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Déchet - Page 61

  • Réchauffement climatique. Conférence internationale de Doha : "Respire !"

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    Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique en cours sur la planète ?

    Aujourd'hui débute à Doha (Qatar) la 18e conférence internationale sur le climat, qui réunit pour deux semaines 194 pays en quête de bases pour un nouvel accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Que dire de plus sur le sujet ?

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeA première vue, rien. On ne cesse de le répéter, au niveau mondial, les signaux d'alerte des éminentes institutions internationales qui se chargent de notre présent et de notre avenir, affluent de tous côtés : l'Europe, la Banque mondiale, le Giec, le Programme des Nations unies pour l'environnement, les scientifiques... Tous tirent la sonnette d'alarme pour rappeler que si l'on ne réduit pas drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES), comme le gaz carbonique (CO2) ou le méthane, la hausse des températures, déjà constatée à l'échelle de la planète, va s'aggraver. Au rythme actuel  il n'y a pratiquement  plus aucune chance de limiter le réchauffement aux alentours de 2°C comme s'y était engagée la communauté internationale lors du sommet de Copenhague en 2009 : « Il est nécessaire d'apporter une réponse plus rapide au changement climatique et c'est possible », déclarait il y a encore quelques jours Christiana Figueres, la responsable des questions climatiques à l'ONU. La Banque mondiale elle-même, a lancé le 8 novembre dernier à Washington, un ultimatum pour éviter le "cataclysme climatique", (Ma Planète du 22 novembre 2012), selon les propres termes du rapport de l'institution. "Cataclysme" qui se produirait si la planète finit par connaître une élévation de 4° de sa température moyenne, comme l'envisagent désormais les scientifiques, si l'humanité continue à ne rien faire pour stabiliser le climat.

    La sécheresse menace de dépérissement 70 % des arbres dans le monde

    réchauffement climatique,arbre,sécheresse,forêt,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeOui, mais vraiment rien de plus ? Allons-y pour une des dernières études scientifiques en date, publiée le 30 septembre dernier par la revue "Nature" et reprise le 24 novembre par "Le Monde". Les forêts, poumons de la Terre, sont menacés de dépérissement : les arbres sont plus vulnérables à la sécheresse que les scientifiques ne l'imaginaient. La planète se réchauffe ? Cool ! On pourra enfin planter des oliviers en région parisienne et, pourquoi pas, des orangers en Irlande ! Raté. Ca ne se passe pas comme ça. Le monde vivant n'est pas un gigantesque jeu de Playmobil. Quand les arbres manquent d'eau, ils font des embolies, comme les humains : des bulles d'air obstruent les vaisseaux qui transportent la sève qui les fait vivre. Tous les arbres sont concernés par ce desséchement fatal, feuillus comme conifères, et tous les climats également, humides ou secs. Petit problème :  la mortalité accrue des arbres fait planer une menace sur les écosystèmes qui n'a pas encore été prise en compte dans les scénarios déjà désastreux du réchauffement climatique. Quel nouvel impact aura sur le climat le dépérissement des "puits de carbone" que constituent les forêts ?

    La planète en chaussettes en 2013 ?

    Creusons-nous encore la cervelle, pour rester "constructifs". Au cas où l'argument ferait mouche auprès des grands décideurs mondiaux (l'espoire fait vivre), il est peut-être utile de rappeler que le premier dossier à traiter à Doha est tout simplement la mise en route d'une deuxième période pour le protocole de Kyoto qui s'achève à la fin de cette année. Jusqu'à présent, cet accord est le seul instrument international juridiquement contraignant en matière de réduction d'émissions de GES (gaz à effet de serre) dans lequel s'étaient engagés l'Union européenne et quelques grands pays industrialisés.  Mais pour ce deuxième round, le Japon, le Canada et la Russie ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne resigneraient pas... L'engagement, dès lors, paraît relativement symbolique : les pays présents à Doha, dont l'Europe, ne représentent en effet qu'environ 15 % des émissions de GES au niveau mondial.  Autant dire que, question réchauffement climatique, la planète risque fort se retrouver toute nue en 2013 ... Sauf si l'on avait la surprise d'enregistrer à Doha de véritables avancées en direction d'un nouvel accord mondial sur le climat,  dont le principe a été inscrit l'an dernier dans l'accord de Durban (Afrique du Sud) et qui devrait donner lieu à un nouveau traité censé en vigueur en... 2020. C'est pas comme s'il y avait urgence.

