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Le "coeur" du Ferret vu du ciel par Google Earth DR
Non, la photo ci-dessus n'est pas signée Yann Arthus-Bertrand, chasseur photographique des paysages exceptionnel de la planète en danger, auteur de "La planète vue du ciel" et président-fondateur de la fondation environnementale Goodplanet. Elle répond cependant au clair et évident mot d'ordre de Goodplanet : "Mettre l'écologie au coeur des consciences".
Ce coeur sylvestre, photographié par Google Earth, bat dans la forêt girondine, sur la parcelle 76, avenue du Truc-Vert, en bordure du village de Petit-Piquey, sur le bassin d'Arcachon, en Gironde.
Un message d'amour
Clin d'oeil et hommage au célèbre coeur naturel photographié par Yann Arthus-Bertrand (photo ci-contre), le coeur du Ferret est un nouveau et beau message d'amour à la forêt et à la planète, envoyé au début de l’année 2012, quelques semaines avant sa retraite, par Jean-Pierre Duval, responsable de l’Office national des forêts (ONF). « Le renouvellement nécessaire de la forêt se fait par coupe rase, impressionnante mais nécessaire tous les soixante ans, a-t-il expliqué à "Sud Ouest". Pour atténuer l’effet visuel depuis la route, nous avons décidé de la limiter en bordure, puis l’idée de cette forme est venue, comme un clin d’œil positif à la nature que nous entretenons, même si la coupe est toujours perçue comme un traumatisme. »
"Forêt d'exception"
L'aménagement et le déboisement ont été effectués par la société qui a acheté le bois en février 2012. Un beau symbole pour cette forêt qui postule avec sa sœur de La Teste-de-Buch au label de « Forêt d’exception ».
Matt Damon, dans "Promised Land". Photo extraite de la Bande Annonce du film "Promised Land" de Gus Van Sant. Sortie aux US en salles le 28/12/12
Débat national sur la transition énergétique : ça discute, ça discute... "Promised Land", le film américain co-écrit et produit parMatt Damon avec les gaz de schiste pour toile de fond, sort en France le 17 avril prochain. Depuis le mois de mars, il s'est invité dans le débat français, avec plus d'une centaine d'avant-premières, suivies de discussions. Il arrive à Bordeaux le jeudi 11 avril, au cinéma Utopia.
Un film militant
Pas de quiproquo : le gaz de schiste version Damon, n'a rien d'une "terre promise". "Promised Land", qui alerte sur les dangers du gaz de schiste, s'affiche comme un film militant, du producteur à l'acteur en passant par le distributeur français, "Mars". Ce dernier a invité "tous ceux qui oeuvrent sur le terrain pour alerter les populations sur la thématique de la transition énergétique à se joindre à ces séances spéciales" prévues un peu partout, afin de nourrir le débat national voulu par le gouvernement, pour réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
A Bordeaux : avant-première et débat le 11 avril
Pour l'Aquitaine, le grand rendez-vous avec Matt Damon, véritable bio-pipole, artiste militant engagé contre les gaz de schiste, c'est jeudi 11 avril, à 20 h30, à Bordeaux, au cinéma Utopia. L'avant première sera suivie d'un débat. Hélas, mille fois hélas, il ne sera pas animé par Matt le beau gosse en personne (même en VO on s'arracherait les places quitte à apprendre par coeur son Harrap's shorter en trois jours), mais par Geneviève Azam, économiste, membre du Conseil scientifique d’ATTAC, Christophe Larché, du collectif Stop Enerchiste Landes, et Romain Porcheron, des Amis de la Terre. Du très sérieux, donc, en perspective, à défaut de glamour.
