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ONG - Page 70

  • Municipales 2014 : et l'écologie? En Gironde, les Amis de la Terre ont interpellé les candidats

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    L'épisode de pollution de l'air, subi par la plupart des grandes agglomérations de l'Hexagone ces derniers jours, a réveillé la campagne des municipales sur l'enjeu de l'écologie. Photo archives Sud Ouest

    "Au fait, et l'écologie ?" Coup de tonnerre dans un ciel pas vraiment bleu, la réflexion a fusé des quatre coins de l'Hexagone lors de l'épisode de la pollution de l'air qui a frappé plusieurs jours durant de nombreuses régions dont le Sud-Ouest, jusqu'en ce début de semaine.

    élections municipales,questionnaire,enquête,amis de la terre,candidats,girondeL'écologie, la grande absente

    Incroyable mais vrai : très en vogue en 2008, Grenelle de l'environnement oblige, l'écologie était jusque là la grande absente de la campagne des municipales. Changement climatique, inondations,  qualité de l'air, pollution, bio dans les cantines, transition énergétique, espaces verts, questions de mobilité, embouteillages... A de rares exceptions près, tous ces sujets qui font aujourd'hui, à longueur d'année, le quotidien des électeurs et divisent bien souvent les élus, sont restés soigneusement dans les cartons ou à peine effleurés, entre gens de bonne compagnie, sans réelle polémique. A Paris, il aura fallu une semaine d'alerte aux pics de pollution à Paris, pour que les deux principales candidates rivales, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), ancienne ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, et Anne Hidalgo (PS) se crêpent le chignon sur le sujet, par médias interposés.

    L'initiative des Amis de la Terre

    En Gironde, les Amis de la Terre confirment : la plupart des candidats aux élections municipales restent insensibles aux questions écologiques. Le 12 février dernier, l'ONG adressait un questionnaire sur les mesures écolos que comptaient prendre les candidats des 22 communes de plus de 10.000 habitants de la Gironde. Afin de pouvoir imaginer ce que serait le département de demain, neuf thématiques étaient abordées : transports/mobilités, pollution de l'air, déchets, agriculture, exemplarité financière... Un mois plus tard, le 12 mars, les Amis de la Terre dévoilaient les résultats. Pour le moins mitigés, selon l'association.

    Le "développement durable", une façade ?

    Première déception : seulement 38% des candidats ont pris le temps de répondre au questionnaire, pourtant simple. Il suffisait de répondre "oui" ou "non" aux questions posées.  L'ONG en déduit que, en dépit d'un affichage de façade "développement durable", "l'écologie ne constitue pas une vraie priorité" pour la grande majorité d'entre eux. En revanche, c'est la bonne nouvelle, ceux qui ont pris la peine de répondre l'ont plutôt bien fait. Sur les 42 questions posées, 78% des réponses sont jugées positives par l'association. Logique : on peut supposer que ceux qui ont répondu sont aussi ceux qui s'intéressent le plus aux enjeux de l'écologie.

    élections municipales,questionnaire,enquête,amis de la terre,candidats,girondeDe nombreuses mesures consensuelles

    De nombreuses mesures consensuelles émergent, relèvent aussi les Amis de la Terre, comme les transports, l’eau, les déchets, etc. Certaines, comme l’optimisation de l’éclairage public, le soutien aux recycleries ainsi qu’aux services dédiés aux vélos (ateliers vélo participatifs, vélo école, …) ou encore la promotion des filières courtes confirment des pratiques déjà enclenchées. D’autres s’avèrent "plus étonnantes car en opposition avec la tendance observée sur le terrain", pointe l'ONG.  C'est le cas de l'arrêt de la consommation d’espaces agricoles et naturels et l’extension des grandes surfaces commerciales, l’opposition aux pulvérisations aériennes de pesticides, la limitation de la quantité de supports publicitaires au profit de supports d’informations municipale ou l'exemplarité financière, autant de pratiques pas vraiment en vogue dans la grande majorité des communes par les temps qui courent. Même le controversé passage de la commune en zone 30 recueille plus de 80 % de oui.

