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Eau - Page 137

  • Initiative. "Gladys", la première péniche écolo, a vu le jour à Toulouse

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    Mise à l'eau de la "Gladys", la  pénichette écolo toulousaine, à Pont-Jumeaux, le 11 mai. Photo AFP

    A Toulouse, en matière d'écologie, on ne se contente pas de l'ordinaire. On se souvient du trottoir producteur d'énergie couplé à un lampadaire de rue. Pas si simple : la mise au point technique du système de dalles productrices d'électricité a duré huit mois, avant de fonctionner en avril 2010. Depuis octobre 2009, les lampadaires d'une rue toulousaine sont équipés de détecteurs de mouvement. Avantages: économies, réduction des gaz à effet de serre et... moins de pollution lumineuse. Enfin, le 2 janvier 2012, Toulouse testait des plots solaires pour éclairer la place du Capitole. A croire qu'il règne chez nos voisins toulousains un micro-climat propice aux inventeurs de l'écologie.

    La Ville rose se devait de couver la naissance d'un projet véritablement novateur en relation avec la Garonne, son fleuve, et son canal du Midi. C'est chose faite depuis le 11 mai dernier, avec la mise à l'eau à Pont-Jumeaux de "Gladys", un bateau qui marie transport, tourisme fluvial et habitat écoloqique. Un ménage à trois durable, promis à un bel avenir : avec "Gladys", est née la péniche  "la" plus propre, "la" plus écologique, bref : "la" péniche nouvelle génération. 

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    "Gladys" en construction Photo DR

    Mais qui est "Gladys" ?

    "Gladys" est un prototype. Première péniche de plaisance propulsée par l'énergie solaire, "Gladys" est la réponse faite "bateau" aux problématiques du développement durable pour la navigation intérieure ou côtière. C'est aussi le fruit de la rencontre du rêve de "douceur de vivre durable" de Jean-Alain Sarrado, toulousain de 63 ans, parti à la retraite le jour de la Sainte-Gladys, passionné d'environnement et de nouvelles technologies, et du savoir-faire d'un professionnel de la construction navale, Claude Philippe, qui a côtoyé dans sa jeunesse Eric Tabarly. Excusez du peu.

    Les caractéristiques et les mensuration d'une vraie reine de beauté "durable"

    Gladys.20120402.sdb.pngPetite et mignonne. Pénichette au look rétro de 15 mètres de long sur 4 de large, « Gladys » s'inspire des « Narrow boats », les bateaux typiques des canaux anglais. À l'intérieur, la surface habitable est de 44 m2. L'intérieur de la coque en acier est habillé de sapin du Jura. Ce T2 flottant comporte un coin nuit une kitchenette, une salle de douche, un W-C écologique… Le carré tout en bois ouvre sur le pont arrière, qui fait office de terrasse. Le poste de pilotage est à l'avant, en plein air. Créée sur mesure en 15 mois, "Gladys" concentre tout ce qui se fait aujourd'hui de mieux en terme de solutions environnementales, pour traiter la pollution des eaux, les rejets de CO2,  le tri des déchets … Qu'on se le dise : "Gladys" a "la" réponse écolo à tout.

    Autonomie et exemplarité environnementale

    Entièrement made in France, ce qui ne gâche rien, la péniche écolo dispose pour sa propulsion, d'un moteur électrique de 10 kW seulement, alimenté par un « parc de batteries» au gel, ces dernières étant chargées ou rechargées par 25 panneaux photovoltaïques de toute dernière génération. Ces batteries alimentent aussi l’électroménager, la station de production d’eau potable, le traitement des eaux grises. L’eau chaude est produite directement et indépendamment du reste du réseau par un système de chauffe-eau solaire.

    gladis1.jpgLes eaux grises rejetées par la péniche seront plus propres que celles pompées pour être traitées et utilisées. Voilà un critère qui compte, quand on voit la pollution des canaux en général et celle du canal du Midi en particulier, où flottent bien trop de déchets, quand ils n'encombrent pas le fond du chenal.

