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Vue aérienne du bassin d'Arcachon : la réserve naturelle du banc d'Arguin et la dune du Pilat. Juillet 2010, Nicolas Le Lièvre/ Sud Ouest
Le 22ème numéro de l'année de "Vu Bien Vu" arrive juste vec l'été !
L'été est là, mais cela ne doit pas nous empêcher de rester attentif aux fragilités des sites naturels qui nous entourent. Au contraire: le retour des beaux jours et le temps des vacances doivent nous y inciter !
Voilà pourquoi, ce mois-ci, le magazine du développement durable en Aquitaine s'intéresse à la qualité de nos eaux eaux de baignade, à la préservation des espèces animales sensibles (la chevêche d'Athena, la cistude d'Europe, l'ours des Pyrénées...) et aux espaces naturels à préserver : la dune du Pilat ou le coteau de Peyroutet... Autant d'éléments d'une biodiversité régionale, constitutifs de notre beau patrimoine aquitain, qu'il faut connaître et protéger...
Egalement au sommaire de ce numéro daté de juillet-août : trier et recycler les déchets ; découvrir les pêcheurs d'Aquitaine ; l'air intérieur : un enjeu de santé publique...
D'un simple clic, entrez dans l'univers de"Vu Bien Vu", pour y découvrir des initiatives de la région en matière d'écogestes, de tourisme vert, d'énergies renouvelables, d'agendas 21, de protection de l'environnement...
Pour les accros du papier : tiré à 17 000 exemplaires sur toute l'Aquitaine, le magazine est aussi disponible dans 350 points de distribution en Aquitaine.
Pour s'abonner: 1 an, 6 numéros : 9 euros. 2 ans, 12 numéros : 16 euros. Contact : a.viel@vubienvu.fr T +33 (0)5 57 81 70 77
Pour son centième anniversaire, le Tour de France se décline en mode "biodiversité" Photo DR
Le Tour de France a 100 ans ! Pour célébrer cet anniversaire exceptionnel, le Muséum national d’Histoire naturelle a eu la bonne idée de s’associer à France Télévisions et au Tour de France pour promouvoir la biodiversité à chaque étape, du 29 juin au 21 juillet.
Un pays tout entier qui communie autour de ses plus beaux paysages
On a tous quelque chose en nous du Tour de France : le Tour, c'est comme on l'aime et comme on veut. Certains prennent chaque année leurs vacances en fonction du trajet de la grande boucle, d'autres ne ratent jamais telle étape de montagne mythique, d'autres encore y ont rencontré l'homme (ou la femme) de leur vie ou collectionnent les objets souvenirs de la "caravane"...
Le Tour : patrimoine national
Si vous restez hermétiques à la souffrance des pelotons à l'assaut des cols, ou si vous rigolez des cyclistes en leur reprochant d'être "tous dopés", c'est que vous n'avez jamais posé les fesses sur une selle de vélo. Et si vous trouvez le Tour "ringard", c'est que vous n'avez vraiment rien compris à une épreuve sportive reine, qui occupe la première place dans le coeur des Français depuis 1903, bien avant l'arrivée de la télé dans nos foyers. Il faut s'y faire : comme son nom l'indique, le Tour de France, c'est avant tout un pays tout entier qui se retrouve chaque année dans une communion estivale et rituelle autour de ses plus beaux paysages... Autrement dit, le Tour de France, c'est comme le fromage : il fait partie de notre "patrimoine national".
21 focus sur le patrimoine naturel de nos régions
Voilà pourquoi le Muséum d'Histoire naturelle a trouvé tout "naturel" de proposer à France 2 et au Tour de France, une collaboration toute particulière pour une course cycliste qui reste l’un des programmes télévisés les plus appréciés par les téléspectateurs, tant pour son défi sportif que pour l’attachante mise en valeur des paysages traversés par les cycliste. Le résultat : pour chaque étape du Tour, un focus télévisé sur une des espèces animales ou végétales emblématiques de nos régions.
De la tortue d'Hermann en Corse à l'algue des neiges de l'Alpes d'Huez
A travers 21 spots d’une minute, beaux, courts et bien faits, c’est un programme ambitieux de sensibilisation et de protection des richesses naturelles de nos régions qui sera révélé au public à partir d'aujourd'hui. Dès la prise d’antenne sur France 2 ou France 3, une espèce animale ou végétale caractéristique sera chaque jour ainsi mise à l’honneur : la tortue d’Hermann à Bastia, espèce vulnérable sur la liste rouge nationale ; le Flamant rose (photo ci-jointe) à Aix-en-Provence, espèce en danger sur la liste rouge nationale ; le Phoque Veau-Marin au Mont Saint-Michel, espèce quasi-menacée ; l’algue des neiges de l’Alpe d’Huez et bien d’autres encore...
Dix engagements pour la biodiversité
Enfin, toujours à l’occasion de ce Tour de France, le Muséum national d’Histoire naturelle lance une charte originale de dix engagements en faveur de la biodiversité. Sur le parcours et durant les décrochages sur France Télévisions, on retrouvera ces dix messages de sensibilisation sur le respect des espaces naturels, de sa faune, de sa flore et des bonnes pratiques vis-à-vis de son environnement. Merci le Tour ! Et aussi, bien sûr, le Muséum...
