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Pollution - Page 259

  • Réchauffement climatique: plus de la moitié des oiseaux d'Amérique du Nord pourrait disparaître

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    Le pygargue à tête blanche, surnommé l'"aigle chauve", l'emblème des Etats-Unis, est menacé par le réchauffement climatique et l'urbanisation. Photo archives AFP

    La planète chauffe et la biodiversité subit les conséquences de l'élévation moyenne des températures. Ainsi,  plus de 50% des espèces d’oiseaux d’Amérique du Nord sont menacées par le réchauffement climatique et l’urbanisation qui font reculer leur habitat, selon deux rapports américains publiés début septembre.

    314 espèces d'oiseaux d'Amérique du Nord en danger

    bruant-ventre-noir_6.jpgSelon l’organisation environnementale américaine National Audubon Society, 314 espèces d’oiseaux, soit plus de la moitié de celles présentes aux Etats-Unis et au Canada, sont en danger d’extinction si la hausse des températures terrestres se poursuit, dont un grand nombre qui jusqu’alors n’étaient pas considérées comme menacées. Les ornithologues ont ainsi identifié 126 espèces qui risquent de perdre plus de 50% –voire même jusqu’à 100% dans certains cas– de leur habitat d’ici à 2050, sans possibilité d’émigrer ailleurs si le réchauffement continue au rythme actuel.

    Le réchauffement climatique la plus grande menace pour les oiseaux

    mouette-blanche_sn635.jpg188 autres espèces pourraient en outre voir au moins 50% de leur espace naturel disparaître d’ici à 2080, mais elles seraient toutefois en mesure de coloniser d’autres régions plus clémentes et échapperaient à l'extinction. « Le changement climatique représente la plus grande menace à laquelle font face nos oiseaux aujourd’hui », estime  Gary Langham, responsable scientifique de la National Audubon Society et directeur de cette recherche « laborieuse et approfondie » qui a duré sept ans.

    Tout le vivant est concerné,  les hommes comme les animaux et les plantes

    « Le réchauffement menace la fabrique même de la vie dont dépendent les oiseaux et le reste d’entre nous », prévient-il  Pour ce scientifique, la situation exige « d’agir sans attendre et de façon décisive pour éviter une catastrophe ». Les experts de la National Audubon Society ont analysé 30 années de données sur le climat en Amérique du Nord. Ils ont aussi passé au crible des dizaines de milliers d’observations d’oiseaux effectuées par l’ONG ou provenant d’études sur les lieux de reproduction et les conditions climatiques effectuées par lInstitut américain de géophysique.

    pelican bruns.jpgDes oiseaux emblématiques menacés aux quatre coins des Etats-Unis

    Alors que certaines espèces seront capables de s’adapter au changement climatique, un grand nombre, parmi les plus connues et les plus symboliques, font face à de sérieux défis. Ainsi, l’aigle chauve, emblème des Etats-Unis, pourrait voir son habitat diminuer de près de 75% au cours des 65 prochaines années. Le huart, emblème de l’Etat du Minnesota (nord du pays), pourrait se retrouver dans l’impossibilité de se reproduire dans 48 Etats américains d’ici à 2080. Les autres oiseaux qui symbolisent des Etats de l’Union en danger sont, au Sud, le pélican brun en Louisiane (photo ci-contre) ou encore dans l'Ouest,  le goéland de Californie, en Utah.

    state of birds.jpgAvec le réchauffement planétaire, la perte d’habitat est le premier danger pour les oiseaux

    Un deuxième rapport rendu public simultanément enfonce le clou. « L’Etat des oiseaux 2014″ (The State of the birds 2014), un document remis à jour chaque année dans le cadre d’une coopération entre des agences fédérales et des organisations environnementales,  s'intéresse aux habitats des oiseaux. L'édition 2014 sonne aussi l'alarme en révèlant que les populations d’oiseaux déclinent dans sept habitats clé en Amérique du Nord (côtier, océanique, forestier, insulaire, aride…). Autrement dit  partout. Le document liste les espèces qui ont un besoin urgent de protection et qu'il faut surveiller. Un vrai signal d'alerte : les populations d’oiseaux dans les régions arides ont connu le déclin le plus drastique, avec une perte de 46% depuis 1968 dans trois Etats,  l’Utah, l’Arizona et le Nouveau Mexique. En cause : l'urbanisation qui chasse les oiseaux ou fragmente leur habitat.  Dans les zones de prairies, on constate aussi une diminution du nombre d’oiseaux reproducteurs, comme chez les alouettes et les martinets dont les populations ont chuté de près de 40% depuis 1968.