    Un vert paradis à 170 000 €, pas encore à vendre

    Pour l'heure, "Gladys" est le coin de paradis flottant de Jean-Alain Sarrado. Sa péniche sera-t-elle un jour accessible à la vente pour le grand public ? Son coût actuel est cher : sa conception a coûté à son heureux propriétaire 170.000 €, soit 70.000 € de plus qu'une pénichette standard équivalente, mais qui serait à propulsion diesel et rejeterait ses eaux usées dans le canal. Comme toujours, l'écologie qui n'est pas encore standardisée a un coût, renforcé par le choix des "ingrédients entrant dans sa composition", selon les mots de son propriétaire. Le "made in France" et la qualité des matériaux ont aussi leur prix.

    Rêvons un peu : se la jouer "hommes et femmes du Picardie" en mode développement durable et embarquer sur une "Gladys" louée pour les vacances, pour flotter mollement le long du Canal du Midi, dans le meilleur respect de l'environnement possible, ou bien l'adopter comme péniche d'habitation, amarrée à Bordeaux, Toulouse ou ailleurs... Mais ne rêvons pas trop. "Gladys n'est pas à vendre car je l'ai reçue hier et je souhaite en profiter encore quelques années...", nous confie Jean-Alain Sarrado.

    Pour voguer sur "Gladys", il faudrait que ses concepteurs sautent le pas de l'industrialisation. « On a fait du sur mesure. Il faudrait une standardisation, mais cela prendra encore quatre à cinq ans »,  estime sur le site de "Ouest  France", l'architecte naval Claude Philippe, patron du petit chantier CNA de Quimperlé (Finistère) qui produit depuis 29 ans environ cinq bateaux par an avec cinq salariés et qui a construit "Gladys". A suivre.

    Cathy Lafon

    ►  PLUS D'INFO

    • Comment visiter  Gladys ? On peut la voir à Toulouse. Pour la visiter, il faut réserver, car  son tonnage  est limité administrativement pour chaque visite à une dizaine de personnes simultanément. Et il y a beaucoup de monde sur les rangs.
    • Contact grand public et réservations pour les visites : Jean-Alain Sarrado :  06.81.74.05.58 - jeanalainsarrado@yahoo.fr
    • Le site du chantier naval CNA Yachting : cliquer ICI



     

  • Sciences. A la recherche du 7ème continent

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    Un 7ème continent, amas de déchets et de détritus DR Plus belle Ma Terre

    Cette bonne vieille planète Terre n'a pas fini de nous étonner... On croyait ce monde définitivement exploré et cartographié, jusqu'à la Lune et même jusqu'à Mars, et voici qu'on parle de l'apparition d'un nouveau continent, le septième donc, qui se situerait dans le Pacifique Nord.

    elan.jpgPour en savoir plus, une expédition scientifique, l'"Expédition 7ème continent", doit bientôt larguer les amarres. Après avoir repoussé deux fois la date de son départ, c'est à la fin du mois de mai que la goélette "Elan" devrait s'élancer à la recherche de ce nouveau continent : départ de Cayenne, prévu le 21 mai, et de San Diego (Californie), le 28. A son bord, des chercheurs du CNES (Centre national d'études spatiales) : Patrick Deixonne, chef de mission et skipper professionnel, est accompagné de plusieurs coéquipers, dont un caméraman-photographe, pour partager en direct avec le grand public les découvertes de l'expédition qui devrait durer six semaines.

    Un nouveau continent... de déchets plastiques

    Alors, quid de ce "nouveau continent "? Les mouvements violents et récents des plaques tectoniques responsables des séismes et du tsunami qui ont dévasté l'an dernier la région de Fukushima, au Japon, auraient-ils permis l'émergence d'une vaste île au coeur du Pacifique ? L'Atlantide aurait-elle ressurgie des abysses ? Voilà qui serait du pur Jules Vernes et nous ferait rêver d'aventures et d'explorations. Hélas, le "7ème continent" n'incite nullement à la rêverie et n'a rien de glamour : il s'agit en réalité d'une "Grande Plaque de déchets", ou de plusieurs plaques, qui se forme au sein du Pacifique Nord, entre les côtes de Hawaï et de l'Amérique du nord, à partir de millions de tonnes de détritus plastiques charriés par les courants océaniques. Dans cette région du globe, les courants tournent dans le sens des aiguilles d'une montre et créent une spirale interminable, un puissant vortex, qui fait tourbillonner les déchets en plastique et les accumulent depuis des années. Les déchets proviennent des côtes et des fleuves, le tourbillon subtropical du Pacifique nord les ramène vers son centre, créant  ainsi une zone flottante de détritus agglomérés, d'une superficie de près de 3,5 million de km2. Soit 7 fois la superficie de la France. Rien de moins.

