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irrigation

  • Aquitaine : Antargaz et Goodplanet vont planter plus de 5.000 arbres dans le bassin Adour-Garonne

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    L'Adour. Photo archive "Sud Ouest" / Philippe Bataille

    Le 23 janvier dernier, Antargaz, acteur majeur du marché de l’énergie en matière de distribution de gaz, a inauguré en partenariat avec la Fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, et lAssociation Française d’Agroforesterie, un programme d’agroforesterie sur le bassin Adour-Garonne.

    L'agroforesterie, kesaco ?

    agroforesterie.jpgL’agroforesterie (association d’arbres et de cultures agricoles sur une même parcelle) est une méthode consistant à planter au milieu des cultures, des arbres capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. C'est un outil peu coûteux et efficace qui permet l’épuration et la régulation de l’eau et autorise une gestion à la fois qualitative et quantitative de la ressource dans la durée.

    Pourquoi un partenariat Antargaz-Fondation GoodPlanet?

    Antargaz a choisi de soutenir ce projet d’agroforesterie pour ses impacts dans l’aménagement du territoire mais aussi pour ses bénéfices environnementaux. Avec cette opération, la Fondation GoodPlanet et Antargaz veulent afficher leur volonté commune de participer activement à la défense et au respect de l’environnement.

    Pourquoi le bassin Adour-Garonne ?

    agroforesterie-sol-et-eau-texte.jpgLe sol et la végétation jouent un rôle fondamental dans le cycle de l’eau. Valable sur le plan qualitatif, cette relation l’est aussi sur le plan quantitatif, puisque la quantité d’eau durablement disponible sur un territoire donné est entièrement dépendante de la nature du sol et de sa couverture végétale. Ainsi, la protection de la ressource en eau et l’optimisation de son usage, notamment en agriculture, sont étroitement liées à la manière dont le sol et sa couverture végétale absorbent et conservent l’eau qui leur est apportée par les précipitations. Or, le bassin hydrographique Adour-Garonne représente un cinquième du territoire national. L’activité agricole y occupe une place importante (50% de la superficie du bassin), avec des cultures céréalières, maraichères, de la polyculture et de l’élevage. Autant d’activités liées à l’eau, en termes de besoins comme d’impacts auxquelles l'agroforesterie sera bénéfique...

    Comment ça marche ?

    agroforesterie infographie.jpgLe projet prévoit la plantation, sur 3 ans, de 5.550 arbres agroforestiers adaptés au contexte local et en mélange sur les parcelles. Ce projet s’intègre dans une opération d’animation territoriale d’envergure, Agr’eau, dans un double objectif : moins d’intrants chimiques, moins de travail du sol, moins de pollution des eaux, mais aussi plus de végétal, plus de services rendus par l’agriculture à l’environnement...  Grâce au soutien d’Antargaz, au moins 15 agriculteurs pourront bénéficier du projet pour la période de plantation en cours (novembre 2014 – mars 2015) et ainsi réaliser leurs projets d’aménagement agroforestier en s’appuyant sur un réseau d’opérateurs techniques coordonné par l’Association Française d’Agroforesterie.

    Cathy Lafon

    Illustrations : Association française d'agroforesterie

    PLUS D'INFO

    Depuis 2008, Antargaz s’engage auprès de la Fondation GoodPlanet pour soutenir des projets environnementaux sur le territoire français. Antargaz a déjà participé à un projet de boisement pour la protection de captage d’eau en Bretagne et à un projet d’agroforesterie dans le Pas-de-Calais.

  • Réchauffement climatique : pour le Rhône, c'est "chaud devant" !

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    Le Rhône Photo DR

    Le Rhône s’est réchauffé de 2°C en 30 ans, de 3°C durant les périodes de forte chaleur, indique Le Dauphiné qui rapporte les données d'une étude de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse.

    Le changement climatique, c'est maintenant

    Clôture par Martin Guespereau du séminaire « Eau et changement climatique », Lyon, 19 septembre 

    "Ce n’est pas un scénario catastrophe mais peu s’en faut : le changement climatique, c’est maintenant !" : telle est la conclusion que tire le quotidien régional rhône-alpin d’une étude conduite par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse, qui a réuni 300 experts et gestionnaires de l’eau. Si les rejets des centrales nucléaires entraînent un réchauffement de 1,5°C à 3,2°C selon les lieux et les années, le réchauffement du fleuve est surtout le signe de la vitesse du changement climatique. Le thermomètre d’EDF qui surveille le fleuve comme le lait sur le feu est catégorique : en 30 ans, le Rhône a gagné 2°C. Le directeur général de l’Agence de l’eau, Martin Guespereau, affirme que « la température va augmenter d’encore autant d’ici 2030 ».

