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Infrastructure - Page 75

  • Bordeaux: le bateau-bus l"Hirondelle" reprend du service

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    Le BatCub à Bordeaux, 29 août 2013. Photo archives Sud Ouest/Thierry David

    A Bordeaux, une "Hirondelle" fait le printemps.  Après bien des désagréments, le BatCub "L'Hirondelle", l'une des deux navettes fluviales bordelaises chargées d'assurer un service de transport en commun fluvial sur la Garonne, a été remise à l'eau ce jeudi 13 mars. Apte au service. Sa soeur jumelle, "La Gondole", doit la rejoindre en avril.

    batcub,bordeaux,bateau-bus,transport en commun fluvialUne technologie fragile, car innovante

    Pour ceux qui auraient raté les épisodes cruciaux du  feuilleton plutôt démoralisant de bateaux-bus bordelais, les deux navettes avaient été mises en service en mai 2013. Après moult incidents,  "La Gondole" s'était échouée sur une pile du pont de pierre, le 7 juillet 2013 (photo "Sud Ouest ci-contre) et "L'Hirondelle" sur le ponton Jean Jaurès, le 1er septembre. Selon Clément Rossignol, l'élu écologiste en charge des déplacements doux à la Cub, depuis l'arrêt de l'"Hirondelle", on n'a pas chômé sur les rives de la Garonne, pour apporter des solutions aux graves problèmes rencontrés sur les deux catamarans à propulsion hybride (électrique-thermique). "Leur technologie respectueuse de l'environnement, rappelle l'élu qui fait le parallèle avec les difficultés rencontrées par le système de l'APS du tramway bordelais à ces débuts, est totalement innovante et leur fabrication tout-à-la fois industrielle et artisanale. D'où les pannes lors de leur lancement, et les difficultés pour remplacer les pièces défaillantes, chacune d'entre elle étant unique".

    batcub,bordeaux,bateau-bus,transport en commun fluvialTout a été revu, corrigé, réparé et amélioré

    L'ensemble du câblage électrique (4 km) et de la connectique a été regardé et renforcé, la chaîne de propulsion comme les chargeurs ont fait l'objet d'une vérification ainsi que les alarmes. L'ergonomie du poste de travail du pilote a été revue et une marche à blanc de plus de 300 heures, a notamment permis de résoudre un défaut repéré sur un boitier de commande. Une boîte noire d'enregistrement des incidents a également été installée et les systèmes de sécurité développés (coup de poing d'urgence, système de mouillage d'ancre...). Le toit, l'étrave, et la superstructure ont été réparés. Sacré boulot. Pour ce faire, la Cub et Keolis, l'exploitant, n'ont pas lésiné. Trente personnes personnes ont été mobilisées et TBC (le réseau tram et bus de l'agglomération bordelaise) a fait appel à deux experts, l'un technique, pour le fonctionnement du bateau et l'autre pour son pilotage. Parallèlement, une formation intensive des pilotes a été mise en place.

    batcub,bordeaux,bateau-bus,transport en commun fluvial200.000 passagers par an

    Clément Rossignol l'assure : les tests ayant été effectués par les BatCub en janvier et février, "ils sont désormais capable de résister à tout". Il sera en effet sûrement difficile de rencontrer pires conditions météorologiques que celles de cet hiver, même sur un fleuve comme la Garonne qui, s'il est long, n'est jamais vraiment tranquille. L'élu qui a bataillé à la Cub pour soutenir le projet depuis longtemps rêvé par Philippe Dorthe, le conseiller général socialiste girondin, et imaginé en 2006 par Olivier Cazaux, écologiste bordelais, nage dans le bonheur et ne doute pas que les passagers seront au rendez-vous. "92.000 voyageurs ont emprunté les BatCub durant les cinq premiers mois de leur lancement, pour un objectif commercial de 200.000 usagers par an", rappelle-t-il. Pas besoin de la calculette pour en déduire que les bateaux-bus bordelais devraient atteindre leur objectif.

    batcub,bordeaux,bateau-bus,transport en commun fluvialPromesses tenues...

