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Politique - Page 182

  • Réchauffement climatique: le Giec presse les gouvernements d'agir

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    Réchauffement climatique : le Giec met les Etats au pied du mur Photo archives Sud Ouest

    La planète se réchauffe à un rythme inédit et dangereux. Réduire les émissions de gaz à effet de serre est devenue une urgence absolue. Au-delà de ce double message, les experts du Giec ont exposé ce dimanche les scénarios pour y parvenir. S'il n'est pas encore trop tard pour contenir la hausse de la température en dessous de 2°C, la balle est plus que jamais dans le camp des Etats, qui ont désormais le dos au mur.

    "Un résumé pour décideurs"

    Réunis en conclave depuis le 7 avril dernier à Berlin, les scientifiques et délégations des 195 pays membres du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de l’ONU ont planché pour adopter un "résumé pour décideurs", qu'ils ont publié ce dimanche 13 avril. Une synthèse plus que précieuse, à l’heure où la communauté internationale s’apprête à entrer dans une période d’intenses négociations pour parvenir, à Paris fin 2015, à sceller un accord global et contraignant sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette troisième publication du nouveau rapport du Giec s’attèle à l’atténuation, de l'impact des activités humaines sur le climat. Soit concrètement, comment faire pour  limiter les émissions de gaz à effet de serre.

    le treut.jpgObjectif : +2°C et pas plus

    La précédente évaluation du Giec remonte à 2007. Depuis l'ère pré-industrielle, la Terre s'est déjà réchauffée à une vitesse inédite (+0,8°C), en raison des activités humaines. Pour garder un confort de vie raisonnable sur la planète bleue et éviter des impacts catastrophiques dans de nombreuses régions du globe, l’objectif de la communauté internationale est de limiter le réchauffement à +2°C, par rapport à la période pré-industrielle, quand la trajectoire actuelle est de + 4°C vers 2100, rappelle le Giec.  "Pour ne pas dépasser les 2°C, il faut baisser très rapidement les émissions de GES : il faudrait en fait les diviser environ par 3 d’ici à 2050", explique le climatologue français Hervé Le Treut, contributeur au Giec (photo ci-dessus).

    ges  infographie.pngL'augmentation exponentielle des émissions de gaz à effet de serre

    En 2010,  les émissions de GES ont été dues à 35% à la production d’énergie, 24% à l’agriculture et la forêt, 21% à l’industrie, 14% aux transports et 6% au bâtiment. Et elles ne cessent de croître dans un monde qui consomme toujours plus de charbon et de pétrole. Le CO2 est de loin (76%) le principal gaz à effet de serre. Alors qu'on sait qu'il faut les réduire afin de préserver le climat et de lutter contre la pollution atmosphérique, entre 2000 et 2010, elles ont augmenté de 2,2%, soit plus vite qu’entre 1970 et 2000 (+1,3%). La Chine et les Etats-Unis sont les plus gros émetteurs. La tendance actuelle doit donc être absolument inversée et le temps presse pour agir. "Sans réduction des émissions avant 2030, il sera plus difficile de ne pas dépasser les 2°C et les options seront moindres", alertent les scientifiques.

    eoliennes offshore france.jpgComment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

    Les amateurs de scoops et de potions magiques seront déçus. Les voies explorées par les experts du climat sont archi-connues des observateurs de l'écosystème Terre et, plus largement, des habitants de la planète et de leurs gestionnaires. Le Giec, qui ne mène pas d'études, recense et évalue les recherches existantes. Outre un tournant vers une production d'énergie émettant moins de CO2, une meilleure efficacité énergétique des bâtiments, des processus industriels et des modes de transport est incontournable, comme la taxation du carbone, la gestion des terres agricoles et  le soutien aux énergies non fossiles… Le développement des méthodes de capture et de stockage du CO2, le plus important gaz à effet de serre, est aussi cité. Les investissements dans les énergies "bas carbone" vont devoir tripler, voire quadrupler entre 2010 et 2050. Dans les énergies "bas carbone", le Giec classe les renouvelables, le nucléaire et les énergies fossiles associées à une capture et un stockage du carbone, qui sont aujourd'hui à un stade expérimental. La réduction des subventions aux énergies fossiles est un autre levier possible, tout comme les actions de reforestation qui seront un facteur important pour absorber du CO2 présent dans l'atmosphère.

