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Agriculture - Page 140

  • Gaz à effet de serre : on asphyxie la planète

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    Après 2012, l'atmosphère a connu en 2013 de nouveaux pics de pollution par les gaz à effet de serre. En mars dernier, la Chine qui est le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde, a pris des mesures drastiques pour y remédier.  Photo AFP

    Nouvelle alerte pour le climat : les gaz a effet de serre ont atteint des concentrations records en 2013 et leur présence dans l'atmosphère a augmenté à une vitesse inégalée depuis la mise en oeuvre des premières mesures fiables, a annoncé l'ONU, le 10 septembre dernier.

    Le climat est en train de changer

    michel jarraud.jpgLa publication de l'étude publiée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), intervenait à quelques jours du sommet sur le climat que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévu de réunir à partir de ce mardi 23 septembre à New York. Objectif : donner un élan politique aux négociations internationales, en vue d'un accord global pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, destiné à t être scellé à Paris fin 2015 pour une entrée en vigueur en 2020, suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement de la planète.  "Nous savons avec certitude que le climat est en train de changer et que les conditions météorologiques deviennent plus extrêmes à cause des activités humaines telles que l'exploitation des combustibles fossiles", écrit Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM (photo ci-dessus), dans un communiqué accompagnant ce bulletin.

    CO2 nuages.jpgL'homme, premier responsable

    D'après l'OMM, "les concentrations du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du protoxyde d'azote (N20) ont atteint de nouveaux pics en 2013". En outre, les observations révèlent que le taux d'accroissement du CO2 atmosphérique d'origine humaine entre 2012 et 2013 représente la plus forte augmentation annuelle depuis 1984. Des données préliminaires laissent supposer que cela pourrait être dû à la réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre alors que les émissions de ce gaz continuent de croître. 

    Vers l'amplification du changement climatique

    co2.jpgLe dioxyde de carbone est le principal responsable du réchauffement climatique. Sa concentration dans l'atmosphère a augmenté en 2013 de 2,9 ppm (parties par million) en un an. Aussi, pour William Collins, professeur de météorologie à l'université de Reading, ces résultats devraient se traduire par "une amplification du changement climatique à l'avenir". Une chose est sûre: le forçage radiatif (la capacité de la Terre à conserver l'énergie du Soleil ou à la renvoyer dans l'espace), qui a pour effet de réchauffer le climat, s'est accru de 34% entre 1990 et 2013 à cause des gaz à effet de serre persistants (comme le CO2, le CH4 et le N20). Celles de méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre et de protoxyde d'azote, autres facteurs importants de réchauffement, sont respectivement inchangées depuis cinq et dix ans.  Environ 40% des rejets de CH4 dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et 60% d'origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse...).

    L'acidification des océans

    ocean acidification.jpgPremière victime des émissions de gaz à effet de serre, l'océan qui absorbe aujourd'hui environ le quart des émissions totales de CO2, soit environ 4 kg de CO2 par jour et par personne, et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l'accroissement du CO2 atmosphérique. Mais l'absorption du CO2 par les océans entraîne une acidification de l'eau de mer et une détérioration de l'écosytème marin. Ainsi "le rythme actuel d'acidification des océans semble sans précédent depuis au moins 300 millions d'années." "Le dioxyde de carbone demeure pendant des centaines d'années dans l'atmosphère et encore plus longtemps dans l'océan", avertit Michel Jarraud.

    Des solutions existent

    réchauffement climatique,onu,rapport,omm,co2,gaz à effet de serre,océan,acidificationL'objectif est de limiter à 2°C le réchauffement de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle. Or les émissions actuelles mettent la Terre sur une trajectoire de 4 à 5°C de plus à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.  Selon Michel Jarraud, la communauté internationale a pourtant les moyens de limiter le réchauffement à 2°C, objectif que l'Onu s'est fixé en 2010, ce qui "laisserait une chance à notre planète et (...) un avenir à nos enfants et petits-enfants". Des solutions existent en effet.  200 villes européennes interdisent les véhicules les plus polluants dans certaines zones, où les particules fines ont baissé dans certains endroits jusqu'à 40%. Les énergies fossiles principales responsables des gaz à effet de serre, peuvent être remplacées par des énergies renouvelables, hydraulique, éolienne, solaire... qui devraient ainsi permettre à l'UE de produire 20% de son énergie d'ici à 2020.  "L'ignorance ne peut plus justifier l'inaction", conclut le secrétaire général de l'OMM.

    "Le temps commence à manquer"

    Peut-on encore éviter un réchauffement climatique de 4 à 5 °C de plus à la fin du siècle, avec l'augmentation du niveau de la mer et son cortège de tempêtes et d'inondations ? Seule une décroissance radicale des émissions de gaz à effet de serre permettra d'inverser la tendance actuelle. Pour l'heure, les habitants de la planète Terre n'en prennent pas le chemin... "Nous avons été un peu surpris par ces résultats qui, s'ils sont confirmés, sont très préoccupants", relève Michel Jarraud qui souligne: "Les émissions de CO2 passées, présentes et futures auront des conséquences cumulées aussi bien sur le réchauffement climatique que sur l'acidification des océans. Les lois de la physiques ne sont pas négociables. Le temps commence à manquer".