Pour les plus curieux, l’intégralité des films est mise en ligne depuis le lundi 24 juin 2013 sur les sites du Muséum et du Tour de France cycliste : www.mnhn.fr - www.francetvsport.fr - www.letour.fr
►A SAVOIR
Cette année, c'est aussi l'anniversaire de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui fête ses 10 ans
Depuis 2003, la volonté de valorisation du patrimoine naturel en France (y compris dans les territoires d’outre-mer) a permis à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel d’assurer ses missions primordiales avec succès : mise en œuvre d’une banque nationale de référence sur la biodiversité, diffusion des données des grands programmes nationaux (espaces protégés, Natura 2000, Conservatoires Botaniques Nationaux…), mise à disposition de contenus validés (bases de données, iconographies), publication de synthèses sur l’évolution de la biodiversité et de la géodiversité…
Alors qu'une étude de l'Inserm a récemment confirmé la nocivité des pesticides sur la santé humaine et malgré l'interdiction en France des épandages aériens de produits phytosanitaires, la Préfecture de la Gironde venait d'accorder, lundi 27 juin, des dérogations à trois viticulteurs girondins. A titre exceptionnel, pour une période qui courait jusqu'au 28 juin. Ces derniers y ont renoncé : on ne peut que s'en féliciter.
Les pesticides responsables de cancers et de maladies neurologiques
Les résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), menée sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants) a conclu en effet, le 13 juin dernier, aux dangers pour la santé humaine des phytosanitaires. Parmi les premières victimes en France, les agriculteurs, au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région enCharente et dans leBordelais. C'est ce qu'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux,publiée en février dernier et menée en collaboration avec Marie-Lys Bibeyran, la soeur d'un salarié viticole en Médoc (photo ci-dessus) décédé d'un cancer en 2009 . La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France !
Des dérogations légales...
Motif des dérogations pour ces épandages aériens : les conditions météo particulièrement défavorables, avec des pluies abondantes qui éprouvent la vigne et le risque de développement du mildiou et de l'oïdium. Les chateaux concernés : Grand Corbin d'Espagne, à Saint-Emilion, le château Ripeau sur la même commune et enfin, le domaine de Chevalier à Léognan. Pour aussi regrettables soient-elles d'un point de vue écologique et sanitaire, ces dérogations sont parfaitement légales,le législateur en interdisant l'épandage aérien les a en effet prévues, "dès lors que les circonstances et l'urgence le justifient".
... mais paradoxales
On est cependant en droit de s'étonner du paradoxe d'une loi qui autorise en même temps qu'elle interdit. Car alors, pourquoi interdire ? Et de regretter que la santé de la vigne et des raisins puisse passer (même exceptionnellement) avant celle des hommes qui y travaillent et/ou qui boiront le vin ainsi produit. En remarquant aussi que, s'il s'agit de sauver une économie en péril, les producteurs de vins bio, issus d'une viticulture aux méthodes durables comme la biodynamie qui n'utilise aucun produit phytosanitaire, souffrent tout autant des mêmes conditions météo... et sont soumis au même péril économique. Auront-ils droit à une mesure de soutien "exceptionnelle" et "naturelle", et si oui, laquelle ?
Les écolos vent-debout
Les élus écologistes d'Aquitaine sont montés dès hier au créneau, rappelant dans un communiqué que, selon l’article 10 de l’Arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d'épandage des produits mentionnés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime par voie aérienne," le donneur d'ordre doit porter au préalable à la connaissance du public la réalisation d'un épandage aérien au plus tard 48 heures avant le traitement, et notamment demander l'affichage en mairie de ces informations". En soulignant qu'une mission commune d'information du Sénat sur les pesticides et leur impact sur la santé, impliquant des sénateurs représentant tous les groupes politiques avait rendu un avis le 10 octobre dernier recommandant de "mettre fin aux dérogations à l'interdiction d'épandage aérien des pesticides".
Les trois châteaux ont annoncé avoir renoncé à ce traitement pour leurs vignes
Ces trois châteaux autorisés de façon dérogatoire à faire de l'épandage par hélicoptère jusqu'au 28 juin inclus ont indiqué dès hier matin qu'ils n'utiliseraient finalement pas la voie aérienne pour traiter leurs vignes. Audomaine de Chevalier, on a indiqué que l’autorisation n'est pas encore officiellement parvenue et qu'elle entraîne une obligation d'affichage pendant quarante huit heures à la mairie avant de pouvoir effectuer ces épandages. Ce qui serait trop tard pour empêcher le développement des maladies. A Grand Corbin Despagne et àRipeau c'est l'annonce d'une météo plus clémente qui a conduit à envisager d'autres solutions. On les en remercie en espérant pour eux que les conditions climatiques deviennent plus favorables.
Que des dérogations pour des épandages aériens soient accordées une dizaine de jours après la publication de l'Inserm dans une zone agricole et viticole aussi sensible que la Gironde, aurait été pour le moins choquant. Que les châteaux concernés aient renoncé à y recourir est une bonne chose pour la santé et la qualité de l'environnement. Cela ne résout cependant pas la question d'une loi qui se contredit elle-même.