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Energie - Page 183

  • Climat : La France veut un accord à Doha

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    Alors que les rapports scientifiques ne cessent de confirmer la réalité du réchauffement climatique et que le typhon qui vient de frapper les Philippines en confirme les conséquences dramatiques, il est urgent de progresser vers un accord universel de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    "Relever les ambitions à court terme"

    La conférence de Doha doit être l’occasion de relever les ambitions à court terme dans l’action contre le réchauffement climatique et une étape utile vers un accord ambitieux, que la communauté internationale s’est fixée pour objectif de conclure en 2015, pour une entrée en vigueur en 2020.

    Urgence à agir 

    batho98.jpgC’est le message qu’a porté Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, lors d’une réunion ministérielle qu’elle a co-présidée aujourd’hui, avec Herman Rosa Chavez, ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles du Salvador. En introduction de cette réunion, M. Ban Ki Moon, Secrétaire général des Nations unies a rappelé l’urgence à agir et annoncé sa volonté de convoquer un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en 2014. La ministre française a rappelé que les objectifs de réduction fixés volontairement par les différents pays parties à la Convention ne permettaient pas en l’état d’éviter un réchauffement climatique supérieur à 2°C. Sans attendre 2015, il faut donc agir dès maintenant. La France, avec l’Union européenne, est prête pour sa part à prendre de nouveaux engagements contraignants de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre d’une seconde période du Protocole de Kyoto. Il est important que d’autres pays s’engagent eux aussi sur de tels objectifs contraignants.

    1,2 milliards d'euros pour préserver le climat

    Lors de son intervention durant la table ronde ministérielle, Pascal Canfin, Ministre du Développement, a rappelé l'engagement européen de poursuivre les efforts de financement en faveur des plus vulnérables. Il a souligné l'engagement de la France, qui a consacré, dans le cadre du seul Fast Start, entre 2010 et 2012, plus de 1,2 milliards d'euros à la lutte contre le changement climatique (soit 420 millions d'Euros par an), mais aussi que le Fast Start ne constituait qu'une petite partie des financements climat. Les financements bilatéraux de l'Agence Française de Développement (AFD) dans le secteur de l'énergie ont désormais comme priorité les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, afin d'accompagner les pays en développement vers un modèle sobre en carbone. Le ministre a aussi rappelé l'importance de l'engagement de la France sur les financements climat via l'affectation d'une partie de la taxe sur les transactions financières au climat et notamment au futur Fonds vert pour le climat, tout en insistant sur les efforts en faveur de l'adaptation qui méritent d'être renforcés dans les négociations pour l'accord de 2015.

    Le message français sera-t-il entendu ? 

    Cathy Lafon 

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  • Nucléaire. EPR de Flamanville (Manche) : une dernière mise à prix à 9,1 milliards d'euros

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    Le chantier de l'EPR à Flamanville (Manche), décembre 2012 Photo TF1

    En plein débat sur la transition énergétique, la nouvelle fait causer : le coût de l'EPR de Flamanville (Manche) n'en finit pas de flamber.  Cette annonce n'est pas celle d'une vente aux enchères caritative, hélas pour la cause qu'elle soutiendrait, car c'est une nouvelle augmentation de 2 milliards d'euros qu'EDF a rendue publique  lundi 3 décembre, concernant le coût de la  construction de l'EPR français, qui atteint désormais 8,5 milliards d'euros(compte tenu de l'inflation), contre 3,3 milliards prévus initialement en 2005. Il a été revu depuis à 4 milliards en 2008, puis à 6 milliards en 2011. La dérive financière du projet de réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, a provoqué depuis la défection du n°1 italien de l'électricité, Enel, qui participait au développement à hauteur de 12,5%. EDF devra lui rembourser plus de 600 millions d'euros, qui se rajoutent aux 8,5 milliards...

    Attendra-t-on les 10 milliards d'euros, d'ici la fin du chantier ?

