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Actualité - Page 585

  • Réchauffement climatique : vers un accord mondial en 2015 ? Ou pas?

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    Manifestation de soutien aux Philippines et pour la lutte contre le changement climatique, lors de la conférence de l'ONU, le 19 novembre 2013 à Varsovie. Photo AFP

    Le changement climatique frappe à notre porte.  Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Dernier volet : vers un accord  mondial sur le climat en 2015 ? 

    En 2011, à Durban (Afrique du sud), la communauté internationale s'est engagée à conclure à Paris en 2015 un accord qui doit rassembler tous les pays dans un accord sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Cet objectif est-il possible ? Pas sûr, si l'on en reste aux résultats du dernier sommet sur le climat, à Varsovie, en 2013. Explications.

    + 2°C et pas plus

    L’accord final sur le climat doit être suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. En novembre 2013, les pourparlers de Varsovie portaient essentiellement sur deux exigences des pays en développement: des assurances sur l’aide financière promise de 100 milliards par an d’ici 2020 pour faire face au changement climatique, et la mise en place d’un « mécanisme » pour régler la question des « pertes et dommages » subis à cause du réchauffement. Les grandes ONG environnementales ont fini par claquer la porte, un coup d’éclat sans précédent pour dénoncer des pourparlers qui, selon elles ne « débouchent sur rien ».

    « Cette conférence de Varsovie, qui aurait dû marquer une étape importante dans la transition vers un avenir durable, ne débouche sur rien », ont tranché Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale des syndicats, et ActionAid International.

    réchauffement climatique,changement,sommet,climat,conférence internationale,varsovie,parisUn accord "in extremis"

    Les 195 pays de la Convention des Nations unies sur le climat réunis sont finalement parvenus à un accord in extremis, plus de vingt-quatre heures après la clôture officielle du sommet. La fermeté des deux grands émergents a dominé ces négociations. La Chine et l'Inde ont su faire passer haut et fort leur message : il faudra leur demander bien moins qu'aux pays du Nord pour lutter contre le réchauffement. Une attitude qui augure de bras de fer musclés d'ici à 2015. Les tractations ont été extrêmement dures pour trouver un équilibre entre les exigences des pays en développement dont la priorité a été de mettre les pays industrialisés face aux engagements pris en 2009 à Copenhague, et la nécessité d'aller de l'avant en adoptant une feuille de route jusqu'en décembre 2015.

    réchauffement climatique,changement,sommet,climat,conférence internationale,varsovie,parisLe chemin jusqu'à Paris ne sera pas facile

    La bonne nouvelle, c'est que la feuille de route est là. Mais, comme l'a fait remarquer Connie Hedegaard, la préservation du climat n'arrivera pas autant obligatoirement à bon port.  "Est-ce que le chemin va être facile jusqu'à Paris? Ceux qui ont vu ce qui s'est passé ici ces derniers jours savent que ce ne sera vraiment pas le cas!", s'est exclamée la commissaire européenne pour le Climat, à l'issue de la Conférence de Varsovie.

    Pour l’heure, les émissions sont à la hausse et mettent le monde sur la trajectoire d’un réchauffement de près de +4°C.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : les manchots empereurs migrent pour s'adapter

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    Une colonie de manchots empereurs avec leurs petits. Photo British Antarctic Survey

    Le changement climatique frappe à notre porte.  Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Aujourd'hui, la fonte des glaces aux pôles et son impact sur les écosystèmes : les manchots empereurs migrent pour s'adapter.

    La nouvelle marche de l'empereur

    Les colonies de manchots changent de lieu de pêche et de reproduction en raison de la diminution des glaces en Antarctique. Habituellement, les manchots empereurs établissent leur colonie sur la banquise, pour se nourrir et s'alimenter. Mais la glace de mer se forme plus tardivement en raison de la hausse des températures. Cette situation pousse alors les manchots à s’installer sur les barrières de glace, immenses falaises qui assurent la jonction entre la mer et le continent, à proximité de leur lieu de pêche.

    manchots,fonte glace,banquise,étude,rechercheDans une étude publiée par la revue la revue PloS One, un chercheur britannique spécialiste des manchots, Peter Fretwell, note les nouvelles pratiques de ces oiseaux «charismatiques».  Les manchots « vivent habituellement sur la banquise car elle leur simplifie l’accès aux eaux dans lesquelles ils chassent. Quand en 2011 et en 2012 la banquise s’est formée un mois après la saison de la reproduction, les manchots se sont installés sur les barrières de glace flottantes à proximité pour pouvoir nourrir leurs petits», observe le chercheur au British Antarctica Survey. 

    manchots espace.jpgRecensement satellitaire

    En avril 2012, Peter Fretwell avait déjà publié aux Etats-Unis une étude  révélant que la population de manchots empereurs dans l'Antarctique était près de deux fois plus importante qu'estimée, grâce à des images satellitaires utilisées par une équipe de recherche (photo Digital Globe). Les colonies de ces grands oiseaux de 20 à 40 kilos, qui peuvent mesurer jusqu'à 1,15 m, se détachaient sur les images satellite à très haute définition, grâce à leur plumage noir et blanc. Le géographe décomptait près de 595.000 manchots empereurs, « soit près du double des estimations précédentes de 270.000 à 350.000 ».  Dans ce premier recensement aussi étendu de ces populations de manchots, les chercheurs ont pu analyser en détails 44 colonies de manchots tout autour des côtes de l'Antarctique, dont sept étaient inconnues.