    Bref, c'est un BatCub "tout beau-tout neuf" qui repointe son double nez bleu ciel sur la Garonne, avec des pilotes affûtés. Juste à temps pour fêter le retour des beaux jours et accueillir les touristes de plus en plus nombreux à Bordeaux. Clément Rossignol précise qu'il reste à finir le ponton Jean-Jaurès, aux Quinconces, qui pourrait être opérationnel à la mi-avril. Pour le reste, le cadencement des bateaux,15 minutes d'attente et 5 minutes de traversée aux heures de pointe, promis juré, sera respecté. L'on pourra à nouveau monter à bord avec son vélo, les personnes à mobilité réduite et les parents équipés de poussettes seront les bienvenus.

    Bientôt, "La Gondole"

    batcub,bordeaux,bateau-bus,transport en commun fluvialLa marche à blanc de "La Gondole " (arrêtée depuis le 7 juillet) démarre la semaine prochaine, pour une durée de trois semaines, avec des bilans prévus chaque semaine. Une fois son retour dans le Port de la lune effectué en avril, toutes les promesses alléchantes du service des BatCub aux usagers seront intégralement remplies. Ah, oui. Quand même : "La Mouette" (photo ci-contre), le bateau de remplacement sera toujours là, prêt à se substituer en cas de panne. Juste au cas où.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur les bateaux-bus : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    Le service offert par "L'Hirondelle" :

    • Parcours Stalingrad <-> Quinconces-Ponton d'honneur assuré toutes les 15 minutes en heures de pointe (07h-09h, 12h-14h, 17h-19h) la semaine uniquement.
    • Parcours Stalingrad <-> Quinconces- Ponton d'honneur <-> Les Hangars assuré toutes les 45 minutes de 09h à 12h et de 14h à 17h du lundi au vendredi et de 8h à 19h le week-end.
    • En attendant le retour de "La Gondole", "La Mouette" (bateau de secours ne pouvant accueillir ni les personnes à mobilité réduite ni les vélos) effectue le parcours Lormont-Bas <-> Les Hangars <-> Quinconces assuré toutes les 75 minutes de 07h à 19h du lundi au vendredi et de 08h à 19h le week-end.
  • Energies renouvelables : fort recul de l'éolien et du solaire en France

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    Le Danemark est désormais capable s'assurer 100% de ses besoins électriques par l'éolien à certaines périodes. Champ d'éoliennes au large de Copenhague. DR

    Vous avez dit transition énergétique ? Les chiffres et les réalités du paysage des énergies renouvelables françaises sont loin d'être au rendez-vous des annonces et des objectifs présidentiels et gouvernementaux. Non seulement les installations baissent fortement, mais comme ce recul se cumule aux mauvais chiffres des années précédentes, la situation est carrément catastrophique.

    Des installations en fort recul

    En attendant la loi sur la transition énergétique, peut-être au mois d'avril, les faits sont là : les installations d’éoliennes ont chuté de 30% en 2013 et ceux des panneaux photovoltaïques de 45%, avec un quatrième trimestre toujours médiocre, selon les statistiques officielles publiées par le ministère de l’Écologie.

    éolien,photovaltaïque,chiffre,statistique,gouvernementEolien : l'objectif de 2020 repoussé à 2034 ?

    Pour l’éolien, le parc a augmenté de 535 mégawatts l’an passé, contre 815 mégawatts en 2012, selon le « tableau de bord éolien-photovoltaïque » publié par le Commissariat général au développement durable (CGDD). Au quatrième trimestre, les raccordements n’ont été que de 143 mégawatts, soit 42% de moins qu’au dernier trimestre 2012, même si les installations sont amenées à être révisées à la hausse, selon le CGDD. Le parc installé a atteint un nouveau sommet de 8.163 mégawatts au 31 décembre, mais à ce rythme, la France n’atteindrait son objectif de 2020 (19.000 MW) qu’en...  2034. 

    Nouveau recul en 2013

    Malgré les efforts du gouvernement pour relancer la filière en France, l’année 2013 marque donc un nouveau recul, alors que les millésimes 2009 et 2010 avoisinaient les 1.200 MW et 2011 et que 2012 tournaient autour de 800 MW. Pourtant, l'éolien dont la croissance dans le monde est considérable depuis une dizaine d’années, est devenu en 2008, la première filière électrique installée en Europe et aux Etats-Unis, avec un total de plus de 27 000 MW de nouvelles capacités installées dans le monde.

    photovoltaique panneaux-solaires.jpgLe photovoltaïque marche à l'ombre

    Dans le photovoltaïque, l’année 2013 aura été bien sombre également: quelque 613 mégawatts ont été installés, soit 45% de moins que les 1.115 MW de 2012 et 65% de moins que les 1.770 MW de 2011, selon les chiffres du ministère. Il faut remonter à 2009, autrement dit la préhistoire pour le solaire en France, pour retrouver un niveau inférieur à 2013 !  Les installations du quatrième trimestre, à 160 mégawatts au minimum, s’inscrivent en revanche en hausse par rapport aux 95 mégawatts du dernier trimestre 2012. Mais elles devraient rester en-dessous du niveau du troisième trimestre 2013 (209 MW).

