Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Energie - Page 217

  • Rire du nucléaire en 2012 : avec Nicolas Lambert, c'est possible !

    lambert.jpg

    Nicolas Lambert. Photo Radio France

    Pierre Desproges ne cessait de le rappeler fort justement : "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".

    Nicolas Lambert réédite l'exploit, et réussit à nous faire rire en racontant l'histoire véridique du développement du programme nucléaire en France, avec "Avenir radieux, une fission française". Un sujet plutôt aride et compliqué. Après Fukushima et l'invasion surprise récente des sites nucléaires français par Greenpeace, c'est encore moins facile.

    Théâtre documentaire. Pendant deux heures, Nicolas Lambert joue tous les rôles : chercheur du CNRS, représentant d'EDF ou de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), industriel, manifestant lors du débat public autour du projet d'EPR à Penly, travailleur "invisible du nucléaire", sous-payé par un sous-traitant. Le fond du propos est sans faille scientifique ou technique, l'humoriste a consacré deux ans de recherches et de travail pour élaborer la trame du spectacle. 

    L'intrigue. Un journaliste allemand interviewe le très mystérieux Pierre Guillaumat, ancien des services secrets devenu directeur du Commissariat à l'énergie atomique, puis ministre des Armées. Le comédien citoyen incarne tous les acteurs de l'imbroglio politico-nucléaire français : débat confisqué sur la sécurité et les risques de ce choix énergétique, lien entre le nucléaire civil et l'atome militaire...

    On voit défiler sur la scène une kyrielle d'hommes politiques qui ont marqué l'histoire de la Vème République, et construit l'Etat nucléaire : Guy Mollet,  Pierre Messmer, Pierre Mauroy, Premier ministre socialiste, le député RPR Michel d'Ornano, et plusieurs Présidents de la République, de Valéry Giscard d'Estaing, qui veut "accélérer" le développement du nucléaire, à François Mitterrand, dont les promesses de campagne concernant le nucléaire sont rapidement démenties par Mauroy, dès le lendemain de l'élection du 10 mai 1981. Enfin, le président actuel, Nicolas Sarkozy, un rôle où Nicolas Lambert est particulièrement à son aise, revient plusieurs fois. "Le nucléaire ne doit pas être un enjeu politicien, c'est une énergie propre", affirme ainsi, sans rire, le président. Ou encore : "Flamanville est l'appartement témoin du nucléaire de troisième génération". Déclarations de l'intéressé, reprises à la virgule près par l'acteur.

    Nicolas Lambert donne la liste de ces centrales qu'on veut emblématiques de "l'indépendance" énergétique  de la France - toutes "sous licence Westinghouse". Il évoque aussi les financements étrangers comme celui de l'Iran, les attentats qui ont suivi des promesses non tenues, et affirme que l'Iran d'Ahmadinejad détient encore 10% d'Eurodif, enrichisseur d'uranium. Il rappelle aussi que l'inspection du travail n'a pas accès aux centrales et que finalement le nucléaire ne représente au niveau mondial que 2,31% de la consommation d'énergie. Pas de quoi, dit-il, si on s'en prive, aggraver beaucoup le réchauffement climatique.

    Ce spectacle, indispensable en ce début de campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2012, où le débat sur l'énergie et la question nucléaire devrait occuper une place prépondérante, fait partie d'une trilogie "bleu blanc rouge",  consacrée à "l'a-démocratie française" ("spécialité du terroir", selon Nicolas Lambert). Le premier volet, "Elf la pompe Afrique", touchait,  en 2004, à la politique coloniale de la France. Le troisième, qui devrait être présenté en 2014, règlera son compte à l'armement.

    Où voir "Avenir radieux, une fission française ?" Après Paris, où la pièce était jouée jusqu'au 18 décembre, au théâtre du Grand Parquet (XVIIIème), Nicolas Lambert est parti en tournée. On pourra se régaler de ce one-man show "atomique" à Bordeaux, grâce à Greenpeace Bordeaux  qui l'invite à la Rock School Barbey, le 19 janvier prochain, dans le cadre de trois journées d'action "Libérons l'énergie".

    Retenez la date. Entrée libre.

    Pour se mettre en appétit, on peut déjà écouter sur France Info l'excellent entretien  de Nicolas Lambert sur la création de la pièce, du 8 décembre dernier  : cliquer ICI.

    Cathy Lafon


     

     

  • News fil vert : infos express

    centrale-nucleaire.jpg Nucleaire. Pour la première fois, un rapport parlementaire français communiqué le 15 décembre 2011, prône une réduction d’un tiers de la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2050. La ministre de l’écologie Nathalie Kosiusko-Morizet a également pour la première fois évoquée l’hypothèse, le 15 décembre, de la possibilité de la fermeture de la plus vielle centrale nucléaire de France, Fessenheim.

    Inondations. Le 22 décembre 2011 devraient être dévoilées les premières évaluations des communes à des risques dans chacun des six bassins versants français. Un sujet qui intéresse  1 Français sur quatre. Les dégâts causés par les dernières inondations en France  (début novembre)  : 325 millions d’euros.

