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Climat - Page 185

  • Environnement : "Sud Ouest" et Surfrider lancent l'Appel du 8 juin pour le climat et le littoral

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    Quel avenir pour le climat et l'océan ? Pour y répondre, rendez-vous ce soir à Bordeaux. Photo Ma Planète

    Ce soir, la planète écologie a rendez-vous à Bordeaux. A l’occasion de la Journée mondiale des océans, le quotidien Sud Ouest et l'ONG Surfrider Foundatin, avec le GIP littoral aquitain, lancent un appel pour le climat et la protection du littoral et organisent ce soir, à 18 h, un grand débat sur cette double thématique, à l'espace Darwin (écoquartier caserne Niel)dans la capitale girondine.

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    Le débat qui s'inscrit aussi dans la grande opération "SOS Littoral", lancée en 2014 par le quotidien régional, portera sur les différents enjeux du changement climatique, notamment dans la région Aquitaine, mais il y sera aussi largement question de la COP 21 qui se tiendra à Paris en décembre 2015, et de la nécessité de mettre l’océan au cœur des négociations climatiques. Le climat dépend essentiellement de l’océan, véritable « pompe à carbone » et réservoir de chaleur. Or le thème n’est pas au programme du sommet pour climat...

    Débattre, pour imaginer ensemble les solutions au changement climatique

    le treut aquitaine.jpgUn constat. Le mercure du thermomètre de la planète s'affole. Le niveau des mers monte, l'érosion du littoral s'accentue, le recul du trait de côte s'accélère. Victimes de la surpêche, les ressources halieutiques de l'océan, dont la biodiversité est aussi menacée par l'acidification, autre conséquence du réchauffement des eaux, diminuent dangereusement. Voilà pour le constat.

    Des questions... et des réponses. Quel climat demain ? Quel océan? Comment et où vivrons-nous ? Comment agir ? N'est-il pas trop tard ? Pour trouver ensemble des débuts de réponses sur ces questions cruciales pour l'avenir de la planète et des habitants de la région, l'Appel du 8 juin bordelais réunit ce soir un riche plateau: Hervé Letreut, climatologue et membre du GIEC, auteur d'un rapport sur l'évolution du climat en Aquitaine (photo ci-dessus), Renaud Lagrave, président du GIP Littoral Aquitaine et du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, Pascale Got, députée du Médoc et vice-présidente du Comité national de gestion du trait de côte, Guillemette Rolland, directrice du Conservatoire du littoral, le navigateur Yves Parlier  de Beyond the Sea et Florent Marcoux, directeur exécutif Surfrider Foundation Europe, qui a pour but "la défense, la sauvegarde, la mise en valeur et la gestion durable de l'océan, du littoral, des vagues et de la population qui en jouit".

    L'art aussi

    L'événement se veut également artistique. Toujours à Darwin, ce lundi, à 16h30, Olga Kisseleva, artiste-chercheuse, présente le projet numérique et participatif "AnthropOcean", développé dans le cadre de la résidence d'artiste Surfrider Art Campus. Un projet symbolique de la dynamique du paysage et du débat, destiné à créer et inscrire une réflexion commune sur l'environnement.

    Enfin, Surfrider qui fête cette année son 25ème anniversaire, lance aussi ce lundi le Surfrider Campus Tour 21. Véritable périple pédagogique sillonnant l’Europe, l'opération a pour objectif la sensibilisation et l’implication du citoyen dans les enjeux liants océan et climat. Encore et toujours.

    Qu'on se le dise : pour sauver la planète, l'Appel du 8 juin, c'est ce lundi, c'est à Bordeaux, à l'espace Darwin, 87 quai des Queyries sur la rive droite, et c'est à partir de 18h. L'entrée est libre et c'est gratuit.