    L'hôte de la conférence climat : le Qatar, premier émetteur de CO2 de la planète

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeQue dire de plus, donc ? On peut quand même rajouter que le pays choisi pour accueillir la 18ème conférence sur le climat est le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et premier pays émetteur au monde de gaz carbonique par habitant, avec 44 tonnes (contre 6 tonnes pour la France). Voilà un choix international de plus qui ne peut que laisser rêveurs les écologistes, confrontés par ailleurs en France, à l'éternel retour de la question de l'exploitation des gaz de schiste, au refus du gouvernement de tenter d'écouter, à défaut de les entendre, les arguments des partisans d'une autre forme de croissance économique moins émettrice de gaz à effet de serre, comme c'est le cas à Notre-Dame-des-Landes,  et, dans le même temps, au flou complet du débat qui doit s'ouvrir le 29 novembre sur la transition énergétique présentée néanmoins  comme "nécessaire et incontournable". On ne peut qu'espérer que le rendez-vous de Doha ne contraigne au moins le Qatar, pays roi du pétrole où l'on construit, entre autres, des haras climatisés (sic), à se préoccuper enfin d'écologie...

    Des opportunités de croissance formidables

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeEt remettre sur le tapis, que "La réduction des émissions offre des opportunités de croissance formidables", comme ne cesse de le seriner Nicholas Stern ? C'est pas une bonne idée ça ? Désormais enseignant à la London School of Economics, l'auteur du rapport éponyme l'assure aussi dans le livre, "Deux économistes face aux enjeux climatiques",  qu'il a cosigné avec le Français Roger Guesnerie (président de l''École d'économie de Paris)  : " La transition vers une économie sobre en carbone a tout pour enclencher une phase de révolution industrielle de créativité et d'innovation qui contribuera fortement au développement des pays pauvres ". Merci bien Nicholas, mais au risque de vous décevoir, l'argument a tellement été rabaché ces dernieres années, qu'on se demande comment il pourrait soudainement éveiller l'intérêt de la communauté internationale. 

    "il faut que tu respires !"

    Là, il n'y a vraiment rien de plus à dire. Voilà pourquoi Ma Planète préfère écouter avec vous le refrain d'une de ses chansons-culte-écolo : "Respire", de Mickey 3D :

    "Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
    Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire"
     
    Pas vraiment nouvelle (2003) et toute simple, la chanson écolo du groupe rock de Saint-Etienne, par ailleurs fan des Verts (le club de foot stéphanois, pas le parti écologiste...), résume à la perfection tout ce dont Doha devrait prendre conscience...

    Cathy Lafon

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  • Océan : échouages de dauphins morts sur la Côte d'Opale (Nord-Pas-de-Calais)

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    Le dauphin retrouvé mort sur la plage entre Saint-Etienne-au-Mont et Equihen (Nord-Pas-de-Calais), 8 novembre 2012. Photo Jérémie Marion (site de France 3)

    Trois dauphins ont été retrouvés morts sur les plages de la Côte d’Opale, en une semaine alors que la région n’avait pas connu d’échouage de dauphin depuis 1981, selon France 3 Nord-Pas-de-Calais.

