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Pollution - Page 249

  • Aquitaine: Alain Rousset veut créer une île artificielle écologique pour explorer et exploiter l'océan

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    Le 23 janvier 2014, Alain Rousset pointe le retrait du trait de côte à Lacanau (Gironde). A ses côtés, parmi les élus, l'ancien maire de Lacanau, Jean-Michel David (cravate rose). Photo archives "Sud Ouest" Stéphane Lartigue

    Alain Rousset, le président PS du Conseil régional d'Aquitaine, a annoncé vouloir créer au large de la côte aquitaine un site artificiel qui concentrerait toutes les recherches liées au milieu marin. Révélée en exclusivité par France Bleu Gironde le 21 novembre dernier, l'info n'a pas fait le buzz.

    "Un environnement protégé durable"

    Pour Alain Rousset, les recherches "porteraient à la fois sur les fermes marines, sur les micro-algues, ce n'est pas une plateforme pétrolière ou gazière, on est là dans un environnement protégé durable". L'élu y voit "un laboratoire de recherche, une ferme marine, un lieu de production énergétique avec les énergies hydroliennes puis peut-être un lieu de tourisme aussi". La phase de conception du projet pourrait aboutir en 2016 ou 2017, donc après les élections régionales de décembre 2015.

    "L'avenir passe par l'exploration et l'exploitation de l'océan"

    le treut aquitaine.jpgSelon la radio girondine, l'idée serait partagée par le climatologue Hervé Le Treut qui a piloté pour la Région Aquitaine un rapport sur le changement climatique, "Prévoir pour agir", et le chercheur et industriel libournais Pierre Calléja, dont l'entreprise Fermentalg produit des micro-algues. "Il y aura un équilibre économique à trouver[avec] des financement privés", explique Alain Rousset. L'avenir passe par l'exploration et l'exploitation de l'océan, qui "occupe 70 % de la planète", justifie-t-il.

    D'autres projets d'îles artificielles dans la région

    lilypad-une-cite-flottante-et-ecologique_940x705.jpgAlain Rousset n'est pas le premier à avoir l'idée d'une île artificielle au large de nos côtes. En 2008, l'association Attol Aquitaine, implantée à Anglet,  développait déjà un projet d'île artificielle pour lequel elle recherchait des financeurs. L'architecte Vincent Callebaut, inspiré par les projections du GIEC sur le réchauffement de la planète, avait donné corps à sa propre utopie, une ville amphibie autosuffisante baptisée Lilypad (photo ci-contre), à destination des réfugiés climatiques. Plus récemment, en 2012, des élèves ingénieurs en Génie des Systèmes Urbains de l'Université de Technologie de Compiègne mettait leur imaginaire et leurs compétences en commun pour le concours Syntec-Ingénierie dont le thème était "l'éco-métropole du futur". Leur projet Polyv'îles avait été récompensé du prix de l'ingénierie du futur.

    L'interview d'Alain Rousset sur France Bleu Gironde, 21 novembre 2014

    Projet écologique ou "projet fou" ?

    littoral atlantique,aquitaine,ile,projet,alain rousset,région aquitaine,trait de côte,énergies marine,algues,entreprise,rechercheLe projet d'Alain Rousset n'est donc pas aussi "fou" qu'il y paraît au premier abord. La question est plutôt celle de sa pertinence écologique. Explorer l'océan, c'est bien, l'exploiter d'avantage n'est pas forcément une bonne idée... Cela exige en tout cas de solides garde-fous écologiques, car, concernant l'océan, source de vie et élément fondamental pour l'équilibre climatique de la planète, la première nécessité aujourd'hui, c'est bien de le protéger, contre les pollutions et la surexploitation de ses ressources. Alors que le littoral atlantique est confronté à une érosion majeure accélérée vraisemblablement par le réchauffement climatique et à l'heure où l'on doit chercher à réduire en urgence les émissions de gaz à effet de serre, un nouveau grand projet d'infrastructure qui aurait nécessairement un impact sur l'environnement marin, fut-il à "vocation écologique", est-il aujourd'hui une priorité ? Ne vaudrait-il pas mieux, justement, en consacrer les budgets à la recherche liée à la protection du littoral ou encore à l'implantation de productions d'énergie renouvelables ? Sans parler d'énergies marines, l'Aquitaine ne compte encore à ce jour aucune éolienne...

    "L'idée c'est que l'Aquitaine soit précurseur [d'une] nouvelle forme de vie avec la mer", sur les 456 km de littoral que compte la région, a aussi précisé sur France Bleu Gironde le patron de la Région. On ne peut qu'applaudir. Mais pour donner corps à cette idée qui rejoint aussi les préoccupations d'une ONG comme Surfrider Foundation Europe, peut-être faudrait-il, enfin, un jour, changer de logiciel...

    Cathy Lafon

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  • Sivens : l'Europe ouvre une procédure d'infraction contre la France

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    Sur le site du barrage de Sivens, le 6 novembre 2014.  Photo archives AFP

    L'Europe avait déjà indiqué mercredi dernier, le 19 novembre, enquêter sur le barrage de Sivens dans le Tarn et ne pas exclure l'éventualité d'une procédure d'infraction contre la France. Elle n'a pas traîné :  la Commission européenne a annoncé ce mercredi 26 novembre l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France pour non-respect de la législation européenne dans ce projet controversé et "violation présumée de la directive européenne sur l'eau".

    La France n'a pas tenu compte de la législation écologiste de l'Europe

    travaus sivens.jpgLa Commission a pris cette décision car, « sur la base des informations dont elle dispose, les autorités françaises ont lancé le projet nonobstant la détérioration de l'état écologique de la masse d'eau qu'il est susceptible d'entraîner». En clair, le barrage ne respecte pas la directive-cadre sur l'eau de 2000, qui protège les zones humides et la ressource eau  afin de garantir "une gestion durable de l'eau à long terme". Un barrage sur ce site noie une zone humide avec un impact négatif sur la faune et la flore en  contrariant l'écoulement naturel d'une rivière. Cela n'interdit pas dans l'absolu toute construction de barrage. Mais pour justifier un tel ouvrage, il faut qu'il aussi qu'il réponde à une solide demande d'intérêt général. Or, le barrage de Sivens qui augmente aussi les surfaces agricoles irriguées, ne satisferait les besoins que de quelques dizaines agriculteurs.

    Une longue procédure

    pollution air paris.jpgC'est le début d'une longue procédure dont la France, déjà condamnée par l'Europe notamment pour la pollution par les nitrates (qui rejoint d'ailleurs la problématique de la qualité de l'eau) et la qualité de l'air, est coutumière. L'exécutif européen adresse "une lettre de mise en demeure" à Paris pour "violation présumée de la directive sur l'eau dans la réalisation du projet" . Le gouvernement français aura alors deux mois pour répondre. 

    "L'Europe confirme la positon des écologistes"

    Les écologistes qui luttent depuis des années contre le projet du barrage endeuillés par la mort,  le 26 octobre, de l'un de leurs militants, Rémi Fraisse, 21 ans tué par une grenade offensive lors d'affrontements avec les forces de l'ordre sur le site, ne fanfaronnent pas. S'ils sont satisfaits de la décision de Bruxelles, au vu de leur connaissance du dossier, ils ne sont pas non plus surpris.

    catherine greze.jpgA l’origine de multiples recours depuis 2011 jusqu'à la mi-2014, Catherine Grèze, l'ancienne députée européenne EELV du  Sud-Ouest, avait été la première à tirer la sonnette d'alarme sur le projet du barrage en alertant la Commission européenne.  Interrogée ce mercredi par la chaine parlementaire LCP, elle espère que l'intervention de Bruxelles mettra un terme au projet.  Après cinq "questions écrites" - avec avis négatifs d'organismes environnementaux officiels français à l'appui - sur un barrage qui "conduirait à noyer une zone humide" et à augmenter les surfaces agricoles irriguées au-delà de ce qu'autorisent les fonds européens, l'écologiste pointe les responsabilités de la France.

    mamere.jpgNoël Mamère, estime que la décision de Bruxelles est normale. "Elle démontre l'entêtement des aménageurs et des élus sur un grand projet inutile, en infraction avec deux directives européennes, habitat et zones humides". "il faut que la France  réagisse très vite en écoutant la Commission. Le meilleur moyen, c'est de mettre fin à ce projet.", conclut le député écologiste de la Gironde.

    bové.jpgPour José Bové, l'actuel député européen EELV du Sud-Ouest, qui s'est régulièrement rendu sur le site, "l’Europe confirme la position des écologistes". Comme Noël Mamère, l'élu écologiste estime que "la France n’a désormais plus d’autre recours que d’annuler la Déclaration d’Utilité Publique de l’ouvrage et remettre à plat la gestion de l’eau dans le Tarn et sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne." Il ajoute que l'intervention de la Commission Européenne souligne aussi la "nécessité de réformer les procédures d’utilité publique en France", afin de vérifier leur légalité avant que les pouvoirs publics ne les financent.

    barrage,sivens,irrigatio,polémique,europe,directive eau,habitat,protectionOutre l'aspect écologique, la procédure d'infraction européenne compromet le financement du projet : l'aide européenne devait être de 2 millions d'euros, prélevés sur les fonds du Feader, soit près de 25% d'un budget total de 8,4 millions d'euros. Pour les opposants au barrage de Sivens, cela ne condamne pas pour autant le projet : ses partisans peuvent lever d'autres financements. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal s'est engagée pour sa part à ce que le futur projet du barrage de Sivens soit en conformité avec les "critères" formulés par la Commission européenne. Sans pour autant y renoncer.

    Nul doute que l'épineux et douloureux dossier de Sivens pèsera lourd sur les débats de la Conférence environnementale qui s'ouvre aujourd'hui pour deux jours à l'Elysée.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET : cliquer ICI 
    • Sur le site de la FNE : le dossier de Sivens jour par jour : cliquer ICI
  • Planète vidéo: les 60 solutions de Goodplanet contre le réchauffement climatique

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    Projection des 60 solutions sur le mur des Nations Unies, septembre 2014 © OPS/UN

    Le 23 septembre dernier, au Sommet du climat de l'ONU à New York, la Fondation GoodPlanet remettait à Ban Ki-moon et à tous les chefs d’Etat présents le livre « 60 solutions contre le changement climatique », pour rappeler que le réchauffement climatique n’est pas seulement un problème, mais que c’est aussi et surtout une multitude de solutions et d’opportunités qui existent, et fonctionnent déjà.

    La Fondation GoodPlanet présente une sélection d’initiatives positives qui ont d’ores et déjà émergé de la société civile, dans les entreprises, les collectivités et même chez les individus. Toutes sont illustrées de photographies de Yann Arthus-Bertrand.  Durant la Climate Week, les Nations Unies ont également mis les "60 solutions" à l’honneur en projetant des photographies aériennes de Yann Arthus-Bertrand sur la façade du bâtiment de l’ONU.

    GoodPlanet propose aux internautes de découvrir ces initiatives au travers d'une vidéo montée début novembre, à l’occasion du passage à Paris de Rajendra Pachauri, président du GIEC, qui venait présenter les conclusions du cinquième rapport sur l'évolution du climat aux ministres des Affaires Etrangères et de l’Ecologie, Laurent Fabius et Ségolène Royal.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site de GoodPlanet : cliquer ICI
    • Lire le livre ou le télécharger: cliquer ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI