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  • Viticulture : les pesticides devant le tribunal à Bordeaux

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    Marie-Lys Bibeyran tient le portrait de son frère Denis, décédé en 2009. Photo archives Céline Dupeux "Sud Ouest"

    Le 12 octobre 2009, Denis Bibeyran est décédé à 47 ans d'un cancer rare des voies biliaires – un cholangiocarcinome - après avoir travaillé 32 ans durant dans les vignes de Listrac-Médoc (Gironde). Au banc des coupables, les pesticides avec lesquels il pulvérisait les vignes. L'audience pour la "reconnaissance post-mortem en maladie professionnelle" du salarié viticole, impliquant des pesticides, se tient demain, le jeudi 5 mars à 9h00, devant la Chambre Sociale de la Cour d'Appel de Bordeaux. C'est une première du genre en Gironde.

    Le combat d'une soeur

    pesticides,maladie professionnelle,viticulture,bibeyran,marie-lys,denis,listrac-médocDepuis la mort de son frère, Marie-Lys Bibeyran, 36 ans, se bat en son nom pour que la maladie qui a causé son décès soit reconnue maladie professionnelle par la Mutualité Sociale Agricole de la Gironde (MSA). "Denis était à la fois salarié dans un château sur Listrac et exploitait deux hectares pour son compte", expliquait, en 2011, Marie-Lys à "Sud Ouest". "Sur le domaine du château, il était chauffeur de tracteur et effectuait tous les traitements phytosanitaires depuis vingt-cinq ans. Dans ses vignes, il faisait toutes les tâches et employait les mêmes produits qu'au château. Il avait une très bonne hygiène de vie et aucune raison de déclencher un cancer. Il se croyait tout à fait préservé en vivant à la campagne." Pourtant, en période de traitement des vignes, témoignait un collègue, Denis subissait d'étranges saignements de nez à répétition… Pour Marie-Lys Bibeyran, elle-même saisonnière dans les vignes, ce sont les pesticides qui seraient à l’origine du cancer de son frère. C’est pourquoi, en mai 2011, elle s'est lancée dans la bataille pour obtenir la reconnaissance de ce cancer comme maladie professionnelle.

    Une victoire juridique en 2014

    pesticides,maladie professionnelle,viticulture,bibeyran,marie-lys,denis,listrac-médocConcernant les pesticides, l'omerta reste encore de mise dans les rangs de vigne, mais les choses bougent toutefois. En avril 2014, après sept ans de combat judiciaire, Sylvie S., salariée en Dordogne dans un domaine viticole et intoxiquée par une pulvérisation de pesticides, a obtenu la reconnaissance de la "faute inexcusable de son employeur". Une victoire juridique qui fait avancer la jurisprudence et constitue un encouragement pour tous les autres salariés victimes de pesticides qui ont engagé ou voudraient engager de telles procédures.

    Le 5 mars, "une audience qui doit faire du bruit"

    Le dossier de Denis Bibeyran, défendu par Maître François Lafforgue, est passé devant le Comité Régional de Reconnaissance de Maladie Professionnelle (CRRMP), qui a prononcé par deux fois un rejet. Par une décision en première instance du 7 janvier 2014, le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociales (TASS) a confirmé ces décisions. Pour Marie-Lys, désormais militante anti-pesticides et membre des associations Générations Futures et Phyto Victimes, l'audience en appel de ce jeudi dépasse le seul cas de Denis et concerne tous les salariés agricoles intoxiqués avec des pesticides, qu'ils soient malades ou décédés. C'est aussi, selon elle, "le seul moyen de les sortir de ce silence de plomb dans lequel la profession, les lobbies agricoles et des pesticides veulent les confiner". Aussi invite-t-elle sur Facebook et sur son site d'information sur les pesticides à venir demain au tribunal, en mémoire de son frère et en soutien à tous les salariés agricoles exposés aux pesticides, pour que dit-elle, "cette audience fasse du bruit en opposition au silence assourdissant dans lequel sont plongées les victimes et leurs familles".