    #maplanète #COP21

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • La Lettonie se donne un président écologiste : une première européenne... et mondiale

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    Le nouveau président letton, Raimonds Vejonis, au parlement après son élection, le 3 juin 2015, à Riga. Photo  AFP

    Pour l'environnement et la planète, la bonne nouvelle de la semaine dernière, c'était l'élection, le 3 juin, de Raimonds Vejonis, à la présidence de la Lettonie. Membre du parti les Verts, le ministre letton de la Défense est devenu le premier chef de l'Etat "100% écologiste" de l'Union européenne... et, sauf erreur, du monde.

    "Pour qu'un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent." Coluche

    La Lettonie a donné tort à l'humoriste français qui en aurait été sûrement ravi. Les arbres n'y votent pas, ce sont les députés qui élisent le président du pays. Et ils ont choisi un écologiste. Comme l'information, plutôt positive par les temps qui courent, est passée quasi inaperçue, contrairement, parions-le, au sort qui aurait été le sien si l'élection avait été remportée par un candidat d'extrême-droite, Ma Planète a voulu en savoir plus.

    1.Qui est Raimonds Vejonis ?

    vejonis.jpgMarié et père de deux enfants, âgé de 48 ans, Raimonds Vejonis est né en Russie près de Pskov, où son père servait dans l'armée soviétique. Biologiste avant d'entrer en politique, nommé en 2002 ministre de l'Environnement, il a gardé ce portefeuille durant plusieurs gouvernements de coalition, jusqu'en 2011. Elu sur la liste de l'alliance populiste des Verts et Paysans, il est entré au Parlement en 2006. Avant d'être élu président de la République, le co-président du parti vert de Lettonie avait été nommé ministre de la Défense en janvier 2014. Soupçonné d'abord d'être moins résolu que son prédécesseur Artis Pabriks (forcément, un écologiste...), dans le contexte du conflit ukrainien, il s'est montré très ferme face à la Russie, qui, il est vrai, n'aime pas non plus beaucoup les écologistes. Outre le letton, le nouveau président de l'Etat balte parle aussi le russe et l'anglais. Il succède au centriste Andris Berzins, élu en 2011, qui n'a pas souhaité se représenter.

    2.D'où viennent ses convictions écologistes ?

    Biologiste de formation, Raimonds Vejonis est un défenseur acharné de la nature, mais aussi, en véritable écologiste, de la démocratie et des libertés individuelles. En 2010, celui qui se définit comme "païen" sur sa page facebook, avait affirmé que "la destruction des forêts peut être comparée à la démolition des églises".  Le mois dernier, il a confié au journal "Diena" que son intérêt pour l'écologie avait été renforcé quand il avait appris que son grand-père avait été rendu aveugle par l'utilisation de produits chimiques dangereux, dans une ferme collective soviétique.

    3.Que s'est-il engagé à faire ?

    Défendre l'écologie

     "En tant que président, j'aurai l'occasion de discuter largement des idées vertes... et garantir que la Lettonie soit vraiment un pays vert". Raimonds Vejonis

    Elu au cinquième tour du scrutin, avec les voix de 55 députés sur les cent membres du parlement de Riga,
    le nouveau président vert, a aussitôt affirmé qu'il allait défendre les idées écologistes - ce qui ne surprendra personne - tout en annonçant qu'il aimerait améliorer les rapports avec Moscou, tendus en raison de la crise ukrainienne. "Je voudrais améliorer les relations avec la Russie... Mais tant que les missiles et armes lourdes russes restent en Ukraine, ce n'est vraiment pas possible", a-t-il déclaré, tout en soulignant que "la Lettonie et ses partenaires sont prêts à un dialogue constructif avec la Russie".

    4.Assurer la sécurité nationale

    "Ma priorité sera sans aucun doute la sécurité nationale, le renforcement de nos forces armées et de nos frontières".  Raimonds Vejonis

    L'agressivité militaire de Poutine inquiète la Lettonie, qui, de même que l'Estonie et la Lituanie voisines, a demandé à l'Otan une présence permanente de plusieurs milliers de soldats de l'Alliance sur son sol pour contrer la menace russe. Sans réponse jusqu'ici. Aussi, le nouveau président et ex-ministre de la Défense  a-t-il martelé que la sécurité du pays serait sa priorité, en rappelant que le gouvernement avait décidé de dépenser 2% du PIB pour sa défense à partir de 2018.