    Diminution des précipitations

    Les débits des affluents du Rhône, déjà insuffisants pour tempérer le réchauffement des eaux, devraient effectivement baisser avec l’accélération de la fonte des neiges. Les experts qui ont conduit cette étude prévoient une diminution de la durée annuelle d’enneigement de 20 à 50% dans les Alpes du Sud et de 10 à 15% dans les Alpes du nord à l’horizon 2030. En 2050, la Saône pourrait avoir perdu 50% d’eau en été et en automne. Concernant la Durance et l’Isère, affluents méditerranéens du fleuve, les pertes en eaux sont estimées à 75% en été pour cette même échéance. Ces modifications bouleverseront la répartition des espèces ainsi que les activités humaines. Pour ces dernières, l'accent est mis sur l'application de mesures d'économie d'eau.

    Le Sud-Est : première région touchée par le réchauffement climatique

    eau,économie,irrigation,eau potable,réchauffement climatiquePremière région française touchée par les conséquences du réchauffement climatique, le littoral méditerranéen pourrait recevoir 60% de pluies en moins et connaître une hausse des températures de 3 à 6°C, et jusqu’à 10°C au mois d’août, d’ici 2080. « 1°C en plus, explique Martin Guespereau (ci-contre), c’est un déplacement du climat de 180km vers le nord, c’est comme si Avignon se trouvait à Lyon ».  Avec des conséquences sur la faune et la flore : selon les scientifiques, une petite quinzaine d’espèces de poissons disparaîtra en mer. Et dans les eaux du Haut-Rhône, la truite fario ou le chabot auront du mal à s’en remettre. D’autres espèces comme les chevesnes, les perches, les ablettes ou les hotus vont croître et se multiplier alors que d’autres poissons vont migrer vers le nord.

    Economiser l'eau, c'est l'urgence

    Pour Martin Guespereau, "la conséquence de ce chamboulement est qu’il va falloir apprendre à vraiment partager l’eau". Ce qui n'est pas simple, tant les intérêts peuvent être contradictoires, “voire conflictuels” souligne le directeur de l’Agence, entre l’agriculture, l’alimentation des populations, l’industrie et le tourisme. Le réchauffement climatique n'est plus un sujet de débat, selon Martin Guespereau, qui objecte aux climato-septiques et à ceux qui douteraient de l'urgence qu'il y a à économiser l'eau, que la preuve de l’acuité du problème est donnée par les arrêtés sécheresse des préfets  : "ils devraient être l’exception or ils sont devenus la règle". Revoir l'état des canalisations souterraines dans les villes en réduisant les fuites d'au, et  à la campagne progéger les nappes phréatiques, en réduisant l'irrigation, sont des prorités identifiées.  “Pour 2 euros de travaux, on peut économiser 1m3 d’eau", conlut Martin Guespereau dans le Dauphiné.

    Et dans la région ?

    eau,économie,irrigation,eau potable,réchauffement climatiqueDans le grand Sud-Ouest, Marc Abadie, directeur général de l'agence de l'eau Adour-Garonne, présentait de son côté le 5 novembre,à Bordeaux, son programme pour les six années à venir, baptisé « plan de sauvegarde pour l'eau ». L'agence de l'eau Adour-Bayonne semble plus discrète sur le thème du "réchauffement climatique" et sur la nécessité d'économiser et de partager l'eau, mais elle constate aussi la raréfaction de la ressource et prévoit un volet financier de 105 millions d'euros pour financer des actions en faveur de la gestion quantitative de la ressource et des économies d'eau. La nécessité de faire la chasse aux fuites d'eau, y compris dans les réseaux d'irrigation, est évoquée par Adour-Garonne, mais sans qu'il soit question de réduire l'irrigation, comme c'est le cas chez sa petite soeur rhône-alpine, méditerranéenne et corse. 

    Comme dans bon nombre de pays du monde (et pas seulement du tiers-monde), l'accès à l'eau pourrait devenir problématique en France, tout au moins dans certaines régions. Economiser et éviter le gaspillage de l'eau deviennent des impératifs urgents, pour protéger la ressource. Et préserver notre qualité de vie.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

  • Sécheresse. Après le beau temps, que vienne enfin la pluie !