De Jason Bourne à l'écologie
"Promised Land", réalisé par Gus Van Sant, co-écrit, produit et interprété par Matt Damon, l'acteur qui incarnait Jason Bourne, raconte l'histoire d'un cadre commercial pour une compagnie pétrolière, chargé de convaincre des fermiers de Pennsylvanie de lui accorder les droits de forage sur leurs terres pour y exploiter du gaz. Mais il doit rapidement faire face à la mobilisation des habitants opposés à la technique de forage, la fracturation hydraulique... Le tout dans un "thriller" bien ficelé, avec l'histoire d'amour qui va bien. Un rôle en or pour Matt Damon, l'écolo-humanitaire, dont la fondation Water.org vise à apporter de l'eau propre aux gens qui n'en ont pas, quand on sait les ravages que la fracturation hydraulique provoque sur les nappes phréatiques américaines...
Un film en plein dans la polémique française
"Promised Land", ça devrait "parler" aux Français, comme on dit. En France, le gaz de schiste suscite des débats depuis deux ans et la fracturation hydraulique a été interdite en 2011 en raison des risques qu'elle présente pour l'environnement. Cette interdiction a été réaffirmée en 2012 par Delphine Batho, ministre de l'Ecologie. Mais les partisans de l'exploitation de cette énergie ne lâchent rien : l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (l'Opecst) qui regroupe des élus de l'Assemblée et du Sénat a décidé fin janvier de mener une étude sur les technologies alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste. François Hollande a en effet laissé la porte entrebâillée pour une éventuelle réouverture du dossier en déclarant, en novembre 2012 : "Je laisse les entreprises, les chercheurs travailler, et je prendrai mes responsabilités si une technique apparaît".
Le gaz de schiste coûte cher aux pétroliers américains
Un film qui va compter dans le débat national ? Ou pas ?
Pour la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, "Promised Land" "c'est un film éloquent sur l'envers du décor de l'essor des gaz de schiste aux Etats-Unis et notamment sur les méthodes des compagnies pétrolières". Et c'est aussi un film indéniablement "militant". Le contenu des discussions menées à l'occasion des quelques 130 projections prévues sur le territoire français sera-t-il versé au débat national sur la transition énergétique ? La question n'est pas tranchée. Voulu par le gouvernement de François Hollande, le débat doit permettre de réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
Dans le grand Sud Ouest, de nombreux sites sont concernés par une éventuelle extraction des gaz de schiste : Beaumont-de-Lomagne, Mirande, Eauze, Brive, Parentis-Maritime, Tartas, Donzacq, Tarbes- Val d'Adour, Saint-Griède, Côtes de Gascogne, Lavignolle, Aquitaine-Maritime, Pays-de-Buch ou Aquila (Offshore Atlantique-Gironde). Pour visualiser la carte de ces sites : cliquer ICI
"Promised Land" : c'est où c'est quand ?A Bordeaux : Jeudi 11 AVRIL à 20h30 au cinéma Utopia, 5, place Camille Jullian.Tél : 05 56 52 00 03. On peut acheter sa place depuis le 1er avril.
Le site du débat sur la transition énergétique : cliquer ICI
Le gaz de shiste, kesaco ? Les gaz et huiles de Schiste sont des hydrocarbures "non-conventionnels" contenus dans les roches profondes. La seule technique actuelle pour les extraire est la fracturation hydraulique qui utilise d'énormes quantités d'eau, des produits chimiques et du sable. Les dégâts sanitaires et environnementaux provoqués sont considérables et irréversible: pollution de l'eau, de l'air et des sols, émission de gaz à effet de serre, remonté d'éléments radioactifs, explosions, mini-séisme, dégradation des paysages ... La fracturation hydraulique est interdite en France par la loi du 13 juillet 2011, excepté pour l'expérimentation scientifique. Consulter le site du Ministère du Développement durable : cliquer ICI
►LIRE AUSSI
Le rapport relatif aux « Techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste » de l'Opecst : cliquer ICI
Manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes devant le palais de justice de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, le 20 mars 2013 Archives AFP
Le rapport de la commission de dialogue du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui devait être remis le 2 avril au Premier ministre, ne sera pas rendu avant la semaine prochaine. Si les tensions se sont un peu apaisées ces derniers mois, partisans et opposants ne cachent plus leur impatience.
Le point sur un dossier aussi emblématique pour les écologistes qui le contestent que pour le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, dont c'est le "bébé".