    rechauffement climatique secheresse.jpgPlus on attend pour agir, plus ce sera coûteux

    Il y a deux semaines, le Giec mettait en avant des risques de conflits dus à une compétition accrue pour les ressources et la vulnérabilité plus élevée des populations pauvres des pays en voie de développement. Au-delà de +2°C, les scientifiques estiment que l’adaptation sera beaucoup plus difficile et coûteuse et que des conséquences dramatiques ne pourront être évitées. A titre d’exemple, avec une hausse de 4 degrés, le niveau moyen des mers gagnerait près d’un mètre, ce qui submergerait de nombreuses îles et deltas et mettrait en danger les zones côtières de nombreux pays. Réduire les émissions de GES, permettra de limiter les impacts du réchauffement déjà en cours : baisse globale des rendements agricoles, mise en danger de certaines espèces, diminution de la ressource en eau,  hausse des dommages et des coûts sanitaires liés aux évènements extrêmes, migrations, etc.

    giec,rapport,réduction ges,co2,émissions,réchauffement climatique,prévention,réductionAppel à la mobilisation et à la solidarité internationale

    "Ce rapport est très clair sur le fait que nous sommes face à une question de volonté mondiale et non de capacité" à agir pour ne pas dépasser les 2°C, a réagi John Kerry, secrétaire d'Etat américain. Christina Figueres, responsable climat à l'ONU, a affirmé : "le monde peut encore lutter contre le changement climatique mais à la condition que les nations soient collectivement plus ambitieuses".

    "On ne négocie pas avec la nature"

    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon (photo ci-dessus), qui va organiser en septembre à New York un sommet des chefs d’Etat sur le climat, exhorte tous les pays à agir rapidement et vigoureusement" après la publication de ce rapport et "à faire tous les efforts nécessaires pour parvenir à un accord (...) ambitieux" en 2015. "On ne négocie pas avec la nature", conclut-il.

    Cathy Lafon

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  • Valls : une loi sur la transition énergétique et 50 % de nucléaire en moins

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    Manuel Valls, lors de son discours de politique générale à l'Assemblé générale, le 8 avril 12014. Photo AFP

    La loi sur la transition énergétique sera présentée "avant l'été" et comprendra l'objectif de limiter le nucléaire à 50% de la production d'électricité d'ici à 2025, a confirmé ce mardi le Premier ministre Manuel Valls, lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale.

    loi transition énergétique, premier ministre, Manuel Valls, discours, politique généraleRéduire à 50% la part du nucléaire d'ici à 2025

    "La transition énergétique sera l'une de mes priorités", a clairement affirmé le Premier ministre qui a confirmé que "l'engagement du Président de la République de passer à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025 sera tenu". Le Premier ministre a aussi réaffirmé les objectifs de réduction de "30% de notre consommation d'énergie fossile d'ici 2030 et de 40% de nos émissions de gaz à effet de serre à la même échéance".

    Relancer l'emploi et l'économie par la transition énergétique

    Pour lui, la transition énergétique est "une formidable opportunité économique", qui doit permettre de réduire le déficit commercial, de redonner du pouvoir d'achat grâce aux économies d'énergie et d'encourager "des secteurs extrêmement porteurs en termes d'emplois", comme le bâtiment.

    "Un enjeu planétaire majeur"

    "Le climat est probablement le domaine où le besoin de régulation se fait le plus pressant", a estimé le Premier ministre, en rappelant que Paris accueillera en 2015 la conférence des Nations-unies sur le climat. "Il s'agit là d'un enjeu planétaire majeur, auquel nous répondrons en nous dotant d'une véritable stratégie bas carbone", a-t-il dit.