    On peut encore agir

    La bonne nouvelle, c'est que rien n'est encore irréversible. Tout comme la couche d'ozone dont l'état s'est amélioré grâce aux mesures drastiques prises par la communauté internationale pour interdire et limiter l'usage des produits chimiques responsables de sa disparition, oeuvrer à la conservation des habitats de nos petits amis à plumes permet de ralentir leur déclin.  Les auteurs de l'"Etat des oiseaux 2014" observent ainsi que la situation des espèces s'est améliorée dans les prairies depuis les années 1990, se grâce à des mesures de conservation appropriées.  Si « ce rapport met en lumière les menaces pesant sur les oiseaux il offre aussi un espoir pour leur survie si nous agissons de concert », indique Wayne Clough, responsable de la Smithsonian Institution, qui a participé à cette recherche.

    Sally_Jewell_official_portrait.jpgFace au réchauffement climatique, les habitats sont des refuges vitaux

    On peut et on doit lutter contre le réchauffement climatique, car là aussi, on peut encore échapper à la catastrophe majeure climatique que serait une hausse des températures à + 5°C d'ici à la fin du siècle. Mais la planète se réchauffe déjà inexorablement. Pour aider les oiseaux et l'ensemble de la biodiversité animale à résister aux nouvelles donnes du climat, l'enjeu majeur, c'est la préservation des habitats.  A cet égard, la secrétaire américaine à l’Intérieur, Sally Jewell, souligne le rôle vital que jouent les parcs nationaux et les réserves naturelles. « Nos réserves sauvages, nos parcs nationaux et autres domaines publics sont des refuges vitaux pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux, surtout face au changement climatique, l’un des plus grands défis pour la conservation des habitats de toutes les espèces animales au 21e siècle », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

    Notre survie

    macareux-moine-echoue-sur-une-plage-de-l-ile-de-re_1677192_800x400.jpgComparaison n'est jamais raison. Mais l'écologie n'a pas de frontière et ce qui vaut ici outre-atlantique vaut partout dans le monde. Cet hiver, nous avons pu constater sur notre littoral l'hécatombe inouïe provoquée chez les oiseaux marins par une succession hors norme de violentes tempête hivernales. Alors, oui, c'est une évidence  : face au réchauffement climatique qui les met en danger, la préservation des espèces animales passera par la conservation de leurs habitats. Cela implique une urbanisation maîtrisée qui réintroduise et favorise la biodiversité végétale et animale, une gestion des paysages (haies, forêts...) appropriée, y compris en ville, et un soutien actif de la part des gouvernements du monde aux réserves sauvages et parcs naturels. Et de la part de chaque citoyen du monde, chasseur, pêcheur, cueilleur et promeneur, un respect attentifs des lois assurant la protection des espèces animales et végétales, sur terre comme dans les airs et les océans. Car, tout simplement et très égoïstement, de leur survie dépend étroitement la nôtre.

    Cathy Lafon

    S'INVESTIR

    • L'ONG National Audubon Society ne se contente pas de tirer la sonnette d'alarme. Elle invite les citoyens américains et ceux du monde entier à s'inscrire sur son site internet pour soutenir son action et aider à défendre la vie animale sur terre, et particulièrement les oiseaux. Par ailleurs, Une carte interactive sur le site internet de l'ONG permet d'obtenir les données par espèce, pour chaque Etat.

     PLUS D'INFO

    • En France, beaucoup d'oiseaux sont aussi en danger, comme la sarcelle marbrée ou le balbuzard pêcheur.  Sur 277 espèces d’oiseaux nicheurs évaluées en fonction des différentes catégories de la Liste rouge de l'UICN, 5 ont disparu, 11 sont en situation critique, 20 sont en danger, 42 sont vulnérables. Seuls 61 % des oiseaux ne présentent qu'une préoccupation mineure. Pour consulter la Liste rouge des oiseaux menacés de disparition en France métropolitaine, établie par l'UICN  : cliquer ICI
  • Pollueur-payeur : pourquoi Paris veut passer au péage de transit poids lourds

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    Le périphérique parisien. Photo AFP

    Le Conseil de Paris s'apprête à voter ce lundi la mise en fonctionnement du péage de transit poids lourds sur le boulevard périphérique, une taxe destinée à succéder à l'écotaxe, impôt vert mort-né. Le point.

    Péage transit poids lourds :  de quoi s'agit-il ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaAprès l'abandon des ZAPA destinées à réduire les émissions de particules fines et la pollution de l'air dans les grandes villes et après le recul de l'Etat sur la mise en place d'une écotaxe destinée au financement d'infrastructures alternatives au tout routier, le problème de l'amélioration de la qualité de l'air reste quasi entier. Près de 200 projets d'extension de tramway, de lignes de bus à haut niveau de service ou encore d'aménagement ferroviaires et fluviaux restent en rade ou sont menacés de ne pas se concrétiser du tout partout en France, dont 5 dans la région. Et les grandes métropoles de la France, toujours en infraction avec les normes européennes sur la qualité de l'air, continuent de connaître des pics de pollution de l'air, néfastes pour la santé des habitants. D'où l'amendement voté par l'Assemblée nationale le 26 juin dernier,  qui remplace l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, initialement prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2015. Après trois mois de "une marche à blanc" durant l'automne, les camions de plus de 3,5 tonnes devraient être taxés à hauteur de 0,13 euros en moyenne par kilomètre.

    Combien la taxe poids lourds doit-elle rapporter ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaLe manque à gagner des recettes de l'écotaxe est de 800 millions d'euros en 2014. Pour l'avenir, c'est environ 1,2 milliards d'euros qui manquerait à l'Hexagone pour financer ses projets d'infrastructures. S'il reste encore 250 millions d'euros à trouver, avec le nouveau péage transit poids lourds, l'Hexagone bénéficierait au total d'une manne de 550 millions d'euros pour l'ensemble du pays. Le grand Paris, quant à lui, devrait percevoir cinq millions d'euros par an. Le boulevard périphérique parisien, ainsi que l'ensemble des autoroutes d'Ile-de-France, fait partie des 4.000 km touchés par ce péage dans l'Hexagone. La capitale se prépare donc à mettre en application le dispositif en commençant par une première "marche à blanc" de trois mois, durant laquelle le système est activé à compter du 1er octobre.  Les camions ne paieront qu'à la mise en oeuvre définitive au 1er janvier 2015. 

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaInciter à recourir aux modes de transport alternatifs à la route

    Ce péage entend s'attaquer au "transit international" du boulevard périphérique, "source de beaucoup de nuisances pour les riverains", selon Christophe Najdovski, adjoint écolo à la mairie de Paris en charge du dossier (photo ci-contre). En réponse aux critiques sur une possible augmentation des prix, notamment de denrées alimentaires, en région parisienne du fait de ce nouvel impôt, l'élu EELV explique : "le montant de cette taxe est extrêmement modeste" et vise à "inciter le ressort vers les autres modes de transport, ferroviaire ou fluvial".

    Bientôt, le retour des ZAPA ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaL'opposition UMP à la mairie de Paris, conduite pour Nathalie Kosciusco-Morizet, ancienne ministre de l'Ecologie, relève que "pendant ce temps, on ne parle pas des  ZAPA", ces zones restreintes, interdites aux véhicules les plus polluants, que voulait expérimenter la droite à l'issue du Grenelle de l'environnement. L'actuelle maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, avait alors appelé à "zapper les zapa", une mesure jugée alors par la gauche antisociale et peu efficace pour l'environnement. Après un mois de septembre de nouveau marqué par un pic de pollution en Ile-de-France, le principe de ces zones urbaines interdites aux véhicules les plus polluants, déclinaison française des LEZ, ferait son retour à Paris. Il devrait même figurer au prochain Conseil de la ville et Anne Hidalgo pourrait compter sur le vote des élus du groupe UMP.