    élections municipales,questionnaire,enquête,amis de la terre,candidats,girondeCa coince sur l'énergie, l'eau et les déchets

    En revanche, d’autres mesures font débat ou sont réfutées, notamment celles qui concernent les questions d’énergie, de tarification (eau, déchets) et d’agriculture-alimentation. Ce qui prouve au moins que les candidats ne répondent pas "oui" à tout pour "faire écolo", mais sont sincères. "De manière assez surprenante, note l'association, le soutien aux initiatives citoyennes de projets collectifs de production d’énergies renouvelables ne convainc pas tout le monde, tout comme l’inscription de la commune dans une démarche de territoire à énergie positive". Quant à l’abonnement de la commune à un fournisseur d’électricité d’origine 100 % renouvelable, une majorité de candidats s’y oppose carrément. Les avis sont également extrêmement partagés sur l’instauration d’une tarification progressive de l’eau proposant une gratuité pour les besoins élémentaires et les usages vitaux et un coût progressif sur les mésusages. C’est le cas aussi pour les déchets et la mise en œuvre d’une tarification incitative.

    élections municipales,questionnaire,enquête,amis de la terre,candidats,girondeL'agriculture et le bio ne convainquent pas

    Dans un département très agricole, paradoxalement, la reconquête de l’agriculture en ville n’est pas gagnée non plus, puisque que seulement 50 % des candidats s’engageraient sur des objectifs d’installation et/ou de maintien d’exploitations agricoles/viticoles biologiques ou pratiquant l’agro-écologie. Les avis sont également partagés sur le passage à au moins 70 % de repas bio favorisant les produits locaux et de qualité (labels) dans la restauration collective gérée par la commune. Enfin, l’introduction d’un repas végétarien par semaine dans les menus de la restauration collective de la commune génère une majorité de refus. C’est même la seule mesure qui recueille plus de non (45%) que de oui (32%).

    Pas de voeux pieux

    Les engagements des candidats ne resteront pas des voeux pieux. Les Amis de la Terre prennent eux-mêmes l'engagement de vérifier qu'ils seront suivis d'effet, avec des changements initiés rapidement. Pour l'ONG, c'est dans l'intérêt des territoires. La transition énergétique, souligne-t-elle, est un bon exemple, car elle "permet de créer des emplois durables et non localisables".

    Alors, quel candidat n'a pas répondu ? Qui l'a fait ? En approuvant quelles mesures  ? En rejetant lesquelles ? Ne comptez pas sur Ma Planète pour cafter. Pour le savoir, il vous faudra consulter le détail des réponses détaillées de chaque candidat en cliquant ICI.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Principes et méthodes du questionnaire des Amis de la Terre Gironde : cliquer ICI
    • L'analyse  détaillée des résultats : cliquer ICI
    • Le détail des réponses de chaque candidat: cliquer ICI

    CONTACTS

    • Les Amis de la Terre Gironde Maison de la Nature et de l'Environnement,3 rue de Tauzia 33 800 Bordeaux. Courriel : gironde@amisdelaterre.org / tél : 06.62.64.64.26. Site Internet / Facebook@atgironde
  • "SOS Littoral" : le cri d’alarme de "Sud Ouest"

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    La plage de Mimizan (Landes) submergée de déchets, après le passage de la tempête Christine. Le 5 mars 2014, photo Sud Ouest / Fabien Cottereau

     "Sud Ouest" lance aujourd'hui l'opération : "SOS Littoral".  Après les tempêtes à répétition qui ont frappé cet hiver le littoral atlantique avec une violence inouïe, faisant reculer par endroit le trait de côte de 20 mètres, après les milliers d'oiseaux marins échoués et les  tonnes de déchets rejetés sur les plages océanes dans des quantités hallucinantes, "Sud Ouest" accompagne et soutient les Initiatives Océanes de la fondation Surfrider. Du 19 au 23 mars, comme chaque printemps, l'ONG organise de grandes collectes de déchets. Il y en a près de 800 cette année, sur tout le littoral. Parrainées par Bixente Lizarazu, elles ont pour thème : "Jeter par terre, c'est jeter en mer".

    Au delà de cet engagement en faveur de la lutte contre la pollution des océans, "Sud Ouest" veut ouvrir une grande réflexion sur l'avenir de la côte océane, un patrimoine naturel d'une beauté et d'une richesse exceptionnelles, qui nous appartient à tous.

    yves harte.jpgYves Harté, directeur de l'information, explique à Ma Planète, le blog écolo de "Sud Ouest",  le sens et les modalités de cet engagement écolo et citoyen.

    "SOS Littoral",  le cri d’alarme de "Sud Ouest"

    Quand les vagues se sont retirées, quand la mer a retrouvé son calme, il a fallu se rendre à l’évidence. L’Océan avait dévoré la côte.

