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Politique - Page 233

  • Réchauffement climatique : l'ultimatum de la Banque mondiale pour éviter le "cataclysme" climatique

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    Les ravages de l'ouragan Sandyà Cuba, 26 octobre 2012 AFP

    +4°C en 2060. Selon les dernières études des scientifiques (revue Science, 9 novembre) l'hypothèse est plausible. Pour la Banque mondiale, ce serait le "cataclysme" climatique. Inondations, sécheresse, montée des océans : à quelques jours de la prochaine conférence internationale sur le climat de l’ONU, qui se tiendra à Doha (Qatar), du 26 novembre au 7 décembre, l'institution met en garde contre le scénario noir d'un réchauffement du thermomètre mondial de 4°C dès 2060 et la "cascade de cataclysmes" qui frapperaient alors les pays pauvres. Mais aussi les pays riches et développés.

    Des "décennies de développement" réduites à néant

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieSelon le rapport publié dimanche 18 novembre à Washington par la Banque mondiale, commandé par l'institution à l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (Allemagne), le niveau actuel d'émissions de C02 rend quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. D'après ce rapport, le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle" et "dès 2060" si les gouvernements mondiaux n'agissent pas d'urgence. "Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu'il est difficile de le décrire", a prévenu à Washington le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport, ajoutant que des "décennies de développement" pourraient être réduites à néant.  

    Les chiffres du réchauffement climatique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLe rapport rappelle que le climat s’est déjà réchauffé de 0,8°C par rapport aux températures de l’époque pré-indusrielle, tandis que les océans se sont déjà réchauffés de 0,09°C. Il ajoute que le niveau de océans s’est déjà élevé de 20 centimètres, que cette hausse s’est accélérée de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, puis de 3,2 milimètres par an depuis le début des années 1990, ou encore que l’Europe a vécu entre 2002 et 2011 les cinq étés les plus chauds qu’elle ait connu depuis cinq cents ans. Le constat est tout aussi alarmant pour l’acidification des océans, la diminution des glaces arctiques et les épisodes de sécheresse à venir.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieGaz à effet de serre : nouveau record en 2011

    Quant à la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre, elle a atteint un nouveau pic en 2011 et la concentration actuelle de ces gaz responsables du réchauffement de la planète aura des conséquences sur la vie sur terre pendant des siècles, a averti cette semaine l'Organisation météorologique mondiale (OMM).  Le CO2 est responsable de 85% du réchauffement climatique relevé au cours des 10 dernières années. "Ces milliards de tonnes de CO2 additionnels dans notre atmosphère vont rester pendant des siècles, et réchauffer encore plus notre planète et cela aura des répercussions sur tous les aspects de la vie sur terre", a déclaré Michel Jarraud, Secrétaire-général de l'OMM (photo ci-dessus).

    "Modifier notre cap"

    Cette sombre perspective "peut et doit être évitée", assure la Banque mondiale qui souligne que la responsabilité de l'homme dans le réchauffement en cours est "sans équivoque".  "Nous, la communauté internationale, avons encore le temps d'adopter de nouvelles politiques, de modifier notre cap et de prévenir les conséquences les plus dangereuses du changement climatique", assure en écho le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, cité en marge du rapport. Et ces "conséquences" ne sont pas minces, avertit la Banque mondiale.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLa biodiversité et l'humanité menacées

    Listant les dangers qui menaceraient alors la planète (inondations, sécheresses, malnutrition...), l'institution prédit une aggravation des "pénuries d'eau" en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud et un "important rebond" de la mortalité infantile en Afrique sub-saharienne.  Certaines maladies véhiculées par les insectes (malaria, dengue) risquent également trouver un nouvel essor tandis que les barrières de corail, "protections naturelles contre les inondations", pourraient ne pas résister aux retombées acides du CO2 dans l'océan, énumère la Banque mondiale. Plus globalement, le changement climatique pourrait devenir "la plus grande menace à la biodiversité", selon ce rapport.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladiePas de recettes-miracle

    "Un monde à +4°C (...) déclencherait une cascade de cataclysmes", résume la Banque mondiale ajoutant qu'il n'y avait "aucune certitude" que la planète puisse y faire face.  "Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus durement touchés", assure le président de la Banque mondiale, même si aucune région ne serait épargnée. Les sécheresses ayant frappé cet été les Etats-Unis ou l'Europe de l'Est pourraient se reproduire et l'Occident serait aussi confronté à l'afflux de populations fuyant les conséquences des bouleversements climatiques. Le rapport ne propose pas de remèdes-miracle pour relancer l'élan de la communauté internationale, qui a faibli depuis le fiasco du sommet de Copenhague en 2009 et sous l'effet de la crise économique.

