Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nucléaire - Page 84

  • Nucléaire : l'ASN n'exige l'arrêt d'aucune centrale française, mais son rapport réclame un "investissement massif".

    sûrete nucleaireLe rapport de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire), présenté aujourd'hui par son président André-Claude Lacoste, à François Fillon, estime que la sûreté des centrales nucléaires françaises est suffisante pour qu'elles puissent toutes poursuivre leur activité. Mais, et cela peut paraître un tantinet contradictoire, le patron de l'ASN  l'a déclaré lors d'une conférence de presse, reprise sur le site du quotidien "Le Monde" : " la poursuite de leur exploitation nécessite d'augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sécurité dont elles diposent déjà, leur robustesse face aux situations extrêmes. C'est à dire face aux aléas naturels et à la perte d'alimentation en eau ou en électricité". 

    On retiendra donc que la sécurité des installations nucléaires françaises est d'un niveau suffisant pour que l'exploitation d'aucune d'entre elle ne soit suspendue, mais qu'il faut néanmoins l'améliorer d'urgence...

    En outre, il ne s'agit  pas, selon l'ASN, de simples recommandations, mais bien de véritables exigences formulées auprès des exploitants, qui ont six mois (avant le 30 juin) pour proposer la mise en place de dispositions organisationnelles et matérielles, permettant de renforcer la sûreté des sites.

    Le coût induit pour les exploitants est "massif", comme le souligne clairement André-Claude Lacoste :  "un seul diesel d'ultime secours coûte entre 30 et 50 millions d'euros". Il en faudra un pour chaque réacteur :  le coût total sur ce seul point sera de l'ordre de 2 milliards d'euros. Au total, il faudra donc compter plusieurs milliards d'euros, et également plusieurs années de travaux et d'investissements, pour que les exploitants puissent prendre en compte toutes les préconisations de l'ASN. Pour le consommateur, voilà qui porte un coup fatal à la croyance en une électricité nucléaire "pas chère"...

    Sans être dogmatique, on est en droit de se demander s'il est économiquement judicieux de décider aujourd'hui de consacrer des sommes aussi astronomiques dans tous les sites nucléaires, dont certains sont vieillissants, au lieu d'investir enfin "massivement" dans les énergies renouvelables, tout en programmant  la fermeture progressive des centrales les plus anciennes, en renforçant la sécurité des sites appelés à fonctionner plus longtemps. Pour les écologistes : c'est non et définitivement non.  Quant à André-Claude Lacoste, il les rejoint peut-être un peu, en renvoyant exploitants et  politiques à l'évaluation de la rentabilité des investissements nécessaires : "l'exploitant EDF peut décider d'arrêter un réacteur pour des raisons de coût. Et le gouvernement peut prendre les mesures qu'il veut".

    Le gouvernement avait chargé les gendarmes du nucléaire d'un audit de sécurité des 58 réacteurs nucléaires français, après la catastrophe de la centrale de Fukushima au Japon en mars 2011. L'audit avait notamment donné lieu ces derniers mois à un débat sur l'opportunité de fermer la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc français, en fonction depuis 1978. L'ASN ne demande donc pas sa fermeture. Cependant, son président l'affirme: "S'il y a du nucléaire, il doit être sûr."  Tout en reconnaissant, avec une grande honnêteté, que le nucléaire ne peut jamais être sûr à 100 %. La balle est désormais dans le camp des politiques et des exploitants des sites nucléaires. Et des citoyens.

    • Pour consulter l'intégralité du rapport de l'ASN : cliquer ICI.

    Cathy Lafon

  • Rire du nucléaire en 2012 : avec Nicolas Lambert, c'est possible !

    lambert.jpg

    Nicolas Lambert. Photo Radio France

    Pierre Desproges ne cessait de le rappeler fort justement : "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".

    Nicolas Lambert réédite l'exploit, et réussit à nous faire rire en racontant l'histoire véridique du développement du programme nucléaire en France, avec "Avenir radieux, une fission française". Un sujet plutôt aride et compliqué. Après Fukushima et l'invasion surprise récente des sites nucléaires français par Greenpeace, c'est encore moins facile.

