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ONG - Page 80

  • Les jours de la seule culture OGM en plein champ en France sont-ils comptés ?

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    La reconduction d'une expérimentation d’OGM sur des peupliers à l’étude en France Photo AFP

    La France va-t-elle mettre fin à sa seule expérimentation en plein champ de culture OGM ? L'Inra veut prolonger dans le Loiret son expérimentation sur des peupliers, possibles futurs biocarburants, mais une partie du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a déjà rendu un avis défavorable. Quant aux écolos, ils bataillent contre la reconduction.
     
    La consultation du public sur le site vie-publique.fr sur cette expérmentation s'achève aujourd'hui. Dans les deux semaines qui viennent Delphine Batho, la ministre  de l'Ecologie rendra son avis et Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture décidera alors du renouvellement de l'autorisation. Ou pas.
     
    L'Inra : chaud bouillant

    Comme de juste, l'Institut de la recherche agronomique (Inra) demande l'extension pour cinq ans d'une autorisation donnée en 2007,  afin "d'étudier l'effet de la modification de la biosynthèse des lignines sur les propriétés du bois".  L'ambition est notamment d'évaluer les propriétés du bois ainsi modifié pour la production de biocarburant de 2e génération. Cet essai, qui porte sur plus de 1.000 arbres et a démarré en 1995, se déroule à Saint-Cyr en Val.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLe HCB souffle le chaud et le froid

    Saisi par le ministère de l'Agriculture, le HCB - instance créée en 2009 pour éclairer les décisions des politiques sur les nouvelles technologies- a rendu un double avis divergent le 15 avril, qui oppose sa filière  scientifique à la filière éthique.  Pour son comité scientifique, l'expérimentation "ne présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement". En revanche, la majorité des membres du Comité économique, éthique et social (CEES) a estimé que la recherche "ne devrait pas être reconduite". Le CEES craint notamment que la production de bioéthanol à partir de peupliers n'entre "en concurrence avec des surfaces agricoles et des cultures alimentaires, et pose la question, trop rarement évoquée en la matière, du bilan carbone global d'un tel biocarburant.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLes écolos:  ultra froids

    On s'en doute aussi, dès qu'il s'agit d'OGM, les écolos sont très méfiants. Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale agriculture biologique, Greenpeace et l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf), membres du CEES, ont appelé dès l'ouverture de la consultation publique leurs concitoyens "à renforcer cette position contre l'extension de l'expérimentation". Pour les association environnementales, "Les sommes engagées dans la recherche publique aujourd'hui ne peuvent se détourner à ce point-là de l'intérêt public qui est d'assurer l'autonomie et la souveraineté alimentaire des populations". La prolongation de la culture des peupliers OGM inquiète également les apiculteurs. Ces arbres sont en effet une source importante de propolis, résine végétale utilisée par les abeilles.

    Arrêter l'expérimentation : un frein à la biomasse ?

    De son côté, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), pro-OGM, a estimé que l'arrêt de cette expérimentation "serait pénalisant pour la recherche de voies innovantes nécessaires pour développer en France une énergie renouvelable à partir de la biomasse". L'argument semble peu convainquant, car le développement de la biomasse dépend surtout d'une volonté politique et industrielle, comme en témoignent un pays comme la Finlande où ce type d'énergie renouvelable est très développé sans cultures OGM. En 2004, les anti-OGM y ont déraciné ou abattu les 400 bouleaux génétiquement modifiés, situés sur l’unique site d’étude consacré aux arbres génétiquement modifiés, à Punkaharju. Et les arbres des forêts françaises n'ont pas non plus attendu les OGM pour pousser...

    Plus qu'un symbole

    Il s'agit du seul essai à fin scientifique en plein champ en France, depuis la destruction de 70 pieds de vignes à Colmar par des militants anti-OGM en août 2010. Depuis 2008, il n'y a plus de culture d'OGM en plein champ à des fins commerciales. Pour les écologistes, comme pour les scientifiques pro-OGM, l'enjeu de la décision gouvernementale n'est pas mince et dépasse le stade du simple symbole.