    Pourquoi l'expédition "7ème continent ?"

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    Le vortex de détritus dans l'océan Pacifique Nord. Carte DR Arte

    Comme tous les problèmes écologiques qui n'ont pas encore affecté directement notre quotidien et notre santé, le phénomène n'intéresse pas vraiment grand monde aujourd'hui, à part les écologistes et les scientifiques. Son existence est même, cela va de soi, remise en question par la famille des écolo-sceptiques. Il est vrai que la "soupe plastique", ou "great pacific garbage patch", comme on l'appelle au Nord-Est de l'océan Pacifique, n'est pas située dans une zone très fréquentée par la navigation marchande et le tourisme. En outre, l'imagerie satellite n'est pas assez puissante pour qu'on puisse avoir une idée précise de sa superficie. Quant à sa composition, elle n'a pas non plus fait encore l'objet d'analyses scientifiques.

    Dans 20 ans, un "continent" vaste comme l'Europe

    Et pourtant, dans 20 ans, si rien n'est fait, le "7ème continent" sera aussi grand que l'Europe. Avec des conséquences néfastes évidentes sur la composition de nos océans, qui recouvrent 2/3 de notre planète et abritent d'immenses prairies de plancton et d'autres micro-organismes, véritable et immense pompe à oxygène de notre biotope : ils absorbent plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. A l'heure du réchauffement climatique et de l'impératif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, il ne fait aucun doute que l'avenir de l'humanité dépend plus que jamais de la préservation des océans...

    Seules deux expéditions américaines se sont rendues à ce jour sur place, en 2006 et 2009, dont celle de la SEAPLEX, qui a pu constater l'existence d'un gigantesque vortex de déchets. Doù l'importance de la mobilisation actuelle des scientifiques français du CNES, par le biais du projet Argonautica, pour constituer les preuves matérielles des nombreuses plaques de détritus qui encombrent le Pacifique nord, et analyser la composition chimique des particules polluantes.  Afin d'anticiper leur impact sur le milieu océanique et d'essayer de lutter contre le phénomène.

    Au XXIème siècle, l'aventure s'achève dans les poubelles de l'humanité

    Les  Indiana Jones, Magellan, Christophe Colomb et autres aventuriers de nos temps modernes ont intérêt à se vêtir de combinaisons étanches et de masqus antipollution et à oublier vite fait leurs rêves de trésors enfouis à exhumer.  Les seules terres qui restent à explorer dans notre XXIème siècles sont les sales produits de notre mode de vie : consommation effrénée, pillage des ressources naturelles et asséchement des énergies fossiles...  Non seulement la banquise fond, en raison du réchauffement climatique, mais jamais à court d'idées, l'humanité la remplace par une nouvelle banquise de plastique, issue des poubelles de l'humanité ! 

    Bienvenue sur le nouveau continent de la planète Terre : on a les explorations et les découvertes qu'on mérite.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    Pour tout savoir sur l'expédition 7ème continent et la suivre en direct, dès son départ : cliquer sur le site de l'OSL (Ocean Scientif Logistic)

    A ECOUTER

    Une émission de RFI :

    L'océan plastique, le 7e continent, 5 mai 2012 - Chronique de l'espace - Le 7e continent
     
    TOUT SUR LE PLASTIQUE

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant.  230 000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

  • Sécheresse. Après le beau temps, que vienne enfin la pluie !