    Cathy Lafon

    C'EST OU,  C'EST QUAND ? L'audience a lieu le jeudi 5 mars, 9h, devant la Chambre Sociale Section B de la Cour d'Appel de Bordeaux, salle M, à l’ancien tribunal, Place de la République.

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    PLUS D'INFO

    • Marie-Lys Bibeyran a participé à l'enquête APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux. Menée par l'association Générations futures, sur "l'exposition aux pesticides chez les salariés viticoles et les riverains vivant au coeur des vignes du Bordelais ", à  Listrac-Médoc en Gironde, et rendue publique le 19 février 2013, elle établit  de façon manifeste la présence accrue de résidus d'herbicides, d'insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l'étude, en comparaison du groupe témoin de dix personnes n'exerçant pas ce métier.
    • Une autre étude, du laboratoire bordelais Excell rendue publique le 14 février 2013, et relayée par La Vigne, constatait la présence de résidus de pesticides dans 90% des vins.

    REPERES

    • La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011.  780.000 hectares de vignobles français représentent 3,7 % de la surface agricole utile du pays, mais consomment environ 20 % des pesticides.
  • Gaspillage alimentaire : vive les céréales du petit-déjeuner moches !

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    Sur cette photo, deux bols contiennent des céréales qui ne sont pas commercialisées aujourd'hui pour des défauts d'aspect... DR Gueules cassées

    Pour lutter contre le gaspillage alimentaire et réduire vos dépenses, les premières céréales antigaspi pourront atterrir dans le bol de votre petit-déjeuner dès le mois de mars, grâce à l'initiative des "Gueules cassées".

    céréales gueules cassées.jpegUn double coût humanitaire et écologique

    Aliments "périmés " jetés par les commerces et les grandes surfaces, assiettes non finies dans les restaurants, à la cantine ou à la maison, fruits et légumes délaissés car ils ne correspondent pas aux canons de l'esthétique de la grande distribution… le mal du gaspillage alimentaire a de multiples racines. Et de lourdes conséquences. A l'échelle mondiale, 1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires sont gaspillées chaque année, soit un tiers de la production agroalimentaire totale, estime l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation (FAO). Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), dans l'Hexagone, chaque année, les Français jettent plus de sept millions de tonnes de nourriture, soit 20 kilos d'aliments par personne, dont 7 kilos encore emballés, pour un coût de 400 euros par an pour une famille de 4 personnes. Un énorme gâchis humanitaire et écologique : 870 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et pas seulement dans les pays pauvres. Cette année, en France, les Restos du cœur,sont dépassés par l'explosion de la demande et prévoient un déficit de dix millions d'euros avant même la fin de leur 30ème campagne d'hiver. Quant à la production perdue, elle ponctionne les ressources naturelles, l'eau notamment, et contribue aux émissions de gaz à effet de serre...  pour rien.

    gueules cassées logo.jpg30% moins cher

    La France s'est dotée depuis le mois de juin 2012 d'un plan "anti-gaspil" destiné à diviser par deux le gaspillage alimentaire d'ici à 2025. Pour y  parvenir, la dernière initiative en date est celle de la première marque antigaspi, les «Gueules cassées» qui, avec 300 points de vente partenaires, veut inciter les consommateurs à mettre dans leur assiette au moins une fois dans l'année les produits alimentaires écartés des rayons des supermarchés pour leurs défauts : taille, couleur, forme... Les fruits et légumes sont bien sûr concernés. Carottes et tomates biscornues, les pommes tavelées et tous les fruits et légumes hors calibre...,  les "gueules cassées" de l'agriculture seront proposées à moitié prix.  Mais aussi des produits alimentaires fabriqués comme les céréales du petit-déjeuner qui seront en vente dès le mois de mars dans les supermarchés 30% moins cher...

