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Energie renouvelable : faire briller le soleil en hiver
Nicolas Sarkozy l'a dit en novembre dernier, dans sa défense et illustration de la filière nucléaire : le problème avec les énergies renouvelables c'est qu'elles sont intermittentes. En gros : "Le solaire, la nuit, il n'y en a pas. Et l'hiver, il y en a moins que l'été". J'ai envie de rajouter que "quand il n'y a pas de vent, il n'y a pas de vent". Et que "si on n'a plus d'allumettes, on ne peut pas allumer la bougie."
Malgré son bon sens légendaire, question énergies, s'il n'a pas tout faux, notre président n'a pas tout juste. Et notamment pour le soleil. Car il y en aura bientôt la nuit, du soleil, et même en hiver, grâce, notamment, à deux initiatives récentes dans le domaine du stockage de l'énergie solaire, problématique importante mais pas insoluble (ayons confiance dans l'intelligence humaine) des energies renouvelables.
La première est une réalisation qui fonctionne déjà à l'échelle préindustrielle : MYRTE, une plate-forme de stockage, vient d'être installlée en Corse. L'électricité y est conservée sous forme d'hydrogène pour resservir quand le soleil ne brille plus. Inaugurée le 9 janvier 2012 par l'Université de Corse et ses partenaires, l'industriel Helion, filiale d'Areva et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), dotée d'un budget de 21 millions d'euros, elle est couplée à un large champ de panneaux photovoltaïques (3 700 m2). Le procédé choisi est en outre absolument propre, car il ne nécessite aucun élément polluant pour être produit, comme le cadmium ou le lithium.
La deuxième, celle de l'Institut national de l'énergie solaire de Chambéry (INES), s'intéresse aussi à la question du stockage de l'énergie solaire, mais pour les habitations. Comme le vent, l'énergie solaire est par nature intermittente, ce qui fait qu'une maision individuelle équipée de panneaux solaires ne produit pas toujours son électricité au moment où elle en a le plus besoin. L'INES travaille à apporter des solutions permettant d'aider les industriels à mettre au point des dispositifs capables de de stocker à faible coût, dans les habitations des particuliers, la chaleur accumulée l'été par des capteurs solaires thermiques.
Cela dit, pour les particuliers, des solutions technologiques existent déjà, grâce aux industriels Saft, Voltwerke et Tenesol. Devinez où ? Langue au chat ? En Allemagne, bien sûr, le radieux pays d'Angela où même le soleil brille la nuit...
La centrale nucléaire de Civaux (Vienne) Achives SO
Une concentration anormale de tritium, effluent radioactif, a été mesurée dans la nappe phréatique située sous le site nucléaire de Civaux (Vienne) : des investigations sont en cours.
Pour l'industrie nucléaire et l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN), le site de Civaux relève de la "division Bordeaux", qui comprend aussi les centrales de Blaye (Gironde), Golfech (Tarn-et-Garonne).
Cet incident, qui survient en plein débat sur l'avenir du nucléaire en France, fait rebondir la question "post-Fukushima" de la sûreté de cette filière énergétique. Coïncidence, il est rendu public le jour-même de la comparution en justice à Troyes de neuf militants de Greenpeace, pour leur intrusion dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, le 5 décembre 2001. L'action de l'organisation écologiste était destinée à démontrer les failles de la sécurité des centrales françaises.
Un séjour en montagne
Une concentration de 540 becquerels par litre, quand la valeur attendue doit être inférieure à 10 Bq/l : le résultat des mesures de tritium réalisées dans la nappe phréatique située dans le sous-sol de la centrale nucléaire de Civaux, vendredi 13 janvier, est inquiétant. La direction du site EDF qui a publié ces chiffres sur son site Internet cinq jours après, le 18 janvier, et informé l'Autorité de sûreté nucléaire de l'incident, s'efforce de le relativiser : « L'eau de cette nappe ne fait l'objet d'aucun usage direct, ni pour l'eau potable ni pour les besoins agricoles », précise son communiqué en ajoutant que cette concentration en tritium « représente l'équivalent de la radioactivité naturelle intégrée par une personne séjournant pendant un mois à 1500 m d'altitude ». Elle serait en outre « quinze fois inférieure au seuil de potabilité de l'eau fixé à 7800 Bq/l par l'OMS ».
