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Pollution - Page 226

  • Super-porcherie de Saint-Symphorien (Gironde) : le Parc naturel régional des Landes de Gascogne dit non

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    Paysage des vallées de la Leyre. Photo Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

    Le projet de la Ferme des 1.000 vaches, dans la Somme, n'est pas le seul à faire causer dans les campagnes. L'extension de la porcherie de Saint-Symphorien, en Gironde, fait partie des projets de fermes-usines géantes contestés par les écologistes et pointés par les agriculteurs de la Confédération paysanne.

    12.000 porcs à Saint-Symphorien, non merci !

    manif porcherie.jpgForts des 48.773 signatures recueillies par leur pétition,  les opposants au projet d'agrandissement la porcherie de Saint-Symphorien manifestaient samedi dernier. Lundi 1er juin, après la réunion de son comité syndical, le Parc naturel des Landes de Gascogne, présidé par Renaud Lagrave, également Vice-président de la Région Aquitaine, a affirmé à son tour fermement son opposition à cette extension : pas question d'accepter le doublement de la capacité actuelle de la porcherie pour en faire une ferme-usine, susceptible de concentrer plus de 12.000 porcs.

    Menace sur la qualité des eaux

    porcherie géante.jpgCe que dénonce le Parc naturel, en plus du doublement de la quantité de bêtes produites dans un espace confiné, c’est un doublement des surfaces d’épandage de lisier et un quadruplement des superficies d’épandage de compost, sur les milieux naturels fragiles du bassin de la Leyre et du Ciron. La Commission Locale de l’Eau du SAGE Leyre, animée par le Parc, estime que des "incertitudes persistent sur la capacité des sols à recevoir l'épandage ainsi que sur l'adéquation entre les périodes d'épandage et les niveaux de la nappe phréatique".  En clair: la super porcherie de Saint-Symphorien met en danger la qualité des eaux du bassin de la Leyre et les nappes d'eau souterraines de la zone concernée.

    Une succession d'avis défavorables

    Le projet de super-porcherie ne passe pas en Gironde, et ce, depuis longtemps. Ce qui suscite l'étonnement de Renaud Lagrave : "Comment, malgré un avis défavorable du Parc rendu en 2014, un avis défavorable des Commissions Locales de l’Eau des SAGE Leyre et Ciron et un avis défavorable du commissaire enquêteur ainsi que de nombreuses autres structures, le Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST) a pu rendre un avis favorable à cette extension ?", s'interroge l'élu et président du Parc. La plupart des parcelles du site sont en effet classées en zone vulnérable aux nitrates, et le ruisseau de La Hure, principal affluent du Ciron sur lequel ont déjà été constatées des teneurs en nitrates élevées, prend sa source au milieu de la zone d'épandage.

    "Slow tourisme et Ecotourisme" contre porcherie géante

    Plutôt que des projets d'agriculture intensive qui font peser une menace écologique sur un riche patrimoine de zones naturelles protégée,  le Parc naturel des Landes de Gascogne préfère soutenir un écotourisme de qualité, respectueux de la nature et des activités humaines. Ainsi, le 11 juin prochain, Saint-Michel-de-Castelnau accueille des rencontres avec les acteurs touristiques du Parc, autour du thème "Slow tourisme et Ecotourisme". Un rendez-vous de début d'été, sur les berges du Ciron et dans le calme de la Lande girondine, qui propose pour se mettre en bouche de découvrir des initiatives inédites comme les premiers "Greeters" du Parc (ces volontaires qui offrent de leur temps, bénévolement et partagent leur passion pour leur quartier ou leur terroir, lors d’une balade et d’une vraie rencontre amicale), des "vacances slow" dans l'écocamping de Cap Cabanes, et des réflexions "tendance". Guillaume Cromer, coordonnateur pour le Ministère du Tourisme du pôle d'excellence Ecotourisme, expliquera ainsi comment l'aspiration à ralentir influence les nouveaux comportements touristiques pour des pratiques durables, et conforte les destinations des Parcs naturels de France. Un vrai régal de tourisme vert, conclu par un casse-croûte convivial, préparé cette année par le traiteur et "charcutier de campagne" de Grignols...

