Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ONG - Page 78

  • Espagne : "adios" la centrale nucléaire de Garoña, "buenas dias" le gaz de schiste

    fermeture garona.jpg

    Manifestation antinucléaire contre la centrale de Garona, en arrière-plan, le 11 mars 2012 Archives AFP

    Comme prévu, la licence d'exploitation de la plus vieille centrale nucléaire d'Espagne, à Garoña (nord), est arrivée à expiration samedi 13 juillet à minuit, après 42 ans d'activité.  Même si le gouvernement ne l'exclut pas officiellement, une réouverture du site reste hautement improbable. La centrale est désormais en phase de pré-démantèlement. En revanche, la concrétisation de l'annonce espagnole de vouloir exploiter les gaz de schiste sur son territoire semble, elle, plus que probable.

    "Adios", le nucléaire à Garoña ...

    Le seul réacteur à eau bouillante de la centrale avait déjà cessé de produire de l'électricité depuis le 31 décembre dernier, six mois avant la date officielle de sa fermeture. Motif : le surcoût lié à l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur l'énergie, qui entraînait "des impôts supplémentaires en 2013 évalués à 153 millions d'euros", selon son exploitant, Nucleor. Mais sa licence était encore valable jusqu'à ce samedi. Le renouvellement de cette licence n'ayant pas été demandé par Nuclenor, le ministère de l'Industrie a signé, vendredi 5 juillet, l'ordre officiel de fin d'exploitation de la centrale, située dans la région de Burgos. Une décision bienvenue pour les écologistes qui mettaient en doute la sécurité de l'installation, construite en 1971 et l'une des "sœurs jumelles" de celle de Fukushima, au Japon, frappée par la catastrophe de mars 2011.

    Une possible réouverture de la centrale ?

    Le gouvernement espagnol a pris soin de laisser la porte ouverte à une possible réouverture de la centrale en indiquant, vendredi dernier, qu'il s'agissait désormais de "travailler sur la possibilité d'une réouverture à l'avenir, étant donné qu'il n'y a pas de problèmes de sécurité".  De son côté, l'exploitant  Nuclenor, contrôlé à parts égales par les deux grands groupes énergétiques espagnols, Iberdrola et Endesa, indique toutefois que la centrale se trouve désormais en phase de "cessation d'activité et début de pré-démantèlement", même s'il précise qu'il "ne renonce pas à la possibilité de solliciter un renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la centrale si jamais les conditions le permettaient".

    ... "buenas dias" le gaz de schiste !

    fermeture,centrale nucléaire,sécurité,espagne,ong,greenpeace,manifestationPour les écolos, voilà pour la bonne nouvelle. Comme on le sait, en matière d'écologie, il faut suivre ! Une nouvelle en chasse très vite une autre. La mauvaise donc, c'est que le Parlement espagnol a voté la semaine dernière une loi autorisant la prospection du gaz de schiste en Espagne, "dans le respect des normes environnementales européennes". Pour le ministre espagnol de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, José Manuel Soria Lopez (photo ci-contre), l'Europe doit lancer ce débat sur le gaz de schiste, afin, a-t-il confié au quotidien "La Croix" le 8 juillet, de "réduire sa dépendance énergétique", en marchant sur les traces des Etats-Unis. Le rêve d'Arnaud Montebourg, dans sa version ibérique...

    Pas de chômage pour les écolos

    Dans un pays où 25 % de la population active ne trouve pas d'emploi, dont 55 % de jeunes, les écolos sont bien loin de pointer à leur tour au chômage. Les récentes déclarations  du gouvernement les incitent à ne rien lâcher sur le nucléaire : l'association Greenpeace a annoncé qu'elle "prendrait les actions légales nécessaires pour éviter toute mesure visant à éviter la fermeture de la centrale". Quant au gaz de schiste, c'est une autre histoire qui commence...

    Garoña était la doyenne des six centrales nucléaires espagnoles encore en activité. Soit huit réacteurs au total. Ce matin, l'Espagne n'en compte plus que sept.

    Cathy Lafon  avec l'AFP

    LIRE AUSSI

  • La météo nous rend fous. Et ailleurs, quel temps fait-il sur la planète ?

    rapport organisation mondiale de la  météo,omm,bilan,statistique,changement climatique,réchauffement climatique,inondation,sécheresse,fonte de la banquise,élévation niveau des mers,température

    La canicule sur la plage de Contis, dans les Landes 18 août 2012. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Les nouvelles toutes fraîches (ou toutes chaudes?)  du climat planétaire, c'est le dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui nous les a données le 3 juillet : il faut s'y faire, le climat de la planète bleue change et se réchauffe. La première décennie du 21ème siècle a été la plus chaude depuis 1881, avec une accélération du réchauffement climatique et la multiplication des conditions climatiques extrêmes qui ont fait au total 370.000 morts. 

    Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées

    "A l'exception de 2008, chacune des années de la décennie 2001-2010 compte parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées, le record étant détenu par 2010", affirme le rapport. Sachant que les données disponibles commencent en 1881. En outre, la première décennie du siècle se classe au deuxième rang des plus arrosées depuis le début des relevés instrumentaux, note l'OMM. Décryptage.

    • Le nombre de victimes de catastrophes naturelles en hausse de 20%

    sandy.jpgPays béni par sa situation géographique et son climat tempéré, malgré la canicule qui l'a frappée en 2003, de violentes tempêtes comme Klaus ou Xynthia, ou encore les inondations ce printemps, la France n'a pas encore trop à se plaindre de l'accroissement des phénomènes climatiques extrêmes qui meurtrissent la planète. L'agence de l'ONU indique en effet que le nombre de victimes des vagues de chaleur monstres qui ont frappé l'Europe en 2003 et la Russie en 2010, des ouragans, comme Katrina aux Etats-Unis en  200 et des cyclones, comme Nargis en Birmanie en 2008, ou Sandy aux Etats-Unis en 2012, est en hausse de 20% par rapport à la décennie précédente (1991-2000).

    • Et le froid de ce printemps ?

    neige hiver 2013.jpgPas de contradiction avec le réchauffement global de la planète : les températures plus froides en Europe et Amérique du Nord se sont accompagnées de températures plus élevées ailleurs sur la planète. "Le printemps froid que nous avons connu en Europe en 2013 n'est pas en contradiction avec le réchauffement, mais c'est ans doute une manifestation supplémentaire de ce réchauffement, car c'est la conséquence de la fonte des glaces de l'Arctique", explique Michel Jarraud, le Secrétaire général de l'OMM.

    • Il fait plus froid, parce qu'il fait plus chaud : CQFD

    Pour faire court : avec le réchauffement plus sensible dans les régions nordiques, la différence des températures avec les régions équatoriennes se réduit. "Cela modifie la circulation atmosphérique et pourrait causer des températures plus froides dans certaines régions", explique le patron de la météo mondiale, qui précise aussi qu'il n'y a pas de consensus entre les scientifiques sur ce point.  Les relevés du rapport de l'OMM montrent que le climat s'est nettement réchauffé entre 1917 et 2010 et, surtout, que le rythme décennal d'augmentation des températures sur les périodes 1991-2000 et 2001-2010 est sans précédent.

    • La faute à qui, à quoi ?

    diesel.jpgBon, on est tous au courant maintenant : le réchauffement climatique que nous vivons est dû à l'augmentation exponentielle de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, dont la spécificité est de piéger la chaleur. Les activités humaines (industrie, transports, agriculture, etc.) en sont à l'origine, et les émissions de GES sont bel et bien en train de transformer notre climat, avec les bouleversements que cela suppose pour l'environnement et les océans, souligne le rapport.

    • Chaud devant !

    Et ce n'est pas fini. Il faut s'attendre à ce que "les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses sous l'effet des changements climatiques et nous devons nous y préparer, avertit le patron de l'OMM, qui rappelle que les vagues de chaleur de cette décennie ont été particulièrement meurtrières, avec 136.000 décès, alors qu'elles ont causé moins de 6.000 décès pour la décennie 1991-2000. La température globale de la planète augmente désormais à un rythme décennal de 0,21°C. 

    • Les inondations, en tête des catastrophes naturelles

    inondations inde.jpgCa va faire tilt dans la région du Sud-Ouest: le rapport de l'OMM note aussi que les pluies intenses accompagnées d'inondations ont été les phénomènes extrêmes les plus fréquemment observés pendant cette décennie. Et ce, même si la sécheresse touche plus de personnes que les autres catastrophes, car elle concerne des zones plus étendues et dure plus longtemps. Quant au cyclone Nargis qui s'est abattu sur la Birmanie en mai 2008 est le plus meurtrier de la décennie. Plus de 138.000 personnes ont été tuées ou portées disparues et il a fait 8 millions de sinistrés.