    Apparemment, rien de nouveau depuis des siècles. Rien qui n’aurait changé des grands cycles naturels, de ces longs et terribles mouvements qui opposent eau et sable, terre et mer. À peine, trop orgueilleusement, avait-on cru vaincre ces arènes mouvantes, comme les appelait Montaigne, ces grandes dunes de sable qui ensevelissaient des villages et des dunes, et que Brémontier avait fixées à force de plans d’oyats et de pins maritimes pour freiner leur avancée.

    erosion montalivet.jpgMais c’était compter sans la montée des eaux et ce que l’homme, un jour, a laissé surgir du fond de son inconséquence. Les villes bâties sur du sable. Et un océan surchauffé.

    " Sud Ouest ", dès le premier jour, s’est retrouvé en première ligne. Logique. Notre journal est le journal des quatre départements du front de mer. Nos reporters et nos agences ont suivi, jour après jour, cette incroyable érosion. Ces montées des eaux. Ces monceaux de terre avalés. Ces jetées brisées comme de minces briques. Et ces bâtiments hors d’eau sur lesquels les vagues sont venues buter.
    Aujourd’hui, de l’île de Ré à Anglet, la mer reprend des sols qu’elle avait abandonnés, lèche des falaises de sable et d’alios.

    erosion capbreton.jpgOn pourrait se contenter de ce constat. Nous ne le souhaitons pas. Dès aujourd’hui, nous lançons une grande opération, "SOS Littoral". Tout d’abord en accompagnant la Surfrider Fondation, qui fut la première à dénoncer le dépotoir que nous avions confié à la mer et que cette dernière nous renvoie tous les hivers. Nous accompagnerons les bonnes volontés rassemblées pour ces grandes collectes des déchets qui jonchent les plages de la région.

    Mais cela ne suffira pas. Jusqu’à l’été et au-delà, nous lancerons une grande réflexion, ouverte dans nos colonnes, sur les sujets dont il est essentiel de s’emparer.

    "Sans tabou"

    Faut-il aménager d’autres villes côtières ? Peut-on vivre intelligemment avec un océan qui change plus vite que nous ne saurions nous adapter ? Ne faut-il pas imaginer une autre vie en bord de mer ? Nous poserons les questions sans tabou. Elles seront ouvertes aux contributeurs de tous les horizons et déboucheront, dès juin, sur des débats que nous organiserons dans les départements qui ont, de plein fouet, subi la fureur de l’océan.

    " SOS Littoral ". C’est le cri d’alarme dont " Sud Ouest " veut désormais être le porte-voix.

    Yves Harté

    ►ENVOYEZ VOS CONTRIBUTIONS AU DEBAT "SOS Littoral" en laissant un commentaire au bas de l'article, ou en cliquant ICI .  Participez à l'opération sur twitter avec le mot dièse : #SOSlittoral

    Illustrations : les stations balnéaires de Montalivet (Gironde) et de Capbreton (Landes) après la tempête Christine. Photos "Sud Ouest."

    SUR INTERNET

    • Le site des Initiatives Océanes de  Surfrider : cliquer ICI

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  • Oiseaux mazoutés. Dégazages ou épaves : quels sont les responsables de la pollution aux hydrocarbures ?

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    Un Macareux moine échoué sur une plage de l'île de Ré Photo Sud Ouest / Xavier Léoty

    15% des oiseaux échoués sur le littoral atlantique depuis fin janvier sont mazoutés. Bien décidée à ce que la source de la pollution marine soit identifiée, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a décidé de porter plainte contre X auprès du tribunal de Brest le 13 mars.   De son côté, l'ONG environnementale Robin des Bois dénonce les épaves marines non surveillées, aux cargaisons de pétrole susceptibles de fuir et de causer des pollutions aux hydrocarbures. Le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions) a été missionné pour faire des analyses et une enquête judiciaire est actuellement en cours.

    mazout.jpgHécatombe historique

    Cet hiver, plus de 38.000 oiseaux, principalement des alcidés (le Macareux moine, le Guillemot de troïl et le Pingouin torda) se sont échoués sur les plages européennes, dont environ 30.000 en France et 7.500 en Espagne et en Grande-Bretagne. Les tempêtes à répétition sont responsables de cette hécatombe historique, mais pas que.  Pour la LPO, les intempéries ont bon dos. L'association l'a constaté, la pollution par les hydrocarbures a également tué un grand nombre d'oiseaux. 

