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Alimentation - Page 62

  • L'alarme du WWF : 230 millions d'hectares de forêts sont en péril dans le monde

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    La rivière Tapajos River, Mato Grosso, au Brésil. La forêt amazonienne est la plus vaste au monde, mais si la déforestation en cours continue, c'est plus d'un quart de la ressource qui pourrait disparaitre d'ici à 2030. Photo WWF

    Les rapports alarmants sur la forêt, poumon de la planète et élément fondamental du climat, par leur rôle de stockage du carbone, se succèdent et se ressemblent. Le 19 mars dernier, le CNRS a publié une étude révélant que l’Amazonie est en train de perdre sa capacité à absorber le carbone atmosphérique.

    Au tour du WWF d'avertir : si la tendance actuelle se poursuit, d'ici à 2030, 230 millions d’hectares de forêt disparaitront. Telle est la projection que fait le dernier rapport de l'ONG sur l’état des forêts dans le monde, "Living Forests Report", publié à l'occasion du Sommet des paysages tropicaux qui se déroulait à Jakarta en Indonésie, dans lequel le WWF identifie onze zones sensibles, qui à elles seules représenteront 80 % des destructions. Soit 170 millions d’hectares.

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    Amérique du Sud, Asie, Indonésie

    En Amérique, l’Amazonie (de 23 à 48 millions d’hectares de forêt risquent de disparaître), le Cerrado (15 millions d’hectares), la forêt Atlantique (10 millions d’hectares) du Brésil, le Gran Charco et la forêt du Choco-Darien (3 millions d’hectares) sont en danger. En Asie, ce sont les forêts de Bornéo (22 millions d’hectares) et de Sumatra (5 millions d’hectares) qui sont menacées ainsi que celles de Nouvelle-Guinée (7 millions d’hectares) et de la région du Mékong (15 à 30 millions d’hectares). L'Afrique figure aussi sur la liste, avec les forêts de l’Afrique de l’est (12 millions d’hectares) et du bassin du Congo (12 millions d’hectares), comme la forêt orientale d’Australie (3 à 6 millions d’hectares).


    Déforestation : 170 millions d’hectares pourraient disparaitre d’ici 2030, selon le WWF par Gentside Découverte

    La responsabilité des hommes

    Même si la déforestation ralentit dans certains pays, elle se poursuit au niveau mondial. Les activités humaines en sont les principales causes, avec notamment l'expansion d'une sylviculture et d'une agriculture intensives et des élevages de bétail, qui remplacent peu à peu les forêts naturelles, mais aussi, selon les régions du globe, la collecte de bois de chauffage, l'exploitation non durable des forêts et les barrages hydroélectriques. Dans un communiqué, le WWF relève ainsi que « en Indonésie, Sumatra déjà perdu plus de la moitié de ses forêts à cause des plantations de palmiers à huile et de la production de papier. Les forêts restantes sont très morcelées. 5 millions d’hectares supplémentaires de forêts devraient disparaître dans la région d’ici à 2030. »

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    Les forêts, sources de vie pour l'humanité

    La disparition des forêts est loin d'être anecdotique, car si la perte de milliards d'arbres met en danger la biodiversité en supprimant l'habitat de nombreuses espèces animales, elle menace aussi à terme tout simplement l'habitat et les conditions de vie d'une partie de l'humanité. Autant de bonnes raisons pour le WWF de se battre, afin de tenter de réduire les risques qui pèsent sur les écosystèmes. "Non seulement pour s’assurer que les forêts continuent à stocker le carbone, de filtrer l’eau, de fournir du bois et un habitat pour de nombreuses espèces sauvages. Mais aussi pour sauver les communautés et les cultures qui dépendent de ces forêts », explique Rod Taylor, directeur du programme forêt au WWF.

    Développer une économie plus verte en préservant la forêt

    forêt,arbres,disparition,wwf,agriculture intensive,lutteLa bonne nouvelle, c'est que, selon le WWF, rien n'est encore irréversible. Certains Etats, dont l’Indonésie ont déjà pris des mesures pour enrayer le phénomène et à Sumatra, conserver la forêt (photo ci-contre) est devenu un enjeu global majeur. "Le moratoire sur les nouveaux permis de conversion de forêts est une opportunité de montrer ce qu’il est possible de faire pour endiguer la déforestation et développer une économie plus verte", indique Rod Taylor. Mais pour la communauté internationale, il est urgent de réagir et de prendre des décisions collectives pour renverser la vapeur. L'arrêt de la déforestation et de la dégradation des forêts "ne se produira pas par accident. Cela nécessitera un énorme effort collectif ainsi que des changements de politiques de la part des gouvernement et de l'industrie", souligne le rapport.

    Cathy Lafon

    LE CHIFFRE

    • 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde, selon les chiffres du WWF.