    Des échouages d'animaux marins en grand nombre

    Un  troisième cadavre de dauphin a été retrouvé hier, le 8 novembre 2012 dans le Boulonnais, sur la plage, entre Saint-Etienne-au-Mont et Equihen. La cause de sa mort, qui remonte à plusieurs semaines, est indéterminée pour le moment. De même pour le dauphin échoué à Audresselles qui, la veille, avait été pris en charge par Jéréme Marion, du service animalier Opale Capture Environnement. Quant au dauphin récupéré une semaine plus tôt, le 30 octobre, sur la plage d’Ecault, les scientifiques du Centre des mammifères marins de la Rochelle ont retrouvé des morceaux de filets de pêche sur son corps. Les trois dauphins étaient des mâles adultes appartenant à l’espèce la mieux connue, celle du Grand dauphin (Tursiops truncatus) dit aussi Souffleur ou Dauphin à gros nez.

    Le 3 octobre, c’était une tortue luth qui était retrouvée morte sur la plage d’Ecault. La tortue, qui appartient à une espèce classée « en danger critique d’extinction » par l’IUCN, pourrait avoir fait le voyage depuis les Caraïbes, la Guyane ou encore l’Afrique de l’ouest avant de venir s’échouer sur la côte. Cela porte à une vingtaine le nombre d'animaux marins échoués depuis la fin de l'été, dont, parmi eux, trois bébés phoques vivants. C'est beaucoup,  au point de provoquer l'étonnement de Jérémie Marion : « Il y a trois, quatre ans, on n'en trouvait pas autant ! »

    Flipper le daupin a des raisons de "flipper"

    Ces "séries noires" d'échouages d'animaux marins ont des origines bien connues. Il n'y a pas vraiment de mystère autour du phénomène : les activités humaines en sont largement à l'origine.  Jérémie Marion, directeur général d’Opale Capture Environnement, le rappelle: les causes possibles de ces décès sont une collision avec un bateau, une capture dans des filets de pêches, une maladie et la pollution. Surtout la pollution due aux déchets jetés sur la plage ou à la mer, débris et plastiques en tout genre, qui finissent dans le gosier ou l'estomac des animaux, s'ils ne s'agglutinent pas dans l'océan pour former le 7ème continent de plastique dans le vortex du Pacifique nord.

    Et dans la région ?

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    Echouage de dauphins et autres cétacés. Willy Dabin et Jean-Jacques Boubert du Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle. 24 janvier 2012. Photo archives Sud Ouest

    En France, 300 dauphins s’échouent en moyenne chaque année, principalement entre janvier et avril, durant les périodes de tempêtes hivernales, où les animaux affaiblis n’ont pas la capacité de résister, et où les animaux déjà morts sont emportés jusqu’aux rivages. La majorité des échouages a lieu dans le grand Sud-Ouest, sur les côtes des Landes, de la Gironde, de la Charente-Maritime et de la Vendée. Dans ces trois derniers départements, les échouages sont observés toute l’année. Dans les Landes, la majorité des échouages se produit durant une courte période qui s’étale de mi-février à mi-mars.

    Un phénomène récent, visible en période de tempêtes

    En janvier dernier, on a relevé sur le littoral landais, au moins onze échouages de dauphins rejetés sur les plages. Selon les chercheurs du CRMM (Centre de recherches sur les mammifères marins de la Rochelle), les échouages massifs de dauphins sont un phénomène récent, apparu dans les années 1990, et qui ne concerne pas que la France. Outre-atlantique, les plages de Cape Cod (Massachusetts) sont aussi régulièrement le théâtre d'hécatombes de dauphins  : ainsi en janvier dernier, plus de 80 dauphins ont été retrouvés sur quarante kilomètres de la côte américaine...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Les bilans annuels complets d'observation des échouages de cétacés sont à consulter sur le site du  Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle (CRMM) : cliquer ICI

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  • Initiative : le collège de Bassens (33) rend l'école et la vie plus vertes, en Gironde comme en Europe

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    Les élèves du projet "P.U.P.I.L.S foer a greener school", Trophée du développement durable 2012 de la Gironde

    Il y a des jours à marquer d'une pierre verte, comme celui du mardi 23 octobre 2012, où le Conseil général de la Gironde remettait six prix et dix "coups de coeur" aux lauréats 2012 des Trophées Agenda 21 du département.

    prix dd bassens.JPGDans la catégorie "établissements scolaires et universitaires", c'est "P.U.P.I.L.S for a greener school" ("Elèves pour une école plus verte"), un projet original de dimension européenne, porté par des élèves et des enseignants du collège Manon Cormier, à Bassens, qui a été récompensé (photo ci-contre : une partie des enseigants et des élèves, au Conseil général hier).  Le prix remis avec le trophée : 1.500 €. Une jolie somme. Mais surtout, un motif de très grande fierté pour tout un collège...

