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Energie - Page 192

  • Nucléaire. "Fessenheim sera fermée"

    conférence environnementale,ministre écologie,fermeture centrale nucléaireLa centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille centrale nucléaire française, sera fermée le plus tôt possible et dans le dialogue social, conformément à l'engagement pris par François Hollande lors de la campagne présidentielle, a déclaré Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, dans un entretien au Journal du Dimanche du 9 septembre. Vendredi dernier, la ministre de l'Ecologie avait indiqué que le calendrier précis de la fermeture de la centrale serait discuté lors de la conférence environnementale qui doit se tenir les 14 et 15 septembre.

    "L'engagement sera tenu, Fessenheim sera fermée"

    A la suite de l'incident chimique qui s'est produit mercredi dernier dans le bâtiment réacteur de la centrale, des écologistes ont réclamé une accélération de la fermeture de la centrale, promise par François Hollande avant la fin de son mandat.  "L'engagement sera tenu, Fessenheim sera fermée", assure au JDD la ministre de l'Ecologie et de l'Energie. "Le but est de le faire dans le dialogue social, en garantissant l'approvisionnement énergétique de la région et en préservant les emplois, le plus tôt possible et au plus tard en 2017."

    "Les énergies d'avenir sont les renouvelables"

    "Nous discuterons du calendrier précis lors du débat sur la transition énergétique qui commencera en novembre et s'achèvera avant le premier semestre 2013", poursuit-elle. "Ce débat se conclura par une loi de programmation pour la transition énergétique que nous ferons voter avant la fin de l'année 2013." L'objectif de réduire de 75 % à 50 % la part de l'électricité d'origine nucléaire en France d'ici 2025, est jugé par Delphine Batho, "crédible et réaliste". Et indispensable. "Les énergies d'avenir sont les renouvelables", assure la ministre. Si on ne saurait rayer d'un trait le nucléaire, qui reste donc une "filière d'avenir" pour assurer la transition énergétique, on doit surtout mettre le paquet sur toutes les énergies renouvelables, afin de combler le retard industriel que prend la France par rapport aux autres pays, en Europe ou dans le monde, avec la percée de la  hine dans ce secteur.  Et créer de l'emploi.

    "Pas un coup de com'"

    Sur un autre des récents sujets de friction entre socialistes et écologistes, les gaz de schistes, Delphine Batho tranche également : "La fracturation hydraulique restera interdite". Cette conférence "n'est pas un nouveau Grenelle", souligne Delphine Batho dans les colonnes du JDD. "On n'est pas sur un coup de com' en début de quinquennat qui sera dilué puis oublié en cours de route. Nous engageons un processus sérieux et durable. La conférence environnementale sera annuelle. Chaque année, on pourra faire le bilan des engagements pris et mettre de nouveaux sujets sur la table."

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire. Calculez en ligne votre risque nucléaire avec Greenpeace

    En décembre dernier, pour nourrir le débat post-Fukushima sur la sûreté nucléaire en France,  Greenpeace, fidèle à ses méthodes de sensibilisation percutantes, avait mis en ligne sur son site  une application de visualisation du risque que les Français encourent en cas d’accident nucléaire, en fonction de l'endroit où ils habitent. Ma Planète s'était fait l'écho de cette initiative pas vraiment marrante, mais très originale. L'incident récent de Fessenheim est une bonne occasion pour activer la souris et calculer son risque en ligne, si on ne l'a pas déjà fait.

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    L'organisation écologiste rappelle en préambule que la France compte 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui en fait le deuxième pays nucléarisé au monde (cf la carte CNRS - source EDF ci-contre). Pour protéger la population en cas d’accident nucléaire, l’Etat a mis en place des PPI (Plans particuliers d’intervention). A 2 km autour de l’installation endommagée, on est évacué. A 10 km, on est confiné. Rien au-delà. Pourtant, depuis Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il est avéré que la zone concernée par un accident nucléaire s’étend de 100 à 300 km autour du lieu concerné.

     Habitant à Bordeaux, j'ai testé pour vous l'application de Greenpeace. J'ai pour sites nucléaires voisins le Blayais, Golfech, et un peu plus loin, Civaux.  Je le savais que ça n'allait pas me filer la pêche : la simulation est efficace, et donne envie de déménager illico. Mais pour aller où ? Je préfère donc vous avertir : c'est un webdoc très réussi techniquement, mais le rire n'est pas garanti. Et ce n'est pas du tout le jeu en ligne familial idéal pour détendre l'atmosphère, surtout si la rentrée scolaire et professionnelle a été difficile... 

