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Eau - Page 64

  • Internet : un nouveau site pour tout savoir sur la faune exotique en Aquitaine

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     Le silure, énorme poisson-chat dont les plus gros spécimens peuvent faire plus de trois mètres de long, est arrivé par les canaux européens en provenance du Danube. Il est de plus en plus présent dans les cours d'eau français et s'attaque particulièrement au brochet, régulateur des écosystèmes des plans d'eau. Photo archive "Sud Ouest " / Ronan Cherel 

    Frelons asiatiques, grenouilles-taureaux, tortues de Floride, poissons silures, moustiques-tigres, écrevisses de Louisiane..., nombreuses sont les espèces exotiques dites "invasives" à proliférer dans l'Hexagone. Avec le risque que cela comporte pour la bonne santé et l'équilibre des biodiversités locales. Mais quelles sont exactement ces espèces animales venues d'ailleurs qui se sont installées dans la région ? Pour le découvrir, le site Internet utile, c'est le portail "La faune exotique en Aquitaine", ouvert sur le Web au début du mois de juin par l'Observatoire Aquitain de la Faune Sauvage. Dédié à la faune exotique présente en Aquitaine, très pédagogique, il présente également des fiches-espèces, des descripteurs et des cartographies.

    Une espèce invasive, c'est quoi ?

    espèces invasives,faune sauvage,aquitaineAvec le changement climatique, la multiplication des voyages et des échanges internationaux, de plus en plus d’espèces animales ou végétales (c'est le cas notamment de la très allergisante ambroisie) s'implantent en dehors de leur aire de répartition d’origine : elles sont alors qualifiées d’espèces exotiques. Si la majorité d’entre elles ne parviennent pas à se maintenir naturellement dans leur nouvel environnement, certaines espèces peuvent développer des populations très dynamiques et affecter la biodiversité locale et les services écosystémiques associés : ce sont les espèces exotiques dites "envahissantes". Ce phénomène, identifié comme l’une des causes d’érosion de la biodiversité à l’échelle mondiale, s'il était encore peu étudié jusqu’aux années 80, mobilise depuis ces dernières années la communauté scientifique, les gestionnaires et les décideurs publics.

    Un état des lieux et un portail Internet

    Afin de mieux étudier l’ampleur du phénomène sur le territoire régional, l’Observatoire Aquitain de la Faune Sauvage a initié au printemps dernier un état des lieux sur la faune exotique présente en Aquitaine. En associant les connaissances et l’expertise des membres de son réseau, une première hiérarchisation a été effectuée à partir de la méthode « Invasive Species Environmental Impact Assessment ». Ces résultats, présentés sur un portail dédié, ont permis de classer les espèces recensées suivant le niveau des perturbations qu'elles engendrent dans la biodiversité, et leur répartition. 

    Avec la nature, rien n'est gravé dans le marbre : les listes d'espèces sont vouées à évoluer dans le temps en fonction de la dynamique des populations. De nouvelles informations actualisées seront ainsi mises à disposition des internautes via le portail de la faune exotique. On attend, notamment, un inventaire plus précis des poissons exotiques, finalisé grâce à de prochains travaux qui permettront aussi de mieux connaître, pour partie, les invertébrés présents en Aquitaine.

    Cathy Lafon

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    • Redécouvrez le diaporama réalisé par Sudouest.fr sur les espèces invasives dans le Sud Ouest en cliquant ICI
    • Le portail de la Faune exotique d'Aquitaine a le soutien de la DREAL Aquitaine, du Conseil Régional d’Aquitaine et de la Fondation LISEA pour la Biodiversité. Pour y accéder : cliquer ICI

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  • Sciences : l'agroécologie et la biodiversité sont les deux mamelles du rendement des cultures

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    La polyculture permet d'économiser l'eau utilisée pour irriguer les champs. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Peut-on trouver des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique en contrant ses effets négatifs, qui peuvent, par exemple, faire chuter le rendement des récoltes en cas de sécheresse, tout en limitant l'utilisation des engrais chimiques ? La question agite le monde agricole, confronté au premier chef à ce triple défi.