    Les Trophées Agenda 21 de la Gironde

    Depuis six ans, le concours de la collectivité locale met à l'honneur ceux qui agissent sur le territoire girondin pour un développement durable, afin de valoriser et de faire connaître leurs actions et leurs "bonnes pratiques". Il s'adresse à six catégories d'acteurs du développement durable : les citoyens, les associations, les établissements scolaires et universitaires, les entreprises et les exploitations agricoles, les collectivités et les établissements publics et, nouveauté cette année, les  «open data». Cette année, 60 candidats avaient déposé un dossier.

    "P.U.P.I.L.S for a greener school" : le rêve européen et durable de Marie-Christine, prof de lettres

    comenius logo.jpgMarie-Christine Messana, professeur de lettres au collège de Bassens, nourrissait depuis longtemps un rêve : construire un projet éducatif avec les élèves, conjuguant Europe et développement durable. Envie partagée par d'autres collègues, dans son établissement, mais aussi ailleurs en Europe. Le programme Comenius, qui permet les échanges et la coopération entre les établissements scolaires en Europe, de la maternelle au lycée, lui a donné l'opportunité de concrétiser ce rêve.  Après avoir participé à trois journées de speed dating en Finlande, en 2009, réunissant des profs venus de toute l'Europe autour de désirs d'action communs, elle écrit un projet sur le développement durable, en partenariat avec d'autres collègues espagnols (Oviedo) finandais (Oulu), polonais (Wroclaw)  et slovaques (Bratislava). Soumis à l'Agence 2e2f (Agence Europe Education Fromation France) et aux agences nationales des pays impliqués, il  nécessite deux validations pour être accepté. Retoqué en 2009, réécrit et reproposé en 2011, le projet est finalement accepté.  Il débute en 2011 et s'achèvera en 2013. Cette année, élèves et enseignants sont au milieu du guet : la récompense du Conseil général de la Gironde n'en a que plus de prix.

    Du diagnostic local aux solutions durables

    comenius logo 2.jpg"La première année, dans chaque pays et dans chaque établissement, les élèves ont élaboré simultanément  un rapport sur leur environnement local et leur ville, une sorte de "diagnostic" de leur situation écologique. Ils travailllent indépendamment, mais communiquent et échangent entre eux par mail, par Facebook et sur un site collaboratif, en anglais", explique la prof. Et cette année ? "La deuxième année, en 2012, ils travaillent tous à concevoir un jardin écologique dans leur collège, en tenant compte du profil écologique et environnemental local décrit dans leur rapport initial. Parallèlement, les élèves mettent en place des solutions spécifiques à un manque écologique spécifiquement repéré dans leur établissement", détaille Marie-Christine.

    Développement durable : le collège Manon Cormier de Bassens peut mieux faire

    comenius collège.jpgA Bassens comme partout ailleurs, aussi écolo soit-on, l'écologie et le dévelopement durable, c'est un long combat. Dans ce qui cloche, les élèves (photo ci-contre) ont d'abord pointé les transports : pourquoi vient-on au collège en bus ou en voiture, alors qu'en Finlande, en dépit de conditions climatiques plus difficiles, élèves et profs vont toute l'année au collège en vélo, mode de déplacement doux et respectueux de la planète ? Sachant que le périmètre d'habitation est le même... Parmi les réponses : de meilleures éco-habitudes, de bonnes pistes cyclables, un réseau routier plus adapté et mieux sécurisé... Pourquoi au collège de Bassens ne recycle-t-on pas le papier  que l'on jette ? Quel est le trajet des aliments que l'on mange à la cantine, d'où viennent-ils, où les déchets alimentaires sont-ils jetés, qu'est-ce qu'on gaspille et pourquoi ? En  maths, avec le prof qui participe au projet, on calcule aussi les empreintes écologiques de ces mauvaises pratiques.  "Une vraie prise de conscience écolo pour les élèves", selon leur prof, réalisée avec des animateurs de clim'way, qui leur ont offert  au passage une vision globale des enjeux pour les villes du futur.