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    • Les articles de Ma Planète sur la forêt : cliquer ICI
  • Tribune libre. Pour nourrir l'humanité en 2050, "l'agriculture durable doit devenir la norme"

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    Un enfant dans une exploitation de café au Honduras. Photo archives AFP

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralUne agriculture durable est l'une des solutions qui permettront à l'humanité de faire face aux défis économiques, environnementaux et sociétaux mondiaux. Tel est le message que veut délivrer Han de Groot (photo ci-contre), directeur exécutif d’UTZ Certified, un programme et un label pour la production durable de café, cacao et thé. Sa mission : créer un monde où la production agricole durable est la norme.

    L'agriculture durable doit devenir la norme

    L'impact mondial de l'agriculture

    Le secteur agricole a un impact mondial immédiat sur tous les consommateurs. Il emploie 30 % de la population active mondiale, utilise 38 % des terres de la planète et génère de 19 à 29 % des émissions de GES. Les problèmes de pauvreté, d'insécurité alimentaire et de dégradation de l'environnement impactent directement les marchés, les écosystèmes et la société. Avec une population globale dépassant 9 milliards en 2050 et l'évolution croissante de la consommation due à une classe moyenne en expansion, ces défis sont inéluctables sans une transformation durable des filières agricoles et de l'approvisionnement alimentaire. Peut-on envisager l’agriculture durable comme une des réponses aux défis économiques, environnementaux et sociétaux dans le monde ?

    Les défis économiques : former au savoir-faire et aux bonnes pratiques

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralAujourd’hui la viabilité économique des exploitations n’est pas assurée en raison d’une gestion agricole pauvre et de pratiques non durables. De nombreux agriculteurs de pays à faible revenu réalisent moins d'un tiers de leurs rendements potentiels. Cela est dû à un manque d'accès au crédit, qui se traduit par moins d'investissements que nécessaire, et à un manque de connaissances afin de développer des méthodes agricoles plus productives. La plupart des sociétés rurales ont été intégrées dans des systèmes de marché et des chaînes d'approvisionnement plus larges, mais souvent à des mauvaises conditions et dans une position de négociation défavorable. Le manque de sensibilisation sur les exigences du marché et la réglementation des prix pénalise les revenus des agriculteurs, en particulier lorsque les prix fluctuent. Pour répondre à ces défis, des programmes de certification pour une agriculture durable délivrent des formations au cours desquelles les agriculteurs acquièrent un savoir-faire et des bonnes pratiques pour mieux exploiter leurs terres.

    Les défis environnementaux : préserver les ressources naturelles et s'adapter au changement climatique

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralL'agriculture fait face aux défis du changement climatique tout en y contribuant. Le secteur alimentaire génère entre 19 et 29% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l'agriculture étant la composante la plus importante (80-86%).  A travers l'application d'engrais chimiques, la  pratique du brûlis et la déforestation, les gaz à effet de serre rejetés dans l'atmosphère ont un effet direct sur le changement climatique au niveau local et mondial. Toutefois, les agriculteurs dépendent également de conditions climatiques stables. Ainsi l'évolution des rythmes de précipitations, les températures extrêmes, la montée du niveau de la mer rendent l’exploitation de cultures de plus en plus difficile. De plus la sur-fertilisation, l'utilisation inappropriée des pesticides, la monoculture et la surexploitation de l'eau et de la terre impactent négativement les écosystèmes locaux... Il devient impératif que le secteur agricole s’adapte au changement climatique.  

    Les défis sociétaux : lutter contre les mauvaises conditions de travail, le travail des enfants et l'exode rural

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralLes agriculteurs, les travailleurs et leurs familles sont souvent confrontées à des conditions de vie et de travail insalubres et dangereuses. L’utilisation de machines dangereuses et de produits chimiques, des longues heures de labeur et des problèmes de santé liés au travail répétitif représentent les situations à risque les plus fréquentes. En outre, les droits des travailleurs ne sont pas assez respectés. Les droits fondamentaux tels que la liberté d'association, la participation à la prise de décision et les conditions de travail décent ne sont pas toujours reconnus. L’agriculture durable doit prendre en compte ces défis et les adresser à travers la mise en place de bonnes pratiques à suivre. Cela ne signifie pas un changement radical d’un jour sur l’autre, mais petit à petit les agriculteurs viennent à comprendre les avantages apportés par des mesures durables.  Par ailleurs, l'Organisation Internationale du Travail estime à plus de 130 millions les enfants entre 5 et 14 ans travaillant dans l’agriculture. Des mesures de prévention sont nécessaires impliquant plusieurs acteurs du secteur agricole: le gouvernement, les systèmes de certification, et les organisations civiles de protection de l’enfant. Le travail des enfants n’est pas un fait isolé, mais la conséquence d’un système national où la pauvreté  est généralisée et ne dispose pas de structure solide de manière légale. 

    Le rôle de l’industrie : développer une chaine d’approvisionnement durable

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralAvec la population mondiale atteignant 9 milliards en 2050, il faudra produire près de 70% de nourriture en plus pour répondre à la demande malgré la pénurie croissante des ressources naturelles (terre, eau et biodiversité). Sans des acteurs de la chaîne d'approvisionnement responsables, l'industrie aura du mal à répondre à la demande mondiale. Toutefois, même si les consommateurs sont conscients des avantages liés au développement durable, leurs habitudes d’achat ne reflètent pas encore cette prise de position. Développer une agriculture durable de masse repose donc sur toute la chaîne d'approvisionnement. Les programmes de développement durable doivent donc innover et s’adapter à la dynamique du marché afin de transformer les chaînes d’approvisionnements traditionnelles.

