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Climat - Page 184

  • Sciences : l'agroécologie et la biodiversité sont les deux mamelles du rendement des cultures

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    La polyculture permet d'économiser l'eau utilisée pour irriguer les champs. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Peut-on trouver des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique en contrant ses effets négatifs, qui peuvent, par exemple, faire chuter le rendement des récoltes en cas de sécheresse, tout en limitant l'utilisation des engrais chimiques ? La question agite le monde agricole, confronté au premier chef à ce triple défi.

    Vive l'agroécologie !

    Bonne nouvelle, pour la planète, les agriculteurs et les consommateurs : selon les scientifiques, la réponse est oui, et elle passe par "l’agroécologie", cette agriculture plus respectueuse de l’environnement qui favorise la biodiversité dans les parcelles cultivées. Tels sont les résultats d'une étude réalisée par des chercheurs en Ecologie fonctionnelle du CNRS de Montpellier, associés à l'INRA, qu'a publiée, le 30 mars 2015, la revue "Nature Plants".

    Diversité génétique des plantes

    Violle.png"Nos travaux montrent qu’augmenter au contraire le nombre d’espèces, améliore en moyenne le rendement des cultures sans besoin d’engrais, surtout en cas de sécheresse", explique Cyrille Violle, biologiste au CEFE et lauréat d’un ERC Starting grant 2015. "Opter au sein d’une même espèce pour plusieurs individus génétiquement différents (génotypes), favorise la stabilité du rendement d’une année à l’autre", ajoute-t-il.  

    La méthode

    parcelles polyculture 2.jpgPour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont suivi en parallèle pas moins de 120 mini-parcelles expérimentales de 1,2 sur 1,3 mètres, dans lesquelles ils ont cultivé pendant un an et demi, cinq espèces fourragères (luzerne, trèfle blanc, ray-grass, dactyle, fétuque) soit ensemble (polyculture), soit chacune toute seule (monoculture). A chaque fois, chaque espèce était représentée par un, cinq ou dix génotypes. De manière à étudier tous les cas de figure climatiques et météorologiques, les mini-parcelles étaient soit irriguées, soit soumises à des évènements de sécheresse.

    La polyculture, championne du rendement

    Résultats: les polycultures ont eu en moyenne un rendement meilleur que les monocultures. Surtout en conditions de sécheresse, où l'amélioration du rendement est allé jusqu'à + 800 g/m2 de surface cultivée, contre + 200 g/m2 en conditions irriguées. De plus, plus les parcelles contiennent de génotypes différents pour une même espèce, dix au lieu d'un seul, et plus la stabilité du rendement est importante. Pour les chercheurs, la présence de plusieurs espèces sur une même parcelle permet, en effet, de mieux exploiter les ressources du sol, ce qui explique le meilleur rendement obtenu par les polycultures. "Les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans ce sol", explique Cyrille Violle. Quant au rendement plus stable grâce à plus de génotypes, "un cocktail de différents génotypes augmente les chances qu’au moins l’un d’eux résiste mieux en cas de sécheresse et diminue ainsi les risques d’une baisse du rendement global", conclut le scientifique.

    agroécologie,polyculture,génétique,plante,inra,cnrsAbandonner les pratiques agricoles actuelles

    Concrètement, cette étude suggère ni plus ni moins d’abandonner les pratiques agricoles actuelles héritées de l’après-seconde guerre mondiale qui consistent majoritairement à cultiver sur de grandes parcelles des plantes génétiquement identiques. Et de revenir aux pratiques anciennes, tout en profitant des avancées bénéfiques apportées par les connaissances actuelle en matière d'agronomie, qui ne cessent de progresser.

    Finalement, dans l'agriculture comme dans bien d'autres domaines, on est gagnant dès lors que l'on respecte la logique de la nature. Encore faut-il bien en comprendre les mécanismes.

    Cathy Lafon

    Illustrations :  les parcelles cultivées dans le cadre de l'étude sur les apports de la polyculture et de la diversité génétique des plantes, photos Dominique Denoue (INRA, Lusignan)

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Complementary effects of species and genetic diversity on productivity and stability of sown grasslands" réalisée par Ivan Prieto, Cyrille Violle, Philippe Barre, Jean-Louis Durand, Marc Ghesquiere et Isabelle Litrico, publiée dans Nature Plants le 30 mars 2015 : cliquer ICI

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  • Inondations : la France se dote d'un simulateur de crues unique en Europe

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    Le simulateur de crues de l'IRSTEA, à Villeurbanne, près de Lyon. Photo AFP

    Les Etats-Unis ont le plus gros simulateur d'ouragans au monde, "Sustain", installé à Miami. En France, le premier risque naturel, c'est l'inondation.  Débordement d'un cours d'eau, submersion par la mer : un Français sur quatre est exposé, selon les experts en hydrologie. Dans le contexte du réchauffement climatique, mieux comprendre les mécanismes des débordements des eaux et les prévenir constitue un enjeu majeur pour la sécurité des populations. Aussi, la France dispose-t-elle aujourd'hui d'un simulateur de crues unique en Europe, situé à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) à Villeurbanne, près de Lyon.

