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Pollution - Page 329

  • Nucléaire : records de radioactivité à La Hague et à Fukushima

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    L’usine de retraitement des déchets nucléaires à la Hague (Nord-Cotentin)

    [Article modifié le 11 juillet 2013 suite au rectificatif de l'ACRO à propos de l'interview de David Boilley.]

    L'info a été révélée par "Le Parisien", le 6 juillet : les derniers relevés réalisés près du centre de stockage radioactifs de la Manche font état d'une forte présence de tritium. En  plein débat pour la la création d'un nouveau site d'enfouissement de l'ANDRA à Bure (Meuse), ça fait tache. Pendant ce temps-là, à Fukushima,  on constate un niveau toujours plus élevé de radioactivité dans l'eau souterraine.

    Quatre fois plus que la moyenne de ces dix dernières années

    Un taux de tritium record (l'hydrogène radioactif émis par l'industrie nucléaire)a été relevé en octobre dernier par les bénévoles de l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest (Acro). Si les deux relevés suivants ont fait état de résultats plus faibles, l'inquiétude demeure dans les environs. "Le tritium, c'est de l'hydrogène radioactif très rare à l'état naturel", explique dans "Le Parisien" Pierre Paris, vice-président de l'association, dont le laboratoire est agréé par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "D'habitude, le taux ne dépasse pas 0,5 becquerel par litre (bq/l). Là, on était à plus de 110 bq/l, soit encore quatre fois plus que la moyenne relevée les dix dernières années dans la baie! ", s'exclame-t-il.

    La faute à qui ?

    La faute à l'usine d'Areva de la Hague,selon l'Arco. Situé à quelques kilomètres, le site retraite le combustible utilisé par les 58 réacteurs français. Le processus produit lui-même des déchets, dont une partie est déversée directement en mer. "Le pipeline débouche au nez de Jobourg, à 4 km de là, reprend le bénévole, où passe le raz Blanchard, l'un des courants les plus puissants d'Europe. Ça leur sert tout simplement de chasse d'eau!"

    déchets nucléaires arte.jpgL'océan : une grosse poubelle radioactive

    L'annonce des relevés de l'Acro a fait grand bruit dans le Cotentin, qui est sans doute l'endroit le plus nucléarisé au monde. Outre Areva, on y trouve également le premier site de stockage de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le futur réacteur EPR de Flamanville (si tant est qu'il entre un jour en service) et l'arsenal de Cherbourg des sous-marins à propulsion atomique. Sans oublier les milliers de tonnes de déchets radioactifs balancés dans la mer pas loin des côtes jusque dans les années soixante dix et quatre vingt. Si les Français ont préféré se débarrasser de 14.000 fûts dans l'Atlantique à la fin des années soixante (comme l'indique le dernier inventaire national de l'Andra, publié en mars), Pierre Paris ajoute que "les Anglais n'ont pas hésité, eux, jusqu'en 1982, à jeter leurs fûts par-dessus bord dans la fosse des Casquets, à 15 km au nord-ouest de chez nous. " "Centrales nucléaires, démantèlement impossible",  le documentaire de Bernard Nicolas diffusé sur Arte le 21 mai dernier, l'a mis en évidence : on a tendance à l'oublier, mais, rongés par la rouille, les contenants de tous ces déchets nucléaires jetés à l'océan reposent aujourd'hui encore à quelques dizaines de mètres de profondeur et se détériorent au fond de la mer...

    "Le site fuit comme une passoire"

    Les équipes de l'Acro, mais aussi d'autres associations, comme Greenpeace, surveillent également l'intérieur des terres, notamment autour de l'Andra, où les éleveurs font paître leurs troupeaux. "Le site fuit comme une passoire", s'inquiète aussi dans "Le Parisien" un habitant d'un village en contrebas. "Dans le ruisseau du Grand Bel, qui passe directement dans mon jardin, on a trouvé jusqu'à 500 bq/l! Les responsables nous assurent que l'eau est potable, mais on préfère acheter des bouteilles."

    radioactivité,centrale,la hague,cotentin,record,fukushima,retraitement,usine,dechets nucleaires,accidentLa passoire de Fukushima de plus en plus radioactive

    Pendant ce temps là, de l'autre côté de la  Terre, l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a mesuré vendredi 5 juillet un niveau extrêmement élevé d'éléments radioactifs dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs, dans un nouveau puits près de l'océan Pacifique. Tokyo Electric Power (Tepco), a mesuré 900.000 becquerels par litre pour les éléments radioactifs produisant des rayons bêta, comme le strontium 90, dans le liquide extrait vendredi d'un point de prélèvement supplémentaire situé entre les réacteurs et la mer.