    Vive l'agroécologie !

    Bonne nouvelle, pour la planète, les agriculteurs et les consommateurs : selon les scientifiques, la réponse est oui, et elle passe par "l’agroécologie", cette agriculture plus respectueuse de l’environnement qui favorise la biodiversité dans les parcelles cultivées. Tels sont les résultats d'une étude réalisée par des chercheurs en Ecologie fonctionnelle du CNRS de Montpellier, associés à l'INRA, qu'a publiée, le 30 mars 2015, la revue "Nature Plants".

    Diversité génétique des plantes

    Violle.png"Nos travaux montrent qu’augmenter au contraire le nombre d’espèces, améliore en moyenne le rendement des cultures sans besoin d’engrais, surtout en cas de sécheresse", explique Cyrille Violle, biologiste au CEFE et lauréat d’un ERC Starting grant 2015. "Opter au sein d’une même espèce pour plusieurs individus génétiquement différents (génotypes), favorise la stabilité du rendement d’une année à l’autre", ajoute-t-il.  

    La méthode

    parcelles polyculture 2.jpgPour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont suivi en parallèle pas moins de 120 mini-parcelles expérimentales de 1,2 sur 1,3 mètres, dans lesquelles ils ont cultivé pendant un an et demi, cinq espèces fourragères (luzerne, trèfle blanc, ray-grass, dactyle, fétuque) soit ensemble (polyculture), soit chacune toute seule (monoculture). A chaque fois, chaque espèce était représentée par un, cinq ou dix génotypes. De manière à étudier tous les cas de figure climatiques et météorologiques, les mini-parcelles étaient soit irriguées, soit soumises à des évènements de sécheresse.

    La polyculture, championne du rendement

    Résultats: les polycultures ont eu en moyenne un rendement meilleur que les monocultures. Surtout en conditions de sécheresse, où l'amélioration du rendement est allé jusqu'à + 800 g/m2 de surface cultivée, contre + 200 g/m2 en conditions irriguées. De plus, plus les parcelles contiennent de génotypes différents pour une même espèce, dix au lieu d'un seul, et plus la stabilité du rendement est importante. Pour les chercheurs, la présence de plusieurs espèces sur une même parcelle permet, en effet, de mieux exploiter les ressources du sol, ce qui explique le meilleur rendement obtenu par les polycultures. "Les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans ce sol", explique Cyrille Violle. Quant au rendement plus stable grâce à plus de génotypes, "un cocktail de différents génotypes augmente les chances qu’au moins l’un d’eux résiste mieux en cas de sécheresse et diminue ainsi les risques d’une baisse du rendement global", conclut le scientifique.

    agroécologie,polyculture,génétique,plante,inra,cnrsAbandonner les pratiques agricoles actuelles

    Concrètement, cette étude suggère ni plus ni moins d’abandonner les pratiques agricoles actuelles héritées de l’après-seconde guerre mondiale qui consistent majoritairement à cultiver sur de grandes parcelles des plantes génétiquement identiques. Et de revenir aux pratiques anciennes, tout en profitant des avancées bénéfiques apportées par les connaissances actuelle en matière d'agronomie, qui ne cessent de progresser.

    Finalement, dans l'agriculture comme dans bien d'autres domaines, on est gagnant dès lors que l'on respecte la logique de la nature. Encore faut-il bien en comprendre les mécanismes.

