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Initiative - Page 181

  • Pêche : Greenpeace dévoile ce que l'industrie du thon ne veut pas montrer

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    Un requin pêché sur le thonier Dolomieu. Greenpeace

    Il y a deux semaines, Greenpeace lançait sur son site un webdoc expliquant les problèmes suscités par les Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) lors de la pêche au thon, et établissait un classement des marques de boîtes de thon respectueuses ou pas des stocks halieutiques. La fameuse marque "Petit Navire" qui s'approvisionne en thon pêché sur DCP, était la plus mal notée.

    La pêche au DCP c'est quoi ?

    peche requin.jpgLe dispositif de concentration de poissons désigne une pratique de pêche destructrice. On place en mer un objet artificiel flottant, qui permet aux poissons de s’abriter. Tout un écosystème s’agrège alors autour de ce dispositif, autour duquel les thoniers industriels déploient un filet de plusieurs kilomètres de long, la senne, qui remonte tout. Y compris les espèces menacées  (requins, photo ci-contre, tortues, raies), et les jeunes thons qui n’ont pas encore pu se reproduire et donc contribuer au renouvellement du stock. Ce mode de  pêche accentue encore la menace de surexploitation de l'océan.

    La preuve par l'image

    Aujourd’hui, l'ONG passe à la vitesse supérieure et s'attaque à la réalité de ce qui se passe en mer. Grâce à des images fournies par un lanceur d'alerte, Greenpeace met en ligne une vidéo qui dévoile de l'intérieur les pratiques de pêche destructrices de l'industrie thonière et notamment les prises accessoires. accessoires (requins, tortues, raies), prises lors des campagnes de pêche à bord de ces navires, espagnols et français, qui approvisionnent les grandes marques européennes de thon en boîte.

    "Les prises accessoires sont une réalité"

    « Nous avons sélectionné les images les plus marquantes parmi des heures de film, en privilégiant les plus récentes. Certaines datent de l’année dernière » explique Hélène Bourges, chargée de campagne océans à Greenpeace. « Ces images montrent que les prises accessoires, ces espèces non visées mais capturées, et rejetées à la mer mortes ou mourantes, sont bel et bien aujourd’hui une réalité. »

    Au niveau mondial, la pêche thonière tropicale sur DCP génère 2 à 4 fois plus de prises accessoires que la même pêche sans DCP, autour de 7% de ce qui est pris, de l’aveu même des marques de thon en boîte. Greenpeace a fait le calcul, les "dommages collatéraux" de ce type de pêche au thon représentent 100.000 tonnes par an, ou de quoi remplir 625 millions de boîte de thons... 

    L'ONG mène campagne auprès de "Petit Navire" et de toutes les marques qui s'approvisionnent avec ce dispositif, pour qu'elles cessent d'encourager la surpêche. Et pour que les clients soucieux de l'avenir de la planète, puissent acheter à nouveau du thon "Petit Navire" en toute quiétude...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS

    •  Pour tout comprendre aux DCP,  visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI

    • Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.

    • Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :

    classement-greenpeace-thon.jpg

  • Innovation. Surfer sur les champignons, c'est possible !

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    On peut surfer les grands tubes avec une planche en champignons... DR

    "Ma maison est en carton, pirouette, cacahuète, ma planche de surf en champignon..."

    N'importe quoi ! Hé bien non : une société new-yorkaise, Ecovative LCC, utilise depuis 2007 les propriétés du mycélium, la partie végétative du champignon, pour créer des matériaux "en champignons", aux propriétés équivalentes à celles des plastiques, mais entièrement bio-dégradables. Et donc, des planches de surf 100% écolo.

    planche surf ecovativ.jpgComment ça marche ? 

    Le mycélium a les propriétés d'une sorte de glu naturelle. Son réseau de filaments microscopiques, les hyphes, forme une armature robuste qui épouse la forme qu'on veut lui donner. Sur le plan chimique, il secrète des polysaccharides (polymères) extracellulaires qui sont collants, particulièrement quand ils sont compressés. Pour obtenir ce liant naturel, il faut mélanger le mycélium des champignons à des déchets agricoles, comme les enveloppes de coton ou les balles de riz. On obtient une mixture, que l'on place des moules ayant la forme du produit souhaité. En quelque jours, le mycélium digère le substrat et finit par occuper tout l'espace du moule. On stoppe alors sa croissance par un traitement thermique.

    ecovative-llc-bioplastique.pngQue peut-on fabriquer en champignon ?