    "Le papier !", vous dis-je

    comenius logo 3.jpgPar le biais de questions pragmatiques toutes simples (encore faut-il se les poser), les élèves découvrent l'importance du volume de nourriture que nous  gaspillons quotidiennement Mais aussi qu'en Finlande, la cantine est gratuite pour tous, alors qu'en Espagne, il n'y en a pas : les élèves rentrent chez eux, ou apportent leur déjeuner à l'école. Les Finlandais recyclent tout, jusqu'aux déchets alimentaires ! "Les élèves se sont rendus compte que c'est en France que l'on consomme et que l'on jette le plus de papier. Sans pour autant le recycler... Leurs copains  Finlandais sont à l'heure du tableau numérique. Ils utilisent aussi des cahiers, comme les Polonais, les Espagnols et les Slovaques", précise  Marie-Christine Messana.  Qui interroge aussi sa propre pratique d'enseignante : "Le système français, avec les classeurs, les copies volantes et les innombrables photocopies réalisés par les enseignants pour les cours et les contrôles est surconsommateur de papier. Pour ma part, j'essaie désormais de montrer aux enfants l'intérêt écologique du cahier de brouillon ! Ca paraît bête et un peu rétro, mais réfléchissez à la quantité de feuilles volantes qu'on peut économiser avec, à l'échelle d'une classe de 30 élèves, multiplié par une trentaine de classes, puis par des centaines d'établissement scolaires en France..." Bien vu. Inhérent à une pratique quotidienne sur laquelle ils ont prise, le thème du papier est retenu par les élèves.

    Recyclage : ELISE à la rescousse ?

    bacs recyclage -.jpgEconomiser le papier, oui. Mais comment mettre en place collecte, tri et recyclage au collège ? Si la première année, en 2011,  "P.U.P.I.L.S for a greeener school" ne concernait qu'une seule classe d'une trentaine d'élèves de 3ème, la seconde année, il s'est ouvert aux 4ème et fonctionne sous forme de club, avec des volontaires, élèves comme enseignants. D'autres profs se greffent au projet ouvert à tous. On commence par fabriquer des bacs pour récupérer le papier (ci-contre), avec le concours d'un prof de techno branché écologie. Mais cela ne suffit pas. Pour l'ensemble de la chaine du recyclage, ce même enseignant apporte une solution, en proposant de rencontrer la société de collecte et de recyclage de papiers, ELISE Atlantique, nouvellement installée à Bordeaux.

    comenius mobilité espagne.jpgDu local au global ... et du global au local

    Grâce au dispositif Comenius, les élèves voyagent et s'immergent dans chaque pays partenaire, au cours de voyages appelés  "mobilités" (deux par an). La première moblité les a conduits en Espagne (photo ci-contre) la seconde en Finlande où ils étaient une quarantaine. La troisième a eu lieu en France, en mai dernier, où Bassens a reçu les élèves et enseignants polonais, slovaques, espagnols et finlandais. La quatrième s'est déroulée en Pologne, début octobre 2012. "Mais on navigue sans cesse du global au local, et du local au global : le diagnostic écolo et la recherche de solutions durables font d'abord nouer des contacts avec l'environnement local.  La Ville de Bassens, et notamment sa chargée de mission à l'Agenda 21, Elodie Boudé, est devenue partenaire du projet et aidera à la réalisation du jardin écologique en mettant à disposition des élèves un jardinier des espaces verts de la ville", précise la prof.  Grâce au projet européen, les élèves ont aussi découvert tout près de chez eux, un environnement magnifique : les aménagements de la rive droite, avec le futur éco-quartier de la Caserne Niel à Bordeaux et le fabuleux parc des Coteaux du Grand projet de ville (GPV)... Mais tout dépend du "biotope" du collège. Ainsi, en Pologne, c'est une ferme écologique qui a été visitée par les élèves.

