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Animal - Page 188

  • Télévision. Ce soir, Arte perce les secrets du régalec, le poisson mythique des abysses

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    Le régalec, dans toute sa splendeur. Photo Arte

    Dans le documentaire de Bertrand Loyer, "Régalec, premiers contacts avec le poisson roi", diffusé ce soir sur Arte, des chercheurs percent enfin les secrets d'une légende des profondeurs des océans. Celui que l'on surnomme "le serpent de mer", monstre gigantesque dans la mythologie nordique et Léviathan dans le livre d'Isaïe de l'Ancien Testament, ou encore le roi de harengs, est en réalité le plus grand poisson osseux au monde, tout-à-fait inoffensif pour l'homme. Sauf qu'on l'aperçoit trop rarement  pour s'en rendre vraiment compte.

    Le "ruban des mers"

    télévision,documentaire,arte,poissonLe régalec, surnommé aussi le "ruban des mers", vit dans les grands fonds de toutes les eaux des mers, sauf aux abords des pôles. Le poisson des abysses dont le plus grand spécimen jamais observé atteint 11 mètres de long, pour 272 kilos, des dimensions qui justifient sa stature mythique, échappe au regard des hommes et ce sont surtout des spécimens morts ou agonisants échoués sur les plages que l'on observe, comme en Californie en 2013 et au Japon, en 2014. On n'en aurait même jamais pêché dans le golfe de Gascogne, jusqu'à ce 14 avril 2002 où deux pêcheurs amateurs, Cédric Delest et David Meunier, ont remonté des eaux du bassin d'Arcachon, à la pointe du Cap Ferret, un "petit" spécimen (4,5 m de long et 45 kilos) du poisson rarissime. Confié aux chercheurs de l'IFREMER d'Arcachon et de La Rochelle, le régalec est identifié : « On le connaît, mais on ignore tout de sa vie. Depuis 1966, c'est la première fois que j'en vois un », avouait à "Sud Ouest" Jean-Claude Quéro, ancien spécialiste des poissons à l'IFREMER de La Rochelle. Le régalec a gardé ses mystères, jusqu'à cette expédition scientifique hors norme, emmenée durant deux ans en Méditerrané par le spécialiste mondial de l'espèce, Tyson R. Roberts, et des plongeurs chevronnés, pour tenter de résoudre les mystères poisson roi. Un pari fou qui a permis de filmer la créature légendaire vivante.

    "Le messager du palais des dieux"

    Aregalec ruban.jpg force de patience, un jour, en inspectant le bas de la bouée océanographique qu'ils observent des semaines durant, les scientifiques plongeurs voient apparaître un très long ruban argenté, comme une large scie miroitante, qui nage verticalement en remontant le long du filin de la bouée. Un port de roi, une tête couronnée, pas d'erreur, c'est le régalec. Moment magique à saisir, avant que le poisson, connu au Japon comme "le messager du palais des dieux" - on dit de lui qu'il annoncerait les séismes - ne retourne à vitesse grand V dans les profondeurs de la zone aphotique où il vit. Un endroit privé de lumière, qui ne connaît pas la photosynthèse. Instant fugace, mais riche d'enseignements pour les chercheurs, qui vont parvenir à déterminer, à partir de prélèvements effectués sur sa peau, ce dont se nourrit le serpent des mers. Et à découvrir bien d'autres merveilles.

    Organes luminescents sur le crâne

    regalec roi.jpgL'étonnant animal, s'il est doté de la plus longue moelle épinière de tous les poissons, a aussi le cerveau le plus petit au monde : 2 cm, soit la moitié de son oeil... Ce qui ne l'empêche pas de se déplacer dans l'obscurité des abysses, guidé par les effluves, en gardant la gueule ouverte : et pour cause, c'est là qu'est situé son système olfactif. Et d'attirer ses congénères en produisant de la phéromone, une substance chimique comparable aux hormones, et en adoptant une posture en croix avec ses longues nageoires. Encore plus étrange, les chercheurs vont découvrir que le régalec est le seul poisson qui s'automutile, en abandonnant comme le lézard une partie de sa queue, éventuellement plusieurs fois, notamment pour échapper à son prédateur, le cachalot. Et qu'il dispose sur son crâne de deux organes luminescents pour leurrer ses proies et les entraîner dans les abysses... 

