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Eau - Page 65

  • Super-porcherie de Saint-Symphorien (Gironde) : le Parc naturel régional des Landes de Gascogne dit non

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    Paysage des vallées de la Leyre. Photo Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

    Le projet de la Ferme des 1.000 vaches, dans la Somme, n'est pas le seul à faire causer dans les campagnes. L'extension de la porcherie de Saint-Symphorien, en Gironde, fait partie des projets de fermes-usines géantes contestés par les écologistes et pointés par les agriculteurs de la Confédération paysanne.

    12.000 porcs à Saint-Symphorien, non merci !

    manif porcherie.jpgForts des 48.773 signatures recueillies par leur pétition,  les opposants au projet d'agrandissement la porcherie de Saint-Symphorien manifestaient samedi dernier. Lundi 1er juin, après la réunion de son comité syndical, le Parc naturel des Landes de Gascogne, présidé par Renaud Lagrave, également Vice-président de la Région Aquitaine, a affirmé à son tour fermement son opposition à cette extension : pas question d'accepter le doublement de la capacité actuelle de la porcherie pour en faire une ferme-usine, susceptible de concentrer plus de 12.000 porcs.

    Menace sur la qualité des eaux

    porcherie géante.jpgCe que dénonce le Parc naturel, en plus du doublement de la quantité de bêtes produites dans un espace confiné, c’est un doublement des surfaces d’épandage de lisier et un quadruplement des superficies d’épandage de compost, sur les milieux naturels fragiles du bassin de la Leyre et du Ciron. La Commission Locale de l’Eau du SAGE Leyre, animée par le Parc, estime que des "incertitudes persistent sur la capacité des sols à recevoir l'épandage ainsi que sur l'adéquation entre les périodes d'épandage et les niveaux de la nappe phréatique".  En clair: la super porcherie de Saint-Symphorien met en danger la qualité des eaux du bassin de la Leyre et les nappes d'eau souterraines de la zone concernée.

    Une succession d'avis défavorables

    Le projet de super-porcherie ne passe pas en Gironde, et ce, depuis longtemps. Ce qui suscite l'étonnement de Renaud Lagrave : "Comment, malgré un avis défavorable du Parc rendu en 2014, un avis défavorable des Commissions Locales de l’Eau des SAGE Leyre et Ciron et un avis défavorable du commissaire enquêteur ainsi que de nombreuses autres structures, le Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST) a pu rendre un avis favorable à cette extension ?", s'interroge l'élu et président du Parc. La plupart des parcelles du site sont en effet classées en zone vulnérable aux nitrates, et le ruisseau de La Hure, principal affluent du Ciron sur lequel ont déjà été constatées des teneurs en nitrates élevées, prend sa source au milieu de la zone d'épandage.

    "Slow tourisme et Ecotourisme" contre porcherie géante

    Plutôt que des projets d'agriculture intensive qui font peser une menace écologique sur un riche patrimoine de zones naturelles protégée,  le Parc naturel des Landes de Gascogne préfère soutenir un écotourisme de qualité, respectueux de la nature et des activités humaines. Ainsi, le 11 juin prochain, Saint-Michel-de-Castelnau accueille des rencontres avec les acteurs touristiques du Parc, autour du thème "Slow tourisme et Ecotourisme". Un rendez-vous de début d'été, sur les berges du Ciron et dans le calme de la Lande girondine, qui propose pour se mettre en bouche de découvrir des initiatives inédites comme les premiers "Greeters" du Parc (ces volontaires qui offrent de leur temps, bénévolement et partagent leur passion pour leur quartier ou leur terroir, lors d’une balade et d’une vraie rencontre amicale), des "vacances slow" dans l'écocamping de Cap Cabanes, et des réflexions "tendance". Guillaume Cromer, coordonnateur pour le Ministère du Tourisme du pôle d'excellence Ecotourisme, expliquera ainsi comment l'aspiration à ralentir influence les nouveaux comportements touristiques pour des pratiques durables, et conforte les destinations des Parcs naturels de France. Un vrai régal de tourisme vert, conclu par un casse-croûte convivial, préparé cette année par le traiteur et "charcutier de campagne" de Grignols...