    Le CEDRE enquête

    Depuis plus de trois semaines, le littoral atlantique est touché par d’importantes arrivées de boulettes de pétrole, de la Charente-Maritime à la Bretagne. Pour le CEDRE qui l'analyse, ce pétrole porte la même signature chimique, où qu'il soit récupéré. Autre indice, le fioul semble avoir séjourné peu de temps en mer et pour l'organisme, les analyses montrent que les échantillons étudiés ne correspondent à aucune des marées noires bien connues qui ont affecté la zone au cours des dernières années : "Erika" (1999), "Prestige" (2002, au large de l'Espagne) et "TK Bremen". 

    Les épaves en cause ?

    Selon l'association écologiste Robin des Bois, qui évoque aussi dans un communiqué de presse des arrivages diffus d’hydrocarbures plus au sud, jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques, ces résidus ne proviendraient pas uniquement de dégazages, mais pourraient être rejetées par une ou plusieurs épaves abandonnées et insuffisamment surveillées, comme celles de l’"Erika", avec ses 19.800 tonnes de pétrole, ou de l’"Union Neptune" (2011). L'ONG estime que l'on peut ainsi suspecter plusieurs dizaines d’épaves, car plus elles vieillissent, plus elles sont fragiles et susceptibles de fuir en libérant dans l’environnement les vieux fiouls de propulsion jusqu’alors confinés et oubliés.  Et quand les tempêtes les chahutent, comme cet hiver, on peut craindre le pire. Il en existe plus de 4.000 au large des côtes françaises : pétroliers, navires de guerre, bateaux de pêches, chimiquiers, avions, sous-marins... Un potentiel de pollution considérable.

    le foucault.jpgLe "Foucault", près de l'île de Ré

    A titre d’exemple, l'ONG rappelle que l’épave du paquebot "Foucault" (photo ci-contre), bombardé en juin 1940, sur la plage de "Sablanceaux", sur  l'île de Ré (Charente-Maritime), a commencé à fuir en l’an 2000. La frégate "Laplace", navire météo d’assistance à l’aviation et la marine marchande, naufragé en 1950 près du Cap Fréhel,  a commencé à fuir 50 ans après ; l’épave du "Peter Sif", naufragé en 1979 en face d’Ouessant, a commencé à fuir en 1998.

    Des épaves potentiellement polluantes et dangereuses

    C'est l'occasion pour l'ONG de tirer la sonnette d'alarme sur le dossier explosif des épaves potentiellement polluantes et dangereuses, dont l'étude de la dépollution et de la sécurisation constituaient l'un des engagements non tenus du Grenelle de la Mer (2009). Robin des Bois pointe un autre engagement du Grenelle qui a bien été pris, mais n'est pas respecté : l’Etat français s’engageait à ratifier la Convention de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) sur l'enlèvement des épaves. Cette convention qui préconise le renflouement et l'enlèvement des épaves dangereuses pour la sécurité maritime ou l’environnement n'a été ratifiée à ce jour que par neuf pays : l’Allemagne, la Bulgarie, le Royaume-Uni, l’Iran, l’Inde, la Malaisie, le Maroc, le Nigéria et Palau (Océanie). Pour qu'elle entre en vigueur, dix signatures sont nécessaires. D'où l'importance crucial de la signature de la France. 

    armes chimiques fond des mers.jpgDes bombes à retardement

    Les analyses du CEDRE devraient permettre d'en savoir plus. Ce qu'il y a de sûr, c'est que les épaves de bateaux et de sous-marins, avec les carburants et les déchets toxiques et dangereux qu'elles contiennent parfois, constituent de vraies bombes polluantes à retardement. Tout comme ces armes chimiques, jetées en pleine mer après la fin de la deuxième guerre mondiale, scandale révélé récemment  par le documentaire d'Arte, "Armes chimiques sous la mer". Ou encore ces fûts de déchets nucléaires, immergés dans l'océan jusqu'au début des années 1990 : près des côtes d'Europe reposent ainsi plus de 100.000 tonnes de déchets radioactifs oubliés.

    Deuxième certitude : quelle que soit leur origine, les résidus de pétrole qui s'abattent depuis plusieurs semaines sur le littoral Atlantique contribuent à la mortalité des oiseaux de mer et à la dégradation de l’environnement marin.

    Troisième et dernière certitude : la mer est bel est bien toujours une poubelle.

    Cathy Lafon

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