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Nature - Page 405

  • Les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques

    pesticides vignes épandage.jpg

    Epandage de pesticides dans les vignes  DR

    Les pesticides ont bel et bien des effets néfastes pour la santé. C'est ce qui ressort des résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), mené sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants).

    vigne grappe.jpgUne info qui va faire le buzz dans les rangs de vignes

    A défaut de faire plaisir, ces conclusions qui vont à l'encontre des dénégations des industriels du secteur, confortent les scientifiques, les associations, les écolos lanceurs d'alerte et les victimes de maladies professionnelles qui tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme sur les dangers des phytosanitaires. Au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région en Charente et dans le Bordelais, comme l'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, publiée en février dernier. La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France ! S'il n'est pas sûr que l'on cause du rapport de l'Inserm dans les travées de Vinexpo, le grand salon professionnel du vin qui s'ouvre à Bordeaux ce dimanche 16 juin, dans les rangs de vignes en revanche, l'info devrait faire le buzz....

    Les pesticides et les hommes : liaisons dangereuses

    Sollicités par le ministère de la Santé, épidémiologistes et biologistes ont analysé les données publiées en France et dans le monde, au premier semestre 2012. Les études sur les phytosanitaires  (herbicides, insecticides, fongicides) portent sur une centaine de familles chimiques (organophosphorés, organochlorés, carbamates, pyréthrinoïdes, triazines...), réparties en 10.000 dénominations commerciales et utilisées sous forme solide ou liquideIl en ressort que les pesticides majoritairement utilisés dans l'agriculture, mais que l'on retrouve partout dans l'environnement (air, poussières, denrées alimentaires...), sont impliqués dans des pathologies graves. En outre et malheureusement, s'il est nécessaire, le retrait du marché des produits ne suffit pas toujours à résoudre les problèmes. Ainsi, comme le précise le document, certains pesticides, à l'instar des organochlorés, persistent pendant des années dans l'environnement et se retrouvent dans la chaîne alimentaire...

    Les ravages des pesticides en milieu professionnel : cancers, infertilité, tumeurs cérébrales. Sympa.

    En milieu professionnel, c'est la peau qui représente la principale voie d'exposition aux pesticides. Dans la population en général, l'exposition est orale via l'alimentation. Mais comme tout travailleur est avant tout un être humain qui se nourrit pour vivre, on ne peut s'empêcher de penser que, pour celui qui est exposé professionnement aux phytosanitaires, c'est la double peine...  Les experts établissent la "forte présomption" d'un lien entre les pesticides et la survenue de cancers de la prostate et d'autres pathologies cancéreuses (lymphomes non hodgkinien, myélomes multiples) chez des personnes exposées, comme les agriculteurs et les viticulteurs, mais aussi les ouvriers de l'industrie qui les fabriquent ou les appliquent ou les personnes qui les stockent et les transportent, de même que les productions agricoles qui contiennent des résidus de pesticides. Les chercheurs relèvent également une augmentation du risque de maladie de Parkinson, et précisent qu'"un excès de risque de leucémie ne peut être écarté". L'implication des pesticides dans des problèmes de fertilité est également évoquée.  Enfin, un lien avec des tumeurs cérébrales (cancéreuses ou non) est aussi suspecté. Le registre spécialisé des cancers de Gironde, région viticole, montre ainsi une tendance à l'augmentation de leur incidence (+ 2,3% par an sur la période 2000-2007). 

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesLes conséquences sur la grossesse, le développement de l'enfant et sa santé future

    La donnée la plus nouvelle du rapport de l'Inserm concerne la période prénatale. Chez les femmes exposées aux pesticides, professionnellement et/ou par leur alimentation, c'est aussi la double peine : les chercheurs ont observé une augmentation significative de risque de fausse couche. Idem pour les enfants exposés aux pesticides pendant la grossesse de leur mère et leur alimentation durant leur petite enfance : l'Inserm pointe pour cette population le risque de développer une leucémie, une tumeur cérébrale, une malformation génitale ou des troubles du développement (motricité, déficit cognitif ou hyperactivité).

