Semaine du développement durable. Le geste éco-responsable que je n'arrive pas à faire...
Avez-vous fait votre éco-examen de conscience ? Moi oui. Dans le genre maniaco-écolo-motivée, vous vous en doutez, y a pas pire que moi : obsédée je suis, par le développement durable, jusqu'au bout des ongles. Ai-je pour autant une empreinte écologique de rêve ? Voyons un peu...
Donc, jamais de voiture au quotidien : je sillonne la ville, toujours à pied ou en vélo. Un seul grand voyage à l'étranger aller-retour en avion, au grand maximum une fois par an. J'économise l'électricité en éteignant les lumières dès que je quitte une pièce, même au bureau. Voire je les éteins pour les collègues qui ont oublié de le faire. Je trie mes déchets, à la maison, et au bureau. Et j'y prends un plaisir intense, car à Bordeaux, ma ville, nous avons attendu longtemps avant d'être enfin dotés de poubelles de tri à domicile... Papiers - cartonnés - plastiques (attention, pas tous !) - récipients métalliques : et hop, poubelle verte ! La voir se remplir quand la poubelle noire reste à moité pleine, c'est le nirvana. J'ai même un composteur pour les déchets organiques, au fond du jardin. Quant au verre, je sais parfaitement qu'il doit aller au recyclage, mais ailleurs, dans de grands containers de tri, installés dans ma rue. Et pas vraiment à côté de la maison, si vous voyez ce que je veux dire...
Je bois toujours l'eau du robinet, je n'achète jamais une seule bouteille en plastique, sauf au bureau, où je ne peux pas faire autrement. Je veille à ce que les robinets ne coulent pas indûment, et il m'arrive de fermer ceux que d'autres ont oubliés... ou de signaler une fuite d'eau. J'ai dit adieu aux poches en plastiques dans les magasins de puis belle lurette et je les refuse poliment (et fièrement) quand on m'en propose. Je peux vous dire que cela fait parfois son petit effet : ainsi l'été dernier, dans une pharmacie à New York, où la vendeuse s'est répandue en louanges sur les Français" tellement en avance sur l'écologie par rapport aux Américains" : "Ah ! Si seulement tout le monde faisait comme vous !". Vu le contexte DSK ambiant qui régnait alors à New York (juillet 2011), je n'ai pas pavoisé.
Je trie, je recycle et je donne beaucoup (à Emmaüs, notamment). Pour les piles, je suis passée aux piles rechargeables. Je n'achète plus que des produits de saison, au marché du coin. Fini le raisin à la cantine dès mois de mars : je lorgne sur les grains, mais je les refuse. Et si possibles, bio, les légumes, fruits et produits alimentaires de base. Même les produits détergents que j'utilise le plus fréquemment sont bio et parfument délicatement la maison...

La modeuse-fashion addict que j'avoue être, a même réussi à freiner ses achats compulsifs, genre le dernier-rouge-à-lèvres-à-la-mode vu dans "Fémina", "Elle" ou le "Figaro Madame" (tout le monde a ses faiblesses) qu'il faut "absolument" porter ce printemps, au risque de rajouter un dixième tube dans une trousse à maquillage pas vraiment vide. Finies, les soldes et braderies prétexte ! Et je commence à m'intéresser de prêt aux marques respectueuses de l'environnement et de ma santé, comme Fairluxe (photo ci-contre), ou aux nombreux autres cosmétiques vendus dans les magasins bio.
Alors quoi, écolo-parfaite, l'écolo-blogueuse ? Hé bien non. C'est nul, éco-criminel même, mais je le confesse : je n'arrive pas à me passer de mon bain vespéral... Le soir, c'est un bon bain bien chaud que je prends, et pas une douche. J'ai besoin de ce moment de détente, à moi rien qu'à moi, radio allumée, bouquin à la main... Inutile d'en rajouter : je suis déjà la risée de la famille. "Ouah, tu nous en fais une belle d'écolo !". Et pourtant, qu'en prenant une douche, on divise sa consommation d'eau par trois, c'est inscrit dans mes gènes. Ce n'est pas non plus comme si j'ignorais la sécheresse qui sévit actuellement en Europe, en France et en Aquitaine, avec 51 % des niveaux des nappes phréatiques orientés à la baisse, et un déficit moyen de pluie de 22 % depuis septembre dernier... Ca, les pesticides dans les aliments et le changement climatique, ça m'angoisse ! Rien au monde ne saurait me faire renoncer à ce bain quasi quotidien, même culpablisée à mort. Alors, je ruse : à la maison, on partage l'eau du bain, et mes enfants s'y plongent après moi. Ce qui revient à prendre trois douches, très exactement... Comment ça, "C'est dégueu !" ? Non, c'est ECOLOGIQUE !