    On peut soutenir le projet les «Gueules cassées» sur le site de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank : cliquer ICI

    Cathy Lafon

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    infograhie ide-gaspillage-alimentaire__1_-1419955466.jpg

  • Confits et foies de canard : tout ce qu'il faut savoir pour réussir ses conserves

    confits foie gras on met dans bocaux.jpg

    Chaque année, Maïté, bordelaise, et Andrzeji, parisien, se retrouvent avec Olivier, un autre bordelais, et Hugues, toulousain (absents sur la photo) à Saint-Cricq-le-Gave (Landes) pour faire les confits et les foies gras. Ici, ils mettent les foies dans les bocaux, avant stérilisation. Février 2015 , photo Ma Planète

    Faire des conserves, c'est écolo. Et économique ! Au printemps, en été et en automne, c'est la saison des confitures, coulis de tomates, haricots verts et autres fruits et légumes... En hiver, les plus ambitieux tuent le cochon et le cuisinent. Quand vient le mois de février, c'est le moment de faire ses confits et foies de canard ou d'oie afin de pouvoir déguster, à bas prix et toute l'année, ces spécialités du Sud-Ouest plutôt onéreuses au restaurant et sur les étals des commerces. En réalité, "faire les confits et les foies", à l'instar de nos grands-mères et arrières-grands-mères, cela ne revient pas cher et c'est aussi l'occasion de passer deux ou trois jours de vacances avec une bande de copains... A la campagne, pourquoi pas. Pendant les vacances de février, avec les enfants, c'est idéal.

    1.Que faut-il pour réussir ses conserves ?

    confits début betes entières avant.jpgVoici les ingrédients indispensables pour réussir en deux jours des confits et foies de canard pour quatre familles, de deux ou quatre personnes chacune :

    12 canards gras avec leurs foies, 25 bocaux "Le Parfait" en verre (grands et petits), une bassine en cuivre, un brûleur, un stérilisateur, du gros sel, du poivre, du piment d'Espelette et un ou deux jeux de cartes, belote et tarot (vous verrez pourquoi plus tard). Dans le canard, au cas où vous l'ignoreriez, sachez que tout se cuisine et se déguste de A jusqu'à Z. Préparez-vous à vivre une expérience zéro déchets.

     2.Combien ça coûte ?

    Le plus cher dans l'histoifoies gras préparation.jpgre, ce sont bien sûr les canards : les 12 bêtes (74 kilos, foies inclus) reviennent cette année à 355,20 € (4,80 € le kilo). Achetés à Tartas, dans les Landes, à un petit producteur qui les gave lui-même. Le prix dépend bien sûr du poids du canard. Evitez absolument de vous fournir chez un éleveur industriel : si le gavage est une technique d'engraissement forcé des volatiles, très controversée par certains écolos, les petits producteurs sont plus attentifs au bien-être des animaux et les nourrissent aussi plus sainement. 

    Pour 12 canards, il faut environ une trentaine de bocaux. Le prix d'un bocal ("Le Parfait") : 2,6 €. Une fois qu'on a acheté les bocaux, on les réutilise d'une année sur l'autre.

    Idem pour l'indispensable bassine en cuivre (de 60 à 160 €), le brûleur à gaz (environ 40 €), le stérilisateur à conserve (environ 60 €) et les jeux de carte (environ 5 € ): ce sont des investissements de base que l'on fait une bonne fois pour toutes.

    3.Comment procède-t-on ?

    Jour 1.

    confits foies gras sortie stérilisateurs.jpgLes canards. On découpe les bêtes, magrets, cuisses, ailes, carcasses et on met le tout au gros sel, pour 24h. C'est la première cuisson de la viande. On prélève les aiguillettes que l'on fera cuire pour le repas du soir, et on enlève la graisse des canards, que l'on réserve dans une bassine. Après les avoir nettoyés, on met également les gésiers avec les coeurs au gros sel.

    Les foies gras. Après avoir salé et poivré les foies gras, on les met en bocaux, et hop ! au stérilisateur. Comptez trois quart d'heures de stérilisation.