    On comprendra aisément que, sur tous les plans, écologiques comme touristiques et gastronomiques, Le Parc naturel Régional des Landes de Gascogne demande, une nouvelle fois, la suspension de l'extension de la porcherie à Saint-Symphorien et déclare "apporter son soutien à l’ensemble des forces vives mobilisées contre ce projet".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour consulter le site internet du Parc naturel régional des Landes de Gascogne : cliquer ICI. Contacts : Maison du Parc, 33 route de Bayonne ; 33830 Belin-Béliet Tel. : 05 57 71 99 99
    • Pour accéder à La pétition des opposants à la porcherie-usine de Saint-Symphorien "12 000 porcs enfermés : ce n’est pas une ferme, c’est une usine !": cliquer ICI

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  • Climat : la fonte de l'Antarctique s'accélère et devient irréversible

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    Un glacier dans l'Antarctique en 2007. Archives AFP

    Ca chauffe sérieusement pour la planète. A six mois de la COP21, la grande Conférence internationale sur le climat de Paris (30 novembre-15 décembre 2015), les signaux d'"alerte rouge" se multiplient du nord au sud, et clignotent dans tous les sens.

    De l'Inde à l'Antarctique

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreDepuis la mi-mai, l'Inde subit une vague de chaleur sans précédent qui avait tué ce samedi plus de 2.200 personnes en une dizaine de jours. Les températures, de + 4°C à +5°C par rapport aux normales saisonnières, ont atteint lundi dernier 47° C dans l'Andhra Pradesh, un Etat située au sud-est du pays, le plus touché par la catastrophe météorologique. Dans l'ouest de l'Antarctique, selon une étude publiée par la revue américaine "Science" le 22 mai dernier, la fonte des glaciers du pôle Sud qui s'est accélérée brusquement depuis 2009, devient irréversible et contribue de manière importante à la hausse du niveau des océans : la calotte de l'Antarctique de l'Ouest contient à elle seule assez de glace pour ajouter 3 mètres au niveau des océans.

    56 milliards de tonnes de glaces par an

    Au total, selon les chercheurs, ce sont 56 milliards de tonnes de glace qui fondent dans cette région chaque année et dont les eaux rejoignent l'océan. Soit plus du tiers de la perte totale de masse de la calotte  polaire, évaluée à 142 milliards de tonnes par an par le Giec, de 2003 à 2011.  En 5 ans, les glaciers de l'Ouest de l'Antarctique se sont convertis en 300.000 milliards de litres d'eau, de quoi contribuer à une hausse de la mer Méditerranée de 12 centimètres.

    Le glacier Larsen en voie disparition

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreQuant au célèbre glacier Larsen(photo NASA ci-contre),une épaisseur de plus de 200 m, situé sur flanc est de la péninsule antarctique depuis 10.000 ans, il est en passe de disparaître. Il a déjà perdu deux morceaux – le « A » en 1995 et le « B » en 2002.  La partie la plus rapprochée de la côte a tellement fondu depuis 20 ans qu'elle risque de disparaître maintenant à son tour d'ici à 2020, selon une recherche du British Antarctic Survey publiée la semaine dernière.

    La fonte des glaces en Antarctique, comment ça marche?

    Le réchauffement des océans, en faisant fondre la partie flottante de l'extrémité du glacier - la plate-forme - lui permet d'avancer plus facilement vers la mer. Cette accélération fait reculer la ligne d'échouage du glacier qui sépare la partie du glacier qui repose sur le socle rocheux de sa partie flottante. Elle se retrouve alors dans une zone où la pente du sol favorise l'écoulement d'un courant chaud vers la base du glacier. Comme avec la fonte du glacier, l'eau de mer touche une surface de glace de plus en plus étendue, le phénomène s'accélère naturellement. Ses conséquences pourraient être catastrophiques à terme pour la hausse du niveau des mers et pour l'équilibre climatique de la planète, car tous les glaciers de la péninsule se terminent par une langue de glace dans la mer.

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreLa péninsule Antarctique est l'une des régions du monde qui se réchauffent le plus rapidement, avec une hausse des températures de +  2,5 ° Celsius depuis 50 ans. L'an dernier, le glaciologue et climatologue Eric Rignot, de l'UC Irvine-NASA, l'un des plus grands spécialistes de la question, estimait qu'un tiers de la calotte occidentale pourrait avoir fondu d'ici 100 ou 200 ans. Le scientifique français, installé en Californie, indiquait en outre que le phénomène semblait irréversible.

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanete

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    • Pour lire l'étude"Dynamic thinning of glaciers on the Southern Antarctic Peninsula"publiée dans Science : cliquer ICI

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  • Sciences : le séquençage de l'ADN des arbres permet d'anticiper leur adaption au changement climatique

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    Forêt de pins maritimes dans les Landes. Photo archives "Sud Ouest"

    Prédire la vulnérabilité des arbres au changement climatique et à la sécheresse ? L'enjeu est de taille, pour l'avenir de la planète comme pour celui de l'économie de la sylviculture. Cela devient désormais possible grâce à la variabilité des séquences de leur ADN, comme le montrent les travaux d'équipes de chercheurs espagnols, italiens et français pilotés par lInra Bordeaux-Aquitaine, portant sur le pin maritime et le chêne.

