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Animal - Page 246

  • Insolite. Mais quel est donc ce poisson qui s'échoue sur nos plages ?

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    Un poisson inconnu, échoué sur la plage océane du Porge (33), le 30 décembre 2012. Photo DR

    Le 30 décembre dernier, Olivier Cazaux, un Bordelais amoureux de l'océan, se balade sur la plage médocaine du Porge (Gironde). Par ce jour d'hiver plutôt beau et doux, la mer est forte. Au milieu des déchets qui jonchent le littoral, il découvre un poisson étrange, comme il n'en a encore jamais rencontré sur les côtes de la région. Echoué sur le sable, l'animal de belle taille est en train d'agoniser...

    Il faut sauver le poisson inconnu

    Peu amène, avec sa grosse poche ventrale et sa bouche agressive, véritable bec armé de dents pointues, le poisson cherche sa respiration. N'écoutant que son instinct d'écolo-pêcheur ami des animaux, adepte de surfcasting mais pas vraiment du no-kill fishing, Olivier veut sauver le poisson et le rejeter à la mer. Vu l'apparence de l'animal, on ne meurt pas vraiment d'envie de le manger, non plus... Le sauver, oui, mais le Girondin aimerait bien savoir de quel poisson il s'agit. Comment l'identifier ? On est alors en 2012 (et presque en 2013). Il fait ce qu'on attend de tout être humain normalement constituté vivant sur cette planète en ce début de XXIème siècle : en trois clics, il photographie la bête avec son smartphone et poste l'image sur facebook accompagnée d'un message invitant son réseau d'amis à l'aider à mettre un nom sur ces écailles. Il alerte aussi Ma Planète, dont il est l'une des Sentinelles. Puis, vite, vite, il prend le poisson par la queue et le rend à l'océan...

    L'enquête commence

    fourneau5560.jpgLe 2 janvier, l'enquête commence sur internet et le réseau social du Girondin fait merveille : au milieu des souhaits de bonne année, on aime la photo, on la partage, on s'extasie, on s'étonne, on s'émeut, on incrimine le réchauffement climatique...  Bref, ça fait le buzz. Mais on ne reconnaît toujours pas le poisson. Ma Planète, très intriguée, suit l'affaire en direct. Deux semaines plus tard, la filière "écolo-pêche-nature et photographie" des amis d'Olivier est à fond. L'un de ses membres, Alain Noël, pêcheur et girondin lui aussi, transmet la photo à Gérard Fourneau (photo ci-dessus) président d'Aquitaine Landes Récifs, association landaise de protection et d'étude de la faune aquatique du littoral, installée à Saint-Pau-Lès-Dax (40). Retraité des personnels civils de l'armée, Gérard, 67 ans, est un ancien pêcheur adepte de surfcasting. Autant dire que, question poisson océanique, il a de la bouteille. Et pourtant, lui non plus n'a jamais vu semblable animal... En revanche, il se permet  de donner un conseil au passage : "Quand on découvre ce genre de poisson sur une plage, mort ou quasi, le mieux est de le rapporter chez soi pour le congeler, afin de le confier à des scientifiques qui pourront l'identifier, l'analyser et découvrir ainsi la cause de son échouage.  Maladie, pollution, blessure due à un filet dérivant... Et puis, attention en le manipulant : il peut être toxique."  Message reçu et transmis.

    "Un poisson-coffre"

    Et l'enquête continue... Hop, la photo atterrit sur l'ordi de Jean-Paul Lagardère, également membre  d'Aquitaine Landes Récifs : jackpot. L'ancien directeur de recherche du CNRS à l'ancien CREMA (le Centre de Recherche sur les Ecosystèmes Marins et Aquacoles) de l’Houmeau près de La Rochelle, spécialisé en océanographie biologique, a passé sa vie à travailler sur l'utilisation des sons par les poissons. Le scientifique retraité sait tout ou presque des communautés marines et océanes : il reconnaît l'animal. Le poisson-mystère appartient à la famille des tétraodontidés (du grec "tetra", quatre, et "odous", dent, pour ceux qui ont oublié leurs humanités), qui sont des poissons-coffre ou poissons-ballon. "Leur caractéristique est d'emmagasiner de l'eau : ils gonflent et doublent de volume pour se défendre. Une fois morts et séchés, certaines populations côtières les utilisaient pour en faire des lumignons", raconte l'ancien chercheur, intarissable sur les petites histoires, comme sur les grandes.