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    En Dordogne, les pêcheurs évitent les cours d'eau secondaires, où l'eau manque. En période de fraie, la vigilance est accrue. Photo Sud Ouest / Arnaud LOTH

    Les vacances d'avril sont enfin là et la plupart d'entre nous aspirent à pouvoir profiter de quelques jours de repos bien mérité, au soleil et au sec. Cette soif de beau temps bien compréhensible n'est pas sans culpabiliser l'écolo de base... Car près de huit nappes phréatique sur dix affichaient en France au 1er avril un niveau "inférieur à la normale", selon le relevé mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ce qui était déjà le cas au 1er mars.

    25 % de précipitations en moins

    Si le mois d'avril nous semble plutôt frais et pluvieux, janvier, février et mars 2012 ont été marqués par une sécheresse hivernale remarquable qui a fait suite à un automne 2011 déjà très sec sur la quasi totalité du territoire, à l'exception de la région Provence-Alpes-Cote d'Azur : de septembre 2011 à mars 2012, les précipitations ont été inférieures de 25 % par rapport à la normale, selon Météo France.

    Pour le BRGM, au  1er avril, l'état de remplissage des nappes souterraines "se maintient très majoritairement sur des valeurs inférieures, voire très inférieures à la normale". Ce remplissage est qualifié de "très inférieur à la normale pour 30 % des points suivis" et "inférieur à la normale pour 59 %". Il est le résultat d'une pluviométrie très inférieure à la normale au cours de la période dite de recharge, c'est à dire de septembre à mars, avant que  la végétation ne repousse. Au-delà du déficit récurrent de précipitations depuis des mois, le BRGM précise aussi que "cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique".

    Une grande partie du Sud-Ouest au régime sec

    "C'est le cas sur la plus grande partie du Bassin Parisien, sur le secteur du Rhône et dans le Sud-Ouest", souligne le BRGM, pour lequel, si elle n'est pas encore "catastrophique", la situation devient franchement "préoccupante". L'expression risque de tourner rapidement au doux euphémisme, car la dite-situation s'est dégradée par rapport au précédent état des lieux, qui indiquait qu'environ 80% des aquifères français affichaient au 1er mars un niveau de remplissage inférieur à la moyenne : au 1er avril, ce sont désormais 89 % des ressources souterraines en eau qui sont dans ce cas, sur le territoire métropolitain. Dans la région, les nappes alluviales de la Garonne aval sont touchée, de même que la Dordogne. Seule exception, le bassin Adour-Garonne, où les eaux de remplissage sont "proches de la normale".

    L'Europe a soif

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    En Espagne, la campagne se désespère. Comme ici en Aragon, où Fernando Regano, agriculteur à Sarinena, un village de la province aragonaise de Huesca, n'a pas vu une goutte de pluie depuis ocobre. Photo AFP

    En Europe, c'est du jamais vu. l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, où la situation n'a pas eu d'équivalent dans le dernier demi-siècle écoulé, sont aussi sévèrement touchés par la sécheresse. Londres a même envisagé des mesures de restriction d'eau, afin de pouvoir traverser cet été sans rupture d'alimentation en eau la période à haut risque des Jeux Olympiques, qui se traduit par un afflux massif de population et donc un accroissement des besoins en eau. Sur l'ensemble de la France, il faut remonter à 1989 pour voir un niveau de précipitation plus bas au cours de cette même période, avec un écart de 29 % par rapport à la moyenne.

    Le gouvernement a réuni le jeudi 12 avril un comité de suivi, pour prendre des mesures préventives, notamment pour l'agriculture. La plus grande vigilance est demandée aux Préfets, qui feront un point de situation dans un mois. La situation actuelle n'est pas forcément synonyme d'été catastrophique pour l'agriculture. Tout va dépendre du taux de précipitation des semaines à venir. Mais, même avec des pluies abondantes, les réserves d'eau ne se referont pas à hauteur des besoins : la végétation qui pousse absorbe la plus grande partie du précieux liquide qui tombe du ciel. On s'achemine à coup presque sûr vers une pénurie d'eau cet été. Ce qui reposera une fois de plus la question des méthodes d'irrigation de l'agriculture, en France et en Europe.

    Dans un contexte global de réchauffement climatique, parvenir à mieux gérer la ressource en eau en l'économisant et en la partageant, est un objectif d'une actualité toujours plus brûlante.

    Cathy Lafon

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