     Cathy Lafon

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    La Chine est le plus gros pollueur de la planète, avec plus de 6.000 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l'air, avec les Etats-Unis qui rejettent à eux seuls près de 20% du CO2 présent dans l'air. Ces deux pays ont enclenché des mesures pour y remédier.

  • Quoi de neuf à la rentrée ? A Bordeaux, La Recharge, la première épicerie zéro emballage en France, a ouvert début juillet

    la recharge.jpg

    Jules et Guillaume  co-créateurs de la première épicerie sans emballages de France, rue Sainte-Colombe à Bordeaux. Photo Sud Ouest Thierry David

    Que s'est-il passé en votre absence cet été ? Mi-juillet, à Bordeaux, deux jeunes diplômés ont ouvert la première épicerie de France sans emballage. La Recharge, c'est son nom, s'approvisionne dans un circuit de producteurs locaux avec une particularité: ce commerce qui lutte contre les gaspillages, ne propose aucun emballage mais invite ses clients à se munir de leurs propres contenants pour venir faire leurs achats.

    Zéro déchet

    Nichée dans le quartier historique de Bordeaux, rue Sainte-Colombe, l’épicerie a ouvert le 8 juillet. Le local, un ancien magasin de meubles, est décoré avec des objets de récup : meubles chinés de-ci, de-là et retapés, étals confectionnés à l’aide de cagettes ou de caisses de vin… Un décor qui annonce la couleur. Principe numéro 1 du développement durable: éviter de jeter mais au contraire, trier, récupérer et recycler les déchets. Et en plus, ça a un charme fou.

    recharge local.jpgCommerce éco-responsable

    A La Recharge, tout n'est pas bio à 100% mais on trouve des fruits et des légumes qui le sont. Sinon, de huile d’olive, du vin, de la bière, des bonbons, des produits détergents, des yaourts, des fromages….: bref, tout ce qu'on peut trouver dans une épicerie classique, à ceci près que tout est produit localement et que la plupart des articles sont vendus en vrac. Comme dans les épiceries d'antan, les clients sont invités à venir faire leurs emplettes avec leurs propres sachets, boîtes, bocaux, cagettes, bouteilles… Attention, les créateurs du concept ne sont pas non plus des radicaux du "zéro emballage" mais avant tout des pédagogues de l'écologie. Si les clients viennent les mains vides, bien sûr, "on leur propose nos propres contenants, qu’ils peuvent acheter et réutiliser", glisse Jules Rivet, cofondateur du lieu avec Guillaume de Sanderval.  En espérant quand même qu'ils comprendront le message et reviendront la fois d'après avec leur contenant...

    recharge haricots.jpgRéduire à la source les emballages

    Pour Jules, 24 ans, diplômé de l’Institut d’administration des entreprises de Bordeaux (IAE) et Guillaume 23 ans, titulaire d’un Master en droit et fiscalité de l’énergie,  deux amis de lycée, l’histoire de La Recharge a commencé il y a environ deux ans.  "L’idée de faire un magasin sans emballages" est partie de la prise de conscience de "la quantité effarante de déchets que l’on produit et notamment des emballages jetables", précise Jules qui insiste: "On ne fait pas tout en bio, mais on travaille directement avec des producteurs locaux", en privilégiant des circuits courts, "pour réduire, à la source, les emballages ". L'autre finalité écolo étant d'avoir aussi d'avoir un "un commerce de proximité, implanté dans le quartier".

    Pépite entrepreneuriale bordelaise

    Juste avant l'ouverture de La Recharge, les deux jeunes entrepreneurs, reçus à l'Elysée par François Hollande le 20 juin dernier, ont été récompensés du grand prix "PEPITE-Tremplin entrepreunariat étudiant".  Leur projet était mûri de longe date : c'est lui qui a orienté les études de Jules en gestion et finance des entreprises et pas l'inverse. Avant de séduire le jury du prix PEPITE, les deux amis ont bénéficié d'un soutien de financement participatif sur internet : un gros succès, avec 119% du projet de La Recharge financé via Kiss Kiss Bank Bank. Cerise sur le gâteau : les 10.000 euros du prix PEPITE leur ont permis de finaliser les derniers détails avant l'ouverture. 

    Ecolo de A jusqu'à Z

    Première du genre en France, l'épicerie sans emballage La Recharge, n'a qu'un seul équivalent en Europe, à Londres. Et elle séduit les consommateurs soucieux de développement durable: Olivier, 54 ans, enseignant et bordelais depuis toujours, est conquis  : "Cela n’est pas plus cher qu’ailleurs et ce sont de bons produits (…). J'achète plutôt mes fruits et légumes au marché des Capucins, en bio ou en local. Mais pour moi qui suis très attentif à choisir mes achats en limitant poches et emballages, c'est enfin le magasin écolo de A jusqu'à Z ! "

    Cathy Lafon

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    REPERES

    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an
    • 5 millions de tonnes : le poids des emballages jetés en France par an. Seulement 37% d'entre eux sont recyclés.
  • Quoi de neuf à la rentrée ? Pesticides: une étude anglaise souligne les atouts du bio