     Des modèles réduits pour simuler

    « Il est important de comprendre comment les crues, c’est-à-dire l’élévation du débit des rivières, se transforment en inondations et se propagent », Vasken Andreassian, directeur adjoint scientifique à l’IRSTEA

    Confluence de deux rivières, migration des méandres d’un fleuve, débordement en plaine, rupture de barrages…  les conjonctions de phénomènes naturels qui provoquent une inondation sont tellement nombreuses et complexes, qu'"on ne sait pas les reproduire sur un ordinateur", explique Vasken Andreassian.  D'où le recours aux modèles réduits.

    Comment ça marche ?

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaDans une salle de 300 m2 de l’IRSTEA, le simulateur de crues ressemble à un grand aquarium monté sur roulettes. D’un coût de 800.000 euros, il s'inscrit dans un projet d’études européen, « FlowRes », qui vient de débuter et doit durer trois ans. L’ensemble des données récoltées fera l’objet d’un rapport en 2018.Long de 18 mètres sur trois de large, il reproduit au centième le périmètre d’un cours d’eau avec son lit, ses berges herbagées, ses forêts, ses constructions. Cette rivière miniature se remplit en quelques secondes puis déborde. Sept chercheurs hydrologues suivent à plein temps les simulations qui peuvent durer de quelques minutes à une journée selon les besoins.

    "Dans ce canal, nous étudions les crues extrêmes. Quasiment personne ne les a vues car elles arrivent une fois tous les 100 ans, voire 1.000 ou 10.000 ans » pour les plus violentes". Sébastien Proust, chercheur en hydrologie des rivières

    La hauteur d’eau est mesurée notamment par des capteurs à ultrason et la vitesse par une sonde Pitot. Les variations sont étudiées en fonction de la pente (simulée jusqu’à 5%), du débit et du type d’occupation des rives: selon qu’il y a des arbres, des maisons, de la prairie… Des sédiments (sable ou gravier) peuvent être ajoutés pour étudier l’érosion torrentielle. Deux centimètres de différence de niveau d’eau dans le simulateur équivalant à deux mètres sur le terrain.

    Réchauffement climatique

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaCertes, les scientifiques ne peuvent pas dire précisément aujourd'hui si l'impact du réchauffement climatique en cours accroîtra ou pas le nombre d'inondations et de submersions. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que les phénomènes météorologiques vont gagner en intensité. Alors, dans ces conditions, "on imagine qu’à la suite d’un changement de climat, les crues vont devenir de plus en plus fréquentes", souligne Vasken Andreassian. "Il y aura de plus en plus de sites stratégiques (centrales thermiques et nucléaires) et d’habitations en zone inondable", poursuit-il.

    Chacun a en mémoire le drame provoqué par l'avancée brutale de l'océan, lors de la tempête Xynthia, qui a fait 29 morts à La Faute-sur-Mer (Vendée), dans la nuit du 27 au 28 février 2010 (photo AFP ci-dessus), ou encore, l'inondation due à la "tempête du siècle" Martin, en 1999, lors de laquelle on avait frôlé la catastrophe à la centrale nucléaire du Blayais, en zone inondable.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Créé en 1981, l’IRSTEA, anciennement CEMAGREF, compte neuf centres dans l’Hexagone et emploie quelque 1.600 personnes. Son budget était de 116 millions d’euros en 2013. Depuis 2008, l’IRSTEA est associé à Météo-France dans un autre projet, RHYTMME, qui vise à installer des radars hydrométéorologiques de nouvelle génération dans les Alpes du Sud, territoire à haut risque, et à développer une plateforme internet d’avertissement en temps réel.

    EN CHIFFRES

    • Selon l’IRSTEA, 20.000 km de cours d’eau en France sont actuellement jaugés alors que 120.000 km ne sont pas surveillés. Une unité de recherche de l’institut recense les inondations depuis un millénaire pour cartographier les zones les plus exposées: à ce jour, 122 sont jugées « prioritaires », couvrant 2.900 communes.

