Nucléaire - Page 77
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Nucléaire : le Japon n'a plus qu'un seul réacteur en activité
Depuis lundi, un an après Fukushima, le Japon ne compte plus qu'un seul réacteur en activité sur 54, après l'arrêt pour maintenance de l'avant-dernière tranche encore opérationnelle.
Début mai, le Japon n'aura plus aucune centrale nucléaire en activité
Après avoir stoppé le réacteur 6 de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande centrale nucléaire de l'archipel située dans la préfecture de Niigata sur les rives de la Mer du Japon (centre-nord), Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur de la centrale accidentée Fukushima Daiichi (nord-est), n'a désormais plus aucune unité en fonctionnement. Seule Hokkaido Electric Power, l'une des neuf compagnies régionales produisant de l'électricité nucléaire au Japon, continuait lundi d'exploiter un réacteur sur l'île de Hokkaido (extrême nord). Cette unité doit toutefois être interrompue à son tour dans un peu plus d'un mois : le Japon vivra alors sans aucune production d'électricité d'origine nucléaire. Stoppés pour maintenance, ou en raison des secousses sismiques qui les ont endommagés, tous les réacteurs doivent être soumis à de nouveaux tests de résistance, avant de pouvoir éventuellement redémarrer, ainsi qu'à l'approbation des autorités locales. Les populations, inquiètes depuis Fukushima, sont opposées aujourd'hui à tout redémarrage. Quant au gouvernement, il a déclaré qu'il ne passerait pas en force.
30 % d'énergie en moins, c'est autant d'économies à trouver
Afin de compenser l'absence bientôt totale d'énergie nucléaire, qui représentait près de 30 % de la production d'électricité du pays, les Japonais, citoyens, villes et entreprises, économisent depuis plusieurs mois d'environ 18 % de leur consommation d'électricité, pour compenser la pénurie. Le gouvernement a d'ailleurs lancé depuis plusieurs mois une grande campagne « économiser l'énergie ». Depuis que les Japonais ont appris dans la douleur le coût de leur énergie, ils ont, dans un effort national sans précédent, entrepris d’économiser ce qui leur reste. Le meilleur symbole en est Tokyo, dont les néons ne sont plus aussi flamboyants. L'été dernier, dans les gares, les aéroports et les centres commerciaux, on ne trouvait plus de climatiseur poussé à l’extrême. Les services publics, les entreprises et les particuliers réduisent depuis le 1er juillet 2011 leurs dépenses d’électricité d'au moins 15 %. Partout l'éclairage est réduit, et certains escalators ne fonctionnent plus. Pour chacun, l’heure est à la frugalité et cela n'est pas toujours facile, même si les Japonais sont plutôt philosophes.
Des tarifs préférentiels pour l'électricité produite par les énergies renouvelables
Le Japon a aussi augmenté ses importations de pétrole et de gaz naturel liquéfié pour alimenter ses centrales thermiques et lancé ou relancé tous azimuts des programmes ambitieux d'énergies renouvelables, dont la géothermie, grande oubliée "naturelle" de ces dernières années dans ce pays à l'actitivé sismique intense. Une grande ferme d'éoliennes doit aussi être installée au large de Fukushima. Pour encourager la conversion aux renouvelables, le gouvernement a préparé une loi qui entrera en vigueur en juillet 2012 et qui établit, pour une durée de 20 ans, des tarifs d'achat préférentiels pour l’électricité éolienne, solaire, hydraulique, géothermique et issue de la biomasse.
En matière d'énergie, l'inventivité de tous est sollicitée : mémoire des anciens, géo-trouvetout, chercheurs, scientifiques... Le Japon redécouvre aussi parfois des méthodes ancestrales, qui ne nécessitent pas l'usage de l'électricité : comme les méthodes de conservation au froid d'aliments sans réfrigérateur...
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News fil vert. EPR de Flamanville: le bétonnage interrompu pour plusieurs mois
EDF a annoncé vendredi 16 mars, qu'il faudrait "plusieurs mois" pour remplacer des éléments défectueux du bâtiment réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), ce qui repousse d'autant la reprise du bétonnage du bâtiment, interrompue fin février . Selon une porte-parole d'EDF, "plusieurs mois" seront nécessaires pour refabriquer 46 "consoles", des boîtes métalliques sur lesquelles doit prendre appui le futur pont de manutention du réacteur, et qu'EDF a décidé de "remplacer en totalité" en raison de "défauts". Selon l'AFP, EDF a précisé maintenir toutefois "la mise en service en 2016".
EDF a déjà annoncé à deux reprises un report de la mise en service de l'EPR à Flamanville, qui a pris un retard de 4 ans. Le coût de ce réacteur, lancé pour être une vitrine à l'exportation, a quasiment doublé à 6 milliard d'euros, contre 3,3 mds en 2005.
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