  • Nucléaire : le débat. Calculez en ligne avec Greenpeace "votre" propre risque nucléaire, en fonction de l'endroit où vous habitez

    centrale-nucleaire.jpgL'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) vient de présenter, le 17 novembre, son rapport d'expertise à la suite de l'examen des rapports des Evaluations complémentaires de sûreté (ECS) des exploitants nucléaires.

    Dans sa newsletter de décembre 2011, l'IRSN publie les résultats de cette contre-expertise des sites nucléaires français, menée sur les documents de sûreté soumis par les industriels en cas de catasrophe exceptionnelle, comme celle qu'a connue cette année Fukushima (Japon). Au terme de cet énorme travail, réalisé en un temps record, l'Institut met en valeur les trois grands constats suivants (entre guillemets, les citations de l'IRSN) :

    "1. Le nombre d'installations présentant des écarts de conformité aux exigences requises qui fragiliseraient leur sûreté est faible. " Mais pas inexistant.

    "2. Les évolutions de connaissances doivent conduire à réexaminer certaines exigences de manière anticipée." Le risque sismique est ici visé, tout particulièrement.

    "3. La question du comportement des installations nucléaires, en cas de catastrophe naturelle extrême envisageable se pose, car en l'état, cela pourrait avoir des conséquences inéluctables, avec à terme, la fusion du coeur et des rejets radioactifs".

    Si la sécurité et la sûreté de nos installations nucléaires sont maximales et seront encore améliorées (ce dont on ne peut que se féliciter), l'IRSN se refuse cependant à évacuer totalement le risque d'accident majeur, en cas de catastrophe naturelle extrême. Dont la probabilité ne peut, elle-même, être totalement évacuée, même si elle reste infime dans un pays qui a la chance de jouir d'une géolocalisation idéale, avec un risque sismique bien inférieur à nombre d'autres pays comme le Japon,  l'Iran, la Turquie... En revanche, la France a été frappée par deux tempêtes hors normes en l'espace de dix ans : Klaus, en 1999, et Xynthia, en 2010.

    Pour lire la synthèse du rapport de l'IRSN : cliquer ICI.

    Pour lire le tome 1 du rapport  : cliquer ICI.

    Pour lire le tome 2 du rapport : cliquer ICI.

    Nucléaire. Ou pas. Le débat écolo

    Chez les écologistes, il y a les anti-nucléaires, qui prônent la sortie de ce type de production énergétique en 20, 25 ou 30 ans, en l'accompagnant du développement des énergies renouvelables et d'économies d'énergie. En dépit de Tchernobyl et de Fukushima, il y a aussi ceux qui, en toute bonne foi, pensent que le nucléaire permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et que, dans le contexte actuel du réchauffement climatique, il serait fou d'y renoncer. Dans le cadre de ce débat, le rapport de l'IRSN  a le mérite d'informer les Français, en soulignant que le risque nucléaire existe bel et bien. Pour les populations, il reste donc une vraie question, d'ordre moral : avons-nous on non le droit de courir ce risque ?  On peut se dire que chacun d'entre nous doit pouvoir y réfléchir et avoir les moyens d'y répondre. En tant que citoyen.

    Risque nucléaire : 63 millions de Français concernés

    C'est dans le contexte de ce rapport post-Fukushima, que  Greenpeace  veut nourrir le débat sur l’engagement de la France dans l’énergie nucléaire, sous l’angle de la sécurité. Fidèle à ses méthodes de sensibilisation percutantes, l'association propose sur internet  une application de visualisation du risque que les Français encourent en cas d’accident nucléaire, en fonction de l'endroit où ils habitent.

     centrales-nucleiares-612760.jpg

    L'organisation écologiste rappelle que la France compte 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui en fait le deuxième pays nucléarisé au monde (cf la carte CNRS - source EDF ci-contre). Pour protéger la population en cas d’accident nucléaire, l’Etat a mis en place des PPI (Plans particuliers d’intervention). A 2 km autour de l’installation endommagée, on est évacué. A 10 km, on est confiné. Rien au-delà. Pourtant, depuis Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il est avéré que la zone concernée par un accident nucléaire s’étend de 100 à 300 km autour du lieu concerné.

    Habitant à Bordeaux, j'ai testé pour vous l'application de Greenpeace. J'ai pour sites nucléaires voisins le Blayais, Golfech, et un peu plus loin, Civaux.  Je le savais que ça n'allait pas me filer la pèche  : la simulation est efficace, et donne envie de déménager illico. Mais pour aller où ? Je préfère donc vous avertir : le rire n'est pas garanti, et ce n'est pas non plus le jeu en ligne familial idéal pour les fêtes de fin d'année ... ni pour les lendemains de réveillon de nouvel an bien arrosé. Mais juste avant, ou juste après, cela peut aider certains d'entre nous à sortir la tête du sable... 

    Cathy Lafon