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Développement durable - Page 799

  • Pollution de l'air : vers une Zapa à la parisienne

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    Paris au cours d'un épisode d'alerte aux particules fines Photo DR

    Un plan "antipollution" doit être présenté aujourd'hui, lundi 12 novembre, au Conseil de Paris.

    Au début de l'été, le ministère de l'Ecologie de François Hollande a mis en sursis le projet des Zapa (Zones d'actions prioritaires pour l'air), décidé sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, afin de lutter contre la thrombose de la circulation urbaine et, surtout, de réduire la pollution de l'air, pour améliorer la santé et la qualité de vie des citadins. La pollution aux particules fines dans nos villes a atteint des taux intolérables pour notre santé (elle est  responsable en France de près de 40.000 décès prématurés par an). Sans oublier l'ardente obligation de se mettre en conformité avec les réglementations européennes en la matière : la France dépasse aujourd'hui les seuils de pollution de l'air admis par l'UE, si bien que le pays, en contentieux avec Bruxelles, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016. De l'argent public qu'il serait bien utile de ne pas jeter par les fenêtres, crise ou pas.

    Changement d'époque en vue

    zapa,lutte contre la pollution de l'air,réduciton des gaz à effet de serre,conseil municipal,maire,proposition,communication,polémiqueInitié par l'Europe et déjà mis en place dans de nombreux Etats membres, le concept des Zones d'actions prioritaires pour l'air (LEZ en anglais) a pour  objectif incontournable et pas seulement louable, de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015. Qui dit Zapa, dit aussi interdiction sur le territoire concerné de la circulation des véhicules les plus polluants. Mais tout dépend ensuite de la mise en musique du concept : quels critères retenir pour interdire quoi ? Si la mouture initiale des Zapa a bel et bien été retoquée par Delphine Batho, car jugée "antisociale" et pas très efficace écologiquement, le gouvernement actuel de gauche n'a pas renoncé à l'essence même du projet voulu par son prédécesseur de droite.  La ministre de l'Ecologie le rappelait le 20 septembre dernier : la France doit évoluer nécessairement sur ce point et les grandes villes du pays sont "invitées", d'ici janvier 2013, à faire des propositions concrètes en la matière. Qui rompront nécessairement avec la culture du "tout voiture" incompatible avec nos modes de vie urbains actuels, et ne plairont donc pas à tout le monde.

    Paris ouvre le bal

    C'est dans ce contexte que Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, doit présenter ce lundi au Conseil de Paris sa communication "sur la lutte contre la pollution", dont il a dévoilé la semaine dernière les principales propositions. 

    Trois des mesures les plus "spectaculaires" : la baisse de la vitesse maximale sur le périphérique de 90 à 70 km/h, l'interdiction des véhicules les plus anciens, la mise en place de péages sur les autoroutes métropolitaines, ne pourront être mises en place qu'avec l'accord de l'Etat. L'interdiction de la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans, et des poids-lourds de plus de 18 ans sera aussi mise en débat.

    Une volée de bois vert et moins vert

    Bertrand Delanoë s'est aussitôt attiré une volée de bois vert et moins vert.  L'opposition de droite  a violemment critiqué jeudi 8 novembre le plan antipollution du maire, y voyant, selon l'AFP, une opération de "communication" d'un maire socialiste, qui aurait des arrière-pensées "politiciennes" en direction des écologistes à un an et demi des élections municipales de 2014. Sachant que le projet Zapa est  issu d'un gouvernement de droite, l'argument peut au minimum faire sourire. Mais renvoie objectiviement à une réalité toute autre : il ne s'agit  pas de faire plaisir à des partenaires politiques, qui d'ailleurs trouvent que les mesures ne vont pas assez loin, mais bien de prendre des mesures antipollution indispensables, pour lesquelles on n'a que trop attendu.

    "Un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste" pour l'UMP, "cynique" pour les centristes

    "C'est un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste (...) Il s'agit de manger la laine sur le dos des écologistes, c'est purement politicien", a critiqué le président de la fédération UMP au Conseil de Paris Philippe Goujon. L'UMP fustige notamment "la pénurie de stationnement", qui conduit les automobilistes à "tourner" à la recherche d'une place et le "manque de transports en commun".

    Les centristes ont dénoncé "un raisonnement en circuit fermé" et du "cynisme". "Le problème des poids lourds n'est pas traité. Nous, nous souhaitons des sites logistiques multimodaux, une réglementation draconienne contre les poids lourds, le développement du fret fluvial", a déclaré la conseillère de Paris Edith Gallois. "Le maire veut flatter les Verts, prendre de vitesse Le Guen pour installer Hidalgo dans son fauteuil", a-t-elle dit. Jean-Marie Le Guen, maire adjoint PS en charge de la Santé, a en effet récemment proposé d'interdire Paris aux véhicules diesel, dont les émissions de particules fines, dangereuses pour la santé,  sont reconnues par l'OMS responsables de la hausse des maladies respiratoires dans les villes.

    Un plan limité, pour les écologistes

    Chacun est dans son rôle : les écologistes soulignent pour leur part les limites du plan du maire de Paris, en l'absence d'une politique offensive contre le diesel, responsable de la pollution aux particules fines. "Cela ne suffira pas sans un plan national pour sortir du diesel", a déclaré le maire adjoint en charge de l'Environnement René Dutrey.  Le groupe EELV au Conseil de Paris, qui insiste sur l'accompagnement social des mesures et la question des diesel, doit déposer aujourd'hui cinq voeux pour favoriser le remplacement des véhicules diesel par des véhicules moins polluants à la RATP, dans le parc automobile de la ville, les flottes de taxis, et les véhicules de location. 

    Non Paris, tu ne resteras pas toute seule !

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    Une Zapa,  pour mieux respirer à Bordeaux ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Le Conseil de Paris risque d'être très animé aujourd'hui. Mais le "débat Zapa" ne restera pas l'apanage de la capitale. Après Paris, la balle sera aussitôt dans le camp des autres grandes agglomérations françaises, dont la Communauté urbaine de Bordeaux, qui vont devoir étudier et mettre en place très rapidement des plans locaux pour réduire la pollution de l'air, tout en améliorant la mobilité des habitants. En luttant également contre le réchauffement climatique, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Notre-Dame-des-Landes : le dernier clip de Bred'irie

    Signalé à Ma Planète par Raf, un internaute, le clip des bretons Bred'irie en rajoute une couche sur la toile, avec une nouvelle chanson contre le projet de l'aéport nantais, tout simplement intitulée  "Notre-Dame-des-Landes". Bred-irie a rejoint le 6 novembre le combat musical mené sur internet par les anti-aéroport nantais. 

    Musique, s'il vous plaît !

    Bred'irie (prononcez brède ail riz !), c'est avant tout une musique qui ne connaît pas de frontière et  qui invite au voyage grâce aux rythmes d'instruments venus d'un peu partout dans le monde. Du Tibet à Essaouira en passant par la Bretagne le son est multiculturel à l'image d'un monde où les distances n'existent plus, mais pas uniquement grâce à l'avion... En gros, de la world bretonne écolo.

    Les Girondins ont pu découvrir ce groupe le 3 novembre dernier, au Madison, à Langon. 

    Quand aux opposants au projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ils manifestaient hier, samedi 10 novembre, à Rennes, 12h Place de la Mairie, et à Guingamp,  14h30 Place du Vally.  En attendant la grande manifestation de "réoccupation" à Notre Dame Des Landes, samedi 17 novembre prochain à 11h.

  • Océan : échouages de dauphins morts sur la Côte d'Opale (Nord-Pas-de-Calais)

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    Le dauphin retrouvé mort sur la plage entre Saint-Etienne-au-Mont et Equihen (Nord-Pas-de-Calais), 8 novembre 2012. Photo Jérémie Marion (site de France 3)

    Trois dauphins ont été retrouvés morts sur les plages de la Côte d’Opale, en une semaine alors que la région n’avait pas connu d’échouage de dauphin depuis 1981, selon France 3 Nord-Pas-de-Calais.