    Théâtre documentaire. Pendant deux heures, Nicolas Lambert joue tous les rôles : chercheur du CNRS, représentant d'EDF ou de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), industriel, manifestant lors du débat public autour du projet d'EPR à Penly, travailleur "invisible du nucléaire", sous-payé par un sous-traitant. Le fond du propos est sans faille scientifique ou technique, l'humoriste a consacré deux ans de recherches et de travail pour élaborer la trame du spectacle. 

    L'intrigue. Un journaliste allemand interviewe le très mystérieux Pierre Guillaumat, ancien des services secrets devenu directeur du Commissariat à l'énergie atomique, puis ministre des Armées. Le comédien citoyen incarne tous les acteurs de l'imbroglio politico-nucléaire français : débat confisqué sur la sécurité et les risques de ce choix énergétique, lien entre le nucléaire civil et l'atome militaire...

    On voit défiler sur la scène une kyrielle d'hommes politiques qui ont marqué l'histoire de la Vème République, et construit l'Etat nucléaire : Guy Mollet,  Pierre Messmer, Pierre Mauroy, Premier ministre socialiste, le député RPR Michel d'Ornano, et plusieurs Présidents de la République, de Valéry Giscard d'Estaing, qui veut "accélérer" le développement du nucléaire, à François Mitterrand, dont les promesses de campagne concernant le nucléaire sont rapidement démenties par Mauroy, dès le lendemain de l'élection du 10 mai 1981. Enfin, le président actuel, Nicolas Sarkozy, un rôle où Nicolas Lambert est particulièrement à son aise, revient plusieurs fois. "Le nucléaire ne doit pas être un enjeu politicien, c'est une énergie propre", affirme ainsi, sans rire, le président. Ou encore : "Flamanville est l'appartement témoin du nucléaire de troisième génération". Déclarations de l'intéressé, reprises à la virgule près par l'acteur.

    Nicolas Lambert donne la liste de ces centrales qu'on veut emblématiques de "l'indépendance" énergétique  de la France - toutes "sous licence Westinghouse". Il évoque aussi les financements étrangers comme celui de l'Iran, les attentats qui ont suivi des promesses non tenues, et affirme que l'Iran d'Ahmadinejad détient encore 10% d'Eurodif, enrichisseur d'uranium. Il rappelle aussi que l'inspection du travail n'a pas accès aux centrales et que finalement le nucléaire ne représente au niveau mondial que 2,31% de la consommation d'énergie. Pas de quoi, dit-il, si on s'en prive, aggraver beaucoup le réchauffement climatique.

    Ce spectacle, indispensable en ce début de campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2012, où le débat sur l'énergie et la question nucléaire devrait occuper une place prépondérante, fait partie d'une trilogie "bleu blanc rouge",  consacrée à "l'a-démocratie française" ("spécialité du terroir", selon Nicolas Lambert). Le premier volet, "Elf la pompe Afrique", touchait,  en 2004, à la politique coloniale de la France. Le troisième, qui devrait être présenté en 2014, règlera son compte à l'armement.

    Où voir "Avenir radieux, une fission française ?" Après Paris, où la pièce était jouée jusqu'au 18 décembre, au théâtre du Grand Parquet (XVIIIème), Nicolas Lambert est parti en tournée. On pourra se régaler de ce one-man show "atomique" à Bordeaux, grâce à Greenpeace Bordeaux  qui l'invite à la Rock School Barbey, le 19 janvier prochain, dans le cadre de trois journées d'action "Libérons l'énergie".

    Retenez la date. Entrée libre.

    Pour se mettre en appétit, on peut déjà écouter sur France Info l'excellent entretien  de Nicolas Lambert sur la création de la pièce, du 8 décembre dernier  : cliquer ICI.

    Cathy Lafon


     

     

  • News fil vert : infos express

    centrale-nucleaire.jpg Nucleaire. Pour la première fois, un rapport parlementaire français communiqué le 15 décembre 2011, prône une réduction d’un tiers de la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2050. La ministre de l’écologie Nathalie Kosiusko-Morizet a également pour la première fois évoquée l’hypothèse, le 15 décembre, de la possibilité de la fermeture de la plus vielle centrale nucléaire de France, Fessenheim.

    Inondations. Le 22 décembre 2011 devraient être dévoilées les premières évaluations des communes à des risques dans chacun des six bassins versants français. Un sujet qui intéresse  1 Français sur quatre. Les dégâts causés par les dernières inondations en France  (début novembre)  : 325 millions d’euros.