    160 % d'augmentation en 7 ans

    Depuis 2005, le coût de construction de l'EPR a augmenté de 160%... Ce n'est pas rien : avec ces 8,5 milliards d'euros, on pourrait, par exemple, construire 56 musées du Louvre, comme celui de Lens (150 millions d'euros)qui ouvre aujourd'hui dans le Nord-Pas-de-Calais. On finance une ligne LGV Lyon-Turin, ou bien, comme au Japon, on investit pour une  relance nationale de l'emploi.

    Explications

    epr,coût,travaux,edf,areva"L'évolution du design de la chaudière, les études d'ingénierie supplémentaires, l'intégration des nouvelles exigences réglementaires ainsi que les enseignements post-Fukushima ont pesé sur le coût total de la construction", indique EDF dans un communiqué. Outre les exigences sécuritaires, sur le coût démesuré desquelles l'ancien patron de l'ASN, André-Claude Lacoste, avait attiré en son temps l'attention des pouvoirs publics et des industriels, la révision du coût s'explique aussi par des dépenses supplémentaires liées à des aléas industriels, comme le remplacement des 45 consoles et ses conséquences sur l'aménagement du planning des travaux ainsi que l'impact financier de l'allongement des délais de construction.

    Quatre ans de retard, mais pas plus, selon EDF

    EDF souligne toutefois que "des étapes importantes ont été franchies avec la réalisation de 93% du génie civil et 36% des montages électromécaniques ainsi que la mise en eau du canal d'amenée de la station de pompage début novembre 2012". Quant à la mise en service du réacteur de 3e génération conçu par Areva, elle est en revanche maintenue pour 2016, a également annoncé l'électricien français. La construction de ce réacteur de 1.650 megawatts a débuté en 2007 pour une mise en service initialement prévue pour 2012, puis repoussée deux fois.

    Une mauvaise nouvelle de plus pour l'électricien français

    Pour EDF, c'est la série noire. La nouvelle, rendue publique lundi après la fermeture des Bourses européennes, devrait logiquement faire plonger l'action de l'électricien davantage encore. Le titre d'EDF avait atteint jeudi dernier son plus bas historique, à 13,39 euros avant de se reprendre légèrement ces trois derniers jours. À la clôture lundi soir, l'action EDF était en perte de 25,72 % depuis le début de l'année, et de 55,89 % depuis l'ouverture du capital. EDF se serait certainement aussi passé d'une autre information publiée lundi également : l'exploitant a été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4.000 euros d'amendes à la suite d'une fuite de 450 litres d'effluents radioactifs en 2010 à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

    "Flamanville-la-poisse"

    epr,coût,travaux,edf,arevaUne nouvelle panne est en outre survenue dans la nuit du samedi 1er décembre sur le circuit secondaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville, conduisant à découpler cette unité du réseau. "Le fonctionnement aléatoire d'une vanne de vapeur sur le circuit secondaire" a conduit à désactiver celui-ci et à réduire à 6% la puissance du réacteur, qui n'a pas été arrêté, a indiqué à l'AFP Eric Trelet, dirigeant d'astreinte du site. "Il s'agit du même problème que celui de samedi dernier (NDLR le 25 novembre), qui n'avait pas été entièrement soldé", a-t-il précisé. Cette nouvelle panne, qui devait être réparée dimanche soir, s'inscrit dans une série d'aléas qui affectent le fonctionnement de ce réacteur depuis son arrêt pour maintenance le 21 juillet, dont l'un de niveau 1 survenu fin octobre.

    Et pendant ce temps là, le match des anti et des pronucléaires continue

    epr,coût,travaux,edf,arevaCôté anti. "On nous avait annoncé une grande technologie, il s'agit d'une véritable gabegie financière", a dénoncé lundi sur France Info José Bové. "Qui va payer? Ce sont les gens qui consomment de l'électricité, ou alors ca va encore creuser le trou dans le budget de l'Etat, s'est agacé l'eurodéputé écologiste. On continue d'injecter des milliards dans un projet dont on sait que ce n'est pas l'avenir."