    Les images à découvrir ce soir sur Arte sont d'une envoûtante et exceptionnelle beauté : sur plus de 120 plongées, les scientifiques n'ont aperçu que deux fois le hareng roi, animal rare, inoffensif et féérique.

    Cathy Lafon

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  • Abeilles : des experts européens alertent sur le danger des pesticides néonicotinoïdes

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    Une abeille en plein travail de butinage. Photo archives Sud Ouest

    Un rapport remis par des experts indépendants met en garde la Commission européenne contre la dangerosité des pesticides néonicotinoïdes pour les abeilles, mais aussi pour tout lʼécosystème. Selon un communiqué de l'association environnementale Pollinis, ils soulignent en outre "le caractère antagoniste de leur usage avec les solutions agricoles plus écologiques promues par lʼUnion européenne".

    "Effets négatifs graves"

    abeilles mortes un apiculteur-montre-ses-abeilles-mortes-a_b2ea56c1c54ef6520497d13aad7b84e0.jpgTreize chercheurs réunis au sein de lʼEASAC (association européenne des différentes Académies des Sciences nationales) ont examiné plus dʼune centaine dʼétudes récentes et indépendantes relatives à lʼimpact des néonicotinoïdes sur lʼécosystème. Le rapport,  présenté ce lundi à Bruxelles, souligne les "effets négatifs graves" de ces pesticides neurotoxiques sur des organismes non-ciblés, et pas uniquement les abeilles. Selon Pollinis, dʼaprès les chercheurs, "preuve est faite que même dʼinfimes quantités de néonicotinoïdes peuvent être nocives pour ces organismes – oiseaux, papillons, abeilles sauvages, mouches, lombrics... – qui rendent des services importants à lʼagriculture. Ils soulignent le caractère antagoniste de leur usage avec les principes de la Protection intégrée des cultures (PIC) adoptés par l'Union Européenne en 2009, qui impose notamment que les pesticides ne soient employés quʼen cas d'attaque constatée, en quantité minimale et proportionnée à la réalité de l'attaque, en utilisant des produits ciblés et non persistants".

    L'Europe doit réévaluer le moratoire européen sur les néocotinoïdes

    abeilles insecticides manif.jpgLe rapport a été commandé par la Commission européenne, alors quʼelle doit réévaluer cette année le moratoire sur les néonicotinoïdes voté en 2013, qui nʼinterdit que trois substances (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sur les sept existantes, et seulement sur certaines périodes de lʼannée. Or les néonicotinoïdes représentent, aujourdʼhui encore le type dʼinsecticide le plus utilisé en Europe, avec plus de 80% dans les grandes cultures... "Ils sont utilisés de façon systématique (quʼil y ait ou non présence de ravageurs) puisquʼils sont vendus généralement sous forme de semences enrobées", rappelle Pollinis.

    La France, bonne élève

    En France, les députés ont adopté, le 19 mars dernier, lʼamendement « Stop Néonics » porté par les socialistes Delphine Batho et Gérard Bapt, dans le cadre de l'examen du projet de loi Biodiversité, qui interdit les néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2016. "Le large consensus qui se dégage parmi les scientifiques indépendants trouve enfin un écho au sein de la classe politique pour interdire ces pesticides toxiques", se réjouit Pollinis, qui appelle lʼUnion européenne à voter à son tour un moratoire total  sur les néonicotinoïdes et à prendre les mesures nécessaires pour que soient enfin appliqués, sur son territoire, les principes de protection des cultures qu'elle a elle-même adoptés en 2009.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pollinis est une association loi 1901 qui milite pour sortir l’Europe du système agricole intensif actuel en luttant contre l'utilisation massive et systématique d'intrants chimiques et ses conséquences néfastes sur l'environnement et les pollinisateurs, et en faisant la promotion de solutions agricoles alternatives et durables, indispensables à la sécurité alimentaire des générations futures. Indépendante et refusant toute subvention, l’association rassemble aujourd’hui près d’1 million de sympathisants à travers l’Europe et plus de 11 000 donateurs qui garantissent sa totale liberté d'action. Pour accéder au site de Pollinis : cliquer ICI 
    • Pour lire l'intégralité du rapport publié sur le site de l'EASAC, "Ecosystem services, agriculture and neonicotinoids", 8 avril 2015: cliquer ICI