    Pour le scientifique, le plus surprenant de sa dernière étude « c’est de voir les manchots escalader ces murs de glaces, qui peuvent atteindre jusqu’à 30 mètres de haut. C’est une opération délicate pour les manchots qu’on imagine souvent très maladroits en dehors de l’eau. »

    Même lorsque nous la maltraitons, les ressources de la nature n'ont pas fini de nous surprendre...

    Cathy Lafon

  • Réchauffement climatique: il faut agir avant 2030, prévient le Giec

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    Le lac Michigan pris dans les glaces le 6 janvier 2014 à Chicago. AFP

    2013 a été la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880. En matière de climat, en ce début d'année 2014, l'heure est aux records en tous genres. Vague de chaleur historique en Australie, sécheresse hors norme en Californie, vortex polaire d'une ampleur inédite aux Etats-Unis et au Canada, houle monstre sur les côte de l'Atlantique en Europe, records de précipitations et inondations dans le Sud Ouest de la France...

    Le changement climatique frappe à notre porte. Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Premier volet : la position du Groupe intergouvernemental sur l'énergie et le climat (Giec).

    Objectif : +2°C  mais pas plus

    Pour espérer pouvoir contenir le dérèglement climatique,  les experts du Giec ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°C. Un chiffre bien difficile à atteindre, aux vues de la situation actuelle. Et définitivement hors d'atteinte si des mesures à grande échelle ne sont pas prises d'ici à 2030 pour contenir l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, selon les scientifiques.

    Les signes qui inquiètent

    Les experts du Giec évaluent autour de +0,7 °C le réchauffement de la planète depuis le début de l'ère industrielle et ne cessent de multiplier les alertes. Leur dernier rapport, publié en octobre 2013, évoque un risque de hausse entre 1,5 °C et 4,5 °C d'ici à 2100. Avec une température moyenne de 14,52 °C,  2013 est la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880, vient d'estimer l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Une mesure très proche de celle annoncée le même jour par la Nasa avec 14,6 °C en 2013.

    co2.jpgComment atténuer le réchauffement climatique ?

    Le Giec ne parle plus désormais de réduire le réchauffement ou de le prévenir, mais de l'atténuer. Dans une version non définitive d'un rapport à paraître en avril, les experts du climat font le point sur les différents scénarios de mesures d'atténuation du réchauffement.  Pas de surprise, on connait les coupables: ces mesures visent à réduire les sources de GES (efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles, etc.) ou à les capturer (reboisement, captage du carbone des usines, etc.).

    Les chiffres de l'équation

    Les scientifiques estiment que seuls les scénarios prévoyant en 2100 des concentrations moyennes en GES comprises entre 430 et 480 ppm (particules par millions équivalent CO2) sont vraiment en mesure de limiter la hausse de la température moyenne du globe à +2°C. Au-delà de 530 ppm, ce scénario est jugé improbable. Le seul problème, c'est que les émissions de GES dans l'atmosphère ne cessent de croître à un rythme soutenu de 2,2% par an entre 2000 et 2010, et, si la tendance actuelle se poursuit, la concentration pourrait être de 450 ppm en 2030, et entre 750 et 1300 ppm en 2100, souligne le Giec.

    Plus on attend, plus le "défi" sera "difficile à relever"

    «Contenir les niveaux de concentration dans l'atmosphère (des GES) à 530 ppm sera un défi plus difficile à relever, et les options pour y parvenir seront plus réduites, si les mesures de réduction des émissions sont reportées au-delà de 2030», écrivent les chercheurs dans un projet de texte à paraître en avril.

    eolienne flottante.jpgRéduire les GES de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010

    En 2010, la production d'énergie a représenté 35% des GES, l'agriculture et la forêt 24%, l'industrie 21%, le transport 14% et le bâtiment 6%. Dans tous ces secteurs, les émissions de GES devront être réduites de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010, précisent-ils. Pour rester dans la fourchette 430-530 ppm, «la plupart des scénarios comprennent une multiplication par trois ou quatre des sources d'énergie faiblement carbonées telles que les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire et l'énergie fossile adossée à des systèmes de capture du carbone», analyse le Giec. Enfin, pour compliquer la donne, les experts du climat estiment que pour limiter la concentration entre 450 et 550 ppm au coût le plus faible, la plupart des investissements devront avoir lieu dans les pays hors OCDE, selon les conclusions des études existantes.

    La communauté internationale s'est donné pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de GES pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La Commission européenne vient de proposer pour l'Europe un objectif de 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, dans le cadre de son nouveau Paquet énergie-climat, mais sans vraiment se donner les moyens contraignants pour les atteindre. Autant dire qu'au niveau mondial, l'affaire est loin d'être gagnée...

    D'ici à 2015, le Giec aura lancé de nouvelles alertes. Sera-t-il un jour entendu ?

    Cathy Lafon

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