La perfection n'est définitivement pas de ce monde. Même chez les écolos, purs et durs. En matière de développement durable, ce qui compte aussi, c'est savoir d'où l'on vient et où on va et comptabiliser les progrès qu'on veut faire. Et se fixer des objectifs de progrès. C'est ce que je me dis, chaque fois que j'ouvre le robinet de ma baignoire... Semaine du développement durable, ou pas. Promis, quand même, ce soir, je vais m'efforcer de passer à la douche !
Et vous, quel est le geste éco-responsable que vous ne vous résolvez pas à accomplir ?
EN SAVOIR PLUS SUR L'EMPREINTE ECOLOGIQUE
- L'empreinte écologique, c'est la pression qu'exerce l'homme sur la nature pour ses activités et satisfaire ses besoins. Pour la calculer, on évalue quelle surface productive de Terre est nécessaire pour obtenir les matières premières, l'énergie et tout ce que nous consommons. Elle s'exprime en ha ou en planète. L'empreinte écologique moyenne des Français dépasse de beaucoup ce que permettent les ressources de la planète. On peut la calculer en ligne, sur internet, en cliquant ICI. Ou là.
Calculs que je fais régulièrement. Avec le premier, je suis exemplaire pour la nouriture, la mobilité et la consommation. En revanche, ce qui plombe mon bilan, c'est l'habitat et ma consommation d'eau (les bains !). Si tout le monde vivait comme moi, il faudrait 2,8 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale. Oups ! Là c'est sûr, j'arrête les bains.
Le deuxième mode de calcul, sur le site du WWF qui s'excerce par foyer et non par personne, m'est nettement plus favorable: si toute le monde vivait comme moi (mon foyer) il faudrait 1,06 planète : je peux partager mes bains et continuer à faire un grand voyage à l'étranger en avion par an ! C'est un poil plus que ce à quoi chacun à droit sur Terre. Mais cela reste soutenable et l'on peut raisonnablement y arriver, sans se priver de tout...
Et vous, combien de planètes pesez vous ? Calculez vous même votre empreinte écologique, en cliquant ICI. Ou là.

Le développement durable, lui, crée de l'emploi et de la richesse
Les 10 commandements du développement durable
Ecolos gourmets et gourmands, que vos papilles se réjouissent ! Les éditions "Sud Ouest" viennent de publier un très bel ouvrage de Marie Chioca sur la cuisine bio : "Le goût du bio, ma cuisine gourmande". Comme le résume à merveille dans sa préface Bruno Verjus, auteur du blog
Ce n'est pas rien pour une cuisinière : Marie Chioca nous donne "ses" trucs bio, les produits de "son" marché bio (huiles, épices, pains, oeufs...), avec leurs points de production et de vente, tout en détaillant une sélection de 44 recettes familiales d'entrées, soupes, desserts et pains aux titres exotiques, pour autant de voyages autour du monde qui commencent au bout du jardin. Bio et bon pour le moral, autant que pour la forme. Des recettes du quotidien ou du terroir et des recettes de fête, pour assurer rapidement au quotidien et préparer des petits plats raffinés, à déguster en amoureux... Mes trois favorites : la fougasse au kamu, marjolaine et tapenade, les spaghettis au pistou de la mer et la tatin de mangue rôtie au "caramel" de muscovado et sa petite glace "express" au citron bio. Miam !
Trois petits regrets, cependant. Aucune suggestion de vins, bio bien sûr, n'accompagne ces délices. Pas plus que de bière, cidre ou sirop... L'auteure habitant dans la Drôme, les lecteurs du Sud Ouest manquent aussi de suggestions d'approvisionnement réellement locales. Enfin, "Le goût du bio" souffre d'une trop grande "générosité", qui le rend un peu touffu. Le livre condense ce qui pourrait (ou devrait) être décliné en plusieurs collections bio-culinaires... Les desserts, les entrées, les plats, les soupes, les recettes familiales, les recettes de fêtes, les recettes de pains, les ingrédients et produits : autant d'entrées différentes et de plaisirs bios et gourmets qu'on a envie d'approfondir. Comme si profitant de l'occasion offerte à la cuisine bio, l'auteure avait voulu tout donner dans le même livre... Mais les gastronomes verts ne resteront pas sur leur faim et leur soif. Maplanete.fr vous donne l'info en avant-première : les éditions "Sud Ouest" s'apprètent à donner plein de petits frères à ce premier livre publié chez elles, par Marie Chioca...