    Cathy Lafon

    • L'autorisation de 2007 de l'Inra pour expérimenter des peupliers OGM dans le Loiret : cliquer ICI
    • Le site de la consultation publique : cliquer ICI
    • Contacts ONG : 

    Pour Les Amis de la Terre : Patrick de Kochko - 06 17 06 62 60. Pour La Confédération Paysanne : Guy Kastler - 06 03 94 57 21. Pour la Fédération Nationale Agriculture Biologique : Daniel Evain - 06 84 06 64 38. Pour Greenpeace : Cédric Gervet - 06 13 07 04 29. Pour l’UNAF : Jean-Marie Sirvins - 06 89 37 06 12

  • Nouveau scandale sanitaire ? Des dizaines de pesticides dangereux encore autorisées en France

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    Des pesticides dangereux autorisés sur le marché Photo DR

    La société française a encore en travers du gosier le scandale de la viande de cheval. Générations futures révèle maintenant que des dizaines de produits phytosanitaires agricoles ou domestiques (insecticides, herbicides, fongicides, etc.), sur la dangerosité desquels  l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait alerté, seraient autorisées à la vente, depuis des années.

    C'est bien sûr plus dangereux pour la santé que de manger sans le savoir des lasagnes au cheval. Aussi, l'ONG a-t-elle annoncé, mardi 23 avril, le dépôt imminent d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" contre des services du ministère de l'Agriculture. Elle les accuse d'avoir laissé sur le marché sept pesticides, produits phytosanitaires particulièrement toxiques, et ce, contre l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

    pesticides epandage vignes.jpgLes pesticides : cancérigènes et perturbateurs endocriniens

    Générations futures, l'association qui dénonce les dangers des pesticides, a publié récemment deux enquêtes chocs. La première met en évidence les conséquences sur la santé des travailleurs de la vigne de l'usage des pesticides en Médoc (enquête APACHE, 13 février 2013). La deuxième démontre l'exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens dans leur alimentation quotidienne (enquête EXPPERT 1, 30 mars 2013).

    Sept pesticides toxiques encore sur le marché

    Cette fois-ci, Générations futures cible cinq désherbants, dont certains sont vendus aux particuliers et deux insecticides qui "sont actuellement sur le marché alors qu'un avis défavorable a été rendu par l'Anses, révélant notamment des risques inacceptables pour l'applicateur ou le consommateur", comme l'écrit l'ONG dans la plainte qui doit être déposée dans la semaine auprès du procureur de la République. Générations futures vise ici "les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l'Etat chargés des autorisations de mise sur le marché des dits produits".

    veillerette.jpg"C'est inacceptable"

    L'ONG appelle également au retrait du marché de dizaines de pesticides pour lesquels l'Anses a émis depuis des années, des avis défavorables, en raison de leur impact sur la santé ou l'environnement, ou recommandé des restrictions d'usage, et dont la Direction générale de l'Alimentation (DGAL), dépendant du ministère de l'Agriculture et autorisant les mises sur le marché, n'a pas tenu compte. La plupart des risques ignorés par la DGAL concernent l'environnement, mais une demi-douzaine de produits épinglés présentent, selon les évaluations même de l'Anses, des risques sanitaires pour l'utilisateur, qu'il soit jardinier amateur ou employé agricole. Pour le président de l'ONG, François Veillerette, cette situation est "inacceptable". Même si les positions de l'Anses sont consultatives, l'Agence sanitaire "ne donne pas un avis sur sa mauvaise ou bonne humeur. C'est un avis scientifique par rapport à la règlementation européenne", a-t-il insisté mardi, lors d'une conférence de presse, à Paris.

    Les lettres mortes de l'Anses à la DGAL

    Générations futures base sa plainte sur deux lettres qu'elle s'est procurées, dont l'une en date du 27 août 2012, du directeur de l'Anses Marc Mortureux au directeur de la DGAL Patrick Dehaumont. Ces courriers témoignent de profonds dysfonctionnements dans le système d'attribution ou de reconduction des autorisations de mise sur le marché des pesticides.

    Dans son courrier, l'Anses revient sur des remarques déjà formulées dans une lettre en 2009 et "attire l'attention" sur "le maintien sur le marché des produits pour lesquels l'Agence avait émis un avis défavorable ou un avis favorable avec restrictions". Le président de l'Anses y a joint, en annexe, une liste d'une quarantaine de pesticides problématiques. Générations futures a vérifié s'ils étaient toujours sur le marché : depuis l'envoi de la lettre, "il y a eu quelques modifications, mais très peu", souligne François Veillerette.

    le foll.jpgLa réaction du ministre

    Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a aussitôt réagi. Il demande à la DGAL de répondre point par point à toutes les questions posées par Générations futures et de rendre ces informations publiques au début de la semaine prochaine. Il reconnaît des retards de mise à jour de la base de données publique sur les autorisations de mise sur le marché. À sa demande, un audit sera chargé « d’identifier les blocages et de proposer des solutions garantissant une plus grande réactivité dans la mise à jour de cette base de données. »