    L’agriculture durable : réussir le pari d’une solution pérenne

    programme,agriculture durable,norme,lutte contre la pauvreté,faim dans le monde,travail des enfants,exode ruralCette approche répond à un besoin en solutions durables face aux défis du secteur agricole. Ainsi, en pénétrant désormais avec succès le marché de la grande distribution, lobjectif fixé par UTZ Certified est de faire du développement durable une norme. Un monde dans lequel l’agriculture durable est la norme est un monde où les agriculteurs appliquent de bonnes pratiques agricoles et gèrent leurs exploitations de façon rentable dans le respect de l’individu et de la planète, où l’industrie récompense et investit dans la production durable et où les consommateurs peuvent faire confiance aux produits qu’ils achètent. La plupart des avantages perçus par les agriculteurs dans le programme UTZ proviennent directement  de l’implantation de pratiques durables. Par exemple, les bonnes pratiques agricoles conseillées engendrent une meilleure structure des sols, une meilleure production par hectare et utilisation optimisée des ressources en eau.. Grâce à de meilleures prises de décision, une gestion des risques à long terme et un profit réinvesti au sein de l’exploitation, ces dernières deviennent plus souples et économiquement viables.

    Han de Groot, directeur exécutif d’UTZ Certified

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    • UTZ Certified est un programme et label pour la production durable de café, cacao et thé. La mission de l'ONG est de créer un monde ou la production agricole durable est la norme. Le programme UTZ Certified permet aux agriculteurs d’apprendre les méthodes pour une meilleure production afin d’améliorer les conditions de travail et prendre soin de l’environnement et des travailleurs. Pour consulter le site de UTZ Certified : cliquer ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur le développement durable: cliquer ICI                                                                                               
  • Réchauffement climatique. Adieu le fish and chips ? Les scientifiques sonnent l'alarme

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    Jusqu'à quand pourrons-nous nous régaler de fish and chips ? Photo AFP

    Très mauvaise nouvelle pour nos amis britanniques : le réchauffement des mers pourrait signer l’arrêt de mort du  "fish and chips", le célèbre plat traditionnel anglais qui associe des filets panés d’aiglefin à des frites. Telle est la conclusion inattendue d'une étude menée par des chercheurs de l’Université anglaise d’Exeter, publiée le 13 avril dernier. 

    Aiglefins, lies et limandes-soles en danger

    pehce mer du nord.jpgDommage collatéral du réchauffement climatique, le nombre d’aiglefins, de plies ou encore de limande-soles accuserait en effet une nette diminution en mer du Nord, avec une augmentation attendue de 1,8 degré de la température de l’eau d’ici à 50 ans, selon l'article intitulé « La répartition future des poissons contrainte par la profondeur dans des mers plus chaudes », mis en ligne par la revue  « Nature Climate Change ». L'une des chercheuses, Louise Rutterford, indique ainsi que, selon les calculs de son équipe, "nous devrions proportionnellement moins voir certaines des espèces que nous mangeons le plus, étant donné qu’elles luttent pour leur survie face à un réchauffement de la mer du Nord".

    La mer du Nord s'est réchauffée quatre fois plus vite

    La mer du Nord, partie de l’océan Atlantique qui s’étend entre la Grande-Bretagne, la Norvège, le Danemark et l’Allemagne, particulièrement sensible au changement climatique en cours, s’est réchauffée quatre fois plus vite que la moyenne mondiale au cours des quatre dernières décennies. Aussi les chercheurs, dont certains sont également spécialistes du réchauffement climatique, ont-ils voulu mesurer l’effet attendu de ce réchauffement sur ​​les espèces de poissons qui vivent dans ces eaux et qui sont parmi les plus appréciées des consommateurs, afin de déterminer si elles sont susceptibles ou non de disparaître.

    Oubliez le "fish and chips" !

    fish_and_chips hauteur_a_londres.jpgSelon leurs projections, certaines espèces de poissons qui ne peuvent prospérer que dans des habitats, profondeurs et températures particulières des eaux froides de la mer du Nord, devraient  être évincées par des espèces vivant dans des eaux plus chaudes. En effet, elles ne seront pas en mesure de migrer vers les eaux plus froides du nord, tout simplement parce que les profondeurs auxquelles elles sont adaptées n'existent pas dans ces régions. C'est notamment le cas de l'aiglefin, l'élément de base du traditionnel "fish and chips" anglais.

    Conclusion des scientifiques britanniques : « Pour maintenir une pêche durable au Royaume-Uni, nous avons besoin de nous passer de l’aiglefin accompagné de ses frites et de regarder vers l’Europe du Sud pour nous inspirer d’une autre gastronomie ». Une vraie révolution verte à l'anglaise.

    Cathy Lafon

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    • Pour lire l'étude des chercheurs de l’Université anglaise d’Exeter : cliquer ICI 

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