateur, pays  exportateur de pétrole (Le Figaro 26/11/2012).

    Les avantages du  prix sur le carbone  :

    • Il renchérit les produits et services nécessitant beaucoup de carbone, rendant les solutions économes en carbone financièrement plus intéressantes, ce qui réduit les émissions de CO2.
    • Il récolte des fonds très importants pour financer les projets d’adaptation au changement climatique et aussi redistribuer cet argent vers les foyers modestes pour faire face à ce cout carbone .

    Pour éviter le pire du réchauffement climatique, voici venu le temps des idées fraiches :  oublions les quotas de CO2, négocions le prix du carbone !

    Jean Sireyjol Président de l’association citoyenne taca (agir contre le réchauffement climatique)

    Mail : contact@taca.asso.fr

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  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : "Que se passe-t-il donc à Nantes ?"

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    Nouvelles opérations des forces de l'ordre pour déloger les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes         Photo AFP, 24 novembre 2012

    Les lecteurs de "Sud Ouest" ne cesseront jamais de nous surprendre par leur sagesse et leur expertise. En pleine bataille "Notre-Dame-des-Landes", Ma Planète vous invite à lire un courrier sur le sujet, adressé au Médiateur de Sud Ouest et publié aujourd'hui en page Débats du journal.

    Le point sur l'actualité "Notre-Dame-des-Landes" du jour

    Notre-Dame-des-Landes, paisible localité française du bocage nantais, ou nouveau "territoire occupé" ?  Vu du Japon ou de Bamako, on peut se poser la question. Les opérations des forces de l'ordre se poursuivent aujourd'hui dans la zone du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où une importante opération d'expulsion et de destruction de squats d'opposants a débuté vendredi matin. Les premières escarmouches ont débuté ce matin, peu après 9h00, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi entre les gendarmes et les quelque 500 opposants à l'aéroport, squatteurs installés désormais sur la zone.

    Mais que se passe-t-il en France ces jours-ci  ?

    Envoyée à "Sud Ouest" par Louis Bonnaud Delamare, d'Espelette (64), la lettre suivante est une véritable "tribune libre", qui remet en perspective le dossier du projet d'infrastructure nantais avec des chiffres et des éclairages nouveaux tout en montrant les liens qu'il a aussi avec l'actualité des infrastructures de la région, si on réfléchit bien.

    Que se passe-t-il donc à Nantes ?

    Les Nantais ont actuellement un aéroport idéal situé à 10 minutes du centre-ville par tramway ou par voiture et avec 7 100 places de parking.

    Cet aéroport géré par Vinci a vu 3,3 millions de passagers l'an dernier mais arriverait à saturation rapidement à 3,5 millions parce qu'il n'a qu'une seule piste.

    Ayant un très large intérêt à construire de toutes pièces un nouvel aéroport plutôt qu'à développer l'actuel, Vinci l'a entretenu a minima et surtout n'a pas cherché à le développer. Pourtant, avec la création d'un nouveau terminal il aurait porté immédiatement sa capacité à 5 millions, sans compter un développement ultérieur. Vinci propose donc et obtient son nouvel aéroport d'une capacité de 5 millions de passagers pouvant être portée à 9 en 2050. Ce qui est curieux, très curieux, c'est que l'aéroport de Genève, qui est encore beaucoup plus enclavé dans la ville que celui de Nantes, n'a lui aussi qu'une seule piste. Il a pourtant accueilli l'an dernier 13 millions de passagers, soit quatre fois plus que Nantes ! Cela revient à dire qu'actuellement l'aéroport de Genève dépasse déjà de 4 millions de passagers la capacité maximale prévue en 2050 par Vinci pour son nouvel aéroport. Ou encore que Nantes pourrait accueillir actuellement sans problème ces 13 millions de passagers si le gérant avait assuré son travail.

    Mais, rappelez-moi, ne serait-ce pas ce même gérant qui va nous faire payer 13 euros l'aller-retour sur notre nationale 10 encore gratuite mais sans échappatoire pour aller d'Espelette à Bordeaux, un an avant l'achèvement des travaux ?

    Louis Bonnaud Delamare, Espelette (64)