    Pour rétablir la confiance de la société civile française envers les pouvoirs publics, il va finir par y avoir vraiment urgence...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de Générations futures Pesticides autorisations de mise sur le marché, 24 avril 2013 : cliquer ICI
    • Le site de Générations futures : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Journée de la Terre : le bonheur durable est dans l'écologie

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    Pour protéger la planète, 23 % des Français sont prêts à privilégier le plus possible les transports en commun ou le vélo par rapport à la voiture (sondage Ipsos, mars 2013). Photo arhives Sud Ouest / Laurent Theillet

    C'est aujourd'hui la Journée mondiale de la Terre. Pour fêter la planète bleue, bien malmenée comme chacun le sait par les multiples atteintes que nos activités humaines font subir à ses éco-systèmes, quel présent offrir à Dame Nature ? Allons-y pour ce sondage, commandé à Ipsos par l'Observatoire du Bonheur, dont la publication, le 28 mars dernier, est  passé quelque peu inaperçue, mais dont les résultats pourraient lui redonner le sourire : 91 % des Français sont convaincus que les petits gestes du quotidien ont un impact sur la protection de l'environnement.

    Alors, c'est quand le bonheur ?

    Le chanteur Cali n'a pas fini de s'interroger. Mais pour l'Observatoire du Bonheur, le bonheur, c'est tout de suite. Et pour durer,  il doit passer par la protection de la planète et de la qualité de notre environnement.  Après s'être penché sur les perceptions des Français vis à vis de l'environnement, au travers d''une enquête Ipsos inédite, l'Observatoire a voulu consacrer son cinquième cahier au thème  "Environnement et bonheur". Objectif : mieux comprendre, au travers d'une réflexion approfondie et par de solutions concrètes, comment la préservation de l'environnement constitue une condition indispensable au bonheur des générations présentes et futures.

    L'environnement au coeur des préoccupations des Français

    Selon les résultats de l'enquête Ipsos de mars 2013, la question de l'environnement est en effet plus que jamais au coeur des préoccupations des Français, malgré la crise, dont il est pourtant communément admis qu'elle reléguerait aux oubliettes l'écologie et le développement durable.Quand on demande aux Français combien de temps ils seraient prêts à consacrer chaque année à l'environnement, ils sont 70% à affirmer être volontaires pour y passer au moins quelques jours, et 91% à être convaincus que les petits gestes au quotidien peuvent avoir un impact sur l'environnement.

    journée mondiale de la terre,sondage,bonheur,environnement,françaisPas si facile de renoncer à son confort quotidien...

    Parmi ces petits gestes : pour 39% des Français interrogés, éteindre les lumières et autres appareils électroniques en quittant une pièce, arrive en tête. 23% sont prêts à privilégier le plus possible les transports en commun ou le vélo par rapport à la voiture et 18% accepteraient de payer un peu plus cher les produits locaux et de saison. En revanche, ils sont seulement 17% à accorder priorité au fait de remplacer systématiquement les bains par les douches pour protéger la ressource eau. Pas toujours évident de renoncer à un peu de confort au profit du développement durable...

    Le changement climatique en tête des préoccupations

    84% des personnes interrogées se disent préoccupées par le changement climatique et 80% d'entre elles ont par ailleurs le sentiment que le climat s'est déréglé au cours des dernières années (changements brutaux de température, plus vraiment de saisons...).

    Les individus jouent le rôle le plus important dans la protection de la planète

    Près de 40% des personnes interrogées estime que les individus occupent le rôle le plus important en matière de protection de l'environnement, avant les gouvernements (30%) ou les entreprises (24%). En revanche, seuls 3% évoquent les ONG. Chez les 15-24 ans, les ONG sont perçues par 8% d'entre eux comme ayant la plus grande responsabilité pour protéger l'environnement, signe d'une plus grande valorisation de la société civile chez les plus jeunes générations.

    Alors, la planète, heureuse ? Espérons le. A moins que ce sondage ne la fasse carrément bien rigoler...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Créé en 2010, l'Observatoire du bonheur a pour objet de rassembler les connaissances sur le bonheur tout en analysant les phénomènes sociaux et en décryptant les perceptions du bonheur et de ses représentations. Il  est soutenu par la marque Coca-Cola.