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  • Biodiversité : l'avenir des oursins est dans l'Île de Ré

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    Les oursins d'Yvan Le Gall, nés dans l'écloserie de l'Ile de Ré (Charente-Maritime). Photo AFP / Xavier Léoty

    Alors que partout dans le monde, les oursins, comme l'ensemble de la faune marine qui peuple les océans, sont victimes de la pollution des eaux et de la surpêche, la solution de repeuplement pourrait venir de la région Sud Ouest. Plus précisément, de l’île de Ré (Charente-Maritime) et de son écloserie, à ce jour unique en France.

    Mets délicat et chaînon indispensable de la biodiversité marine

    En voilà une bonne nouvelle, car si l'oursin ou"échinide", lenom savant de celui qui est aussi surnommé "hérisson" ou  "châtaigne des mers", peut piquer méchamment les pieds des baigneurs imprudents et empoisonner les vacances des étourdis qui ont oublié à la maison leur pince à épiler, il constitue aussi un vrai et rare délice gastronomique. Et par dessus tout, comme chaque être vivant sur la planète, l'oursin a sa place, irremplaçable, dans la grande chaîne de la biodiversité.

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"L'Oursine de Ré"

    Autant de vérités indispensables à savoir que n'ignore pas Yvan Le Gall, le fondateur de la société "L’Oursine de Ré", installé à La Flotte-en-Ré depuis 2006. A 42 ans, l'échiniculteur (éleveur d'oursin) reste aujourd'hui le seul en France à savoir maîtriser la production de l'invertébré, au corps arrondi et recouvert de piquants, cousin germain du concombre de mer et de l'étoile de mer, et ce, de bout en bout, depuis l’écloserie jusqu’à l’animal adulte et commercialisable. Une seconde écloserie d'oursins a failli voir le jour dans le Var, en Méditerranée, en collaboration avec l’Institut océanographique Paul-Ricard, mais le projet s'est dégonflé en 2013.

    Six tonnes d'oursins par an

    "Je produis environ six tonnes d’oursins par an, explique Yvan Le Gall. Cinq tonnes sont transformées en terrines de corail et une tonne est vendue vivante". Actuellement, pour chaque nouvelle génération, l’échiniculteur parvient à faire naître 60 millions de larves à partir de seulement quatre femelles, capables de pondre 15 millions d’oeufs chacune. "J’atteins presque 100% de fécondation. Pourtant, jusqu’à présent, j’en jette l’écrasante majorité pour ne conserver qu’environ 100.000 oeufs, car je suis limité par la taille de mes infrastructures", regrette l’éleveur.

    Assurer la production de naissains

    Une situation qui devrait toutefois rapidement s'améliorer : Yvan Le Gall finit d'aménager en écloserie un blockhaus situé derrière son exploitation, qu'il a racheté. Cela lui permettra de multiplier par vingt le nombre de larves. Pas pour augmenter le nombre de terrines qu’il vend aux particuliers, aux restaurants et dans les épiceries fines, mais pour assurer la production de naissains. Une activité utile pour la survie de l'espèce, retardée par la tempête Xynthia, qui, en 2010, a ravagé l'installation, mais prévue dès les débuts de "L'Oursine de Ré". La société a d'ailleurs "déjà fourni 10.000 juvéniles pour repeupler le Golfe du Morbihan en 2011″, souligne l'éleveur.

    Une pouponnière d'oursins, comment ça marche ?

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de réA sa naissance, une larve d’oursin c'est mignon, mais c'est surtout minuscule : le bébé oursin mesure un demi-millimètre. Il nage en pleine eau – c'est sa phase "pélagique" – avant, au bout de trente jours, de se poser au fond pour commencer sa vie "benthique". Trois mois plus tard, devenu naissain, le nourrisson oursin dont la taille s'est multipliée aussi par trois, mesure environ 1,5 millimètre et sa commercialisation peut commencer. C'est le père d’Yvan Le Gall, Pierre, professeur de biologie marine et chercheur, qui a mis au point, dans les années 1980, ce procédé d'élevage, en milieu clos, bassin ou aquarium.

    Six algues différentes (non toxiques) par jour

    Les qualités nutritionnelles du régime alimentaire des oursins ne diffère finalement pas tant que cela de celui des hommes. Au lieu de reposer sur une consommation de cinq fruits et légumes (sans pesticides) par jour, la technique d'élevage des oursins repose sur le juste équilibre de la qualité et de la température de l’eau et un dosage parfait dans les six sortes d'algues différentes qui constituent leur alimentation de base. En vrai père nourricier, Yvan Le Gall veille jalousement et en personne, à la nourriture de ses bébés oursins. C'est lui-même qui la produit ou la récolte, comme les Laminaires, ces grandes algues brunes dont il ramasse entre 30 et 35 tonnes par an sur les plages de l’île de Ré.

    Top secret...  au service de la recherche

    Ceux qui voudraient en savoir plus resteront sur leur faim. La technique des Le Gall reste, à ce jour, un secret bien gardé et s’il fait volontiers visiter ses installations, le patron de "L’Oursine de Ré", refuse d’ouvrir au tout venant les portes de son laboratoire... Les larves d’oursin constituent par ailleurs un excellent bio-indicateur de la qualité des eaux aussi, l’échiniculteur ne se contente-t-il pas d'élever des oursins pour les mettre dans les assiettes des gourmets. Il met aussi son savoir-faire au service des chercheurs et universitaires de Bretagne et de La Rochelle. Si l’oursin adulte supporte la pollution, pas les larves. Les bébés oursins peuvent donc servir à mesurer et étudier les effets de l’acidification des océans, provoquée notamment par la hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère et le réchauffement climatique.

    L'Espagne aussi

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"Je suis également en pourparlers pour une réintroduction en Corse et peut-être aux Antilles, où les oursins blancs ont quasiment disparu", précise Yvan Le Gall, quand on le questionne sur d'éventuelles duplications de pouponnières d'oursins. L'échiniculteur rétais évoque un autre projet, encore en gestation, de développement en Espagne. "Une demande de naissains en très grand volume m’est parvenue d’Espagne. Les Espagnols sont à la fois les plus grands pêcheurs et les premiers consommateurs [d'oursins, NDLR] du monde, et les professionnels souhaitent repeupler leurs côtes atlantiques", explique-t-il. C’est d’ailleurs justement pour approvisionner ce marché, qu'il dit avoir racheté le blockhaus destiné à accueillir une nouvelle écloserie.

    Dans l'Ile de Ré, l’écloserie d'oursins devrait commencer à tourner à plein régime dès cet été et les touristes se régaler de la chair succulente de la "châtaigne des mers".

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    PLUS D'INFO

    • L’Oursine de Ré : Zone ostréicole du Petit Préau, 17630 La Flotte en Ré. Tel: 05.46.66.54.08  - Fax: 05.46.66.54.09 - Port: 06.79.98.17.33. Email : info@loursinedere.fr

    • Qu'est-ce qu'un naissain ? Les naissains sont les larves de différents mollusques, notamment d'espèces faisant l'objet de cultures marines comme les huîtres, les moules ou les oursins. Ce terme est le plus souvent employé au singulier ("le naissain") pour faire référence à un ensemble de larves planctoniques.
    • La vie d'un oursin en images: cliquer ICI