    La lutte contre le réchauffement climatique pour relancer la croissance économique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieManhattan sous les eaux après le passage de Sandy, la calotte glacière qui vire à la crème glacée, 26 Etats américains touchés par une monstrueuse sécheresse hors norme cet été, le Colorado et la forêt sibérienne ravagées par des incendies... Les chocs climatiques se succèdent désormais à une vitesse effrénée. Et pourtant, plus les certitudes des scientifiques progressent concernant l'évolution du climat et moins les Etats semblent décidés à agir.  D'où la sévère mise en garde de la Banque mondiale qui n'y va plus par quatre chemins et veut en outre faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n'est pas l'ennemie de la croissance. "Le secteur privé doit comprendre que l'adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique", assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en a déjà pris conscience et appelant d'autres pays à suivre son exemple.

    réchauffement climatique,gaz a effet de serre,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladie"Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact."

    La phrase est de Barack Obama. Il l'a prononcée lors de la première conférence de presse qui a suivi sa réélection comme président des Etats-Unis, le 14 novembre dernier, après le passage de l'ouragan Sandy.  Terriblement dévastateur sur le plan matériel, Sandy a laissé des traces "vertes" outre-atlantique dans les esprits des Américains. La prise de position de Barack Obama est-elle le révélateur d'une évolution des mentalités et d'une progression de la cause écologiste, dans le deuxième pays le plus émetteur au monde de gaz à effet de serre ? L'effet écolo de l'électrochoc Sandy sera-t-il durable ?

    Quoiqu'il en soit, la Banque mondiale a fait le job: l'ultimatum climatique est lancé. Le message sera-t-il reçu ? Rendez-vous à Doha.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Cinq pays seulement  sont à l'origine de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre : la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon dominent le classement.
    • 30 milliards de dollars : c'est le montant de l'aide fédérale réclamée par le gouverneur de New York, Mario Cuomo, après le passage de l'ouragan Sandy.

    EN SAVOIR PLUS

    • L'intégralité du rapport de la Banque mondiale  "Turn down the heat. Why  a 4° warmer world must be avoided" : cliquer ICI
    • La France à Doha : cliquer ICI
    • Le site de l'OMM : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Fil vert. Les maires de France passent au vert

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    L'agriculture périurbaine au menu du Salon des maires de France, à partir du 20 novembre. Dans l'agglomération bordelaise comme partout en France,  les communes sont demandeuses de ce type d'agriculture qu'elles cherchent à développer. Ainsi à Blanquefort (33), où Virgile Chapeau, un jeune maraîcher de 28 ans, s'est  lancé en 2011 dans l'aventure, grâce aux aides favorisant agriculture périurbaine et circuits courts.  Photo Archives "Sud Ouest", 16 décembre 2011

     Les thèmes de l'environnement seront en pointe au Salon des maires et des collectivités locales de France, qui s'ouvre aujourd'hui, porte de Versailles à Paris (jusqu'au 22 novembre). L'événement se déroule en parallèle avec le Congrès des maires et  présidents de communautés de France. 

    Ecologie, environnement, développement durable : ce seront  les sujets les plus représentés parmi les conférences prévues, avec une grosse vingtaine d'événements à la clé. Les entreprises de l'énergie, de l'eau et des déchets seront notamment très présentes sur des problématiques d'actualité comme la tarification progressive de l'eau, la rénovation des bâtiments publics, l'écologie industrielle, la transition énergétique ou le développement de l'agriculture bio périurbaine.

    La mobilité électrique présente au Salon des maires

    L'Avere-France, en partenariat avec le Journal de l'Automobile, a lancé en janvier dernier la première Newsletter du Véhicule Électrique. Elle compte aujourd'hui plus de 200.000 abonnés professionnels et pour fêter cette réussite, elle distribuera son numéro du mois de novembre en version papier sur le Salon des Maires et le Congrès National des Collectivités Electromobiles.

    Quelle commune sera sacrée capitale française de la biodiversité 2012 ?