    On comprendra aisément que, sur tous les plans, écologiques comme touristiques et gastronomiques, Le Parc naturel Régional des Landes de Gascogne demande, une nouvelle fois, la suspension de l'extension de la porcherie à Saint-Symphorien et déclare "apporter son soutien à l’ensemble des forces vives mobilisées contre ce projet".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour consulter le site internet du Parc naturel régional des Landes de Gascogne : cliquer ICI. Contacts : Maison du Parc, 33 route de Bayonne ; 33830 Belin-Béliet Tel. : 05 57 71 99 99
    • Pour accéder à La pétition des opposants à la porcherie-usine de Saint-Symphorien "12 000 porcs enfermés : ce n’est pas une ferme, c’est une usine !": cliquer ICI

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  • Réchauffement climatique: les concentrations en pollen d'ambroisie allergisant pourraient quadrupler en Europe d'ici à 2050

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    Le réchauffement climatique fait aussi le malheur des allergiques. Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier 

    Rhinites, conjonctivites et crises d'asthme : avec le réchauffement climatique en cours, les allergiques ne sont pas près de laisser tomber mouchoirs, aérosols et traitements antihistaminiques. Explications.

    Les pollens, marqueurs du changement climatique

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    Carte de vigilance du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) datée du  juin 2015.

    Vingt millions de français, soit près d'un tiers de la population, sont allergiques aux pollens. Un phénomène à l'augmentation exponentielle : l'Hexagone ne comptait que 3,8% d'allergiques en 1968. Et le cauchemar n'est pas fini : l'OMS prévoit qu'une personne sur deux sera touchée d'ici à 2050, notamment en raison du changement climatique, ce que valide l'étude scientifique française réalisée sur le pollen d'ambroisie, publiée le 25 mai dernier, dans la revue "Nature Climate Change".  Qu'on se le dise : tout comme l'élévation du niveau des océans, les pollens sont bel et bien un indicateur important du réchauffement climatique . Leur concentration suit en effet la courbe de la hausse des températures moyennes de la planète qui continuent de grimper.

    Quatre fois plus de pollen d'ambroisie dans l'air en 2050

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes concentrations dans l'air du pollen d'ambroisie à feuilles d'armoise, une plante très allergisant, pourraient même avoir quadruplé en Europe à l'horizon 2050, selon les chercheurs du CNRS, du CEA, de l'INERIS et du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui ont travaillé en collaboration avec plusieurs instituts européens. Le changement climatique serait responsable des deux tiers de cette augmentation, le tiers restant étant dû à la colonisation naturelle de la plante (ruissellement et cours d'eau), renforcée par les activités humaines (transport routier, pratiques agricoles). Pour la santé humaine, la perspective est loin d'être anodine.

    Ambrosia artemisiifolia, l'ennemie jurée des allergiques

    Sous le joli nom d'Ambrosia artemisiifolia ne se cache pas l'ambroisie, boisson des dieux dans la mythologie grecque, mais une plante herbacée invasive d'origine nord-américaine, qui a pour signe distinctif un pollen très allergisant qui déclenche principalement des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et des crises d'asthme souvent graves. Le pic de pollinisation de cette plante, qui a déjà colonisé en France la Bourgogne, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes, a lieu en août et en septembre, allongeant ainsi, pour toutes les personnes sensibles, la période des allergies jusqu'à l'automne.