    Tout cela est bel et bien. Mais quid de la mise en application du dispositif de la taxe poids lourds sur le reste du territoire ? Elle a déjà été repoussée par le secrétariat d'Etat aux Transports aux "premiers mois de 2015" au lieu du 1er janvier, pour "laisser le temps à la négociation"... Les autres grandes villes de l'Hexagone, victimes elles aussi régulièrement de pics de pollution, vont-elles ré-étudier à leur tour la possibilité d'introduire enfin des zones urbaines de circulation à basses émissions de particules, présentes un peu partout en Europe? Voilà les vraies questions. La seule action de Paris ne suffira pas, en effet, à régler le problème français de la pollution de l'air qui, si elle s'inscrit dans un contexte planétaire (la pollution n'a pas de frontière), ne se résume pas, hélas, aux émissions ponctuelles d'un volcan islandais en éruption...

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : quel bilan pour le sommet de New York et quels enjeux pour la suite ?

    sommet international,onu,new york,négociations

    L'ouragan Sandy, fin octobre 2012, a coûté des dizaines de milliards de dollars à l'économie des Etats-Unis et a contribué à la prise de conscience du pays sur les réalités du changement climatique. Archives AFP

    Le sommet extraordinaire sur le climat,  à l'initiative du patron de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est achevé le 24 septembre à New York.  125 chefs d'Etat et de gouvernement, plus de 350 dirigeants d'entreprise, mais aussi des représentants des collectivités locales du monde, des leaders religieux et de  nombreuses ONG étaient réunis à l'appel de Ban Ki-moon à l'ONU pour tenter de relancer la lutte contre le réchauffement climatique et re-mobiliser les responsables politiques afin de porter les négociations internationales jusqu'à la conférence de Paris en décembre 2015.

    Une échéance cruciale, car c'est à cette date que les 195 pays membres de la Convention sur le changement climatique signeront un accord global sur le climat, auquel se soumettront, pour la première fois de l'histoire, tous les grands pays émetteurs. 

    sommet international,onu,new york,négociationsLes avancée de New York

    En attendant Paris, on retiendra de New York que François Hollande a promis pour la France de verser 1 milliard de dollars pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique et que le fameux Fonds vert, l'une des rares avancées de Copenhague en 2009, va enfin être abondé.  Dix pays y participeront, dont la France et l'Allemagne pour 1 milliard de dollars (780 millions d'euros) chacune au cours des quatre prochaines années. La Norvège apportera 500 millions de dollars par an d'ici à 2020, date à laquelle e Fonds devrait être doté de 100 milliards de dollars.

    Les Etats-Unis et la Chine jouent le jeu

    Autre motif de satisfactisommet international,onu,new york,négociationson, tous les pays présents, à l'exception du Canada et de l'Australie, ont joué le jeu et montré qu'ils prenaient au sérieux le réchauffement climatique et l'échéance de 2015. Les deux plus gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, notamment ont ainsi  affirmé des engagements précis et ambitieux en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.  Il est vrai qu'ils paient un lourd tribut aux conséquences du réchauffement planétaire, en matière de pollution de l'air mais aussi d'intensification des catastrophes naturelles à l'aune de l'importance de leurs rejets en CO2.

    sommet international,onu,new york,négociationsUn bilan pas si négatif

    Ban Ki-moon peut donc tirer un bilan plutôt positif de ce sommet. Mais, d'ici à décembre 2015, la route est encore longue. Les discussions vont se poursuivre, notamment à Lima (Pérou) à la fin de l'année et il s'agira de continuer à avancer concrètement, en essayant aussi de rallier le Canada et l'Australie, deux pays parmi les plus gros pollueurs.

    Les enjeux de la négociation internationale

    Mais au fait, pourquoi faut-il contenir  le réchauffement climatique à +2°C d'ici à la fin du siècle ? Qu'a t-on fait jusque là ? Y a-t-il encore des solutions pour sauver le climat ? Pour faire le point sur le dossier brûlant de ce XXIème siècle, "Sud Ouest" a passé en revue les grandes questions qui s'y rattachent aux enjeux des négociations internationales. Pour lire l'intégralité du dossier sur Sudouest.fr : cliquer ICI

     
    EN CHIFFRES
    • 4 à 5°C de plus à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle: ce sera la hausse de la température moyenne sur Terre si les émissions actuelles de GES continuent sur leur trajectoire actuelle. 22 millions de personnes ont été déplacées dans le monde en 2013, où ont eu lieu plus de 600 catastrophes naturelles extrêmes, selon le dernier rapport de l'Internal Dispacement Monitoring Center (DMC)Certaines projections estiment à 50 millions le nombre des réfugiés climatiques dans les années à venir...

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