    Ce niveau, de plusieurs dizaines de milliers de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer est aussi, et de loin, le plus élevé jamais mesuré depuis que Tepco a renforcé les contrôles, après avoir découvert de l'eau souterraine hautement radioactive au pied des réacteurs du côté de l'océan Pacifique. A Fukushima, tout est sous contrôle et tout va bien !

    Une petite baignade, pour se rafraîchir, ça vous dit ?

    Cathy Lafon

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  • La météo nous rend fous. Et ailleurs, quel temps fait-il sur la planète ?

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    La canicule sur la plage de Contis, dans les Landes 18 août 2012. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Les nouvelles toutes fraîches (ou toutes chaudes?)  du climat planétaire, c'est le dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui nous les a données le 3 juillet : il faut s'y faire, le climat de la planète bleue change et se réchauffe. La première décennie du 21ème siècle a été la plus chaude depuis 1881, avec une accélération du réchauffement climatique et la multiplication des conditions climatiques extrêmes qui ont fait au total 370.000 morts. 

    Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées

    "A l'exception de 2008, chacune des années de la décennie 2001-2010 compte parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées, le record étant détenu par 2010", affirme le rapport. Sachant que les données disponibles commencent en 1881. En outre, la première décennie du siècle se classe au deuxième rang des plus arrosées depuis le début des relevés instrumentaux, note l'OMM. Décryptage.

    • Le nombre de victimes de catastrophes naturelles en hausse de 20%

    sandy.jpgPays béni par sa situation géographique et son climat tempéré, malgré la canicule qui l'a frappée en 2003, de violentes tempêtes comme Klaus ou Xynthia, ou encore les inondations ce printemps, la France n'a pas encore trop à se plaindre de l'accroissement des phénomènes climatiques extrêmes qui meurtrissent la planète. L'agence de l'ONU indique en effet que le nombre de victimes des vagues de chaleur monstres qui ont frappé l'Europe en 2003 et la Russie en 2010, des ouragans, comme Katrina aux Etats-Unis en  200 et des cyclones, comme Nargis en Birmanie en 2008, ou Sandy aux Etats-Unis en 2012, est en hausse de 20% par rapport à la décennie précédente (1991-2000).

    • Et le froid de ce printemps ?

    neige hiver 2013.jpgPas de contradiction avec le réchauffement global de la planète : les températures plus froides en Europe et Amérique du Nord se sont accompagnées de températures plus élevées ailleurs sur la planète. "Le printemps froid que nous avons connu en Europe en 2013 n'est pas en contradiction avec le réchauffement, mais c'est ans doute une manifestation supplémentaire de ce réchauffement, car c'est la conséquence de la fonte des glaces de l'Arctique", explique Michel Jarraud, le Secrétaire général de l'OMM.

    • Il fait plus froid, parce qu'il fait plus chaud : CQFD

    Pour faire court : avec le réchauffement plus sensible dans les régions nordiques, la différence des températures avec les régions équatoriennes se réduit. "Cela modifie la circulation atmosphérique et pourrait causer des températures plus froides dans certaines régions", explique le patron de la météo mondiale, qui précise aussi qu'il n'y a pas de consensus entre les scientifiques sur ce point.  Les relevés du rapport de l'OMM montrent que le climat s'est nettement réchauffé entre 1917 et 2010 et, surtout, que le rythme décennal d'augmentation des températures sur les périodes 1991-2000 et 2001-2010 est sans précédent.

    • La faute à qui, à quoi ?

    diesel.jpgBon, on est tous au courant maintenant : le réchauffement climatique que nous vivons est dû à l'augmentation exponentielle de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, dont la spécificité est de piéger la chaleur. Les activités humaines (industrie, transports, agriculture, etc.) en sont à l'origine, et les émissions de GES sont bel et bien en train de transformer notre climat, avec les bouleversements que cela suppose pour l'environnement et les océans, souligne le rapport.

    • Chaud devant !

    Et ce n'est pas fini. Il faut s'attendre à ce que "les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses sous l'effet des changements climatiques et nous devons nous y préparer, avertit le patron de l'OMM, qui rappelle que les vagues de chaleur de cette décennie ont été particulièrement meurtrières, avec 136.000 décès, alors qu'elles ont causé moins de 6.000 décès pour la décennie 1991-2000. La température globale de la planète augmente désormais à un rythme décennal de 0,21°C. 