    Des échouages d'animaux marins en grand nombre

    Un  troisième cadavre de dauphin a été retrouvé hier, le 8 novembre 2012 dans le Boulonnais, sur la plage, entre Saint-Etienne-au-Mont et Equihen. La cause de sa mort, qui remonte à plusieurs semaines, est indéterminée pour le moment. De même pour le dauphin échoué à Audresselles qui, la veille, avait été pris en charge par Jéréme Marion, du service animalier Opale Capture Environnement. Quant au dauphin récupéré une semaine plus tôt, le 30 octobre, sur la plage d’Ecault, les scientifiques du Centre des mammifères marins de la Rochelle ont retrouvé des morceaux de filets de pêche sur son corps. Les trois dauphins étaient des mâles adultes appartenant à l’espèce la mieux connue, celle du Grand dauphin (Tursiops truncatus) dit aussi Souffleur ou Dauphin à gros nez.

    Le 3 octobre, c’était une tortue luth qui était retrouvée morte sur la plage d’Ecault. La tortue, qui appartient à une espèce classée « en danger critique d’extinction » par l’IUCN, pourrait avoir fait le voyage depuis les Caraïbes, la Guyane ou encore l’Afrique de l’ouest avant de venir s’échouer sur la côte. Cela porte à une vingtaine le nombre d'animaux marins échoués depuis la fin de l'été, dont, parmi eux, trois bébés phoques vivants. C'est beaucoup,  au point de provoquer l'étonnement de Jérémie Marion : « Il y a trois, quatre ans, on n'en trouvait pas autant ! »

    Flipper le daupin a des raisons de "flipper"

    Ces "séries noires" d'échouages d'animaux marins ont des origines bien connues. Il n'y a pas vraiment de mystère autour du phénomène : les activités humaines en sont largement à l'origine.  Jérémie Marion, directeur général d’Opale Capture Environnement, le rappelle: les causes possibles de ces décès sont une collision avec un bateau, une capture dans des filets de pêches, une maladie et la pollution. Surtout la pollution due aux déchets jetés sur la plage ou à la mer, débris et plastiques en tout genre, qui finissent dans le gosier ou l'estomac des animaux, s'ils ne s'agglutinent pas dans l'océan pour former le 7ème continent de plastique dans le vortex du Pacifique nord.

    Et dans la région ?

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    Echouage de dauphins et autres cétacés. Willy Dabin et Jean-Jacques Boubert du Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle. 24 janvier 2012. Photo archives Sud Ouest

    En France, 300 dauphins s’échouent en moyenne chaque année, principalement entre janvier et avril, durant les périodes de tempêtes hivernales, où les animaux affaiblis n’ont pas la capacité de résister, et où les animaux déjà morts sont emportés jusqu’aux rivages. La majorité des échouages a lieu dans le grand Sud-Ouest, sur les côtes des Landes, de la Gironde, de la Charente-Maritime et de la Vendée. Dans ces trois derniers départements, les échouages sont observés toute l’année. Dans les Landes, la majorité des échouages se produit durant une courte période qui s’étale de mi-février à mi-mars.

    Un phénomène récent, visible en période de tempêtes

    En janvier dernier, on a relevé sur le littoral landais, au moins onze échouages de dauphins rejetés sur les plages. Selon les chercheurs du CRMM (Centre de recherches sur les mammifères marins de la Rochelle), les échouages massifs de dauphins sont un phénomène récent, apparu dans les années 1990, et qui ne concerne pas que la France. Outre-atlantique, les plages de Cape Cod (Massachusetts) sont aussi régulièrement le théâtre d'hécatombes de dauphins  : ainsi en janvier dernier, plus de 80 dauphins ont été retrouvés sur quarante kilomètres de la côte américaine...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Les bilans annuels complets d'observation des échouages de cétacés sont à consulter sur le site du  Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle (CRMM) : cliquer ICI

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