    5.Rencontrera-t-il notre président, François Hollande ?

    lettonie femme premier ministre.jpgPeut-être. Mais en tout cas, pas lors des prochains sommets européens. En Lettonie, le président a un rôle politique important. Commandant en chef des forces armées, il nomme le Premier ministre et a le droit de proposer des lois et de renvoyer au parlement celles qui suscitent des réserves à ses yeux. Mais c'est le Premier ministre qui représente le pays, lors des sommets de l'Union européenne. Autre particularité lettone qu'il convient de saluer, au regard de l'égalité homme-femme, depuis le janvier 2014, le Premier ministre letton est une Première ministre.  Laimdota Straujuma (photo ci-dessus), à la tête d'une coalition tripartite de centre droit, s'est réjouie de l'élection du Vert Raimonds Vejonis.

    Qui aurait cru que l'un des trois petits Etats baltes, anciens pays satellites de l'Union soviétique, longtemps opprimés par un régime communiste dictatorial, servirait un jour de modèle en matière de réussite politique pour les écologistes du monde entier ? Soyons  honnête : personne. Conclusion : dans la vie, il y a vraiment toujours de l'espoir...

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • La Lettonie, pays de 2 millions d'habitants et membre de la zone euro depuis 2014, a traversé une très grave crise économique en 2008-2009 mais elle a réussi à redresser la situation grâce à des mesures d'austérité draconiennes. Son PIB devrait progresser de 2% cette année.
  • Réchauffement climatique: les concentrations en pollen d'ambroisie allergisant pourraient quadrupler en Europe d'ici à 2050

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    Le réchauffement climatique fait aussi le malheur des allergiques. Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier 

    Rhinites, conjonctivites et crises d'asthme : avec le réchauffement climatique en cours, les allergiques ne sont pas près de laisser tomber mouchoirs, aérosols et traitements antihistaminiques. Explications.

    Les pollens, marqueurs du changement climatique

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    Carte de vigilance du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) datée du  juin 2015.

    Vingt millions de français, soit près d'un tiers de la population, sont allergiques aux pollens. Un phénomène à l'augmentation exponentielle : l'Hexagone ne comptait que 3,8% d'allergiques en 1968. Et le cauchemar n'est pas fini : l'OMS prévoit qu'une personne sur deux sera touchée d'ici à 2050, notamment en raison du changement climatique, ce que valide l'étude scientifique française réalisée sur le pollen d'ambroisie, publiée le 25 mai dernier, dans la revue "Nature Climate Change".  Qu'on se le dise : tout comme l'élévation du niveau des océans, les pollens sont bel et bien un indicateur important du réchauffement climatique . Leur concentration suit en effet la courbe de la hausse des températures moyennes de la planète qui continuent de grimper.

    Quatre fois plus de pollen d'ambroisie dans l'air en 2050

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes concentrations dans l'air du pollen d'ambroisie à feuilles d'armoise, une plante très allergisant, pourraient même avoir quadruplé en Europe à l'horizon 2050, selon les chercheurs du CNRS, du CEA, de l'INERIS et du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui ont travaillé en collaboration avec plusieurs instituts européens. Le changement climatique serait responsable des deux tiers de cette augmentation, le tiers restant étant dû à la colonisation naturelle de la plante (ruissellement et cours d'eau), renforcée par les activités humaines (transport routier, pratiques agricoles). Pour la santé humaine, la perspective est loin d'être anodine.

    Ambrosia artemisiifolia, l'ennemie jurée des allergiques

    Sous le joli nom d'Ambrosia artemisiifolia ne se cache pas l'ambroisie, boisson des dieux dans la mythologie grecque, mais une plante herbacée invasive d'origine nord-américaine, qui a pour signe distinctif un pollen très allergisant qui déclenche principalement des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et des crises d'asthme souvent graves. Le pic de pollinisation de cette plante, qui a déjà colonisé en France la Bourgogne, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes, a lieu en août et en septembre, allongeant ainsi, pour toutes les personnes sensibles, la période des allergies jusqu'à l'automne.