    Publiés en mars dernier dans la revue "Genetics", pour le pin, et dans la revue "Molecular Ecology Resources", le 6 mai, pour le chêne, ces résultats intéressent au plus haut point les sylviculteurs et les gestionnaires forestiers, car ils devraient leur permettre de mieux anticiper les effets du changement climatique par le choix d’arbres adaptés et identifier les zones les plus propices à la culture de l’espèce.

    Les mutations génétiques du pin maritime

    adn,recherche,adaptation,changement climatique,réchauffement,inra aquitainePlanté sur 4 millions d’hectares, le pin maritime est une essence forestière d'importance majeure pour le sud-ouest de l'Europe et notamment le quart sud-ouest de la France. En Aquitaine, il fait l'objet d'une sylviculture intensive par une filière forêt-bois très dynamique. Cependant, l'arbre symbolique de la région pourrait être menacé par le changement climatique qui affectera les températures et le régime des précipitations durant sa période de croissance et donc sa productivité.

    Modéliser les mutations génétiques des pins en fonction du climat

    Pour prédire les futures aires de répartition des différentes essences forestières à partir des aires actuelles et de l'évolution du climat, les chercheurs font appel à la modélisation. Jusqu'à présent, la plupart des modèles actuels ne prenaient pas en compte les deux facteurs majeurs qui influencent le devenir des populations d’arbres : leur composition génétique et leur évolution. Or, ces effets génétiques pourraient changer radicalement les prédictions. Sous la conduite de l'Inra-Aquitaine, les chercheurs ont ainsi travaillé à quantifier les effets génétiques des événements climatiques sur 36 populations de pins maritimes récoltées au Maroc, au Portugal, en Espagne et en France.

    La méthode

    Les chercpins maritimes espagne.jpgheurs avaient pour objectif de détecter les mutations qui affectent la survie de ces arbres, selon qu'il s'agisse d'une sécheresse chronique ou d'une canicule extrême, comme celle de 2003, pour les incorporer ultérieurement dans les modèles et repérer les pins maritimes qui possèdent des mutations favorables pour faire face aux épisodes de sécheresse qui pourraient s'intensifier avec le réchauffement climatique. Pour ce faire, ils ont planté 19 de ces populations dans le nord-est de l'Espagne dans un site à climat beaucoup plus sec que celui des Landes de Gascogne, et mesuré leur survie durant cinq ans (photo de la zone test ci-contre).

    Prédire la valeur adaptative des arbres

    Résultats : cinq ans plus tard, le climat a façonné la diversité génétique du pin maritime. Il est désormais possible de prédire la valeur adaptative des arbres dans un environnement climatique donné grâce à cette information génétique, les arbres portant les mutations avantageuses face au climat du site d'installation présentant le taux de survie le plus élevé. Les scientifiques étudient maintenant la variabilité de 10.000 mutations localisées dans des milliers de gènes en utilisant la même collection d'arbres plantée dans cinq sites répartis sur trois pays (Espagne, France et Portugal).

    Les chênes aussi

    chene inra.jpgIl n'y a pas que le pin maritime dans nos forêts. L'Inra-Aquitaine s'intéresse aussi de près à l'ADN du chêne. Ses équipes de recherche associées au CEA viennent de séquencer le génome du chêne pédonculé (Quercus robur). Il s’agit du premier séquençage pour cette espèce très largement répandue dans l’hémisphère nord. De même que pour le pin maritime, ces travaux permettront notamment de mieux comprendre les mécanismes d’adaptation des chênes aux variations environnementales et d'anticiper les réponses au changement climatique.

    Truffes, vins et alcools

    adn,recherche,adaptation,changement climatique,réchauffement,inra aquitaineCes recherches faciliteront également l’identification des gènes impliqués dans l'adaptation à l'environnement ou dans les relations symbiotiques entre leurs racines et les champignons comme le mycélium de la truffe. Elles permettront aussi l’identification des gènes responsables de la biosynthèse des extractibles du bois, tels que les tannins et whisky lactone, qui confèrent leur saveur et leur goût aux vins et alcools. Au plan de l’évolution, la séquence du génome du chêne permet d'ores et déjà aux chercheurs d’analyser plus finement les processus d’adaptation locale qui expliquent la diversité de ces arbres qui ont colonisé des milieux très diversifiés et donné naissance aux forêts qui peuplent nos paysages.

    Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue en libre accès "Molecular Ecology Resources", avant une publication finalisée des résultats dans les prochains mois.

    Cathy Lafon

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