    • Les inondations, en tête des catastrophes naturelles

    inondations inde.jpgCa va faire tilt dans la région du Sud-Ouest: le rapport de l'OMM note aussi que les pluies intenses accompagnées d'inondations ont été les phénomènes extrêmes les plus fréquemment observés pendant cette décennie. Et ce, même si la sécheresse touche plus de personnes que les autres catastrophes, car elle concerne des zones plus étendues et dure plus longtemps. Quant au cyclone Nargis qui s'est abattu sur la Birmanie en mai 2008 est le plus meurtrier de la décennie. Plus de 138.000 personnes ont été tuées ou portées disparues et il a fait 8 millions de sinistrés.

    • La hausse du niveau de la mer

    banquise.jpgDernière conséquence du réchauffement en cours : la fonte des glaces. Le niveau moyen de la mer a augmenté au rythme de 3 mm par an en moyenne pendant la première décennie du 21e siècle, soit le double de celui constaté en moyenne sur tout le 20e siècle (plus 1,6 mm par an). Le niveau de la mer est 20 cm plus haut par rapport au niveau des années 1880. La prévision pour ce siècle d'une hausse entre 19 et 58 cm parait maintenant définitivement sous-évaluée, précise aussi l'OMM.

    Avec tout ça, les experts continuent à travailler pour savoir s'il faut imputer les phénomènes extrêmes au changement climatique dont la réalité ne fait plus débat, plutôt qu'à la variabilité naturelle du climat. Ils n'ont pas pour le moment de réponse claire, note l'OMM.  Vu le contenu du rapport de l'organisation mondiale spécialiste de  la météo, on se dit quand même qu'ils en ont  une vague idée...

    Cathy Lafon

    C'EST A LIRE

    • "Cette météo qui nous rend fous ", hors série exceptionnel de "Sud Ouest", en vente en kiosque,  au prix de 2 €. On peut aussi l'acheter en ligne : cliquer ICI

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  • Climat. "Cette météo qui nous rend fous" : un hors série exceptionnel de "Sud Ouest"

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    Barèges dans les Hautes-Pyrénées, samedi 22 juin 2013. L'heure est à la reconstruction, après les inondations , mais en attendant, la ville offre un spectacle de désolation Photo archives Sud Ouest / Thierry Suire

    Mais qu'arrive-t-il donc au climat ? Un printemps pourri avec des pluies diluviennes ininterrompues, des inondations monstres causant d'inombrables dégâts dans le sud de la région... La météo finit par nous obséder et tient encore aujourd'hui la vedette des conversations à la machine à café et aux dîners en ville, malgré le retour tant attendu du soleil et de la chaleur.

    meteo qui nous rend fous.JPGcoeur.jpg"Sud Ouest" se penche sur la question dans un hors-série exceptionnel de 48 pages pour revenir sur l'épisode météorologique hors normes, qui a duré plusieurs mois et a culminé entre le 17 et le 2 juin : "Cette météo qui nous rend fous !". Une lecture indispensable pour mieux comprendre ce qui arrive au climat et un vrai coup de coeur de" Ma Planète".

    Retour d'abord sur le récent déchaînement du gave de Pau dans les Pyrénées, qui a provoqué des inondations hors normes à Lourdes et dans d’innombrables villages du massif, avant de dévaler en plaine et de semer la désolation  en causant la mort de trois personnes. Analyse ensuite des répercussions du mauvais temps sur notre moral. Découverte du fonctionnement du centre national de Météo France installé à Toulouse. Enfin, mise en perspective du phénomène climatique avec le rappel des grandes catastrophes naturelles qui ont frappé la région, notre pays et le monde durant les dernières décennies, avant d'aborder la question centrale du changement climatique et du réchauffement de la planète. Le tout est sérieux, très documenté, avec des images qui donnent la pleine mesure des événements, avec, en prime, la dose d'humour indispensable pour résister au pire...

    ► "Cette météo qui nous rend fous " est en vente en kiosque,  au prix de 2 €. On peut aussi l'acheter en ligne : cliquer ICI

    Et pendant ce temps-là, quel temps fait-il ailleurs sur la planète Terre ? Découvrez la réponse demain, sur "Ma Planète".

    Cathy Lafon

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