    La garden-party des jeunes citoyens de l'Europe verte de demain

    Quant à la "mobilité" finale, c'est en Slovaquie qu'elle aura lieu, en mai 2013. Au cours d'une sorte de  "garden-party géante et européenne", ou chaque jardin écolo sera présenté par les élèves des cinq pays, sur un e-book général, où figureront aussi tous les projets durables réalisés, qui auront, en outre, contribué à créer chez tous les participants, adolescenTs ou adultes, un sentiment de citoyenneté européenne... 

    "On sème des graines : parfois elles germent et parfois non"

    comenius logo4.jpgAllons-y pour la question qui fâche : la participation des élèves au projet était-elle au départ vraiment motivée par la question écologique ? Ou par l'attrait des voyages ? "Les voyages,  reconnaît Marie-Christine Messana, sont un atout considérable pour  intéresser élèves (comme les profs !) au projet. Mais en même temps, leur génération est sensibilisée à la thématique écolo. Ils sont dans le bain depuis la maternelle et l'école primaire et savent qu'il faut économiser les ressources de la planète. Mais des intentions ou de la bonne volonté à l'acte, à la "bonne pratique", il y a souvent un fossé. Et surtout, il faut sans cesse recommencer le travail d'accompagnement pédagogique... " La faute, peut-être, à un manque de culture écologique dans les entourages familiaux ? "Peut-être. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la conscience écologique n'est pas encore ancrée chez eux",  conclut la prof avec franchise : "On sème des graines : parfois elles germent, parfois non... Honnêtement, ils ont été certainement plus accrochés au départ par la possibilité de partir à l'étranger que par le développement durable... Mais ils sont venus au développement durable par les voyages et les pratiques qu'ils ont pu découvrir ailleurs, les personnes qu'ils ont rencontrées et les sites qu'ils ont visité chez eux. Les bases de la conscience écologiques sont là. Et puis, ce n'est pas croyable, tout ce qu'ils ont appris... ", s'étonne Marie-Christine, qui en oublierait presque son propre rôle dans cette belle histoire et celui de tous ses collègues enseignants, comme Thierry Lubrano, prof de sciences physiques et co-pilote du projet, ou Olivier Cazaux, prof de techno...

    Découvrir et apprendre. Qu'y a-t-il de plus important, si l'on veut pouvoir fabriquer ensemble un monde qui soit demain vivable pour tous ? 

    Cathy Lafon

    Toutes les illustrations de l'article, photos et dessins, sont issues du site web du projet du collège Manon Cormier ou ont été fournies par Marie-Christine Messana.

    PLUS D'INFO

    • Les Trophées Agenda 21 du Conseil général de la Gironde : cliquer ICI
    • Le programme Comenius : cliquer ICI. L'objectif est de favoriser le développement personnel et les compétences, notamment linguistiques, tout en développant les notions de citoyenneté européenne et de multiculturalisme. Chaque année, en Europe, Comenius relie 11.000 établissements, 100.000 enseignants et 750.000 élèves. 
    • Le site web du projet "P.U.P.I.L.S for a greener school" : cliquer ICI
    • Tout sur le recyclage des papiers : cliquer ICI
    • Le recyclage, comment ça marche ? Le site d'EcoFolio :  cliquer ICI
    • Le site de l'entreprise ELISE : cliquer ICI
    • Le site de la Ville de Bassens : cliquer ICI

    CONTACTS

    • Marie-Christine Messana, Collège Manon Cormier, 15 rue du 19 mars 1962, 33 530 BASSENS Tél : 05 56 06 10 33. Le site web du collège : cliquer ICI