"Défaut de maîtrise"
Bref, tout irait bien dans le meilleur des mondes, c'est tout juste si ce tritium-là ne serait pas bon pour la santé ! On peut s'y attendre, le son de cloche est différent chez les écologistes, comme le montre la réaction de Roland Caigneaux, le représentant de l'association Vienne Nature au sein de la commission locale d'information (CLIN) de la centrale, publiée aujourd'hui sur le site de La Nouvelle République. Pour lui, il faut en finir avec l'éternel renvoi à la présence "naturelle" des éléments radioactifs et il ne s'agit pas de calculer les risques sanitaires éventuels d'une future balade en montagne : " Nous demandons des explications. Ce qui pose problème, c'est qu'il y a eu défaut de maîtrise", conclut-il.
Nul ne conteste que la radioactivité existe à l'état naturel. Mais nul ne peut contester non plus que, dans la nature, tout n'est pas bon pour la santé humaine et que, pour le nucléaire, tout est question de proportions et de doses admissibles.
Normalement, il ne devrait rien avoir dans la nappe phréatique située sous la centrale de Civaux.
"L’ASN considère que la centrale de Civaux est performante dans le domaine de la radioprotection des travailleurs et qu’elle a progressé dans le domaine de la maîtrise des opérations de maintenance ainsi que dans la réalisation des essais périodiques qui servent à tester le bon fonctionnement des matériels concourant à la sûreté du réacteur. L’ASN estime cependant que la centrale devrait apporter plus de rigueur dans la préparation des interventions et dans le suivi et la maintenance des matériels qui concourent à la protection et à la surveillance de l’environnement."
► Pour accéder à tous les avis d'incidents sur le site de Civaux répertoriés par l'ASN :cliquer ICI.
► Pour accéder à l'historique de la centrale et à un relevé non exaustif de ses incidents, fait par ses opposants (Stopcivaux) : cliquer ICI
► [VIDEO] Un exercice de crise grandeur nature à la centrale nucléaire de Civaux, avec une simulation de rejet gazeux radioactif par la centrale, était organisé le le 17 Juin 2010.
REPERES
► La fiche d'identité de la centrale de Civaux, sur le site de l'ASN : cliquer ICI.
La centrale de Civaux produit environ 50 milliards de becquerels (TBq) par an, en fonction de la production d'énergie. Avec une unité à l'arrêt pendant 4 mois, l'année 2011 a connu une production inférieure aux précédentes : les rejets de tritium liquide ont été de 29,84 TBq, soit 37 % de la limite réglementaire fixée à 80 TBq par an.
► Le tritium, c'est quoi ?
Ce joli nom n'est pas celui d'une créature marine mythologique, ni d'une 418 des planètes de la galaxie de "Star Wars". Le tritium est une variante radioactive de l'hydrogène, un isotope qui émet des électrons bêta. Son noyau est constitué d'un proton et de deux neutrons. Le tritium est trois fois plus lourd que l'hydrogène ordinaire dont le noyau est réduit à un proton, et une fois et demie plus lourd que le deutérium dont le noyau est constitué d'un proton et d'un neutron. Le tritium n'existerait pas dans notre environnement, s'il n'était produit en très petite quantité dans l'atmosphère par le rayonnement cosmique. La période de ce noyau instable est de 12,3 années, une durée de vie faible comparée à celle des déchets à vie longue des réacteurs. Cette disparition relativement rapide empêche que cet élément ait le temps de s'accumuler beaucoup. Du fait de sa période relativement courte, le tritium est généralement considéré comme un élément très radioactif.Mais les conséquences de son caractère radioactif se trouvent heureusement atténuées du fait des caractéristiques de sa désintégration. L'énergie moyenne de l'électron est exceptionnellement faible : 5,7 keV à comparer avec plusieurs centaines de keV en général pour les désintégrations bêta. Par ailleurs, le tritium n'émet pas de rayons gamma.
Le tritium est enfin un des composants des bombes thermonucléaires, ou bombes H, les plus dévastatrices des armes nucléaires. Celles-ci n'ont heureusement jamais servi, mais le tritium en provenance des installations militaires est à l'origine de déchets tritiés qui posent problèmes, davantage en raison de la mobilité du tritium que de sa toxicité radioactive.
Comment est-il produit ?
Il y a du tritium dans les déchets radioactifs issus des usines de retraitement car il est produit lors de fissions rares - des fissions ternaires - au sein du combustible des réacteurs.
Pour mieux comprendre la composition du tritium, deux sites :
Le Japon vient d’arrêter pour maintenance un réacteur nucléaire, il n'en reste plus que 5 en service. « Shikoku Electric Power Co. vient d’arrêter le réacteur numéro 2 de sa centrale d’Ikata dans la préfecture d’Ehime pour des opérations de maintenance qui étaient planifiées », écrit le Japan Times Online du 13 janvier. Avant la catastrophe de Fukushima, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires en activité.