    Cathy Lafon

    Illustrations :  les parcelles cultivées dans le cadre de l'étude sur les apports de la polyculture et de la diversité génétique des plantes, photos Dominique Denoue (INRA, Lusignan)

    #maplanète #COP21

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    • Pour lire l'étude "Complementary effects of species and genetic diversity on productivity and stability of sown grasslands" réalisée par Ivan Prieto, Cyrille Violle, Philippe Barre, Jean-Louis Durand, Marc Ghesquiere et Isabelle Litrico, publiée dans Nature Plants le 30 mars 2015 : cliquer ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur l'agroécologie : cliquer ICI
  • Biodiversité : la victoire de la LPO pour les oiseaux d'eau en Gironde

    canards colvert.jpg

    Des canards colvert. Photot Fabrice Cahez - LPO

    C'est la fin d'une exception cynégétique accordée en 2013 à une partie des chasseurs de la région. Suite au recours de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Conseil d‘Etat vient d'annuler, le 11 juin, l’arrêté ministériel qui autorisait de manière permanente l’ouverture de la chasse des oiseaux d’eau au 1er samedi d’août dans les zones humides intérieures de quatre cantons de la Gironde, St-Vivien du Médoc, Lesparre-Médoc, St-Ciers sur Gironde et Blaye.

    Une ouverture de chasse "sur-anticipée" par rapport à la reproduction des oiseaux

    En vertu de cet arrêté, pris selon l'association environnementale "sous la pression des chasseurs de Gironde et de leur président", la chasse devait s'ouvrir dans ces territoires de manière "sur-anticipée", 18 jours avant la date d’ouverture sur les zones humides intérieures pour le reste de la France". Une situation inacceptable pour les défenseurs des oiseaux qui se félicitent dans un communiqué de ce que le Conseil d‘Etat ait "suivi son rapporteur public et annulé l’arrêté ministériel litigieux, estimant que les oiseaux d’eau en Gironde - comme partout en France - sont encore en période sensible et n’ont pas achevé leur reproduction ou dépendance (poussins, mues…) au début du mois d’août."

    Des dates de chasse "durables" pour protéger au mieux la biodiversité

    lpo,oiseaux,protection,gibier d'eau,dates ouverture,fermeture,conseil d'etat,arrêtéC'est une vraie victoire pour la LPO. L'association qui bataille depuis 1988 pour que les périodes de chasse - dont celle, emblématique en Médoc de la tourterelle - soient conformes aux exigences de la protection des espèces, se réjouit aujourd'hui de la décision de la plus haute juridiction administrative en France. Selon elle, le Conseil d'Etat "va dans le sens de ce que préconisent les naturalistes pour protéger au mieux la biodiversité", à savoir, une période de chasse plus respectueuse de la faune - du 1er septembre au 31 janvier - et simplifiée, autrement dit, identique pour tous les territoires et toutes espèces confondues. L'association déplore toutefois que, malgré les tentatives de l’Etat pour "figer"  des dates de chasse dites "durables", la tendance "cynégétique"  est toujours au rallongement de la saison de chasse, soit en ouvrant plus tôt - ce qui était le cas de la Gironde- soit en repoussant la fermeture, comme pour la chasse des oies en février.

    Qu'on se le dise : sauf pour les rallidés et les vanneaux,  la chasse aux oiseaux d’eau sur les étangs de la Gironde débutera donc le 21 août, comme partout ailleurs en France, et non plus avec trois semaines d’avance. Quant à la LPO, elle percevra 1.500 euros, au titre de ses frais.

    Cathy Lafon

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    • Avec un millier de candidats qui passent le permis de chasse chaque année, la Gironde, l'un des plus gros département cynégétique de France, voit cependant fondre les effectif de ses chasseurs. Lire La relève pour demain, et Le permis à zéro euro, sur le site de Sud Ouest.

    EN CHIFFRES

    • Les chasseurs dépensent environ 1 600 euros par an pour pratiquer leur passion, arme comprise. C'est leur chien qui leur coûte le plus cher (25% du budget). La dépense moyenne du chasseur était d'environ 1 200 euros en 1992. Un chiffre qui a notamment augmenté pour le poste de l'équipement (arme, habillement, etc). 42 personnes sont mortes dans de accidents de et à la chasse en France pour la saison 2014-2015.

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    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la LPO : cliquer ICI