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitaires

    Pour la santé, le bio c'est bon. Archives "Sud Ouest" Emilie Drouinaud

    Vous avez raté ça pendant les vacances ? Ma Planète vous remet au parfum de l'actualité verte et réjouissante de l'été. Selon une étude publiée en juillet dernier dans la revue British Journal of Nutrition et révélée par le site du Figaro, les céréales, les fruits et les légumes issus de l'agriculture biologique sont au top, par rapport à leurs cousins cultivés avec les phytosanitaires. Les principaux atouts des produits cultivés en bio sont qu'ils contiennent beaucoup plus d'antioxydants et de polyphénols, beaucoup moins de résidus de pesticides et quasiment pas de métaux toxiques et d'azote...

    En finir avec les études contradictoires sur le bio

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesLes données de cette étude menée par une équipe internationale de chercheurs et pilotée par le Pr Carlo Leifert, professeur d'agriculture écologique à l'université de Newcastle (photo ci-contre), apportent "aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu'à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont souvent été sources de confusion", selon ce dernier.

    L'étude de la FSA publiée en 2009

    L'une d'entre elles, effectuée à la demande de la FSA (Food and Safety Authority du Royaume-Uni) et publiée en 2009, affirmait en effet que l'agriculture biologique ne présentait pas d'avantages particuliers. Ce qui était censé être un gros pavé jeté dans le jardin des partisans du bio n'avait d'ailleurs pas convaincu grand monde de sa pertinence, tant le résultat semblait iconoclaste et peu sérieux. Les écolos avaient aussitôt dénoncé une étude tronquée et partisane : en 2014, les scientifiques leur ont donné raison. En effet, Philippe Nicot, chercheur en pathologie végétale à l'Inra et l'un des co-auteurs des travaux publiés par le  British Journal of Nutrition, explique que l'étude de la FSA était "un travail qui analysait seulement 46 études dont certaines étaient consacrées à la viande et aux produits laitiers alors que nous en avons analysé 343, publiées dans des revues à comité de lecture et toutes consacrées à des productions végétales comparant leur composition entre les cultures issues de l'agriculture biologique et conventionnelles. En outre, la moitié des travaux sur lesquels nous avons travaillé ont été rendus publics après 2006, ils n'ont pas été pris en compte par l'analyse publiée en 2009 ".

    pommes.jpg4  à 7 fois moins de pesticides dans les produits de l'agriculture bio

    Premier avantage du bio qui n'étonnera personne, si les produits cultivés en bio ne sont hélas pas dépourvus à 100% de pesticides, ils en contiennent en infime quantité par rapport aux fruits et légumes produits en agriculture conventionnelle. Les pesticides peuvent en effet également provenir d'épandages voisins qui viennent contaminer les cultures bio, comme c'est aussi le cas dans la viticulture.  Reste que  "la fréquence de présence de pesticides détectables est quatre fois plus élevée dans les cultures conventionnelles que dans les autres", souligne encore l'étude. Et surtout pour les fruits, qui en contiennent 7 fois plus que ceux issus de l'agriculture bio.

    Zéro cadmium ou presque

    Autre résultat remarquable : la concentration en métaux toxiques détectée dans les produits bio est plus faible que dans l'agriculture conventionnelle, en moyenne de 48%.  Ainsi, les produits bios sont quasi vierges de toute trace de cadmium, l'un des trois métaux très toxiques avec le plomb et le mercure qui font l'objet de recommandations européennes quant aux niveaux à ne pas dépasser. Un résultat bon à savoir, mais également peu surprenant quand on y réfléchit : les agriculteurs bio excluent les engrais minéraux tels que le phosphate qui peut contenir du cadmium.

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesAntioxydants en pagaille

    Enfin un dernier atout plus surprenant : selon les résultats des recherches publiées dans le British Journal of Nutrition, le bio présente un gain moyen pour les antioxydants allant de 18 % à 69 %. On connaît l'importance du bénéfice de ces composés pour la santé, notamment pour la protection contre certaines maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives et les cancers, mais aussi, en dermatologie, pour la préservation de la peau du vieillissement. Des résultats qui coulent moins de source que les deux premiers, et font spéculer les scientifiques. Selon les auteurs de l'étude, l'une des hypothèses intuitives serait que les plantes bio étant beaucoup plus stressées que les cultures conventionnelles qui bénéficient de l'aide des produits phytosanitaires, elles produiraient plus d'antioxydants pour se défendre. Comme quoi, on ne le dira jamais assez, la nature est quand même bien faite...

    Quoiqu'il en soit, les scientifiques devront continuer à travailler sur le sujet des antioxydants pour en savoir plus. Mais pour eux,  il y  a désormais urgence, sur les bases de leurs résultats, à réaliser de nouvelles études pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d'une transition à une alimentation biologique. Conclusion : pour ceux qui en douteraient encore, pour la santé, le bio c'est vraiment bon. C'est la science qui le dit.

    Cathy Lafon

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    • L'étude pilotée par le Pr Carlo Leifert et publiée dans le "British Journal of Nutrition": cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le bio: cliquer ICI