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    En Dordogne, les pêcheurs évitent les cours d'eau secondaires, où l'eau manque. En période de fraie, la vigilance est accrue. Photo Sud Ouest / Arnaud LOTH

    Les vacances d'avril sont enfin là et la plupart d'entre nous aspirent à pouvoir profiter de quelques jours de repos bien mérité, au soleil et au sec. Cette soif de beau temps bien compréhensible n'est pas sans culpabiliser l'écolo de base... Car près de huit nappes phréatique sur dix affichaient en France au 1er avril un niveau "inférieur à la normale", selon le relevé mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ce qui était déjà le cas au 1er mars.

    25 % de précipitations en moins

    Si le mois d'avril nous semble plutôt frais et pluvieux, janvier, février et mars 2012 ont été marqués par une sécheresse hivernale remarquable qui a fait suite à un automne 2011 déjà très sec sur la quasi totalité du territoire, à l'exception de la région Provence-Alpes-Cote d'Azur : de septembre 2011 à mars 2012, les précipitations ont été inférieures de 25 % par rapport à la normale, selon Météo France.

    Pour le BRGM, au  1er avril, l'état de remplissage des nappes souterraines "se maintient très majoritairement sur des valeurs inférieures, voire très inférieures à la normale". Ce remplissage est qualifié de "très inférieur à la normale pour 30 % des points suivis" et "inférieur à la normale pour 59 %". Il est le résultat d'une pluviométrie très inférieure à la normale au cours de la période dite de recharge, c'est à dire de septembre à mars, avant que  la végétation ne repousse. Au-delà du déficit récurrent de précipitations depuis des mois, le BRGM précise aussi que "cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique".

    Une grande partie du Sud-Ouest au régime sec

    "C'est le cas sur la plus grande partie du Bassin Parisien, sur le secteur du Rhône et dans le Sud-Ouest", souligne le BRGM, pour lequel, si elle n'est pas encore "catastrophique", la situation devient franchement "préoccupante". L'expression risque de tourner rapidement au doux euphémisme, car la dite-situation s'est dégradée par rapport au précédent état des lieux, qui indiquait qu'environ 80% des aquifères français affichaient au 1er mars un niveau de remplissage inférieur à la moyenne : au 1er avril, ce sont désormais 89 % des ressources souterraines en eau qui sont dans ce cas, sur le territoire métropolitain. Dans la région, les nappes alluviales de la Garonne aval sont touchée, de même que la Dordogne. Seule exception, le bassin Adour-Garonne, où les eaux de remplissage sont "proches de la normale".

    L'Europe a soif

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    En Espagne, la campagne se désespère. Comme ici en Aragon, où Fernando Regano, agriculteur à Sarinena, un village de la province aragonaise de Huesca, n'a pas vu une goutte de pluie depuis ocobre. Photo AFP

    En Europe, c'est du jamais vu. l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, où la situation n'a pas eu d'équivalent dans le dernier demi-siècle écoulé, sont aussi sévèrement touchés par la sécheresse. Londres a même envisagé des mesures de restriction d'eau, afin de pouvoir traverser cet été sans rupture d'alimentation en eau la période à haut risque des Jeux Olympiques, qui se traduit par un afflux massif de population et donc un accroissement des besoins en eau. Sur l'ensemble de la France, il faut remonter à 1989 pour voir un niveau de précipitation plus bas au cours de cette même période, avec un écart de 29 % par rapport à la moyenne.

    Le gouvernement a réuni le jeudi 12 avril un comité de suivi, pour prendre des mesures préventives, notamment pour l'agriculture. La plus grande vigilance est demandée aux Préfets, qui feront un point de situation dans un mois. La situation actuelle n'est pas forcément synonyme d'été catastrophique pour l'agriculture. Tout va dépendre du taux de précipitation des semaines à venir. Mais, même avec des pluies abondantes, les réserves d'eau ne se referont pas à hauteur des besoins : la végétation qui pousse absorbe la plus grande partie du précieux liquide qui tombe du ciel. On s'achemine à coup presque sûr vers une pénurie d'eau cet été. Ce qui reposera une fois de plus la question des méthodes d'irrigation de l'agriculture, en France et en Europe.

    Dans un contexte global de réchauffement climatique, parvenir à mieux gérer la ressource en eau en l'économisant et en la partageant, est un objectif d'une actualité toujours plus brûlante.

    Cathy Lafon

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