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Pollution - Page 248

  • Planète vidéo : l'éloge du ver de terre

    Lors de la Conférence environnementale, les 27 et 28 novembre derniers, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a encensé son "petit camarade", le ver de terre, "le petit animal qui travaille tout le temps", à qui il a "dit merci".

    Au-delà de l'anecdote et de la pique au Medef, à qui, assure le ministre, le vers de terre plairait beaucoup, car "il travaille 24 h sur 24 et sans cotisations sociales", l'éloge "politique" au lombric ne manque pas de pertinence.

    denhez.jpgC'est le lombric qui fait notre sol

    Le saviez-vous ? Comme le disait Charles Darwin, le lombric est l'être indispensable aux conditions de la vie sur terre. Par son travail souterrain, en incorporant et en diffusant la matière organique qu'il avale dans la terre, il crée le sol dont nous nous nourrissons. Plus efficace que le soc de la charrue, le lombric peut avaler jusqu'à 400 t de terre par hectare et par an et mélange la terre en creusant ses galeries, aère le sol et le fertilise ! Autant de hauts faits d'arme à porter à l'actif de cet animal dont l'importance reste pourtant largement méconnue, et que mettent à mal les ravages de l'agriculture intensive productiviste, comme le rappelle Frédéric Denhez  (photo ci-dessus) dans son dernier livre "Cessons de ruiner notre sol !".

    Le journaliste spécialisé dans les questions environnementales - il intervient régulièrement sur France inter, dans l'émission culte de Denis Cheissoux "CO2 mon amour", le samedi après-midi) - le révèle : "sous 1m2 de pâture à vache, on peut mesurer jusqu'à 500 mètres de galeries" creusées par les lombrics. On peut compter jusqu'à 2 t de vers de terre à l'hectare, si le labour profond et les pesticides ne les ont pas trucidés. Travailleur souterrain infatigable, le lombric n'est pas tout seul : sur la planète,  un animal sur cinq vit dans le sol...

    "Moi tous les jours quand j’en vois un, je lui dis : "salut et merci mon camarade"", Stéphane Le  Foll

    Comme l'a fait Stéphane Le Foll, il convient donc de réhabiliter le lombric, élément clé de notre écosystème terrestre. Et de le préserver aussi des pesticides et du labour profond. Cela tombe bien : ce devrait être justement l'une des missions phare du ministre de l'Agriculture...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Cessons de ruiner notre sol !", de Frédéric Denhez, éd. Flammarion, 14 €.

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  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

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  • "Polar sea 360°" : une expérience virtuelle et télévisuelle pour vivre la fonte des glaces avec Arte

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    Des icebergs au Groenland, photo Ulla Lohamann, Arte

    Vous pouvez compter sur Arte pour réchauffer vos soirées. Avec "Polar Sea 360°", la chaine franco-allemande fait très fort en vous invitant à une découverte cross-media de l'océan Arctique, région bouleversée par le réchauffement climatique.

    Sur le web, ça a déjà démarré le 27 novembre. A la télévision, le coup d'envoi c'est ce soir, le 29 novembre, à 20h50, avec un documentaire exceptionnel. Un conseil : avant de vous installer confortablement devant le petit écran, munissez-vous de vos bonnet, doudoune et moon boots ! Ce soir, c'est l'océan Arctique et le Grand Nord comme si vous y étiez...

    Cross-media, késaco ?

    Pas de panique. Le cross-media c'est tout simplement le mot qui désigne la combinaison de plusieurs médias: print (journal papier),  web, télévision, cinéma, radio et téléphonie. En l'occurrence, pour "Polar Sea 360°", Arte associe format télévisuel traditionnel et expérience virtuelle inédite sur le web, pour vous immerger dans les paysages de glace de l’Arctique.

    Comment ça marche ?

    • Sur le web

    arte,polar sea 360°,documentaire,web,internet,télévison,arctique,réchauffement climatique,fonte des glaces,passage nord ouest,inuit,explorationLe site ARte.TV/POLARSEA360 convie l'internaute, bien au chaud devant son ordi, à une traversée interactive du passage du Nord-Ouest, par le biais d'un Journal de bord en dix épisodes et en trois langues (français, allemand et anglais). Le Voyage à 360° permet par ailleurs de tenir soi-même la barre du voilier et de se forger ainsi sa propre représentation du Grand Nord, en naviguant à travers des prises de vue à 360°, à l'aide de sa souris.

    Sur votre smartphone ou votre tablette, avec l'appli "Polar Sea 360°" (Apple ou Android), vous explorerez la région sous tous les angles, à bord d'une motoneige ou d'un hélicoptère (9 vidéos de 2mn30).

    Enfin, avec un casque de réalité virtuelle (Oculus rift) ou des Google Cardboard (lunettes en carton), vous deviendrez les acteurs d'une vidéo de 30 mn, en simulant votre présence effective sur les lieux du documentaire : c'est l'immersion ultime dans l'Arctique. Voilà pour la partie interactive.

    • A la télévision

    arte,polar sea 360°,documentaire,web,internet,télévison,arctique,réchauffement climatique,fonte des glaces,passage nord ouest,inuit,explorationOuf, c'est plus simple ! "Le passage du Nord-Ouest", un documentaire inédit de Tanja Dammertz et Kevin McMahon consacré à la zone de l'Arctique qui se situe entre les océans Atlantique et Pacifique, vous fera revivre ce soir les évolutions techniques et climatiques qui ont ouvert la voie vers un "nouveau monde". Des bateaux "Erebus" et "Terror" de la légendaire expédition Franklin qui fit naufrage en 1845, en passant par l'exploit du Norvégien Roald Amundsen qui a fait tomber en 1903 cette barrière maritime au cours d'une épopée qui l'amena, du Groenland à l'Alaska, à la rencontre des Inuit et de leurs traditions millénaires, jusqu'aux changements climatiques en cours qui ont bouleversé la place de l'Arctique dans le monde en faisant du passage du Nord-Ouest, autrefois infranchissable, une route maritime de plus en plus empruntée. Au travers d'images exceptionnelles, le film évoque aussi les ressources naturelles de l'Arctique qui suscitent les convoitises des pays développés et font peser des menaces sur la biodiversité de la région, la culture et les modes de vie de ses populations.

    arte,polar sea 360°,documentaire,web,internet,télévison,arctique,réchauffement climatique,fonte des glaces,passage nord ouest,inuit,explorationEnfin, du 1er au 12 décembre, à 19h sur Arte et sur Arte+7, vous aurez pour guide inter-arctique le voyageur suédois Richard Tegnér qui a quitté avec ses deux coéquipiers en juin 2013 Reykjavik, en Islande, à bord du voilier suédois "Dax", pour partir à l’assaut du passage du Nord-Ouest.  Les dix épisode de la série suivent trois fils conducteurs : le parcours de navigateurs de notre époque qui se lancent dans la traversée du passage du Nord-Ouest, les enjeux scientifiques, culturels et économiques du réchauffement climatique mondial et ses effets sur l’Arctique et enfin, l’histoire de la présence des Inuit et des Européens en Arctique, leur attitude vis-à-vis du réchauffement climatique, mais aussi la question de leur survie dans cette région.

    Bon voyage dans l'Arctique !

    Cathy Lafon

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