    Plus de répit pour les allergiques

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementAprès les pollens des graminées, du plantain ou encore du bouleau qui explosent au printemps et peuvent durer jusqu'en juillet, selon la météo et les régions du pays, les allergiques subissent une deuxième lame de pollens allergisants à la fin de l'été avec l'ambroisie. C'est cadeau. Le nez et les bronches de celles et ceux qui ont la malchance d'être aussi aussi allergiques le reste de l'année aux acariens et qui vivent en zone urbaine, n'ont alors plus de répit : la pollution de l'air aux particules fines provoque également des problèmes respiratoires, plus ou moins graves, chez ces personnes sensibles.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    L'évolution géographique de la contamination de l'air par les pollens dépend de plusieurs facteurs : la capacité de la plante à atteindre de nouveaux territoires via différents moyens de dispersion de ses graines, et le changement climatique qui permet à la plante de s'épanouir sur ces nouveaux territoires, expliquent les chercheurs. "Plusieurs études ont déjà montré que le réchauffement climatique permettra à l'ambroisie de s'établir dans des régions où le climat ne lui était auparavant pas favorable, soulignent-ils, sans toutefois quantifier l'augmentation des concentrations de son pollen dans l'air ambiant", précisent-ils. Grâce à leurs derniers travaux, c'est désormais chose faite.

    La méthode

    C'est grâce à plusieurs types de modèles numériques que les scientifiques ont pu quantifier l'effet du climat et des différents modes de dispersion des graines sur la concentration atmosphérique en pollen. Les premiers modèles simulent le changement climatique en fonction de la quantité de gaz à effet de serre qui pourrait être émise dans les années à venir par les activités humaines. Les seconds modélisent l'invasion de la plante, la production et le relâchement des pollens, et leur dispersion dans l'air.

    L'emballement des pollens d'ambroisie

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes chercheurs ont ainsi déterminé que le facteur d'augmentation des concentrations du pollen d'ambroisie serait en moyenne de quatre, d'ici 2050. Mais aussi établi que le changement climatique était doublement responsable pour les deux tiers du phénomène. La hausse des températures, avec des automnes et des hivers plus doux, favorise l'expansion de l'ambroisie au Nord et au Nord-Est de l'Europe, renforcée à son tour par l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, facteur du développement de la végétation. Bref, si dans l'Antarctique la fonte des glaciers devient irréversible, dans nos campagnes et nos villes les émissions de pollen de l'ambroisie s'emballent.

    Le bouleau aussi

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLa mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas que le pollen des plantes comme l'ambroisie qui se multiplie. La saison des pollens des arbres, platanes, thuyas ou encore bouleaux, joue aussi désormais les prolongation. Le RNSA a ainsi observé une augmentation de 20% des pollens de bouleau ces vingt dernières années.

    Obtenus dans le cadre du projet européen ATOPICA, les résultats de l'étude sur l'ambroisie doivent aussi permettre de mieux prévoir les concentrations de pollen et d'inscrire la plante dans les alertes de prévention contre l'allergie. "Il est aujourd'hui nécessaire de mettre en place une gestion coordonnée de cette plante invasive au niveau européen par un suivi sur le long terme des pollens et une cartographie de la présence des plantes", alertent encore les chercheurs, qui ne cherchent pas pour le plaisir de chercher mais pour améliorer nos conditions de vie. Et qui trouvent. La preuve.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Effects of climate change and seed dispersal on airborne ragweed pollen loads in Europe" publiée par Nature Climate Change : cliquer ICI. Elle a pour auteurs le  Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ), le Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/Ecole Polytechnique/UPMC/ENS Paris), appartenant tous deux à l'Institut Pierre Simon Laplace, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/EPHE), et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) en collaboration avec l'université de Vienne, l'International Center For Theoretical Physics et l'Institut de recherche de Rothamsted.

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Pollution de l'air : quelles sont les villes favorables à la "pastille verte" de Ségolène Royal ?

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    Bordeaux adoptera-t-elle les nouvelles pastilles vertes de Ségolène Royal ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    La mesure avait été annoncée par Ségolène Royal, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, afin de lutter contre la pollution de l'air dans nos villes. Depuis le 2 juin, c'est sûr : abandonnée en 1998,  la "pastille verte" fera son grand come-back en France,  en janvier 2016.

    Bienvenue à la pastille arc-en-ciel

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10"Chaque certificat sera d'une couleur différente. L'idée est de permettre aux contrôles (de police, ndlr) de les identifier plus facilement, notamment en cas de pic de pollution mais aussi dans les zones de circulation restreinte que certaines agglomérations pourront mettre en oeuvre grâce à la loi de transition énergétique qui leur donne une base légale", Ségolène Royal, dans "Le Parisien", 2 juin 2015

    Développement de la pollution et progrès obligent, elle sera même multicolore : il s'agit en réalité d'un nouveau dispositif de 7 pastilles de couleur qui seront associées aux véhicules selon leur niveau de pollution. Une mesure destinée à à permettre aux villes d'organiser "l'après-diesel" en chassant hors de leurs murs les vieux véhicules émetteurs d'oxyde d'azote et de particules fines. Mais aussi de dépasser l'injustice d'éventuels jours de circulation alternée en cas de pics de pollution aux particules fines.

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    Comment ça marche?

    Les voitures seront classées selon leur niveau de pollution et leur ancienneté, de 1 à 6. En gros, plus votre vignette est verte, moins votre véhicule est polluant et plus il a de libertés de circulation et de stationnement en ville. Les vieux Diesels et essence bien polluants, immatriculés avant le 31 décembre 1996, auront doit à une pastille noire. Une vignette bleue spécifique "hors concours" sera destinée aux véhicules électriques, jugés les plus exemplaires et les plus propres. Si votre automobile est bien classée, vous pourrez circuler plus facilement avec plusieurs avantages, comme un tarif de stationnement préférentiel et le droit d'emprunter des couloirs de bus. À l'inverse, plus votre véhicule sera polluant, plus il vous sera difficile de rouler. Le dispositif antipollution qui se veut aussi "récompensant" que "punitif", sera mis en place au 1er janvier 2016, dans les grandes villes qui accepteront de jouer le jeu.

    Feu vert à Paris et à Grenoble et à pour la pastille verte

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10On peut se réjouir de ce que Ségolène Royal prenne enfin à bras le corps la question de la qualité de l'air. Mais, une fois de plus, la mesure du gouvernement risque mécontenter tout le monde et ne satisfaire vraiment personne. En effet, l'application du dispositif  reste incitatif et dépend de la bonne volonté des élus et des maires des 36 zones urbaines susceptibles de mettre en place des plans de protection de l'atmosphère (PPA) et qui dépassent les seuils de pollution autorisés par l'Europe. Sur ce point, L'ONG France Nature Environnement, notamment, regrette le manque d'ambition du dispositif. De fait, à l'exception notoire de Paris, qui lancera à compter du 1er septembre, un plan ambitieux de lutte contre la pollution pour interdire l'accès de la capitale aux véhicules les plus polluants, à l'instar des grandes capitales européennes (Londres, Stockholm, Berlin, Rome...), la seule grande ville qui s'est aussitôt déclarée partante pour l'écopastille, c'est Grenoble. Encore heureux : son  maire, Eric Piolle, est Vert.

    Sortir du "tout ou rien de la circulation alternée"

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Située dans une cuvette, la ville de Grenoble est aussi l'une des plus polluées du pays, avec une trentaine de jours de pics de pollution par an (photo AFP ci-contre), en dépit de tous les efforts consentis par la municipalité pour lutter contre ce phénomène, et ce, bien avant qu'elle ne vire "officiellement" écolo. La pollution qui asphyxie les villes vient en effet pour partie d'ailleurs - tout comme la radioactivité, les polluants de l'air voyagent - et leur situation géographique joue aussi un rôle important. Selon Yann Mongaburu, président EELV du syndicat mixte des transports en commun de Grenoble, la future "pastille verte" permettra de sortir du "tout ou rien de la circulation alternée". Avant l'arrivée du nouvel arc-en-ciel sur les pare-brises des Grenoblois, la ville envisage d'inciter par ailleurs les habitants à échanger volontairement leur auto contre un vélo.

    Pas d'accueil délirant ailleurs...