    Un poisson toxique, rarement observé sur notre littoral atlantique

    Alors, est-ce vraiment un poisson qui n'a rien à faire par chez nous ? "Non. Très rarement observé sur nos côtes atlantiques, il n'y est pas non plus étranger", assure Jean-Paul Lagardère. "C'est un poisson pélagique (de pleine mer), capable de briser des coquillages avec ses dents, qui vit surtout en Méditerranée, mais dont le territoire englobe aussi l'océan Atlantique. Il vit au large de l'Afrique et de la Mauritanie et remonte jusque dans le Golfe de Gascogne et même en Bretagne. Il pénètre très rarement les estuaires", précise-t-il. "Son petit nom est tétraodon-lièvre océanique, et son nom latin lagocephalus-lagocephalus". Reste à savoir comment il a atterri là, s'interroge le scientifique : "Il a sans doute été ramassé et blessé par un filet pélagique dont il se serait dégagé, avant de s'échouer, affaibli, sur le sable".  Avant de conclure que l'animal est toxique.  On sait qu'il ne faut pas juger d'après les apparences, mais vu la photo, on n'en doute pas. Un rapide tour sur internet nous apprend en effet que son proche cousin, le lagocephalus scélératus est un poisson dangereux et très toxique, qui envahit actuellement les mers de Tunisie.

    Ah ! Au fait : les poissons parlent...

    enquête,science,océanographie,océan atlantique,poisson,médoc,gironde,le porge,découverte,plageLe mystère du poisson bizarroïde du Porge enfin élucidé (merci internet, Facebook, les écolos et le CNRS), puisqu'on a sous la main un "vrai" scientifique, spécialiste de la mer et tout et tout, on en profite pour lui poser une question subsidiaire. Dites, Monsieur Lagardère, c'est vrai que les poissons parlent ? "Mais oui Madame. Certains, comme le poisson-clown que vous connaissez sans doute et qui parle en claquant des dents, sont même très bavards ! Ils ont un système de production sonore et émettent des sons à différentes occasions (danger, reproduction...). Les sons, codés, sont reconnus par les espèces voisines... Ils savent aussi "écouter" et interpréter les vibrations sonores." Le pétillement de l’anguille, le grognement du grondin et le grondement du maigre (encore pêché «à l’oreille» dans l’estuaire de la Gironde) sont, paraît-il, de notoriété publique...

    En voilà une histoire... Le mythe du "monde du silence" qui a bercé nos enfances en prend un sacré coup et s'effondre. Définitivement.

    Cathy Lafon

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  • Planète vidéo. Le calamar géant, vedette du petit écran

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    Le calamar géant filmé par des scientifiques japonais et des chaînes de télévisionjaponaise et américaine Photo DR

    Des scientifiques japonais et des chaînes de télévision japonaise et américaine ont annoncé le 7 janvier avoir filmé pour la première fois un calamar géant de plus de 8 mètres de long, par 900 mètres de fond dans l'océan Pacifique nord. L'info a alors fait le buzz sur internet et sur le site de Sud Ouest. Pour ceux qui ont raté ça, les images ont été diffusées le 27 janvier sur Discovery Channel, dans "Curiosity". Et pour ceux qui ont encore raté ça le 27 janvier, petite session de rattrapage sur Ma Planète.

    Le plus grand délire gastronomique au monde ne vous permettra pas d'imaginer la quantité phénoménale de rondelles de calamar à l'armoricaine, croustillants, au piment, frites et autres calamars farcis aux légumes, aux crevettes... à laquelle pourvoirait l'animal, pour peu qu'il soit pêché. Et c'est tant mieux : oubliez. parce que, franchement, on a plus de chance de battre un record du monde de natation en s'enfuyant à sa vue, que d'être son prédateur.

    Architeutis dux, dit le "Kraken"

    Le Kraken qui fait merveille pour déblayer l'océan des vaisseaux de pirates fantômes qui l'encombrent dans le deuxième épisode de la série culte "Pirates des Caraïbes", c'est lui. Grand pourvoyeur de légendes maritimes, le calamar géant de couleur argentée, dont le nom scientifique est architeuthis dux, a été repéré le 10 juillet dernier par 630 mètres de fond par un sous-marin à environ 15 kilomètres à l'est de l'île de Chichi, dans le Pacifique nord. Le submersible a suivi le géant jusqu'à 900 mètres de profondeur avant qu'il ne disparaisse dans les abysses. A son bord, l'équipe de Tsunemi Kubodera du Musée scientifique national japonais l'a filmé, en collaboration avec la chaîne de télévision publique japonaise NHK et la chaîne spécialisée Discovery Channel . Il mesure plus de 8 mètres de long mais ses deux principaux tentacules semblent avoir été sectionnés.

    Architeuthis dux est aussi considéré par les scientifques comme le plus grand de tous les invertébrés et l'animal de tous les records.  Qui ose encore en douter ?

    Cathy Lafon

  • Coup de coeur. Trois petits ours pyrénéens... et trois jolis prénoms

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    Cette première photo des oursons avec leur mère a été prise par un randonneur le 9 octobre 2011 en Ariège. C'était seulement la deuxième fois que l'on arrive à photographier une ourse avec trois oursons dans les Pyrénées... DR paysdel'ours.com

    coeur.jpgTrois oursons sont nés début 2011 dans les Pyrénées. Comme le veut la tradition, il faut les baptiser et, comme chaque année, le public était invité à participer au choix de leurs noms. Voilà pourquoi, depuis le 8 novembre dernier, le site paysdel'ours.com, de l'association Pays de l'ours-Adet, proposait aux internautes de tous les pays de leur trouver un prénom, dans un concours organisé en partenariat avec le journal "Métro". Et l'ours a fait le buzz : l'association a reçu plus de 20.000 propositions sur internet...

    Callisto, Soulane et Pépite

    Et voilà, c'est décidé, tout le monde est d'accord : nos trois nounours pyrénéens, déjà presque aussi grands que leur maman, ont été baptisés Callisto, Soulane et Pépite, a annoncé jeudi dernier l'association Pays de l'ours-Adet, qui détaille l'origine des prénoms choisis.

    Callisto, nom donné à l'une des deux jeunes femelles, était une nymphe de la mythologie grecque, transformée à sa mort par Zeus en la constellation de la Grande Ourse. Soulane, prénom que porte la deuxième femelle, est le versant ensoleillé de la montagne dans les Pyrénées. Enfin, le troisième ourson, dont le sexe n'a pas été déterminé, s'appelle"Pépite" parce que, "qu'elle soit d'or ou de chocolat, une pépite est ce qu'il y a de plus naturel et précieux", note l'association.

    La famille "ours" au grand complet

    L'ourse Hvala et l'un des oursons, ours subadulte, en septembre 2012, Melles (31)

    gilbert-simon.jpgLes trois oursons ont tous la même mère, Hvala, et leur père est Pyros, l'ours mâle dominant du massif. Le site de l'association annonce également que ces plantigrades ont même un parrain : Gilles Simon (photo ci-contre). Cheville-ouvrière du premier Plan Ours au Ministère en 1984, Gilbert Simon fut le Directeur de la Nature et des Paysages du Ministère de l'Ecologie de 1992 à 1996, accompagnant ainsi la réalisation des premiers lâchers d'ours dans les Pyrénées Centrales. Décédé en 2012, c'est sa bonne étoile qui veille désormais sur ces trois oursons.

    Trois ou quatre nouveaux oursons à baptiser en 2013 ?

    Les autorités espagnoles l'ont officialisé : trois ou quatre nouveaux oursons sont nés, en deux portées, pendant l'hiver 2012 dans les Pyrénées. Ils portent la population des plantigrades sur la chaîne entre 20 et 25 individus. L'une des mamans serait Caramelles, la fille de Melba et Pyros. Les recherches et études permettront de préciser ultérieurement l'identité de la seconde femelle, le sexe et le nombre exact d'oursons. Les analyses génétiques diront également si le mâle Balou, aperçu dans ce secteur l'an dernier, est le père de l'une de ces portées. Comme souligne le site de l'assocation, cela apporterait un peu de la diversité génétique dont la population ursine a tant besoin du fait de la domination sans partage du mâle Pyros depuis 1997...

    Un livret familial à remplir de toute urgence !

    Que de bonnes nouvelles : voilà la rubrique naissance du carnet vert des ours bien remplie ! Très insuffisamment cependant, selon les défenseurs des ours, qui notent que la  population n'est toujours pas viable et qui attendent que le gouvernement adopte maintenant un  nouveau plan de restauration, le précédent étant terminé depuis bientôt trois ans... La Commission européenne a d'ailleurs envoyé le mois dernier une lettre de mise en demeure à l'Etat français dans le cadre de la procédure dite "d'infraction", pour  "non conservation de l'ours brun". La France doit prochainement répondre à la Commission et prendre des engagements sur les actions qu'elle entend entreprendre pour se mettre en conformité avec le droit européen. Si rien n'est fait, la Commission européenne pourrait alors prendre "un avis motivé" sur ces manquements, avant de "saisir la Cour de justice européenne". A suivre.

    Cathy Lafon

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