    Le cocktail chimique : plus on en mange, plus on en garde !

    Les pesticides sont présents partout dans l'environnement : l'air intérieur et extérieur, les poussières, l'eau, le sol et les denrées alimentaires. Récemment, l’Institut de veille sanitaire (InVS) s'est inquiété de l’accumulation de ces substances dans le corps humain, spécialement en France. Alors que l’Europe décidait le 29 avril la suspension de trois insecticides pour protéger les abeilles, l'InVS publiait dans le même temps son rapport consacré à l’exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement. Avec un constat alarmant : l'étude réalisée entre 2006 et 2007, montre que les habitants de l’Hexagone sont largement plus exposés à certains pesticides que les Allemands, les Canadiens et même les Américains, premiers utilisateurs mondiaux alors que la France est championne d’Europe et quatrième au niveau mondial. L'étude, qui n’évoque que quelques familles de pesticides (polychlorobiphényles, organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes) que nous sommes susceptibles d’ingurgiter à chaque repas, nous apprend ainsi que 13% des femmes en âge de procréer (18-45 ans) subissent une contamination aux PCB  (polychlorobiphényles) supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentaire, de l’environnement et du travail).

    Alors, que faire ?

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesTout d'abord, poursuivre les recherches et informer. De plus amples études sur ces "périodes de vulnérabilité" (grossesse, petite enfance) et sur la "toxicité des mélanges" sont nécessaires, estime l'Inserm, qui préconise aussi que la transparence soit faite sur la composition des produits incriminés quand ils sont soumis au "secret" industriel. Quant aux ministres en charge de la Santé, de l'Ecologie et de l'Agriculture, ils se sont dits favorables, vendredi 14 juin, à une réévaluation des autorisations de commercialisation des pesticides. Dans un communiqué commun, Marie-Sol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Foll,  indiquent que "ces nouveaux éléments seront transmis sans délais aux autorités européennes afin qu'ils puissent être pris en compte dans la réévaluation des substances actives autorisées au niveau communautaire". Ils annoncent aussi avoir saisi l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) "afin qu'elle évalue l'impact de ces nouvelles données sur les autorisations nationales existantes".

    paul françois.jpgReconnaître les maladies professionnelles, réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux

    Le céréalier Paul François, (photo ci-contre) président de l'association Phyto-Victimes née en Charente en mars 2001, a aussitôt demandé que "le législateur inscrive dès à  présent aux tableaux des maladies professionnelles du régime agricole toutes les pathologies listées" dans la publication de l'Inserm. Les écologistes, comme l'ONG Générations futures, se félicitent de ce que « les conséquences néfastes des pesticides pour la santé soient désormais officiellement reconnues par la recherche française ». Mais la reconnaissance n'est pas suffisante. Son président, François Veillerette, « exhorte les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes et rapides pour réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux d'entre eux » et à prendre en compte, comme le demande de son côté l'Inserm,  «les effets des mélanges de pesticides et des produits formulés, et que la plus grande transparence soit faites sur la composition des produits et sur le contenu des dossiers d’évaluation de ces derniers. » 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pesticides : Effets sur la santé - Une expertise collective de l’Inserm : cliquer ICI
    • Exposition de la population française aux substances chimiques de l'environnement INVS : cliquer ICI
    • Le site internet de Générations futures :  : cliquer ICI.
    • Le site internet de Phyto-Victimes : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    LES PESTICIDES EN CHIFFRES