1. Les commissions créées pour le projet de Notre-Dame-des-Landes
Née en novembre dernier et destinée à sortir le dossier de l'impasse, la commission de dialogue a réalisé une centaine d'entretiens d'antis et de pro-aéroport pour évaluer le bien-fondé du projet. Le rapport devrait finalement être remis d'ici dans une dizaine de jours au Premier ministre avant d'être rendu public. "La commission de dialogue a demandé à bénéficier d'un petit délai supplémentaire parce que la rédaction est un petit peu plus longue que prévu, pas en termes de longueur de document mais en termes de complication", a expliqué Claude Chéreau son président (photo ci-contre), dans Metro.
Les rapports de deux autres commissions sont aussi attendus au mois d'avril : la "mission agricole" (chargée d'évaluer les pertes et compensations en terres agricoles) et la commission d'évaluation scientifique du système de compensations environnementales proposé par Vinci.
2. Quoi de neuf dans le dossier politico-juridique de l'aéroport nantais durant ces quatre derniers mois ?
La commission du dialogue a permis d’apaiser les tensions entre les deux parties. Mais, alors que la remise de son rapport approche, partisans et opposants ne cachent plus leur impatience. La grande nouveauté est que le dossier est devenu européen.
L'Europe a été saisie par les associations écologistes
La commission des Pétitions du Parlement européen a reçu le 20 mars dernier plusieurs associations opposées à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont l'Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), le Cedpa (Collectif d’élu-e-s doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et la FNE (France Nature Environnement).
Un projet qui pourrait être préjudiciable à l'Etat français, selon les députés européens EELV
Selon Raphaël Romi, avocat et juriste spécialisé en droit de l’environnement, le projet d’aéroport enfreint plusieurs directives européennes, à commencer par la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement puisqu’il n’a été soumis à aucune consultation publique et ne prévoit pas de compensation pérenne concernant les dommages environnementaux. Chez les députés européens EELV, Sandrine Bélier, José Bové, Yannick Jadot et Nicole Kiil-Nielsen, même son de cloche. "Aller jusqu’au bout de ce projet pourrait être gravement préjudiciable à l’Etat français", préviennent-ils, en ajoutant : "En effet, les plaintes déposées devant la Commission des Pétitions du Parlement européen ne permettent pas de douter que le projet d’aéroport, s’il devait aboutir, serait contraire au droit européen."
Non respect des directives européennes Oiseaux, Habitat et Eau
Les élus écolos ont notamment interpellé la Commission du dialogue sur le non-respect manifeste des directives environnementales Oiseaux (1979/409/CEE), Habitats (1992/43/CE)et Eau (2000/60/CE) qui constituent des piliers de l’acquis environnemental européen. La France s'exposerait, selon eux, à des sanctions de la part de la cour de justice de l'Union européenne, si le projet devait aboutir. L'Union européenne s'est déjà saisie du dossier et a demandé un complément d'information à la France sur le sujet.
Sur le terrain, occupé par 200 à 300 opposants depuis les spectaculaires et vaines tentatives pour les déloger à l’automne, le défrichement prévu en janvier a été reporté de six mois, les transferts d’espèces protégées prévus en février n’ont pas eu lieu, et seuls une partie des diagnostics archéologiques, en bordure de la zone, ont été menés à bien. Des demandes de travaux ont été déposés en mairie ces dernières semaines pour la réalisation des travaux de voirie mais ils ne sont pas prévus avant «fin 2013», assure-t-on chez Vinci. Reste aussi en suspens le chantier du barreau routier (route d’accès à l’aéroport), qui lui aussi doit débuter en 2013. Les travaux de construction de l’aéroport à proprement parler ne devaient commencer qu’au printemps 2014, pour une mise en service en 2017.
ZAD : kesaco ? La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour les opposants à l'aéroport, c'est une Zone À Défendre.
Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages et ses actes modificatifs :cliquer ICI
Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages : cliquer ICI
Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau et ses actes modificatifs :cliquer ICI