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ONG - Page 59

  • Pêche : Greenpeace dévoile ce que l'industrie du thon ne veut pas montrer

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    Un requin pêché sur le thonier Dolomieu. Greenpeace

    Il y a deux semaines, Greenpeace lançait sur son site un webdoc expliquant les problèmes suscités par les Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) lors de la pêche au thon, et établissait un classement des marques de boîtes de thon respectueuses ou pas des stocks halieutiques. La fameuse marque "Petit Navire" qui s'approvisionne en thon pêché sur DCP, était la plus mal notée.

    La pêche au DCP c'est quoi ?

    peche requin.jpgLe dispositif de concentration de poissons désigne une pratique de pêche destructrice. On place en mer un objet artificiel flottant, qui permet aux poissons de s’abriter. Tout un écosystème s’agrège alors autour de ce dispositif, autour duquel les thoniers industriels déploient un filet de plusieurs kilomètres de long, la senne, qui remonte tout. Y compris les espèces menacées  (requins, photo ci-contre, tortues, raies), et les jeunes thons qui n’ont pas encore pu se reproduire et donc contribuer au renouvellement du stock. Ce mode de  pêche accentue encore la menace de surexploitation de l'océan.

    La preuve par l'image

    Aujourd’hui, l'ONG passe à la vitesse supérieure et s'attaque à la réalité de ce qui se passe en mer. Grâce à des images fournies par un lanceur d'alerte, Greenpeace met en ligne une vidéo qui dévoile de l'intérieur les pratiques de pêche destructrices de l'industrie thonière et notamment les prises accessoires. accessoires (requins, tortues, raies), prises lors des campagnes de pêche à bord de ces navires, espagnols et français, qui approvisionnent les grandes marques européennes de thon en boîte.

    "Les prises accessoires sont une réalité"

    « Nous avons sélectionné les images les plus marquantes parmi des heures de film, en privilégiant les plus récentes. Certaines datent de l’année dernière » explique Hélène Bourges, chargée de campagne océans à Greenpeace. « Ces images montrent que les prises accessoires, ces espèces non visées mais capturées, et rejetées à la mer mortes ou mourantes, sont bel et bien aujourd’hui une réalité. »

    Au niveau mondial, la pêche thonière tropicale sur DCP génère 2 à 4 fois plus de prises accessoires que la même pêche sans DCP, autour de 7% de ce qui est pris, de l’aveu même des marques de thon en boîte. Greenpeace a fait le calcul, les "dommages collatéraux" de ce type de pêche au thon représentent 100.000 tonnes par an, ou de quoi remplir 625 millions de boîte de thons... 

    L'ONG mène campagne auprès de "Petit Navire" et de toutes les marques qui s'approvisionnent avec ce dispositif, pour qu'elles cessent d'encourager la surpêche. Et pour que les clients soucieux de l'avenir de la planète, puissent acheter à nouveau du thon "Petit Navire" en toute quiétude...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS

    •  Pour tout comprendre aux DCP,  visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI

    • Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.

    • Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :

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  • Le coup de gueule des Nobel sur l'état catastrophique de la planète

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    Stabiliser le climat, priorité numéro 1 des Nobel. AFP

    Pour la quatrième année consécutive, plusieurs lauréats du Nobel se sont réunis durant la semaine de remise des Nobel 2014 à Oslo, pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de la Terre. La planète est si gravement malade, selon eux, qu'ils se sont livrés à un véritable plaidoyer en faveur d'une révolution des comportements humains.

    ocean acidification.jpgLa situation est "catastrophique"

    "Seule une utilisation plus intelligente et plus raisonnable des ressources permettra de sauver les écosystèmes dont l'humanité dépend", ont martelé onze personnalités, principalement des scientifiques, réunies à Hong Kong. La situation est "catastrophique," a souligné Peter Doherty, colauréat 1996 du prix Nobel de médecine. Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l'environnement, la liste des plaies planétaires est longue et ne cesse de s'allonger, a-t-il relevé.

    Penser durabilité

    Pour les Nobel, les consommateurs, les entreprises et les politiques doivent désormais soupeser toutes leurs actions, et penser durabilité: durabilité alimentaire, durabilité de l'eau, durabilité des sols, durabilité de l'atmosphère... Avec un défi numéro 1: stabiliser le climat, afin d'éviter la hausse possible des températures de +4 °C, soit le double de la limite de +2° que s'est fixée la communauté internationale.