     Jour 2.

    canard cuisson cuisse.jpgLes confits. Faire fondre la graisse des canards réservée la veille, dans la bassine en cuivre. Si nécessaire, ajouter un complément de graisse achetée à part au producteur. S'il fait froid et que vous faites cuire à l'extérieur ou dans un espace non chauffé, compter 1 heure pour faire fondre. Faire cuire les cuisses, les ailes et les magrets, environ 1 heure. Surveiller la cuisson. Une fois cuits, les enlever et les mettre en bocaux. Faire stériliser 1h30. 

    Faire cuire les carcasses, les gésiers et les coeurs dans la bassine, dans la graisse que vous n'avez surtout pas jetée après la première cuisson. Sortir les gésiers et les coeurs et les mettre en bocaux. Faire stériliser 1h30.  Une fois cuites, racler soigneusement les carcasses et réserver les morceaux de viande qu vous serviront à préparer les titions.

    confit préparation titions.jpg

    Pour préparer les titions, grillons ou graisserons (sorte de rillettes de canards dont le nom varie selon le département) : hacher la viande raclée sur les carcasses, mélanger et assaisonner de sel et poivre, sans oublier une pincée de piment d'Espelette. Mettre en bocaux et faire stériliser 1h30.

    Les étourdis vérifieront qu'ils ont bien vissés leurs bocaux avant de les mettre à stériliser... Sinon, l'eau s'infiltre dans la conserve et la gâche. De même, placez vos bocaux dans le stérilisateur de telle sorte qu'ils ne puissent s'entrechoquer, de manière à éviter la casse.

    Dans tout ça, vous l'avez compris, le plus long ce sont finalement les temps de stérilisation. D'où les jeux de cartes... qui aident à passer le temps. On peut aussi papoter, faire des balades dans la campagne, son footing, s'amuser avec les enfants ou encore bouquiner.

    4.Qu'est-ce qu'on obtient ? 

    canard pots fin.jpgConfits : 24 bocaux au total de confits de magrets, cuisses et ailes, soit 2 bocaux par canard et 6 par famille.

    Titions (grillons ou graisserons) :  16 bocaux de 500 g de titions et 22 bocaux de 500g, soit 3 bocaux par canard et 9 par famille.

    Gésiers et coeurs: 4 bocaux de 3 gésiers et 2 coeurs, 1 bocal par famille.

    Foies gras : 14 bocaux de foie gras, de 350 g, 500 g ou 750 g suivant la grosseur, soit environ 1 bocal par canard et 3 ou 4 pots par famille.

    "C'est pas gras le confit!"

    bassine.jpgEt voilà ! Il ne vous reste plus qu'à répartir les bocaux par famille et à nettoyer soigneusement vos ustensiles, dont la précieuse bassine en cuivre, jusqu'à ce qu'elle brille comme un sou neuf pour sa prochaine utilisation...

    On déguste les gésiers et les coeurs avec une salade verte, après les avoir passés à la poêle. Les titions, comme on les appelle dans les Landes, on les tartine, à l'apéro par exemple, ou en entrée, comme un pâté. Les gourmets les font griller à la poêle qu'ils déglacent ensuite avec du vinaigre balsamique, puis versent le tout sur une salade verte légèrement aillée: un délice absolu.

    Pour les confits, on les fait réchauffer et légèrement griller au four ou à la poêle, côté gras, après les avoir extraits du bocal. On peut conserver et utiliser la graisse de la conserve pour faire cuire ses frites.

    Pour déguster votre foie gras, avant de le trancher, mettez le bocal à l'avance au réfrigérateur, cela facilite l'extraction du foie en laissant l'essentiel de la graisse dans le pot. Un met que les oiseaux du jardin apprécient particulièrement en hiver. Les gastronomes se servent également de cette graisse, fine et d'un jaune d'or, pour cuisiner les oeufs au plat.

    Vous voyez, dans le canard, tout est bon ! Et bon pour la santé, car comme le dit Eric Cantona dans le film "Le bonheur est dans le pré" : "C'est pas gras le confit !".

    Cathy Lafon

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