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Consommation - Page 153

  • La nouvelle ministre de l'Ecologie et la facture énergétique de la France

     exportation,importation,facture énergétique

    Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, mai 2012 Photo AFP

    C'est un premier dossier lourd et attendu pour Nicole Bricq, la nouvelle ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie : la facture énergétique française vient de battre un record, en s'établissant à 63 milliards d'euros sur douze mois à fin février. Soit une hausse de 27 % par rapport à la période des douze mois précédents.

    Déficit commercial historique

    Selon le journal les Echos du 21 mai, les chiffres publiés par les services de Nicole Bricq révèlent une nouvelle et nette aggravation du déficit commercial français en matière d'énergie. En février, dernier mois dont les données sont connues, la facture énergétique française a atteint un nouveau record de 5,8 milliards d'euros, comparable à celui d'octobre 2011. Et, sur l'ensemble des douze derniers mois, l'écart entre les exportations et les importations culmine à 63 milliards d'euros. Du jamais vu.

    exportation,importation,facture énergétiqueCher pétrole

    Pour l'essentiel, cette aggravation est liée aux importations de pétrole, avec la hausse bien connue des prix de l'or noir qui alourdissent la facture. Et ce, même si la France consomme et en achète moins de produits pétroliers, depuis plusieurs mois. Le pétrole représente à lui seul près de 51 milliards d'euros, soit 81 % de la facture énergétique totale, le reste étant dû surtout aux achats de gaz naturel.

    exportation,importation,facture énergétiqueL'électricité nucléaire inopérante pour réduire la facture

    L'électricité, avec le nucléaire, réduit la facture énergétique française. C'est un des arguments traditionnels avancé par les défenseurs de la filière électronucléaire, avec celui de l'indépendance énergétique du pays dans ce secteur : la France exporte généralement ses surplus d'électricité grâce au  nucléaire. Or, en février dernier, exportations et importations de courant ont été équilibrées « en raison des conditions climatiques exceptionnelles », indique le ministère. Si bien que le solde commercial de la filière électrique est tombé à 2,4 milliards d'euros en cumul sur douze mois. Ce qui est largement insuffisant pour compenser l'énorme déficit en matière d'hydrocarbures.

    Pas d'état de grâce pour la nouvelle ministre de l'Ecologie

    Le gel pour trois mois du prix de vente des carburants, promis par François Hollande durant la campagne électorale de l'élection présidentielle, ne simplifiera pas la donne de la ministre de l'Energie, qui, également en charge de l'Ecologie, devrait avoir aussi pour objectif la réussite de la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une tâche ardue attend donc Nicole Bricq, surtout connue pour avoir battu Jean-François Copé à Meaux, aux législatives de 1997, et spécialiste des finances publiques plus que des questions écologiques et environnementales. Même si l'écologie n'est pas vraiment pour elle "terra incognita".

    exportation,importation,facture énergétiqueNicole Bricq, une pro de la fiscalité environnementale

    Charentaise (elle est née le 10 juin 1947 à La Rochefoucauld),  la nouvelle ministre de l'Ecologie a fait ses études supérieures à Bordeaux, où elle a obtenu une maîtrise en droit privé en 1970. Conseillère technique de 1992 à 1993 au cabinet de la ministre de l'environnement d'alors, Ségolène Royal, elle a produit par la suite, en 1998, un rapport d'information sur la fiscalité environnemnentale, en suggérant notamment une réforme de la fiscalité au service de l'environnement  et un renforcement de l'application du principe pollueur-payeur.  Entrée au Sénat en 2011, inscrite au pôle écologique lors du dernier congrès socialiste, l'élue socialiste s'est révélée une farouche opposante des compagnies pétrolières souhaitant extraire du gaz de schiste dans son département, la Seine-et-Marne. Nicole Bricq a même déposé une loi, qui n'a pas été adoptée, demandant l'abrogation des permis et interdisant l'exploitation du gaz de schiste sur le territoire.

    Son profil de "fiscaliste verte", qui a également planché pour François Hollande sur des pistes de réforme fiscale pour le quinquennat à venir, lui attire finalement la bienveillance des organisations écologistes. Ces dernières attendaient plutôt Cécile Duflot à l'Ecologie, mais elles ont accueilli assez favorablement la nomination de Nicole Bricq, en lui reconnaissant une "culture écolo" et en soulignant que, pour réussir la transformation écologique de la société, une des premières nécessités aujourd'hui reste de trouver les financements nécessaires, dans un contexte budgétaire rendu ultra-tendu par la crise.

    Beaucoup de pain sur la planche, donc, pour la nouvelle ministre de l'Ecologie...  Reste à savoir si le pain sera bon et bio et si la planche ne sera pas savonnée.