    • La hausse du niveau de la mer

    banquise.jpgDernière conséquence du réchauffement en cours : la fonte des glaces. Le niveau moyen de la mer a augmenté au rythme de 3 mm par an en moyenne pendant la première décennie du 21e siècle, soit le double de celui constaté en moyenne sur tout le 20e siècle (plus 1,6 mm par an). Le niveau de la mer est 20 cm plus haut par rapport au niveau des années 1880. La prévision pour ce siècle d'une hausse entre 19 et 58 cm parait maintenant définitivement sous-évaluée, précise aussi l'OMM.

    Avec tout ça, les experts continuent à travailler pour savoir s'il faut imputer les phénomènes extrêmes au changement climatique dont la réalité ne fait plus débat, plutôt qu'à la variabilité naturelle du climat. Ils n'ont pas pour le moment de réponse claire, note l'OMM.  Vu le contenu du rapport de l'organisation mondiale spécialiste de  la météo, on se dit quand même qu'ils en ont  une vague idée...

    Cathy Lafon

    C'EST A LIRE

    • "Cette météo qui nous rend fous ", hors série exceptionnel de "Sud Ouest", en vente en kiosque,  au prix de 2 €. On peut aussi l'acheter en ligne : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

  • Mais qu'est-ce qui se cache derrière ma facture d'électricité? Réponse avec Mafacturedufutur.com

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdoc

    Une éolienne près de la centrale nucléaire de Jaenschwalde, en Allemagne. Photo AFP

    Les tarifs de l'électricité vont augmenter en juillet. Et ce n'est que le début. Mais pourtant, ne vivions nous pas jusqu'à présent avec une électricité pas chère, grâce au nucléaire ? Que se passe-t-il donc ? Est-ce que ces augmentations sont inéluctables ? Ou pas ? Réponses avec Greenpeace, sur Mafacturedufutur.com.

    Les particuliers sont les premiers touchés

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa Commission de régulation de l'énergie (CRE) a estimé que les tarifs réglementés de l'électricité devaient augmenter fortement pour couvrir les coûts de production et de commercialisation d'EDF, eux-mêmes en forte progression, dans un rapport mis en ligne le 4 juin dernier.  Selon les calculs du régulateur, le tarif bleu d'EDF, destiné aux particuliers, devrait ainsi augmenter de 6,8 à 9,6 % cet été, puis d'environ 3,2 % en 2014 comme en 2015. Selon ses calculs, il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6 % (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.  Si une réévaluation tarifaire doit avoir lieu en juillet, comme chaque année,  François Hollande a dit exclure de rattraper "immédiatement" le retard accumulé sur les hausses de tarifs. La porte-parole du gouvernement, Nadja Vallaud-Belkhacem a  insisté :  "Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie est une contribution sur laquelle nous allons travailler. Mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que la hausse qui sera décidée au mois de juillet prendra en compte un équilibre indispensable (...) entre la couverture des coûts d'EDF et la préservation du pouvoir d'achat des ménages". Reste que nos factures vont augmenter. Et que ça risque de continuer.

    Energie : l'heure des choix

    Nous savons que nous sommes à l’heure des choix pour décider de quelles énergies et de quelle électricité pour le futur de la France. Greenpeace profite du contexte de la hausse annoncée des tarifs de l'électricité pour faire vivre le débat national sur la transition énergétique, en lançant sur internet une campagne originale, comme seule l'ONG environnementale en a le secret : Mafacturedufutur.com.  Le site est destiné à dévoiler les dessous du futur de notre facture d'électricité, dans un mini webdoc concernant le choix de notre avenir énergétique, qui nous implique dans un jeu interactif : je choisis d'avoir une facture nucléaire ou je choisis une facture projet E (comme Energie ou Eléctricité), dans un scénario de sortie progressive du nucléaire. Car c'est là où le bât blesse : il va vraiment falloir choisir...

    Pas de futur sans nucléaire

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocSi j'opte pour continuer avec le nucléaire, je découvre pourquoi ma facture devient salée et le sera de plus en plus. Prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires vieillissante: au minimum 55 milliards d’euros, leçons de Fukushima : de coûteux travaux en perspective, EPR : 8,5 milliards d’euros au minimum. Au bas mot, 78 milliards d'euros, pour rester dans le nucléaire. De plus, le nucléaire ne suffisant pas seul, il faudra quand même investir aussi dans les renouvelables... C'est cher tout ça ! Mais, comme je considère, à l'instar de nos décideurs, que c'est "la seule option possible", alors j'écris ma petite lettre en ce sens au patron d'EDF (photo ci-dessus) :

    "Cher M. Proglio,
    J’ai consulté les documents à ma disposition. Et mon choix est fait : je souhaite rester au tout nucléaire, et j’en accepte le prix tant financier que potentiellement humain, etc. etc."

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocEnergie : le choix existe

    A moins que dans un salutaire sursaut de lucidité, je ne me ravise pour changer d'option, en réalisant que le nucléaire, c'est vraiment trop cher et que, en outre, les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire sont incompatibles. Inutile de préciser que c'est ce qu'espère Greenpeace, qui explique : ces deux modes d'énergie nécessitent en effet des systèmes électriques différents, une gouvernance différente, un modèle économique différent. Il faut donc choisir : un euro dépensé ne pourra l’être sur les deux options à la fois. Mais si je choisis l'option sortie du nucléaire, baptisée projet E par Greenpeace, ma facture d'électricité baisse.  Pourquoi ?  Parce que le projet E prévoit des investissements massifs dans les économies d’énergie, la rénovation des logements, la suppression des chauffages électriques. La multiplication par 3 de l’éolien et par 2 du solaire d’ici 2017. La fermeture progressive des vieilles centrales nucléaires qui diminue le risque d’accident majeur, la production des déchets nucléaires et permet l’étalement des coûts de démantèlement.

    Et je peux alors envoyer mon petit courrier en ce sens à Monsieur Proglio :

    "Cher M. Proglio,
    Après consultation et lecture des différents scénarios, j’ai fait mon choix. Je veux changer de voie et entrer dans la transition énergétique. La transition énergétique n’est pas qu’une posture. C’est une vision de la France de demain. Parce que le nucléaire est risqué, et la preuve en a été faite ces 30 dernières années, etc, etc."

    Un véritable scénario de transition énergétique, ludique et interactif

    Comme on n'a pas de référendum en vue, où chacun d'entre nous pourrait voter afin de décider du choix de l'avenir énergétique de notre pays, et comme le gouvernement n'a pas vraiment donné au fameux débat sur la transition énergétique le peps et le dynamisme nécessaire pour vulgariser un sujet plutôt aride, on ne peut que saluer l'initiative pédagogique et  ludique de Greenpeace, qui met  en ligne un véritable scénario de transition énergétique, construit par quinquennat de 2012 à 2032 et présenté sous forme d'infographies interactives. Avec tous les chiffres clés pour comprendre. Le moindre de son intérêt n'est pas de nous faire réaliser que le choix du nucléaire est un choix exclusif, en ce sens qu'il n'autorise pas financièrement de développer concomitamment les énergies renouvelables. Après, comme on dit, c'est à chacun de voir.

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa voix de Sophia Aram

    Jolie cerise sur le gâteau : l'ONG a fait appel à la voix de l'humoriste Sophia Aram pour lancer Mafacturedufutur.com avec un spot qui tourne sur les chaînes de radio. Délicieux... Rien que ça, ça donne envie de cliquer et d'écrire à M. Proglio. Pour lui dire quoi ? A vous de voir.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : cliquer ICI
    • Le projet E : kesaco ? Le Projet E est un outil permettant d'explorer en détail le scénario de Transition Energétique proposé par Greenpeace; en naviguant dans les données et dans les années, chacun peut découvrir une trajectoire de fourniture d’énergie techniquement réalisable et pas plus coûteuse que la trajectoire conventionnelle.
    • Pour naviguer dans le Projet E, cliquez ICI et découvrez : par quinquennat, de 2012 à 2032 les données comparatives du "scénario conventionnel" et du scénario Greenpeace sont côtes à côtes, à égalité, permettant de faire le différentiel entre production / consommation / coûts des investissements.
    • Le site Mafacturedufutur.com: cliquer ICI
    • Greenpeace en action pour la transition énergétique. L'ONG a distribué au public le 24 juin dans 17 villes de France dont Bordeaux, un parodique 02 minutes comportant une fausse interview d'Henri Proglio pdg d'EDF et sensibilisant les citoyens au chox de la facture d'électricité pour le futur soit quasi uniquement nucléaire soit prioritairement efficacité énergétique et renouvelables. Et samedi prochain 29 juin, à Bordeaux,  Greenpeace donne rendez-vous au public au Grand théatre, à 15 h, pour l'inciter à exprimer son choix entre les deux types de facture d'électricité du futur.