     "Cette annonce enterre la compétitivité de l'EPR face à l'éolien et tue aussi la crédibilité de l'EPR à l'export", a déclaré au journal Le Monde Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires à Greenpeace France. "Voilà qui vient briser le mythe, si cela n'était pas déjà fait, du nucléaire pas cher. Ce sont 8,5 milliards gaspillés et détournés des véritables alternatives. Il faut arrêter les frais et stopper ce chantier qui est absurde", a enchaîné Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.

    Et côté pro. Pas du tout, répond  Hervé Machenaud, directeur de la production et de l'ingéniérie chez EDF, qui assure que même à ce niveau, "le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables hors hydraulique".

    Une technologie remise en cause, mais qu'Areva veut toujours s'exporter

    epr,coût,travaux,edf,arevaOutre le nucléaire en général, les réacteurs de type EPR en particulier posent problème. En Finlande (photo ci-contre), où le premier réacteur EPR est en construction à Olkiluoto, le chantier d'Areva accuse cinq ans de retard et devrait être achevé en 2014. Quatre autres EPR sont aujourd'hui en construction dans le monde au total. Les deux bâtis à Taishan, en Chine, semblent quant à eux respecter leur calendrier. Le président directoire du groupe Areva, Luc Oursel, ambitionne toujours  de vendre dix réacteurs EPR d'ici 2016. L'échéance la plus proche concerne la Grande-Bretagne, où le gouvernement pourrait rendre sa décision dès le 14 décembre. L'Inde, l'Arabie Saoudite et même encore la Finlande, décidément peu rancunière, seraient potentiellement intéressés pour la suite.

    L'EPR : un "mythe" toujours plus cher ?

    L'EPR est-il vraiment devenu un "mythe" toujours plus cher, comme le pense bon nombre d'écologistes? En tout cas, des économistes s'interrogent désormais sur l'EPR, comme Jean-Marie Chevalier, professeur à l'université Paris-Dauphine, qui déclare au Figaro "C'est très préoccupant pour EDF et pour le nucléaire en général, a fortiori au moment où la Grande-Bretagne présente une loi pour favoriser l'investissement pour construire des EPR.""C'est comme si le gigantisme et la complexité de l'EPR, avec ses 1 650 mégawatts (MW), conduisaient à des «déséconomies» d'échelle ", dit-il en rappelant qu'en lançant l'EPR, "Areva s'était engagé à un coût du mégawattheure (MWh) à 30 euros alors qu'on va dépasser 70 euros."

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS avec Ma Planète sur l'EPR : cliquer ICI


  • Pollution de l'air : Zapa, ou non ? Bordeaux veut étudier la question. 1

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    Comment améliorer la qualité de l'air à Bordeaux ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Le Conseil de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) examinait vendredi 23 novembre, une délibération destinée à lui permettre de décider "d'étudier l'opportunité ou non de mettre en place une ou plusieurs Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) sur le territoire de l'agglomération bordelaise". En partenariat avec l'Ademe (Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie), la ville de Bordeaux et de Mérignac, co-financeurs avec la Cub, et la DREAL (Aquitaine).

    A cette occasion, Ma Planète se penche sur le dispositif des Zapa. Aujourd'hui, retour sur le contexte général. Demain, le point sur la déclinaison bordelaise.

    "Zapa", kesaco ? Petit retour en arrière, pour ceux qui ont raté le début du feuilleton

    zapa,réduction pollution air,gaz à effet de serre,particules fines,ozone,dioxyde d'azote,véhicule,diesel,maladie,airaq,oms,bordeaux,cubVoulues par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, les Zapa sont une des mesures proposées et inscrites dans le Grenelle de l'environnement, afin d'améliorer la qualité de l'air que nous respirons et de contribuer à limiter le réchauffement climatique. Leur objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution aux particules fines, responsables en France, selon l'OMS , près de 42.000 décès prématurés par an, pour un coût sanitaire et environnemental estimé à 31 milliards d'euros par an. Ce dispositif est l'équivalent des LEZ (Low emission zoneS), qui ont été mises en place dans plusieurs grandes villes européennes, parfois depuis plusieurs années.

    Une évolution nécessaire

    batho afp.jpgLe principe initial des Zapa à la française reposait sur l'interdiction d'accès dans les centres villes des véhicules les plus polluants et les plus vieux, y compris ceux des particuliers, sans prendre en compte d'autres types de pollutions produites par des véhicules neufs, mais tout aussi sinon plus polluants (Diesel récents,  4x4...). Si la première mouture des Zapa a bel et bien été retoquée par Delphine Batho, car jugée "antisociale" et pas très efficace écologiquement, pas question pour autant de zapper les Zapa. La ministre de l'Ecologie le rappelait le 20 septembre dernier : en matière de pollution, si les Zapa doivent évoluer, la France le doit aussi. Les grandes villes du pays sont donc "invitées", d'ici janvier 2013, à faire des propositions concrètes en matière de réduction de la pollution de l'air.

    Le contentieux européen

    Le dépassement des seuils de pollution de l'air place en effet la France en situation de contentieux européen pour 15 zones, concernant les émissions de particules fines et pour 28 zones, concernant le dioxyde d'azote, si bien que le pays est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, s'il ne parvient pas à diminuer ces taux de pollution. En période de crise économique, on peut rêver une meilleure façon de dépenser ses euros....

    Bordeaux dans le bain des Zapa

    zapa,réduction pollution air,gaz à effet de serre,particules fines,ozone,dioxyde d'azote,véhicule,diesel,maladie,airaq,oms,bordeaux,cubBordeaux et son agglomération ont mis des bouchées doubles ces dix dernières années pour essayer d'améliorer la qualité de l'air sur leur territoire, avec de multiples réussites  : création du tramway, développement des déplacements doux, mise en place d'un système de location de vélos puis de vélos en libre service, mise en place de zones 30, restructuration du réseau des bus.... Force est cependant de reconnaître que, comme dans les autres grandes villes de France, des dépassements des normes des seuils de pollution de l'air sont régulièrement observés à Bordeaux depuis 2007 : la capitale de l'Aquitaine fait partie des 13 agglomérations qui ont conduit l'Europe à mettre la France en demeure pour le "non respect des valeurs limites des particules fines."  Ca c'est pour la partie "institutionnelle".

    Impact sanitaire avéré

    Pour ceux que l'Europe administrative "énerve", il y a aussi la partie économique et sanitaire de la pollution de l'air, avec l'augmentation des maladies respiratoires, plus ou moins graves, chroniques ou non. Elles sont responsables à Bordeaux d'une diminution moyenne de l'espérance de vie de 5 mois, selon les conclusions du projet Aphekom, qui a évalué de 2008 à 2011 les répercussions de la pollution de l'air sur la santé publique dans douze pays européens et en particulier dans neuf villes françaises. Résultats repris par la Dreal Aquitaine, dans son Etude sur l'impact sanitaire de la mise à 2x3 voies de la rocade bordelaise publiée le  21 novembre : "si la concentration moyenne annuelle de particules fines (PM2,5), en pollution de fond, respectait la valeur guide de l'OMS (10 μg/m3), cela permettrait de différer environ 150 décès par an sur l’agglomération bordelaise, par rapport à la situation actuelle où, par exemple en 2001, les stations de Talence et Bassens ont respectivement mesuré des concentrations moyennes annuelles de particules fines (PM2,5) de 29 et 28 μg/m3".

    Voilà pour le contexte général, pas vraiment rose et encore moins vert, dans lequel s'inscrit la délibération sur les Zapa que la Cub a examiné le 23 novembre dernier. 

    Rendez-vous demain pour la suite... Zapa ou non ? Bordeaux veut étudier la question. 2.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZ : cliquer ICI
    • S'informer sur le chauffage au bois : cliquer ICI
    • Le projet Aphekom s’est déroulé de juillet 2008 à mars 2011. Coordonné par lInstitut de veille sanitaire (InVS) et mené dans 12 pays européens par plus de 60 scientifiques, il est co-financé par le programme européen d’action communautaire dans le domaine de la santé publique (2003- 2008) et par les nombreux organismes locaux et nationaux qui ont dédié des ressources à l’accomplissement du projet.

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