    Cathy Lafon

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  • Les sextoys passent au vert

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    L'air de la campagne favorise la libido... Photo DR

    C'est bien connu, l'air de la campagne est bon pour la libido... Qu'on peut désormais entretenir, de retour à la ville, avec des sextoys 100 % bio. Car vous n'imaginez pas la puissance de l'écologie : elle se niche aujourd'hui réellement partout, même dans les secteurs de consommation les plus inattendus, comme celui de l'industrie et du commerce des jouets dits "intimes", où l'on propose des produits alliant plaisir et santé !

    Non ? Si.

    "L'Arbre des plaisirs", est le premier site français à ne commercialiser en ligne que des sextoys, godemichets, vibromasseurs et autres jouets intimes, garantis sans phtalates, substance contenue dans bon nombre de produits de l'industrie plastique et considérée comme potentiellement nocive. Avec un concept : se faire plaisir sans risque pour la santé, tout en protégeant la nature. Le site revendique d'ailleurs sur sa page d'accueil, sa conformité à la législation française du 3 mai 2011, qui interdit l'utilisation des phtalates, des parabènes et des alylphénols. En réalité, la loi a bien été votée à l'Assemblée nationale, mais pas encore au Sénat...

    Le coût du "green-safe" sextoy

    FRAISE.jpgCertes, comme la fraise bio, le sextoy bio est un poil plus cher que le sextoy avec phtalates. Mais le surcoût en vaut la chandelle. Les écolos avertis le savent bien : la présence de phtalates, c'est un risque de cancer et de stérilité. Une étude qui vient d'être publiée dans la revue britannique "Human reproduction", confirme, pour la première fois, que les phtalates affectent bien la production de testostérone chez l'adulte. Trois équipes françaises, sous la direction de Bernard Jégou, de Bruno le Bizec, à l'école vétérinaire de Nantes et de Daniel Zalco à l'Inra de Toulouse, ont participé à cette étude, qui met en évidence une chute de 30 % de la production de testostérone en 24 heures, pour des patients exposés à deux phtalates très courants. On imagine alors sans peine les conséquences sur la santé, de l'utilisation répétée d'un sextoy avec phtalates : le risque d'une contamination du fait du contact direct de l'objet avec les muqueuses de l’organisme n'est pas qu'un fantasme. Que du plaisir sur le moment, mais après...

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    Photo DR

    Le commerce en ligne du sexe dans la cour du green business

    Soucieux de la santé de leur prochain et tout aussi désireux d'assurer leur réussite commerciale, les premiers écolos du monde du plaisir ont ainsi créé leur site de vente en ligne : "L'arbre des plaisirs". D'autres sites commercialisent sur la toile des produits similaires sans phtalates, comme "Bonbon Rose", ou "Abylis". Mais l'originalité de "L'arbre des plaisirs" est de ne vendre que des sextoys sans phtalates. La démarche écolo de "L''Arbre des plaisirs" c'est du sérieux. Pas question de faire du business n'importe comment  : solidaire et soucieux de protéger la nature, le site se conforme aux exigences du développement durable. Il  propose ainsi la récupération et le recyclage des objets vendus et participe à des projets de développement en priorité dans les pays du Sud, en partenariat avec l'association bien connue, Alter Eco. La priorité est donnée au financement de projets qui créent une activité économique pérenne et ce, dans le respect de l'environnement, comme l'agriculture biologique ou la reforestation.

    Un "jouet" acheté, un arbre planté

    Enfin, "L'Arbre des plaisirs" a pour ambition de devenir forêt : le site associe ses clients à une action en faveur de la planète, avec Pur projet. Pour chaque sextoy acheté sur son site,  un arbre sera planté par l’organisation Pur Projet. Et pas d'entourloupe à craindre : chacun, averti par mail, pourra visualiser son arbre, sur Google Earth.

    La reforestation de la planète sera-t-elle plus rapide avec "L'Arbre des plaisirs" qu'avec le recyclage des sapins de Noël ? La question se pose d'autant plus que certains sextoys, au menu de la sélection du site, ont l'air de vrais sapins de Noël... Précision indispensable : contrairement aux sapins "recyclables" du père Noël, ceux de "L'Arbre aux plaisirs" sont strictement réservés aux adultes.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS SUR LA DEMARCHE ECOLOGIQUE DE  "L'ARBRE DES PLAISIRS"

    Si l'on fait recycler son ancien sextoy vibrant en le retournant à "L'Arbre des plaisirs",  on gagne  50% de réduction sur l'achat de son prochain "jouet" (à choisir sur une liste proposée par le site) en partenariat avec lassociation Alter Eco. En outre, en plus de l'action citoyenne de recyclage, le site reverse 1 € à Alter Eco. L'association Alter Eco a été créée par les salariés de la société éponyme, en 2006, (société pionnière de Commerce Equitable) sous le statut de la loi de 1901 (à but non lucratif).

    Chacun peut, à son niveau, faire une action en faveur de la planète. C’est pourquoi "L’Arbre des Plaisirs" a décidé d’associer ses clients à ce projet. Ainsi, pour chaque sextoy acheté, à choisir sur une liste proposée par le site, un arbre est planté.

    LES PHTALATES, C'EST QUOI ?

    Dans l’industrie plastique, les phtalates sont une large famille de substances utilisées comme additifs du polychlorure de vinyle (PVC), pour l'assouplir. Seuls trois d’entre eux sont soumis à une procédure d’autorisation avant mise sur le marché selon le règlement européen REACH : le DEHP, le BBP et le DBP.

    Ils se retrouvent dans une large gamme de produits industriels, ménagers et de consommation. Et la liste est longue : dans des cosmétiques, huiles et lubrifiants, des détergents, des emballages alimentaires, des adhésifs, des peintures, des encres, des produits pharmaceutiques, des chaussures... Ils servent aussi de fixateurs et de conservateurs, et utilisés dans les emballages et films alimentaires, ils contaminent aussi les aliments. L’Union européenne les avait déjà interdits dans les articles de puériculture, les jouets et les cosmétiques, mais leur usage restait autorisé dans de nombreux autres produits d’utilisation courante.  En France, leur interdiction a été votée par la loi du 3 mai 2011, selon laquelle les pthalates "auraient des effets délétères sur la mise en place du potentiel reproducteur masculin dans l’espèce". Au grand dam de l'industrie du plastique, qui demande l'abrogation de cette loi.

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  • Initiative. Le premier distributeur de légumes bio de la région est dans le Gers

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    Le distributeur automatique de légumes bio des Jardins de Mesples

    Pour les écolos, le bonheur est bien dans le Gers, décidément très fertile en iniatives durables ! Ce département éco-modèle ne se contente pas d'héberger le premier collège de France dont la cantine sera 100 % bio à la rentrée 2012 (le collège Carnot, à Auch), ni d'être devenu le premier de France à expérimenter le tri et le recyclage de tous les plastiques : c'est également en terre gersoise qu'est né le premier distributeur automatique de légumes bio du Sud-Ouest.

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    Sébastien Lasportes et Sonia Coron, agriculteurs de la ferme biologique de Mesples (Castéra-Verduzan, Gers)

    Plus local, ça n'existe pas

    Reportage en 2008, sur un distributeur automatique de légumes

    L'idée de génie a germé à Castéra-Verduzan, dans le cerveau fertile de Sonia Coron et Sébastien Lasportes, deux agriculteurs associés de la ferme biologique de Mesples, à la suite d'un reportage à la télévision sur des distributeurs automatiques de légumes frais. Il en existe en France depuis plusieurs années : deux ont été installés en 2010, dans la région lyonnaise, puis un en février 2011, dans le Loir-et-Cher... Puis, l'idée a pris forme dans le garage du domicile de Sonia où a été installé, en juillet dernier, le tout premier distributeur automatique de légumes bio de la région, les Jardins de Mesples. Cultivés par les deux agriculteurs à 3 km de là, les légumes du jour ou de la veille, tout frais ramassés, lavés et soigneusement préparés, sont installés dans le distributeur, pour les Castérois mais aussi pour la clientèle de passage.

    circuit court,distributeur,amapLe top du circuit court

    Si ce système existe déjà dans la région pour les yaourts et le lait (il existe ainsi des distributeurs de lait cru à Bordeaux, mais aussi à Marmande, Tonneins, Villeneuve-sur-Lot, Toulouse...), c'est la première fois qu'il est mis en place dans la région par un agriculteur pour des légumes. Bio, ça va de soi. L'intérêt pour le consommateur est évident. L'intérêt, pour Sonia Coron et Sébastien Lasportes, est qu'ils peuvent vendre une partie de leur production directement au consommateur, sans rester rivés à leur comptoir. Quant au reste de leur production, il part dans les paniers de deux Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) en région toulousaine et alimente les assiettes du lycée de Condom, dont les Jardins approvisionnent aussi l'Intermarché.

    circuit court,distributeur,amapComment ça marche ?

    La machine en inox fonctionne sans chichi, exactement comme un distributeur de boissons. Avec un contenu nettement plus sain... Elle accepte pièces et billets et rend la monnaie. Après avoir glissé l'argent dans une fente, on tape le numéro de la case contenant les légumes que l'on souhaite. Et hop, deux salades bio bien croquantes pour 2 €  ! Réapprovisionné plusieurs fois par jour, le distributeur est ouvert du mardi au vendredi , de 8 h à 21 h, et le samedi de 8 h à 14 h .

    Juste une question : jusqu'où le Gers ira-t-il dans sa transformation écologique ?

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site des Jardins de Mesples : cliquer ICI
    • Investir dans un distributeur de légumes, si on est agriculteur : cliquer ICI

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