    L'humanité vit au-dessus de ses moyens

    Derrière leurs préoccupations, le constat sans cesse confirmé, et chiffré, que l'humanité vit au-dessus de ses moyens, comme l'a confirmé le récent rapport Planète Vivante 2014 du WWF qui rappelle qu'à l'heure actuelle, l'être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer : nous vivons à crédit sur ce qui a permis à la vie de naître et qui nous permet de continuer à vivre.

    "Le péril semble imminent"

    "Le péril semble imminent," a constaté pour sa part l'astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l'accélération de l'expansion de l'Univers. "Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d'ici à 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident", a-t-il souligné. "Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu'au cours des 1.000 précédentes."

    eolienne danemark.jpgL'énergie : une priorité

    Alors, quelles solutions ? Pas de scoop au pays des Nobel, qui voient, comme les écologistes, une priorité dans l'énergie. Les énergies fossiles doivent être remplacées le plus vite possible par des ressources plus propres et des technologies nouvelles dont, étape tout aussi cruciale, doivent aussi bénéficier rapidement les pays émergents. Car si ces Etats restent à l'écart, ils auront encore et toujours recours à des ressources fossiles pour se développer. "Ce qui conduira à une modification climatique majeure et pourrait bien déstabiliser une large portion de la population mondiale," a prévenu Brian Schmidt.

    GeorgeSmootMod4.jpgL'exemple des lampes à LED

    Enfin, il faut faire de la pédagogie, ont expliqué les Nobel, et montrer au public pourquoi le changement peut être à son avantage. Ainsi, George Smoot (photo ci-contre),  colauréat 2006 du Nobel de physique pour ses travaux sur le Big Bang à l'origine de l'Univers, a donné l'exemple de l'éclairage à LED, qui remplace de plus en plus les traditionnelles ampoules à incandescence sans porter atteinte au confort de quiconque, mais en préservant l'environnement et en économisant l'énergie.

    "Cela marche quand tout le monde comprend les bénéfices, à la fois pour l'ensemble et pour chacun", a conclu George Smoot. Une conclusion qui tombe sous le sens, à la portée de Madame et Monsieur tout le monde. Encore faut-il parvenir à la formuler et se l'approprier. C'est là que l'intelligence des scientifiques Nobel intervient. Puisque nous les avons distingués justement pour leur intelligence, sachons les écouter.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur l'énergie : cliquer ICI
  • "Le règne du vivant" : le roman qui peut vous sauver la vie, signé Alice Ferney

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    Un bateau des écologistes de Sea Shepherd percute un baleinier japonais dans les eaux de l’Antarctique, le  25 février 2013 Photo archives AFP

    Attention : ce petit livre peut vous sauver la vie et, peut-être, aussi, celle de la planète...

    Dans "Le règne du vivant", l'écriture précise, sensible mais dénuée de toute sensiblerie de la romancière Alice Ferney, devient celle d'un journaliste-cameraman norvégien, Gérald Asmussen, embarqué à bord de l'Arrowhead pour une campagne en Antarctique, aux côtés de Magnus Wallace, opposant écolo actif et charismatique à la pêche illégale en zone protégée et d'une poignée de militants.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteUne fiction bien réelle

    Le dernier livre de la romancière française, véritable plaidoyer écologique, est construit comme un témoignage-fiction, dans lequel toute ressemblance avec les actions des militants de l'ONG Greenpeace et toute ressemblance avec un personnage existant réellement, Paul Watson (photo ci-dessus),63 ans, fondateur de l'ONG écolo activiste  Sea Shepherd, dont l'emblème est un drapeau de pirate, ne sont absolument pas fortuites.  En effet, comme le héros qui fascine le personnage principal du roman, Asmussen, Paul Watson s'est mis à dos un pays - dans la vraie vie le Costa Rica-  suite à une opération menée en 2002 dans les eaux guatémaltèques contre le braconnage des requins, espèce menacée et protégée. Et comme Paul Watson et les militants activistes de Greenpeace, Magnus Wallace lutte avec des moyens dérisoires mais un courage et un sens de la communication exceptionnels contre le pillage illégal organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune. Et, alors qu'il défend le droit, au péril de sa vie.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteLa cruauté imbécile des hommes

    Ce pirate de l'écologie traque les bandits qui pêchent illégalement les espèces en danger d'extinction, théoriquement protégées par les lois internationales des hommes, comme les baleines et les requins. Dans toutes les mers du globe et jusque dans les réserves naturelles, où ses bateaux s'interposent. Le cameraman embarqué avec lui filme et découvre -et nous avec- que la pêche illégale, c'est aussi la cruauté imbécile des hommes qui harponnent les requins pour couper leurs précieux ailerons, avant de les rejeter ensuite à la mer, toujours vivants, où ils coulent à pic et se noient, pitoyables troncs sanglants, désormais incapables de nager. Ou ces baleines, que l'on continue de massacrer dans leur sanctuaires du sud de la Terre, (20.000 ont été massacrées en 20 ans), et que l'on dépèce sur le pont des bateaux-usines, souvent encore vivantes...


