Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 237

  • Coup de coeur. "Saison brune", la première enquête BD sur le réchauffement climatique

    saison brune.jpg

    bande dessinée,changement climatique,réchauffement climatique,enquête,documentaireEt si l'écologie était, avant tout, une affaire de sensibilisation, de pédagogie et d'information ? Le changement climatique et ses conséquences ne sont plus une théorie sujette à controverse, mais une réalité scientifique, comme le président de la République François Hollande l'a souligné, lors de son discours d'ouverture de la Conférence environnementale, le 14 septembre dernier.

    Et pourtant. Dès qu'un article se publie sur ce sujet, sur internet notamment, les réactions des climato-sceptiques sont encore vivaces pour nier l'évidence. D'où la nécessité de continuer à informer, encore et encore. Il y a l'info scientifique, parfois lourde à digérer, l'info médiatique, parfois un peu trop "légère", au goût des scientifiques, l'info pédagogique et militante des associations environnementalistes de terrain et puis, il y a aussi l'info artistique et culturelle. Essentielle, car elle parle à l'imaginaire des grands, comme des petits.

    Une "BD éco-documentaire"

    suquarzoni dessin.jpg"Saison Brune", la nouvelle bande dessinée de Philippe Squarzoni (auto-portrait ci-contre) consacrée au réchauffement climatique, illustre brillamment cette démarche. Avec tout le sérieux d'une véritable enquête journalistique. Le résultat est impressionnant. Avec "Saison brune", qui désigne dans l'Etat du Montana (Etats-Unis) cette saison intermédiaire qui n'est déjà plus l'hiver mais pas encore le printemps, Philippe Squarzoni a créé un nouveau genre littéraire : la "BD documentaire".

    Six ans d'enquête

    Désireux de parler d'écologie et peu connaisseur du sujet, le dessinateur a fini par se plonger six ans durant sur la question du climat en abordant aussi bien les aspects scientifiques, économiques que les dimensions politiques internationales du sujet. En se posant les questions que chacun se pose. Combien de temps reste-t-il pour enrayer le réchauffement climatique ? Est-il déjà trop tard ? 

    jean jouzel dessin.jpgPour offrir toutes les clés de compréhension d’un enjeu bien réel, il a interviewé neuf personnalités majeures dont Jean Jouzel (climatologue, directeur au CEA de l’Institut Pierre Simon Laplace et vice-président du GIEC ou Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) (dessin ci-contre), Hervé Le Treut (climatologue) et Hervé Kempf (journaliste au "Monde", spécialiste des questions d’environnement).

    Jusqu'à la dernière goutte ?

    Six ans d'enquête et d'immersion dans les coulisses scientifiques et les réalités concrètes du changement climatique, thème anxiogène s'il en est, c'est long... Il ne faut pas craquer ! On sent le dessinateur intimement bouleversé par tout ce dont il prend conscience : la nature et la Terre, si belles et généreuses, dont les ressources "finies" sont victimes de l'appétit de consommation incommensurable et infini des hommes. Mais que faire de tout ce savoir ? Economiser l'énergie est bien sûr la solution la plus immédiate. Ca au moins, tout le monde a compris. Mais comment faire, à l'échelle mondiale, à l'échelle individuelle...  Philippe Squarzoni, appartient-il vraiment à la famille des "écolo-pessimistes " ?  Il est en tout cas sans illusion et, selon lui, l'humanité ira jusqu'au bout et essorera la planète jusqu'à ses dernières gouttes de pétrole et miettes de charbon.

    C'est le compte à rebours

    saison brune couv.jpgOn veut croire l'inverse. Et la BD documentaire de "Saison brune" est bien là, pour alerter et informer. Pour lutter conter le changement climatique et préserver des conditions acceptables pour la vie humaine sur la planète bleue, il est encore temps d'agir. Mais il est vrai que la fenêtre de tir semble se réduire singulièrement et à vitesse grand V, comme le montrent toutes les dernières études scientifiques, illustrées désormais presque quoditiennement par des catastrophes naturelles hors normes, partout dans le monde. Oui, pour la planète et pour ses habitants, le compte à rebours est déjà bien entamé. Le sablier se vide, inexorablement.

    "Saison brune" : une BD aux dessins élégants, à lire et à offrir de toute urgence aux climato-sceptiques comme aux écolos déjà convaincus des réalités du changement climatique. Et à ceux qui n'en pensent rien. Aux grands, comme aux petits. Afin que plus personne ne regarde plus jamais la pluie ou la neige tomber comme avant.

    Cathy Lafon


    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI

  • Conférence environnementale. Qu'est-ce qu'on en retient ?

    conference gouvernementale,réaction

    Une fois l'émotion retombée, revenons sur la première Conférence environnementale (14 et 15 septembre), très attendue par les écolos, mais pas seulement.

    "On a eu de belles fiançailles, reste à voir le contrat de mariage..."

