Pêche : Greenpeace dévoile ce que l'industrie du thon ne veut pas montrer
Un requin pêché sur le thonier Dolomieu. Greenpeace
Il y a deux semaines, Greenpeace lançait sur son site un webdoc expliquant les problèmes suscités par les Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) lors de la pêche au thon, et établissait un classement des marques de boîtes de thon respectueuses ou pas des stocks halieutiques. La fameuse marque "Petit Navire" qui s'approvisionne en thon pêché sur DCP, était la plus mal notée.
La pêche au DCP c'est quoi ?
Le dispositif de concentration de poissons désigne une pratique de pêche destructrice. On place en mer un objet artificiel flottant, qui permet aux poissons de s’abriter. Tout un écosystème s’agrège alors autour de ce dispositif, autour duquel les thoniers industriels déploient un filet de plusieurs kilomètres de long, la senne, qui remonte tout. Y compris les espèces menacées (requins, photo ci-contre, tortues, raies), et les jeunes thons qui n’ont pas encore pu se reproduire et donc contribuer au renouvellement du stock. Ce mode de pêche accentue encore la menace de surexploitation de l'océan.
La preuve par l'image
Aujourd’hui, l'ONG passe à la vitesse supérieure et s'attaque à la réalité de ce qui se passe en mer. Grâce à des images fournies par un lanceur d'alerte, Greenpeace met en ligne une vidéo qui dévoile de l'intérieur les pratiques de pêche destructrices de l'industrie thonière et notamment les prises accessoires. accessoires (requins, tortues, raies), prises lors des campagnes de pêche à bord de ces navires, espagnols et français, qui approvisionnent les grandes marques européennes de thon en boîte.
"Les prises accessoires sont une réalité"
« Nous avons sélectionné les images les plus marquantes parmi des heures de film, en privilégiant les plus récentes. Certaines datent de l’année dernière » explique Hélène Bourges, chargée de campagne océans à Greenpeace. « Ces images montrent que les prises accessoires, ces espèces non visées mais capturées, et rejetées à la mer mortes ou mourantes, sont bel et bien aujourd’hui une réalité. »
Au niveau mondial, la pêche thonière tropicale sur DCP génère 2 à 4 fois plus de prises accessoires que la même pêche sans DCP, autour de 7% de ce qui est pris, de l’aveu même des marques de thon en boîte. Greenpeace a fait le calcul, les "dommages collatéraux" de ce type de pêche au thon représentent 100.000 tonnes par an, ou de quoi remplir 625 millions de boîte de thons...
L'ONG mène campagne auprès de "Petit Navire" et de toutes les marques qui s'approvisionnent avec ce dispositif, pour qu'elles cessent d'encourager la surpêche. Et pour que les clients soucieux de l'avenir de la planète, puissent acheter à nouveau du thon "Petit Navire" en toute quiétude...
►LIRE AUSSI
- Les articles de Ma Planète sur la surpêche: cliquer ICI
►EN SAVOIR PLUS
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Pour tout comprendre aux DCP, visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI
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Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.
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Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :