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Climat - Page 189

  • Climat : "Sustain", le plus grand simulateur d'ouragans au monde a été inauguré à Miami

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    "Sustain" le plus gros simulateur d'ouragans au monde, est installé à Miami. Photo AFP

    "Sustain", le plus grand simulateur d’ouragan du monde qui vient d’ouvrir aux Etats-Unis, à l’université de Miami, en Floride, devrait permettre d’améliorer les capacités des météorologues à prédire l’intensité des cyclones et des tempêtes tropicales, domaine qui reste un point faible de la science.

    Des ouragans de plus en plus violents

    ouragan nuages.jpgL'une des conséquences du changement climatique est l'augmentation de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les ouragans. Le Sud-Est des Etats-Unis, le Golfe du Mexique, les Caraïbes et le Pacifique sont des régions particulièrement soumises aux ouragans et autres cyclones et typhons qui les frappent régulièrement. D'où l'importance pour les chercheurs de parvenir à mieux connaître les mécanismes de formation et de déplacement de ces tempêtes hors norme, qui tuent et dévastent tout sur leur passage, mais aussi la façon dont les vagues qu'elles provoquent frappent les habitations le long des côtes. Pour y parvenir, l'une des solutions consiste à utiliser des simulateurs de vents et de vagues, comme la machine qui vient d'être inaugurée à Miami.

    Comment ça marche ?

    sustain le plus-grand-simulateur-douragan-au-monde-en-action.jpg"Sustain", six fois plus grande que les précédents simulateurs de vent et de vagues jamais construits,   ressemble à un gigantesque aquarium. Son coût, 62 millions de dollars (dont 47 millions pour le bâtiment qui l'abrite), est à la hauteur de sa démesure. Quand on met en marche son moteur de 1.700 chevaux, un rugissement se fait entendre et des pagaies commencent à agiter les 144.000 litres d’eau du simulateur. Des vagues de couleur bleu-vert viennent mourir doucement sur les vitres du réservoir. Ensuite elles grossissent progressivement avant de se déchaîner alors que les vents de la soufflerie atteignent la force d’un ouragan de catégorie maximale (catégorie 5), avec une vitesse maximum de 251 km/heure. Peu après, des embruns apparaissent sur les parois latérales du réservoir au cadre d’acier, qui mesure 23 mètres de long sur 6 mètres de large et près de 2 mètres de profondeur. Une maison miniature verte et blanche est alors frappée par ces énormes vagues pour simuler les dégâts subis grandeur nature par les constructions le long des côtes.

    La science a du mal à prévoir l'intensité des ouragans

    wilma.jpg"Au cours des vingt dernières années nos prévisions n’ont cessé de s’améliorer, à l’exception de celles sur la puissance des cyclones", explique Brian Haus, le principal responsable scientifique de "Sustain", qui souligne que ce sera "un élément clé du nouveau simulateur". L’exemple peut-être le plus frappant de l’ouragan qui a fait mentir les meilleurs météorologues a été Wilma en 2005 (photo AFP ci-contre), qui s'est abattu sur le Mexique. L'intensité du plus puissant ouragan jamais enregistré dans l’Atlantique, qui a fait des dizaines de morts et provoqué des dizaines de milliards de dollars de dégâts, était passée de la catégorie deux à cinq en quelques heures, sans que les météorologues aient pu l'anticiper. La même année, l’ouragan Katrina avait été encore plus dévastateur en Louisiane et dans le Golfe du Mexique.

    Réduire les incertitudes et améliorer la sécurité

    Les chercheurs qui planchent pour trouver les moyens de mieux comprendre la physique de la puissance des cyclones, et comment notamment la chaleur accumulée dans les océans peut alimenter l’énergie des tempêtes, attendent aussi du simulateur "Sustain" qu'il les aide à comprendre comment les tempêtes endommagent les habitations et les immeubles le long des côtes. "C’est un aspect important de la recherche car la plupart des normes de construction et des modèles informatiques utilisés ne sont pas basés sur des données correspondant à ce qui se passe dans la réalité au moment d’un ouragan", souligne Brian Haus. L'objectif étant d'améliorer à terme la sécurité des habitants et celles de leurs biens immobiliers, un peu comme avec les normes parasismiques.

    Miami, où travaillent de nombreux scientifiques spécialisés dans la recherche sur les tempêtes et les cyclones, abrite le Centre national des ouragans (NHC) et la division des ouragans de lAgence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Les chercheurs américains travaillent en liaison avec leurs homologues cubains, très avancés en matière de prévention du risque ouragan.

    Cathy Lafon avec l'AFP

  • Réchauffement climatique : la hausse du niveau de la mer s'accélère

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    La hausse du niveau des mers s'est accélérée ces dix dernières années. Photo Ma Planète

    Mauvaise nouvelle : l’élévation du niveau de la mer dans le monde s’est accélérée ces dix dernières années, contrairement à ce qu’indiquaient de précédentes estimations, selon une étude parue le 11 mai dernier dans la revue Nature Climate Change.

    Le mouvement vertical de la Terre

    étude,hausse,niveau,mer,réchauffement climatiqueDes études basées sur des données satellitaires avaient montré que la hausse du niveau des océans ces dix dernières années avait ralenti par rapport à la décennie précédente. Mais elles n’incluaient pas d’éventuelles imprécisions des instruments utilisés, qui ne prenaient notamment pas en compte le mouvement vertical de la Terre pour calculer le niveau des mers. Le mouvement vertical de la Terre est un mouvement naturel de hausse de la surface terrestre, qui peut survenir par exemple lors d’affaissements ou de séismes.

    L’équipe dirigée par le chercheur Christopher Watson, de l’Université de Tasmanie (Australie) (photo ci-dessus), s’est employée à identifier et à corriger les inexactitudes des mesures satellitaires. Pour cela, elle a combiné des mesures du mouvement vertical de la Terre réalisées par GPS avec des données fournies toutes les heures par un réseau plus vaste de jauges des marées, installées dans les océans du globe.

    Estimations revues à la baisse entre 1992 et la mi-2014

    étude,hausse,niveau,mer,réchauffement climatiqueSelon ces chercheurs, entre 1993 et la mi-2014, l’élévation globale du niveau de la mer a été moins importante qu’estimé auparavant, soit de 2,6-2,9 mm par an, avec une marge d’erreur de plus ou moins 0,4 mm, et non pas de 3,2 mm. Sur les six premières années de cette période (1993-1999), les chercheurs ont revu à la baisse les estimations de 0,9 à 1,5 mm par an.

    Hausse en accélération depuis le début du XXIème

    En revanche, d’après eux, la hausse s’est accélérée depuis le début du XXIe siècle. Selon les auteurs de l’étude, cette « accélération est plus importante que celle observée sur la décennie précédente, mais est conforme à l’accélération provoquée par la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Atlantique ouest durant cette période ainsi qu’aux prévisions du Giec ».

    Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), le niveau global de la mer s’est élevé de 19 cm entre 1901 et 2010, soit de 1,7 mm en moyenne par an. Le Giec prévoit une hausse du niveau des océans de 26 à 82 cm à l’horizon 2100 par rapport à la fin du XXe siècle.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    ►LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la hausse du niveau des mers : cliquer ICI
  • Subglacior : l'arme fatale de la science explore les archives de l'histoire du climat

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    Version miniature de la sonde Subglacior en test dans l'Antarctique, en décembre 2014. Photo LGGE/CNRS/IPEV

    "Quand je serai grand(e), je serai paléoclimatologue !" Il y a peu de chance, voire aucune, pour que votre petit dernier ou sa cousine lâche l'information à la table du prochain déjeuner familial. Et pourtant : réchauffement climatique oblige, la paléoclimatologie, la science qui consiste à comprendre les mécanismes de l'évolution du climat de la planète depuis la préhistoire, devient un métier d'avenir. D'autant que les technologies mises à la disposition des chercheurs ne cessent de progresser.

    Sublgacior : une révolution

    Dernière en date, Subglacior. Le super héros du XXIème siècle est une sonde expérimentale, qui a pour papa le CNRS et pour maman la Fondation BNP Paribas, qui en finance la mise au monde. Destinée à permettre aux chercheurs d'obtenir en un temps record les enregistrements climatiques les plus anciens, Subglacior plongera en 2017, si tout va bien, tout au fond de la calotte polaire de l'Antarctique, à 3 km au-dessous de sa surface. La sonde extraira alors des carottes d'échantillons de glaces préhistoriques, remontant à 1,5 millions d'années, dont les scientifiques examineront la composition. Les glaciologues du CNRS, qui travaillent depuis 2011 sur le projet, n'hésitent pas à parler d'une "révolution": les capacités hors normes de Subglacior vont leur permettre de remonter le temps du climat et d'analyser les changements climatiques anciens. Pour mieux prévoir ceux qui nous attendent.

    "Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir"

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe réchauffement climatique en cours a remis au goût du jour la belle citation du poète antillais Aimé Césaire. Pour pouvoir modéliser les conséquences des évolutions climatiques provoquées par les activités humaines et avoir une idée de ce que pourrait être le climat du futur, la science s'intéresse désormais de très près à tous les éléments qui contiennent les traces naturelles qui témoignent du climat du passé. Fossiles de coquillages, graines, sédiments, poussières, terres, glaces... autant d'archives naturelles du climat dont l'exploration a déjà permis aux chercheurs de montrer qu’une modification radicale de la variabilité climatique se serait produite sur Terre, il y a un million d’années environ. Le climat serait alors passé de périodes de glaciations peu intenses mais fréquentes (tous les 40.000 ans) à des glaciations plus longues et plus prononcées (tous les 100.000 ans). Oui, mais pourquoi ?

    Quel temps faisait-il sur Terre il y a 1,5 million d'années ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreCette transition du climat survenue à l'époque du mi-Pléistocène, pourrait s’expliquer par un changement majeur de la concentration en CO2 dans l’atmosphère terrestre, un peu comme le vit la planète aujourd'hui, avec le réchauffement climatique. C'est pour le vérifier et ainsi résoudre l’une des dernières grandes énigmes des climats passés, que les glaciologues ont besoin de pouvoir atteindre les couches de glace les plus anciennes de l'histoire de la Terre, afin d’analyser la composition des bulles d'air, les concentrations de gaz à effet de serre et les poussières qu’elles contiennent. Et c'est là que Subglacior intervient. Avec les technologies classiques, il aurait fallu quatre ans de forage pour un résultat aléatoire. La nouvelle sonde permettra en seulement deux à trois mois, d’explorer la glace jusqu’à 3 km de profondeur et de collecter des données préhistoriques précises et en temps réel sur le terrain.

    Subglacior, comment ça marche ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe principe de la sonde Subglacior repose sur une technologie laser française innovante, qui permet de mesurer en temps réel, sur un instrument embarqué dans un carottier, des paramètres clés comme les isotopes de l'eau et la concentration en méthane de l'air piégé dans la glac. Grâce aux progrès de la spectroscopie laser, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs ont réussi à miniaturiser l’instrument laser pour le faire tenir dans un tube de moins de 5 centimètres de diamètre qui va plonger au coeur des profondeurs millénaires de la glace de l'Antarctique. Les données qu’il va acquérir seront transmises en continu vers la surface, via une technologie électronique embarquée dans la sonde et un câble électroporteur spécifique de 3.500 mètres de longueur.

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreAprès quatre années de développement et des premiers tests effectués en Antarctique durant les deux hivers derniers, à la base franco-italienne Concordia (photo ci-contre), une prochaine expédition aura lieu l'hiver 2015-2016, avant la validation et le déploiement de la sonde au cours d'une campagne hivernale spécifique prévue en 2016-2017.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le budget total pour la construction de la sonde s'élève à près de 3,2 millions d'euros ; le mécénat de la Fondation BNP Paribas, à 100.000 euros.