    4,3 % de la consommation d'électricité en 2013

    L'Hexagone vise une cible de 23% d'énergies renouvelables en 2020, contre 13% aujourd'hui. Or, en 2013, l’éolien (3,3%) et le photovoltaïque (1,0%) auraient couvert à eux deux 4,3% de la consommation d’électricité française en 2013, contre 3,8% en 2012, selon le gestionnaire du réseau électrique RTE, la filiale d’EDF. On est donc très très loin du compte.

    Et pourtant, ça marche !

    L'Europe retoque les tarifs français de rachat de l'électricité éolienne et photovoltaïque

    Cerise sur le gâteau, on vient d'apprendre que l'arrêté du 7 janvier 2013 qui bonifie l'électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques européens a été rejeté par Bruxelles. Le 19 décembre dernier, la Cour de justice européenne avait déjà retoqué le tarif français de rachat de l'électricité d'origine éolienne... Décidément, la France a du mal avec les énergies renouvelables.

    Pourtant, un pays comme le Danemark est désormais capable s'assurer 100% de ses besoins électriques par l'éolien à certaines périodes. Marc Jedliczka, spécialiste des énergies renouvelables, porte-parole de l'Association negaWatt, a révélé qu'il y avait eu début janvier, durant une quinzaine de jours, "une période particulièrement ventée et donc le parc éolien danois a fonctionné vraiment à pleine puissance (ou à 90% de sa puissance). Et à ce niveau-là, cela a produit plus que tout ce que les danois consommaient, industrie et ménages".

    Avec les tempêtes qui ont balayé l'Europe et la France cet hiver, les éoliennes tricolores auraient eu du grain à moudre. Si on leur avait donné la chance d'exister en nombre suffisant.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le tableau de bord éolien-photovotaïque du 4ème trimestre 2012 : cliquer ICI 
    • Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables : cliquer ICI
  • Et si on allait bosser à vélo ? Une indemnité kilométrique pourra nous y inciter

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    Les salariés qui vont travailler à vélo pourront bénéficier d'une indemnisation à l'instar de ceux qui se déplacent en voiture. A condition que leur entreprise soit volontaire. Photo "Ma Planète"

    Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dévoilé ce mercredi les 25 mesures d'un plan d'action en faveur du vélo et de la marche, facilitant la coexistence avec les voitures en milieu urbain et incitant à l'usage du vélo pour aller au travail.

    vélo en ville.jpgUne "indemnité kilométrique" vélo

    On estime que 3 millions de français utilisent le vélo en tant que mode de déplacement quotidien, et que 17 millions en font au moins une fois par semaine. Avec de tels chiffres, la France a un retard considérable par rapport à ses voisins européens, comme l'a a souligné Frédéric Cuvillier. Pour le rattraper et encourager les trajets domicile-travail, le plan prévoit notamment l'expérimentation d'une "indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. En effet, jusqu'à présent, l’usage du vélo ne bénéficie dans l'Hexagone d’aucun encouragement de cette sorte, alors que les frais de carburant peuvent déjà faire l’objet d’une prise en charge par l’employeur, à hauteur de 200 € annuels. Une véritable injustice à rattraper, car le vélo plus vertueux, génère des frais de réparation et d’entretien qui s’élèvent aussi en moyenne à 200 € par an. De plus, les cyclistes-travailleurs méritent bien d'être récompensés pour leurs efforts en faveur de la planète, tout particulièrement lorsqu'ils ne renoncent pas à leur vélo, même par temps de pluie... C'est à dire presque tous les jours depuis deux mois et demi !

    pollution air bordeaux velo.jpgBon pour la santé, la qualité de l'air, le climat et les économies d'énergie