     Cathy Lafon

  • Nucléaire. Espagne : La plus vieille centrale s'arrêtera en juillet 2013

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    La centrale nucléaire de Garoña (nord de l'Espagne) Photo AFP

    Dans le cadre de la future réforme énergétique espagnole, la plus ancienne centrale nucléaire du pays, à Garoña, près de Burgos (nord), cessera son activité en juillet 2013 : Nuclenor, l'exploitant, a renoncé à demander le renouvellement de son autorisation. On s'en doute, la nouvelle a été chaleureusement saluée dans le pays par les écologistes. Elle pourrait bien être tout aussi bien reçue par les économistes, vu la férocité de la crise que subit l'Espagne.

    Nuclenor a indiqué mercredi 5 septembre au ministère de l'Industrie espagnol et publié sur son site internet qu'elle n'était "pas en conditions pour solliciter le renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la centrale nucléaire de Santa Maria de Garoña". Nuclenor avait en effet jusqu'au 6 septembre pour demander une prolongation jusqu'en 2019 de cette centrale, suite au feu vert donné en juillet dernier par le gouvernement espagnol. Ce dernier avait depuis refusé d'accorder à Nucleor un nouveau délai, dans l'attente des "nouvelles conditions qui pourraient être établies pour l'activité de production nucléaire, dans le cadre de la réforme énergétique qui doit être approuvée par le gouvernement".

    Cette réforme qui doit intervenir enEspagne dans les prochains mois, très attendue des écologistes, est aussi redoutée par les professionnels du secteur énergétique, car elle doit notamment modifier les tarifs et les taxes imposées aux différentes sources d'énergie.

    Garoña, une vieille dame de 41 ans

    Si pour les êtres humains, la quarantaine est désormais considérée comme la fleur de l'âge, pour une centrale nucléaire, c'est un âge canonique, raisonnable pour partir en retraite. La centrale de Garoña, mise en service il y a 41 ans en 1971, est la plus vieille en activité en Espagne. Le 6 juillet 2013, son permis d'exploitation expirera.  L'annonce de sa possible prolongation avait soulevé l'été dernier la colère des organisations écologistes, qui réclamaient depuis plusieurs années la fermeture de cette centrale, "soeur jumelle" de la japonaise Fukushima, frappée en mars 2011 par un accident nucléaire gravissime. Greenpeace avait ainsi organisé un survol de Garoña, le 5 juin dernier, lors de la Journée mondiale de l'environnement, afin de dénoncer le manque de sécurité des sites nucléaires.

    Greenpeace qui pleure à Fessenheim, rit à Garoña

    Greenpeace que l'actualité écologique ne réjouit que rarement, s'est félicitée jeudi de  "la décision des groupes électriques espagnols(Ibedrola et Endesa, ndlr) de ne pas solliciter la prolongation", qui démontre aussi, selon l'organisation environnementale, "l'échec économique de l'énergie nucléaire, malgré les soutiens du gouvernement". L'Espagne serait-elle en train de s'engager à son tour dans la sortie du nucléaire, à l'instar de l'Allemagne, du Japon et de plusieurs autres pays ? En fermant Garoña, elle fait en tout cas le choix de la sécurité environnentale et économique : réduire la voilure nucléaire diminue la part de cette énergie dans la production de l'électricité qu'elle consomme. Elle concrétise par là-même son engagement dans les énergies renouvelables.

    A Séville, le soleil brille aussi la nuit

    Car question ENR, notre voisin ibère est plutôt exemplaire. Première de la classe dans le solaire,  l'Espagne rayonne, avec notamment l'implantation réussie d'une véritable perle solaire et technologique de 185 hectares, Gemasolar, située près de Séville (Andalousie). Gemasolar est la première centrale solaire à associer une tour de réception solaire et une technologie de transfert d'énergie par stockage de la chaleur dans du sel fondu. Unique en son genre, elle ouvre la voie à de nouvelles possibilités de production thermoélectrique. Grâce à une technologie unique au monde, l'énergie accumulée quand le soleil brille permet à Gemasolar de produire encore de l'électricité la nuit ou les jours de pluie.

    Quant à Don Quichotte, il aurait aujourd'hui fort à faire pour lutter contre les descendantes des moulins à vent : les éoliennes espagole,  en 2010, produisaient déjà 16 % de son électricité. A la même époque, la part de l'éolien en France ne s'élevait qu'à 1,9%, contre 26% au Danemark et 6% en Allemagne...

    Cathy Lafon

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    REPERES

    • Le parc nucléaire espagnol compte au total 6 centrales et 8 réacteurs.