    Autant d'éléments qui, pour peu qu'ils se traduisent rapidement par des actes concrets, devraient rassurer les écologistes.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

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  • Ségolène Royal et la transition énergétique à l'épreuve du nucléaire

     projet de loi,transition énergétique

    Le soleil va-t-il enfin se lever sur l'éolien en France ? Réponse avec la future loi sur la transition énergétique qui devrait être voter en juin 2014. Photo AFP

    Les premiers éléments du futur projet de loi sur la transition énergétique, encore non validés par l'exécutif, ont été transmis le 20 mars dernier par le ministère de l'Energie à la commission du Conseil national de la transition énergétique (CNTE), issue du débat national, au travers de sept documents préparatoires qui n'ont pas encore fait l'objet de discussions interministérielles. Financer autrement les énergies renouvelables et renforcer le contrôle du nucléaire: telles seraient les deux premières pistes du futur projet de loi français sur la transition énergétique qui devrait être prochainement rendu public. L’épineuse question du poids de l’atome en France, elle, reste en suspens. 

    projet de loi,transition énergétiqueEvasif sur le nucléaire

    Sur la question toujours sensible du nucléaire, les documents ne mentionnent pas l'objectif de 50% de production d'électricité nucléaire en 2025 ni les moyens d'y parvenir. Ce pré-projet de loi prévoit toutefois, comme attendu, que le dispositif actuel de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement des installations nucléaires soit modifié intégralement. Une installation arrêtée pendant deux ans serait également considérée comme arrêtée définitivement.  La responsabilité de l'exploitant serait renforcée, avec notamment un relèvement du plafond de sa responsabilité civile à 700 millions d'euros, contre 91,5 millions actuellement, et un encadrement par décret du recours à la sous-traitance. Les pouvoirs de sanction de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) seraient plus gradués, avec des astreintes journalières, des saisies, etc., alors qu'elle ne dispose actuellement que d'un pouvoir de mise en demeure ou de suspension de fonctionnement d'une installation.

    projet de loi,transition énergétiqueUn nouveau dispositif de soutien pour les renouvelables

    Pour les énergies renouvelables, un nouveau dispositif, dit de complément de rémunération, serait mis en place pour financer l'électricité verte. Il s'agirait d'une prime versée en plus de la vente aux prix du marché.  Le projet de loi prévoirait une articulation avec le système actuel des tarifs d'achat et un maintien en parallèle des deux mécanismes. EDF pourrait également ne plus être l'opérateur qui achète l'électricité renouvelable, avec un nouvel organisme dédié. Concernant l'hydroélectricité, les documents ne parlent pas du scénario gouvernemental de sociétés d'économie mixte publique-privé pour exploiter les barrages français, mais reprennent une méthode pour fixer une date d'échéance unique pour certaines vallées qui aurait pour effet de décaler l'ouverture à la concurrence des concessions de certains ouvrages.

    Des budgets-carbone pour réduire les émissions de CO2

    Côté émissions de CO2, le projet propose de mettre en place des budgets-carbone, c'est-à-dire les plafonds d'émissions que la France se fixerait, sur des périodes successives de cinq ans. Un mode de calcul qui se distingue du calcul habituel des baisses des émissions. La politique énergétique de la France serait également organisée sur ces grandes phases de cinq années (2017-2021, 2022-2026, etc.) calées sur les cycles électoraux.

    projet de loi,transition énergétiqueVers une loi à la fin du mois de juin ?

    La réunion de la commission du Conseil national de la transition énergétique (CNTE) était, en principe, la dernière avant la saisine pour avis du Conseil d'Etat et du Conseil économique social et environnemental (CESE), au sujet du projet de loi, attendue lors de la deuxième quinzaine d'avril.  Quant au projet de loi lui-même, avant le remaniement ministériel intervenu le 1er avril, sa présentation en Conseil des ministres était, elle, prévue pour la deuxième quinzaine de juin, pour vote avant la fin de l'année. Si la réduction de 75 à 40% de l'électricité d'origine nucléaire et la fermeture des centrales les plus exposées à la censure de l'Autorité de sûreté nucléaire reste l'objectif d'ici à 2025 ou 2028, il va falloir décider et dire par quoi et comment on va les remplacer. Sobriété, économies d'énergie, isolation des logements, énergies renouvelables... la palette des  solutions est là.

    L'un des dossiers phares du quinquennat de François Hollande est aujourd'hui entre les mains de Ségolène Royal, nouvelle ministre de l'Ecologie et du développement durable, qui a aussi désormais en charge  l'énergie.

    Cathy Lafon

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