    Durant le Salon des maires, l'agence Natureparif décernera également le titre de la capitale française de la biodiversité 2012 à la commune la plus en pointe sur ce sujet. Notre région sera-t-elle à l'honneur à cette occasion ? A suivre...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le Salon des maires et collectivités locales de France : cliquer ICI

    Créé en 1996 en parallèle au Congrès des Maires, le Salon des Maires et des Collectivités Locales a fêté sa 15e édition en 2011. Il est le seul rendez-vous annuel national qui réunit tous les grands acteurs de la commande publique avec l’ensemble de leurs partenaires institutionnels ou spécialisés dans la gestion, les services, l’aménagement et le développement des villes, départements et régions de France.

    REPERES

    • Les chiffres 2011 : 4 pavillons, 820 exposants, 57 962 visiteurs dont :

    > 46% d’élus,  25% de décideurs territoriaux,  29% du secteur privé
    > 34,50 % Ile-de-France,  65,50 % Région et Outre-mer

  • Coup de coeur. "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !"

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    Corinne Lepage, photo DR

    gaz de schiste,extraction,pétroleL'ouverture du débat français sur la transition énergétique devait débuter cette semaine, le 20 novembre. Il sera décalé de quelques jours, à la demande de l'Association des maires de France (AMF) qui ouvre son congrès demain. 

    Comme par hasard, fleurissent concomitamment des articles chantant les vertus des gaz de schiste, avec, dernière cerise en date sur le gâteau, une Amérique qui redeviendrait triomphante grâce à l'exploitation de cette ressource, en prenant la place de  premier pays producteur pétroler en 2017 et en acquérant son indépendance énergétique, tout en redonnant corps à l'"American dream", eden perdu de la consommation "pétrolière". Trop "blanc" pour être vrai ? De la même façon, circulent sur le web et dans la presse, les articles dénonçant la crise de l'éolien européen, ou revenant sur les "méfaits" des éoliennes dans l'environnement.Trop "noir" pour être vrai ? Enfin, la commission des affaires économiques du Sénat vient de décider de faire procéder à de nouvelles études "sur des solutions alternatives à la fracturation hydraulique" pour l'exploration et l'exploitation des gaz de schistes, "sans qu'il soit question de revenir sur la prohibition du recours aux techniques de la fracturation hydraulique." Que faut-il en penser ?

     Une plate-forme de forage de gaz de schiste à Ray, dans le Dakota du Nord, en septembre 2010.

    Une plate-forme de forage de gaz de schiste à Ray, dans le Dakota du Nord, en septembre 2010 AFP

    Un peu de recul s'impose, avec "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !", une tribune libre de Corinne Lepage, publiée par Le Monde. Un titre explicite et un texte incisif, comme sait les écrire l'avocate talentueuse, qu'il convient de lire afin de nourrir sa réflexion, dans le débat pour/ou contre l'exploitation gaz de schiste.

    "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !" Corinne Lepage

    "Il serait temps que le débat devienne sérieux lorsque l'on aborde l'aspect économique et financier du gaz de schiste. Les tombereaux d'injures que déverse le géochimiste Claude Allègre ne font que caricaturer une argumentation absurde : l'exploitation du gaz de schiste relancerait la croissance française.

    Le lobby pétrolier et gazier inonde les médias de ce nouveau mythe : si on exploitait le gaz de schiste comme les Américains, la croissance reviendrait. C'est trois fois absurde. Pour une question de chronologie d'abord. Dans le meilleur des cas, pour le lobby, une exploitation pourrait voir le jour vers 2020, ce qui n'aura aucun effet sur l'atonie de l'économie française en 2012 et 2013.

    Deuxièmement, la France n'est pas les Etats-Unis. Autrement dit, les conditions physiques d'exploitation, les conditions juridiques font que les contraintes sont très différentes et, par voie de conséquence, le prix du baril ou du British Termal Unit (BTU unité d'énergie anglo-saxonne) serait sans commune mesure, peut être sans aucun intérêt au regard du prix auquel nous payons notre gaz." .../...

    Pour lire la suite : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • Corinne Lepage, avocate, est eurodéputée (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe) et présidente de CAP21.
    • Climat : les Etats-Unis encadrent le gaz de schiste

    • Gaz de schiste : la tentation
    • Loi visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique : Cliquer ICI