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Selon "Le Parisien" du 2 juin, Lyon (Rône), où le nombre de pics de pollution de l'air est important, cache sa joie et se tâte, tout comme Bordeaux (Gironde) - 14 jours de pics de pollution aux PM10 en 2014, contre 35 en 2013, selon l'agence Airaq. Pourtant, en 2011, Bordeaux comme le Grand Lyon s'étaient portées candidates avec cinq autres grandes villes, dont Paris, pour l'expérimentation des Zapa (photo ci-contre), ces zones d'action prioritaires pour la qualité de l'air, imaginées par Nathalie Kosciusco-Morizet, la ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy. Jugé "antisocial" et peu efficace pour l'environnement, le dispositif avait fait flop et les socialistes l'avaient définitivement enterrés en arrivant au gouvernement, en 2012. 

    A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), la ville de Michelin, ou encore Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), où la pollution est également un problème récurrent, c'est "non" à l'écopastille de Ségolène Royal qui leur reste en travers du gosier. Les deux villes jugent notamment que la pollution, chez elles, vient des autoroutes voisines. Restreindre la  liberté de circulation des automobilistes qui possèdent un véhicule polluant, malgré l'impact positif attendu sur leur propre santé, est bel et bien toujours considéré comme une véritable bombe électorale...

    Discriminant ?

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Vent debout, comme on pouvait s'y attendre, les associations d'automobilistes dénoncent un système discriminant "sans alternative pour ceux qui ne peuvent plus rouler". Pierre Chasseray, de "40 millions d'automobilistes", dénonce pour sa part une "écologie punitive" qui "pénaliserait les gens modestes, qui n'ont pas les moyens, pour circuler, de s'offrir une voiture neuve non polluante". Pourtant, si la pollution de l'air vient aussi des chauffages au bois et des activités agricoles et industrielle, comme les statistiques des agences pour la qualité de l'air le montrent, diminuer la part effective de la pollution due aux voitures permettra aussi de mieux mettre en exergue celle des autres secteurs des activités humaines. Tout en redorant l'image de l'automobile, un peu ternie sous l'angle du développement durable.

    Car il faudra pourtant bien que la France parvienne à réduire la pollution de l'air  - dont le coût sanitaire pour les économies européennes a été évalué à 1.400 milliards d’euros chaque année et quelque 600.000 décès prématurés dont 42.000 en France – dans ses grandes zones urbaines, afin de satisfaire aux exigences sanitaires européennes. Pour l'heure, l'Hexagone est régulièrement pointé par Bruxelles sur ce chapitre, comme sur celui de la qualité de l'eau et des nitrates. Avec de lourdes amendes à la clé et, surtout, des conséquences pour notre santé.

    Cathy Lafon

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    • Le 2 juin, la ministre de l'Ecologie a listé d'autres mesures pour la protection de l'air, parmi lesquelles l'appel à projets « Villes respirables en cinq ans », à destination des agglomérations prioritairement situées dans l’une des 36 zones couvertes par un plan de protection de l’atmosphère (PPA). Les lauréats seront annoncés fin septembre, à l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air et recevront chacun un million d’euros. Autres dispositions, déclinées dans le projet de loi relatif à la transition énergétique, en cours d’adoption par le Parlement: les plans de mobilité obligatoires pour les entreprises employant plus de 100 travailleurs sur un même site, et la mise en place du nouveau bonus pour les voitures électriques et hybrides, qui prévoit jusqu’à 10.000 euros pour la mise à la casse d’un véhicule diesel datant d’avant 2001. Chaque maire aura en outre la possibilité de réserver la circulation aux véhicules les moins polluants « sur tout ou partie » de sa commune en créant des "zones de circulation restreinte "(ZCR), équivalentes des "Low emission zones" (LEZ) européennes.
    • La première pastille verte. En 1998, la ministre de l'Ecologie du gouvernement Jospin, Dominique Voynet, lance la "pastille verte", pour distinguer les véhicules les plus polluants des moins polluants. Mais elle s'appliquait à un panel de voitures trop large : en 2003, la quasi-totalité du parc automobile français en était munie. En 2012, la mesure était officiellement retirée de la loi.