    • Marché. Une production mondiale en forte progression. En 2011, le marché mondial des pesticides s'élevait à 44 milliards de dollars (33 milliards d'euros), en progression de 13,6 % par rapport à 2010. 27,7 % de ce chiffre d'affaires est réalisé en Europe. Viennent ensuite l'Asie, de l'Amérique latine, l'Amérique du Nord et de l'Afrique. 
    • Types. En Europe, le marché phytosanitaire est dominé par les herbicides et les fongicides.
    • Utilisation. Les Etats-Unis constituent le premier consommateur mondial de pesticides. Suivent l'Inde, la France et l'Allemagne. Rapporté à l'hectare cultivé, le Japon arrive en tête (12 kg/ha) devant l'Europe (3 kg/ha), les Etats-Unis (2,5 kg/ha) et l'Inde (0,5 kg/ha).
    • Le cas de la France. Troisième consommateur mondial, la France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7%. Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile  mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).
  • Bête de mode : la top Angela Lindvall s'engage pour la préservation des espèces menacées

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    Campagne "Wonder World Fourrures 2013" pour la WWWF France, photo DR

    Le couturier Jean-Paul Gaultier n'a pas marqué des points avec la pub de son nouveau parfum,  le "Beau Mâle", qui met en scène un beau gosse, arborant les muscles et tatouages qui vont bien, mais, et c'est là que ça coince,  assis sur une dépouille d'ours blanc polaire... Synthétique, certes, le nounours, mais l'image reste symboliquement dérangeante.

    Mais l'univers de la mode n'est pas si noir.... La top ultra green  Angela Lindvall, dont les éco-fashion addicts connaissent bien l'engagement écolo, a choisi elle, de clairement lutter contre l'usage de la vraie fourrure, afin de contribuer à la protection des espèces en voie de disparition.

    En février dernier, elle posait pour les 40 ans de WWWF France, afin de promouvoir une collection très particulière en fausse fourrure. Baptisée Wonder World  Fur, cette ligne de vêtements et d'accessoires, fabriquée en mohair sud-africain et en poil d'alpaga chilien, était officiellement présentée comme de la fourrure d'animaux 100% imaginaires (dolypanha, bufaloon, bamoseal...). Entièrement éco-responsables et fabriquées en Allemange, les pièces sont vendues pour financer la protection des espèces en voie de disparition.

     La collection est accessible sur le site Wonder World  Fur. On commande en ligne. De 62€ à 410€, les articles ne sont pas donnés. Pour la fête des mères, c'est raté. Mais vu le temps qu'il fait ce printemps, l'achat reste toujours de saison... et durera longtemps. Et puis, c'est autant pour aider la WWWF France à défendre la planète.

    Cathy Lafon

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  • Initiative en Gironde : randos et nuits insolites dans les refuges périurbains

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    Le Tronc Creux, nouveau refuge périurbain au Bourgail, à Pessac (Gironde). Photo DR Bruit du Frigo/Zebra/la Cub

    On est d'accord : le mois de mai n'a pas été si joli que ça. Quant au mois de juin...Il va devoir faire ses preuves ! Beau ou pas, en Gironde, le printemps annonce néanmoins l'ouverture de la saison 2013 pour de nouvelles nuits insolites, à l'abri de quatre refuges périurbains de l'agglomération bordelaise. Trois d'entre eux sont déjà connus :  Le Nuage à Lormont,  Le Hamac à Gradignan et La Belle Etoile à Floirac. Le quatrième vient tout juste de naître : il s'agit Tronc Creux à Pessac. Ouverts depuis le 15 mai, ils rejoignent le refuge-hiboux Les Guetteurs, où l'on peut déjà nicher depuis le 1er mars dernier.

    refuge hibou dedans.jpgLe bonheur d'une évasion touristique durable, à deux pas de Bordeaux...

    Le projet des Refuges périurbains est une initiative des collectifs artistiques bordelais Bruit du frigo et Zébra 3 / Buy-SellfIl est accompagné et financé par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), et la participation des communes hôtes. Il est présenté dans le cadre de lEté Métropolitain, initiative imaginée également par la CUB.

    Refuge péri-urbain, kesaco ?

    Il s'agit de lieux-oeuvres d'art. Tous différents, ils ont comme dénominateur commun la magie des randonnées en pleine nature et des nuits à la belle étoile. Ils servent d'étapes aux randonneurs de la future « boucle verte » qui permettra de faire le tour de l'agglomération bordelaise à pied. L'occasion de découvrir la pratique d'un tourisme différent, poétique et durable.