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  • Gironde : y aura-t-il une usine d'assemblage d'éoliennes au Verdon-sur-Mer en 2017 ?

    eolienne enfant38881.jpg

    S'il se concrétisait, le projet d'usine d'éoliennes prévue au Verdon-sur-Mer, en Gironde, dont "Sud Ouest" détaillait l'avancement ce vendredi, serait une bonne nouvelle pour la région, pour l'emploi, les énergies renouvelables et tout particulièrement l'éolien.

    Zéro éolienne en Aquitaine

    Si le photovoltaïque est en bonne forme en Aquitaine, la filière qui exploite la ressource du vent n'y compte encore à ce jour aucune éolienne. Et ce, en dépit de tous ses efforts et notamment ceux de Valorem, l'entreprise girondine spécialisée dans le secteur. A six mois de la Cop21, le grand sommet sur le climat qui doit se tenir en décembre prochain à Paris, il serait temps que l'éolien décolle enfin dans la région.

    300 emplois locaux en 2018

    nacelles-general-630x0.JPGL'usine de fabrication d'éoliennes de 6.600 m2 qui pourrait voir le jour sur une friche industrielle du port du Verdon-sur-Mer, est un projet porté par l'Allemand Andree Krüger, président de l'entreprise PMV Energies qui a remporté, en 2011, l'appel d'offres du Grand Port Maritime de Bordeaux. Quatre ans après, les expertises environnementales ayant été réalisées, un permis de construire sera déposé en septembre. Si tout va bien, c'est-à-dire si le projet réunit les financements nécessaires (20 millions d'euros pour la première phase) et, surtout, s'il obtient les autorisations publiques et ne suscite pas d'opposition de la population locale, selon "Sud Ouest", la future usine à éoliennes qui assemblera des nacelles d'éoliennes terrestres, comme le fait déjà pour l'éolien off-shore Alstom en Bretagne (photo ci-dessus), créera une cinquantaine d'emplois, locaux a priori, pour employer jusqu'à 300 personnes en 2018. Pas mal, par ces temps de crise économique et de disette d'emplois. 

    Un projet 100% "Made in France"

    Implantée au  au Verdon-sur-Mer, PMV Energies est bien française, comme les deux sociétés partenaires du projet : la première, l'opérateur en énergies vertes Valorem,dirigée par Jean-Yves Grandidier, est même girondine. La seconde, Egis qui a travaillé sur le Laser Mégajoule au Barp et au nouveau pôle santé d'Arcachon, est leader français de l'ingénierie, spécialisée dans les domaines des transports, de la ville, du bâtiment, de l’industrie, de l’eau, de l’environnement et de l’énergie.

    Le parc éolien contesté de Naujac-sur-Mer

    parc éolien naujac.jpgLe hic, car il y en a un, c'est que l'aboutissement du projet du Verdon est lié à la réalisation du parc éolien de 16 éoliennes de ce type à Naujac-sur-Mer. Un projet destiné à fournir de l'énergie électrique pour 40.000 foyers d'ici à 2017, mais qui a du plomb dans l'aile, car il se heurte à l'opposition traditionnelle des anti-éoliens... et du ministère de la Défense. Il est situé sur un couloir aérien où les pilotes de Rafales s'entraînent. En Gironde, quand ce ne sont pas les oiseaux qu'elles perturbent, ou le bruit qu'elles font, ce sont les radars de Météo France ou les avions militaires que les pales des éoliennes dérangent... Le futur site de Naujac pourrait obtenir un feu vert, s'il était rabaissé à huit éoliennes, indiquait prudemment à "Sud Ouest" le 12 juin, Xavier Pintat, maire de Soulac et président de la Communauté de communes de la Pointe du Médoc.

    Pour l'heure, les partenaires du projet de l'usine du Verdon, et les écologistes avec eux, croisent surtout les doigts et se gardent bien de jouer à Perrette avec son pot au lait (vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué n'étant assurément pas leur genre) : à ce jour, tous les projets liés à l'éolien ont déjà échoué en Aquitaine.

    Cathy Lafon

    #maplanète #Cop21

    EN CHIFFRES

    • Plus de 500 projets éoliens terrestres étaient en attente début janvier 2015 en France, pour une puissance de 6.265 MW. En 2014, la production électrique d’origine éolienne a augmenté de 16% par rapport à janvier-septembre 2013 pour représenter 3,5% de la consommation nationale entre janvier et septembre, contre 2,8% un an plus tôt.

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    • Une usine d'éoliennes en projet : cliquer ICI
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