    Plus de répit pour les allergiques

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementAprès les pollens des graminées, du plantain ou encore du bouleau qui explosent au printemps et peuvent durer jusqu'en juillet, selon la météo et les régions du pays, les allergiques subissent une deuxième lame de pollens allergisants à la fin de l'été avec l'ambroisie. C'est cadeau. Le nez et les bronches de celles et ceux qui ont la malchance d'être aussi aussi allergiques le reste de l'année aux acariens et qui vivent en zone urbaine, n'ont alors plus de répit : la pollution de l'air aux particules fines provoque également des problèmes respiratoires, plus ou moins graves, chez ces personnes sensibles.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    L'évolution géographique de la contamination de l'air par les pollens dépend de plusieurs facteurs : la capacité de la plante à atteindre de nouveaux territoires via différents moyens de dispersion de ses graines, et le changement climatique qui permet à la plante de s'épanouir sur ces nouveaux territoires, expliquent les chercheurs. "Plusieurs études ont déjà montré que le réchauffement climatique permettra à l'ambroisie de s'établir dans des régions où le climat ne lui était auparavant pas favorable, soulignent-ils, sans toutefois quantifier l'augmentation des concentrations de son pollen dans l'air ambiant", précisent-ils. Grâce à leurs derniers travaux, c'est désormais chose faite.

    La méthode

    C'est grâce à plusieurs types de modèles numériques que les scientifiques ont pu quantifier l'effet du climat et des différents modes de dispersion des graines sur la concentration atmosphérique en pollen. Les premiers modèles simulent le changement climatique en fonction de la quantité de gaz à effet de serre qui pourrait être émise dans les années à venir par les activités humaines. Les seconds modélisent l'invasion de la plante, la production et le relâchement des pollens, et leur dispersion dans l'air.

    L'emballement des pollens d'ambroisie

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes chercheurs ont ainsi déterminé que le facteur d'augmentation des concentrations du pollen d'ambroisie serait en moyenne de quatre, d'ici 2050. Mais aussi établi que le changement climatique était doublement responsable pour les deux tiers du phénomène. La hausse des températures, avec des automnes et des hivers plus doux, favorise l'expansion de l'ambroisie au Nord et au Nord-Est de l'Europe, renforcée à son tour par l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, facteur du développement de la végétation. Bref, si dans l'Antarctique la fonte des glaciers devient irréversible, dans nos campagnes et nos villes les émissions de pollen de l'ambroisie s'emballent.

    Le bouleau aussi

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLa mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas que le pollen des plantes comme l'ambroisie qui se multiplie. La saison des pollens des arbres, platanes, thuyas ou encore bouleaux, joue aussi désormais les prolongation. Le RNSA a ainsi observé une augmentation de 20% des pollens de bouleau ces vingt dernières années.

    Obtenus dans le cadre du projet européen ATOPICA, les résultats de l'étude sur l'ambroisie doivent aussi permettre de mieux prévoir les concentrations de pollen et d'inscrire la plante dans les alertes de prévention contre l'allergie. "Il est aujourd'hui nécessaire de mettre en place une gestion coordonnée de cette plante invasive au niveau européen par un suivi sur le long terme des pollens et une cartographie de la présence des plantes", alertent encore les chercheurs, qui ne cherchent pas pour le plaisir de chercher mais pour améliorer nos conditions de vie. Et qui trouvent. La preuve.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Effects of climate change and seed dispersal on airborne ragweed pollen loads in Europe" publiée par Nature Climate Change : cliquer ICI. Elle a pour auteurs le  Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ), le Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/Ecole Polytechnique/UPMC/ENS Paris), appartenant tous deux à l'Institut Pierre Simon Laplace, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/EPHE), et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) en collaboration avec l'université de Vienne, l'International Center For Theoretical Physics et l'Institut de recherche de Rothamsted.

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