    Le Tronc creux : un nid sur un rond de sorcière

    Imaginé par Yvan Detraz de Bruit du Frigo et réalisé par Zebra 3/Buy Self, le Tronc creux vient s'installer sur l’un des ronds de sorcières, sorte de clairières aménagées au coeur de l'Ecosite du Bourgailh. Sa forme revisite les refuges naturels des animaux, à la fois nids, abris contre le froid ou cachettes pour échapper aux prédateurs. Elle fait aussi référence à l’histoire du lieu, qui était autrefois une décharge. Les écorces qui le recouvrent prennent la forme de crampons, rappelant les roues des compacteuses, engins utilisés pour broyer et tasser les détritus.

    vouivre.jpgEt ce n'est pas fini : un nouveau refuge, La Vouivre, (ci-contre) oeuvre de Candice Pétrillo, est également en préparation dans les ateliers de Zébra 3 / Buy-Sellf à la Fabrique Pola. Il partira pour le Parc de Cantefrêne à Ambès...


    Des randonnées périurbaines

    Le projet des refuges périurbains, ce sont aussi les randonnées qui vont avec, sur la Boucle verte qui permet de faire à pied le tour de l'agglo bordelaise. La première d'entre elle prévoit de crapahuter de Gradignan jusqu'à Bègles, en passant par Pessac, les samedi 15 juin et dimanche 16 juin prochains. Une rando de deux jours, pour parcourir 40 km et explorer le quart sud de l’agglomération. Elle s’articule autour des trois refuges périurbains installés à Gradignan, Pessac et Bègles.  L’itinéraire relie les grands parcs et espaces naturels du secteur, emprunte de nombreux sentiers existants et longe plus particulièrement l’eau Bourde, une rivière de 22 kms qui prend sa source à Cestas et se jette dans la Garonne à Bègles.C'est gratuit, mais il faut s'inscrire à l'avance, car le nombre de place est limité à 70. Pour la seconde, on a le temps de voir venir  : ce sera le week-end du 21 et 22 septembre, d'Ambès à Lormont en passant par Floirac (réservations à partir du 10 juillet).

    A vos chaussures !

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Les randonnées périurbaines: cliquer ICI
    • Les refuges périurbain : gratuit / infos & réservations pour une nuit :

    refuge nuage.jpgLe Nuage oeuvre de Candice Pétrillo, Zébra 3, réalisée dans le cadre de Panoramas 2010, sera au Parc de l'Ermitage à Lormont à partir du 29 mai 2013 - 7 couchages - Réservations auprès de l'Office de Tourisme de Lormont et de la Presqu'île au 05 56 74 29 17 dès le 15 mai 2013.

    refuge étoile.JPGLa Belle Etoile oeuvre de Stéphane Thidet, sera au Domaine de La Burthe à Floirac à partir du 27 mai 2013 - 8 couchages - Réservations auprès de l'Office de Tourisme de Lormont et de la Presqu'île au 05 56 74 29 17 dès le 15 mai 2013.

    refuge étoile.JPGLe Hamac oeuvre d'Yvan Detraz, Bruit du frigo, sera au Parc de Mandavit à Gradignan à partir du 4 mai 2013 - 6 couchages - Réservations auprès du Point Info Tourisme au 05 56 89 06 36 dès maintenant.

     

     tronc-creux.jpgLe Tronc Creux oeuvre d'Yvan Detraz, Bruit du frigo, sera à l' Ecosite du Bourgailh, Pessac à partir du 16 juin 2013 - 9 couchages - Réservations auprès de l'Ecosite du Bourgailh au 05 56 15 32 11 dès le 15 mai 2013.

     

    refuge hibou 2.jpgLes Guetteurs.6 places. Infos et réservations  : Service culturel de Bègles - Tél : 05 56 49 95 95 - 77 rue Calixte Camelle, 33130 Bègles. Accès : Bus ligne 36 / 11 arrêt Rives d’Arçins.