    Pour être séduisante, l'idée n'est pas vraiment révolutionnaire. Un tel système existe en Belgique depuis 1999, où l'indemnité est fixée à 20 centimes d’euros par kilomètre. En France, le Sénat avait déjà adopté, le 12 novembre 2012, en première lecture, un amendement créant plusieurs dispositifs d’indemnisation pour les salariés qui roulent à vélo, dans le cadre du vote du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS)...  La généralisation de cette mesure avec un abattement de charges incitatif pour les entreprises, pourrait coûter 110 millions d'euros aux comptes sociaux de l'Etat. Mais elle multiplierait aussi par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo. La dépense serait donc largement compensée, selon le ministère des Transports, par ses effets bénéfiques, en particulier sur la santé des cyclistes qui feraient de l'exercice et de tous les habitants, qui respireraient mieux. En outre, avec la diminution des émissions de CO2 et de la pollution de l'air, le climat ne s'en porterait que mieux... L'impact écologique de cette indemnité, calculée sur la base d'un barème de 25 centimes par kilomètre, sera évaluée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

    Faciliter et sécuriser l'usage du vélo 

    Parmi les autres mesures figurent l'interdiction de l'arrêt ou du stationnement des véhicules à 5 mètres en amont du passage piéton hors des places aménagées, et la généralisation du double-sens cyclable dans les rues où la vitesse est limitée à 30km/h. Les automobilistes seront officiellement autorisés à chevaucher une ligne continue pour dépasser les vélos si la visibilité le permet mais se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros contre 35 euros actuellement. Les maires auront également la possibilité d'étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d'éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.

    train + velo.jpgTrain+vélo, ça doit être possible !

    Des objectifs de création de places sécurisées de stationnements pour vélos d'ici à 2020 seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare en fonction de la fréquentation. Sur toutes les destinations des TER, la possibilité d'emport du vélo, même avec réservation, devra être accessible au minimum au moins dans deux trains par sens et par jour, et l'affichage de cette possibilité figurera désormais dans la réservation en ligne de la SNCF.

    Passer ses vacances à vélo, ça génère de l'emploi

    Le plan prévoit également de développer les itinéraires de loisir pour faire passer la part des séjours à vélo dans l'ensemble des séjours touristiques de 3% aujourd'hui à 6% en 2020. Une telle augmentation engendrerait "la création de 12.000 emplois touristiques et 2 milliards de chiffre d'affaires supplémentaire", a assuré Frédéric Cuvillier.

    baupin.jpg"Un point de départ, pas un point d'arrivée"

    Les associations engagées dans la réflexion sur la place du vélo pilotée par le ministre des Transports, aux côtés de parlementaires et de constructeurs, ont accueilli favorablement ces annonces, tout en appelant dores et déjà à les compléter. La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) "se félicite de ces premières mesures" et souhaite que "ce chantier national soit poursuivi et doté de moyens financiers conséquents". Pour le Club des villes et territoires cyclables, ces premières mesures "constituent les fondations d'une stratégie nationale et invitent à aller plus avant". Quant aux députés Denis Baupin (photo ci-dessus) et Alexis Bachelay, membres du Club des parlementaires pour le vélo, pour eux, ce plan "est un point de départ, pas un point d'arrivée". Pour le faire vivre, les élus se disent déterminés à inscrire dans la loi toutes les dispositions prévues.

    Le bon exemple de l'agglomération bordelaise

    tourne droite.jpgUn certain nombre d'agglomérations, dont Bordeaux, expérimentent déjà certaines de ces mesures, comme les tourne-à-droite aux feux, les garages pour vélo dans leur gare, ou encore les doubles-sens dans les zones 30. La Communauté urbaine de Bordeaux a même mis en place un service de gonflage de pneus gratuit pour les usagers dans son parking à vélos sécurisé de la gare Saint-Jean et son plan vélo prévoit de mettre en place une aide financière pour acheter un vélo pliant (jusqu'à 250 €) ou un vélo électrique (jusqu'à 300 €). Autant de bonnes pratiques qui devront désormais passer à la vitesse supérieure.

    Surtout, il faudra parvenir mettre en musique l'expérimentation de l'"indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. L'indemnité sera calculée sur la base d'un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, rentreront dans l'expérimentation.

    Alors, des volontaires ?

    Cathy Lafon

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