    Antarctique: Sea Shepherd au contact des... par leparisienAFP

    Tuerie annoncée

    Tout est question d'échelle: aujourd'hui, la chasse à la baleine n'est plus une activité dangereuse pour l'homme et artisanale, mais une tuerie annoncée. Grâce aux satellites, bien à l'abri sur leurs bateaux-usines, les pêcheurs du XXIème siècle suivent les baleines et gagnent à tous les coups. Car si la chasse à la baleine est interdite, elle est permise par la Commission baleinière internationale, pour certains quotas à caractère "scientifique".  Alibi commode pour continuer une activité illégale au nom de la science. Comme si l'on ne savait pas aujourd'hui tout sur le cétacé... et avant tout qu'il faut le protéger, afin qu'il ne soit définitivement rayé des profondeurs des océans.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteQuestion de vie et de mort

    Les questions pleuvent sous la plume d'Asmussen : pourquoi faut-il légiférer pour créer un droit des animaux, pourquoi leur disparition serait-elle synonyme de mort pour la planète et les êtres humains, comment alerter les gens ? "Nous faisons éclater ces bombes : le spectacle des braconnages en mer. Réveillerons-nous les défenseurs ? Il le faut. Sans quoi la Terre sera bientôt vide. Humains et non-humains auront disparu. Car leurs sorts sont liés. Voilà ce que nous répétons à un système qui s'est emballé et fonce dans les dangers qu'il a programmés.", réfléchit le caméraman.  C'est une question de vie et de mort pour l'humanité aussi : telle est la justification des images violentes et insoutenables qu'il filme.

    Améliorer la vie des hommes sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes

    Nous vivons à l'ère de l'anthropocène. Cela signifie que pour la première fois dans l'histoire de la Terre, l'homme, c'est le patron ultime. Il a les moyens par son action de modifier le climat, de faire disparaître des pans entiers de la biodiversité et encore de provoquer des pollutions majeures et sur des millénaires. Mais le haut niveau de technicité auquel il est arrivé lui donne aussi une responsabilité immense.... et tous les moyens de faire l'inverse : améliorer la vie des humains sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes. Tel est le message d'Alice Ferney qui, en célébrant la beauté souveraine du monde marin et en rendant hommage à la dissidence nécessaire face au crime et au cynisme organisé, questionne le devenir de "cette Terre que nous empruntons à nos enfants". Dans quel état allons-nous la laisser? Pourront-ils y vivre encore, et comment ?

    Oui, ce petit roman qui veut alerter le monde peut le sauver, comme le font les images d'Asmussen qui filment l'action de Wallace, et dans la vraie vie, celles qui montrent les bateaux de Greenpeace ou ceux de Seapherd arraisonnant les bateaux des "criminels de pêche".  Pour que le règne de l'homme ne soit pas la fin du règne du vivant. Et vous savez quoi  ? Si Wallace meurt dans le roman, dans la vraie vie, Watson, lui, est bien vivant : tout espoir n'est donc pas perdu.

    Cathy Lafon 

    A SAVOIR

    • Pour échapper à un mandat d'arrêt international relayé par Interpol, Paul Watson de Sea Sepherd a choisi la France comme terre d'asile où il séjourne actuellement et où il entend continuer à oeuvrer pour la protection des océans.
    • Contraint en avril dernier par une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) d'arrêter la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique, cette année, après bien des tractations, le Japon a annoncé le 18 septembre qu'il enverrait ses bateaux en Antarctique pour conduire des recherches non létales sur les cétacés  et qu'il ne tuera pas de baleines. Info ou intox ? A suivre...
    • Selon une étude récente du WWWF, l'action de l'homme a entraîné la disparition, en 40 ans, de plus de la moitié des animaux sauvages de la planète.
    • Si nous vivions tous comme les Qataris, il faudrait 4,8 planètes. 3,9 si nous étions tous Américains, et 1,4 si nous étions tous Sud-Africains.