    Bien des choses. Emballages de protection, matériaux pour fabriquer des meubles ou d'isolation thermique ou acoustique, bouées de protection, tableaux de bord ou sièges de voitures et... planches de surf ! Les applications sont innombrables et prometteuses d'un avenir plus durable et plus vert. Les produits issus des champignons sont en effet 100% biodégradables. Un vrai bonus vert pour l'océan, victime de la pollution par les plastiques.

    Aller aux champignons, pour les surfeurs, est un passe-temps qui s'impose doublement... En Aquitaine, pays du surf, ça tombe bien, c'est aussi la saison des champignons. Mais dans les bois, gare aux chasseurs !

    Cathy Lafon,

    PLUS D'INFO SUR LES CHAMPIGNONS

    • A lire, le hors série "Le monde extraordinaire des champignons", "Sciences et Avenir" octobre-novembre 2014, 4,90 €.
  • Le coup de gueule des Nobel sur l'état catastrophique de la planète

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    Stabiliser le climat, priorité numéro 1 des Nobel. AFP

    Pour la quatrième année consécutive, plusieurs lauréats du Nobel se sont réunis durant la semaine de remise des Nobel 2014 à Oslo, pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de la Terre. La planète est si gravement malade, selon eux, qu'ils se sont livrés à un véritable plaidoyer en faveur d'une révolution des comportements humains.

    ocean acidification.jpgLa situation est "catastrophique"

    "Seule une utilisation plus intelligente et plus raisonnable des ressources permettra de sauver les écosystèmes dont l'humanité dépend", ont martelé onze personnalités, principalement des scientifiques, réunies à Hong Kong. La situation est "catastrophique," a souligné Peter Doherty, colauréat 1996 du prix Nobel de médecine. Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l'environnement, la liste des plaies planétaires est longue et ne cesse de s'allonger, a-t-il relevé.

    Penser durabilité

    Pour les Nobel, les consommateurs, les entreprises et les politiques doivent désormais soupeser toutes leurs actions, et penser durabilité: durabilité alimentaire, durabilité de l'eau, durabilité des sols, durabilité de l'atmosphère... Avec un défi numéro 1: stabiliser le climat, afin d'éviter la hausse possible des températures de +4 °C, soit le double de la limite de +2° que s'est fixée la communauté internationale.

    L'humanité vit au-dessus de ses moyens

    Derrière leurs préoccupations, le constat sans cesse confirmé, et chiffré, que l'humanité vit au-dessus de ses moyens, comme l'a confirmé le récent rapport Planète Vivante 2014 du WWF qui rappelle qu'à l'heure actuelle, l'être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer : nous vivons à crédit sur ce qui a permis à la vie de naître et qui nous permet de continuer à vivre.

    "Le péril semble imminent"

    "Le péril semble imminent," a constaté pour sa part l'astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l'accélération de l'expansion de l'Univers. "Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d'ici à 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident", a-t-il souligné. "Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu'au cours des 1.000 précédentes."

    eolienne danemark.jpgL'énergie : une priorité

    Alors, quelles solutions ? Pas de scoop au pays des Nobel, qui voient, comme les écologistes, une priorité dans l'énergie. Les énergies fossiles doivent être remplacées le plus vite possible par des ressources plus propres et des technologies nouvelles dont, étape tout aussi cruciale, doivent aussi bénéficier rapidement les pays émergents. Car si ces Etats restent à l'écart, ils auront encore et toujours recours à des ressources fossiles pour se développer. "Ce qui conduira à une modification climatique majeure et pourrait bien déstabiliser une large portion de la population mondiale," a prévenu Brian Schmidt.

    GeorgeSmootMod4.jpgL'exemple des lampes à LED

    Enfin, il faut faire de la pédagogie, ont expliqué les Nobel, et montrer au public pourquoi le changement peut être à son avantage. Ainsi, George Smoot (photo ci-contre),  colauréat 2006 du Nobel de physique pour ses travaux sur le Big Bang à l'origine de l'Univers, a donné l'exemple de l'éclairage à LED, qui remplace de plus en plus les traditionnelles ampoules à incandescence sans porter atteinte au confort de quiconque, mais en préservant l'environnement et en économisant l'énergie.

    "Cela marche quand tout le monde comprend les bénéfices, à la fois pour l'ensemble et pour chacun", a conclu George Smoot. Une conclusion qui tombe sous le sens, à la portée de Madame et Monsieur tout le monde. Encore faut-il parvenir à la formuler et se l'approprier. C'est là que l'intelligence des scientifiques Nobel intervient. Puisque nous les avons distingués justement pour leur intelligence, sachons les écouter.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur l'énergie : cliquer ICI