    A chaud, on a vu des écolos émus aux larmes par le discours d'introduction de François Hollande, des ONG environnementales partagées et qui pour certaines, ont à redire, comme Greenpeace sur le gaz de schiste et le nucléaire, un Nicolas Hulot heureux (ça n'arrive pas si souvent...), une Laurence Parisot "patronne des patrons" "intéressée" par une conférence qu'elle juge "utile", avec des réserves, des industriels désappointés, et des opposants politiques très critiques, comme de juste. Alors concrètement, deux semaines après, où en est-on au juste de la transition écologique en France ? Comme le disait avec humour et beaucoup d'à propos le porte-parole de l'association Robin des Bois : "On a eu de belles fiançailles, reste à voir le contrat de mariage...". Alors voyons.

    conference gouvernementale, réactionCa tombe bien, du concret il commence à y en avoir, Jean-Marc Ayrault, premier ministre ayant publié le 20 septembre la feuille de route du gouvernement pour la transition écologique. Tout n'est cependant pas encore précisé. Ce sont surtout la mise en œuvre du débat sur la transition énergétique et les mesures sur la biodiversité qui sont définies. Pour le reste, on n'en sait pas encore beaucoup plus... Mais l'énergie, chantier prioritaire, reconnaissons le, c'est déjà du lourd.

    Objectif 2025 : réduction du nucléaire de 75 à 50 %

    Tnucleaire.jpgout d'abord, le cap pour la réduction du nucléaire de 75 à 50 % à l'horizon 2025 est réaffirmé. Ensuite, le grand débat sur la transition énergétique. Il va débuter en novembre 2012, pour une durée de six mois avec au final, une loi de programmation avant l'été. Trois périodes successives sont prévues entre novembre 2012 et mai 2013 : deux mois d'informations, quatre mois de participation suivi d'une synthèse qui devra déboucher sur la loi.

    Quatre thèmes retenus pour charpenter le débat sur l'énergie  : 

    • un volet sociétal portant sur l'évolution des modes de vie, de production, de consommation et de transport et avec un double objectif, efficacité et sobriété;
    • un volet technique avec différents scénarii du mix énergétique pour 2025 et 2050;
    • un volet industriel avec les choix en matière d'énergies renouvelables;
    • un volet financier avec l'évaluation des coûts et des financements.

    Ce n'est pas le CNDP (Commission nationale du débat public) qui animera ce débat mais ce sera un comité de pilotage qui est à constituer. Les membres ne sont pas encore connus mais ils seront certainement issus d'une commission nationale (organisation créée pour l'occasion) composée de six collèges : ONG, entrepreneurs, syndicalistes, parlementaires, élus et fonctionnaires. Deux comités sont aussi ajoutés à cette organisation : l'un composé d'experts, l'autre de citoyens... qui auront (chance !) le droit d'émettre un avis...

    On le voit, le débat sur la transition énergétique, ce ne sera pas une mince affaire.

    Au-delà de cette grande organisation, la feuille de route reprend les objectifs annoncés lors de la conférence et complétés les mesures actées par le premier ministre, sur six grands thèmes. Rafraichissons-nous la mémoire : 

    ogm assiettes.jpg1. Agriculture : Maintien du moratoire sur la culture d'OGM; plan de développement de l'agriculture biologique; interdiction renforcée de l'épandage aérien de produits phytosanitaires.

    2. Biodiversité : Loi-cadre en 2013; création du parc marin de Picardie-Côte d'Opale.

    eolienne.jpg3. Energies renouvelables : Suppression de l'obligation d'appartenir à une zone de développement de l'éolien; tarif d'achat spécifique pour l'outre-mer.

    4. Fiscalité écologique : Augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes; baisse progressive des taux de défiscalisation des biocarburants à partir de 2014.

    fessenheim afp.jpg5. Nucléaire : Une personnalité sera chargée de préparer la reconversion de Fessenheim annoncée pour fin 2016.

    6. Rénovation thermique : Création d'un guichet unique centralisant les aides et recours possible à un système de financement par un organisme tiers.

    bisphenol.jpg7. Santé : Interdiction du bisphénol A, évaluation du plan santé-environnement fin 2013.

    Conclusion : beaucoup de pain (sans OGM) sur la planche gouvernementale de l'écologie. A suivre...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

  • Mobilité. La Communauté urbaine de Bordeaux, maillot jaune du "vélo urbain"

    deux roues,transport alternatif à la voiture,communauté urbaine de bordeaux,plan vélo,vélo électrique,aide

    Clément Rossignol, vice-président de la Cub en charge des déplacemens doux. Photo archives Sud Ouest

    Développer le vélo dans l'agglomération bordelaise, Clément Rossignol, maire-adjoint à Bègles et  vice-président de la CUB en charge des déplacements doux, en rêve jour et nuit. L'élu, nouveau papa, ne sillonne d'ailleurs la ville qu'à vélo, avec sa carriole pour enfant. Cette obsession pour les deux roues ne le fait cependant pas dérailler, bien au contraire. Après avoir mis en place, en 2010, le V'Cub, système de location de vélo en libre service, il veut passer aujourd'hui à la vitesse supérieure : l'élu écologiste présentait vendredi 28 septembre, en Conseil de Cub, un plan vélo destiné à développer la pratique de la petite reine dans l’agglomération bordelaise.

    Le point sur les dispositions du nouveau "plan vélo" bordelais, avec son "papa", Clément  Rossignol.

    Des maisons du vélo en périphérie
     
    deux roues,transport alternatif à la voiture,communauté urbaine de bordeaux,plan vélo,vélo électrique,aideL'idée directrice est de développer conjointement la location de vélo et l'usage du V'CUB, en fonction du lieu de résidence des usagers par rapport aux centres-villes. « Nous allons proposer la création de maisons du vélo en périphérie, à l’instar de celle qui existe déjà à Bordeaux » (photo ci-contre) précise Clément Rossignol. « Autant dans les zones denses il faudra développer le réseau V’CUB, autant dans les zones pavillonnaires nous estimons qu’il est plus judicieux de proposer aux habitants un système de maisons où l’on pourra louer des vélos ».
     
    deux roues,transport alternatif à la voiture,communauté urbaine de bordeaux,plan vélo,vélo électrique,aidePlus de V'CUB

    La CUB va également demander à Kéolis un déploiement supplémentaire de V’CUB, notamment aux abords des grandes entreprises, dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public qui arrivera à son terme en 2014. « Nous réfléchissons même à un agrandissement de certaines stations, notamment celles de l’hyper-centre, avant 2014 » ajoute l'élu écologiste. Même si la question de la dégradation des vélos « n’est pas vraiment un souci à Bordeaux », la CUB souhaite tout de même proposer davantage de parkings sécurisés, comme celui installé à la gare Saint-Jean.

    Bienvenue au vélo électrique !

    La communauté urbaine va enfin développer le vélo électrique, qui permet d’effectuer des trajets plus longs. Elle en proposera à la location, et va mettre en place une prime à l’achat qui pourra aller jusqu’à un quart du prix du vélo, «en fonction des quotients familiaux.»

    30% de déplacements à vélo en 2020

    deux roues,transport alternatif à la voiture,communauté urbaine de bordeaux,plan vélo,vélo électrique,aideAprès Strasbourg, Bordeaux est la ville française où la pratique du vélo s’est le plus développée ces dernières années. « En centre-ville, la part du vélo dans les déplacements quotidiens est montée à 12 %, contre 9 % en 2009, et sur la Cub elle est de l’ordre de 5 %, selon nos dernières études » révèle Clément Rossignol. Après le succès des vélos en location, initié par la Ville de Bordeaux en 2001( photo ci-contre), celui des V’Cub, mis en place dans l'agglomération bordelaise en 2010, a contribué à cette hausse. Concernant le vélo en libre service de la Cub, « le taux de rotation des vélos dépasse les sept par jour, soit le double de ce que l’on constate dans les autres agglomérations. Cet été nous sommes montés jusqu’à 10 000 utilisations par jour » se réjouit l’élu, qui explique ainsi cet engouement : «Le V'Cub fait partie intégrante de l’offre de transport collectif de la Cub. » L’objectif dorénavant est d’atteindre les 30 % de déplacements à vélo dans le centre de Bordeaux en 2020, et 15 % sur l’agglomération. Avec, à terme, moins de pollution de l'air, une meilleure santé pour les habitants et une circulation plus apaisée. Chiche.

    Chouette. Et tout ça, c'est pour quand ?

    velo-electrique-michelin_827767.jpgC'est dommage : pourtant bien ficelé, le plan vélo de Clément Rossignol n'a pas été voté par ses pairs, vendredi dernier. Qu'on se rassure (au moins pour le vélo), non pas parce qu'il aurait été rejeté sur le fond, mais parce qu'un clash entre élus a précipité la fin de la séance, et n'a pas laissé le temps au vote... Seule la délibération concernant l'aide à l'achat de vélos soumise au quotient familial a échappé au trou noir du clap prématuré de fin, et a été adoptée : "L'aide financière pour un vélo pliant ira jusqu'à 250 €, celle pour un vélo électrique, jusqu'à 300 €", précise Clément Rossignol. "Et pour un vélo pliant ET électrique, comme celui que met en vente le 1er octobre Michelin, au prix de 1.390 € ?" s'enquiert Ma Planète auprès de l'élu ? "Bien tenté, mais je doute que les aides se cumulent. Mais je ne connais pas ce nouveau vélo.... Vous pouvez m'en dire un peu plus  ? ". En voilà un qui ne suit pas l'info de l'écologie sur Ma Planète...

    deux roues,transport alternatif à la voiture,communauté urbaine de bordeaux,plan vélo,vélo électrique,aideLe plan vélo dans son intégralité, ce n'est donc que partie remise : la Cub  le retrouvera au menu de sa prochaine séance, en octobre. Si nos élus sont sages, Bordeaux pourra vite redonner un grand coup de pédale afin de s'envoler pour une échappée belle. En attendant l'arrivée du nouveau vélo bordelais, le  "Pibal", designé pour la ville par Philippe Starck en février dernier (photo ci-contre), qui l'aidera définitivement à rester en tête du peloton...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI