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Le naufrage du Grande America pourrait provoquer l'une des plus grosses marées noires de l'histoire des côtes françaises

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Le cargo America Grande en feu. Le cargo gît désormais par le fond à 333 kilomètres des côtes françaises. Photo LOIC BERNARDIN AFP

Ce mardi 12 mars 2019 dans l’après-midi, le navire italien Grande America a sombré par 4600 mètres de fond, à environ 180 nautiques (333 km) à l’ouest des côtes françaises, au large de La Rochelle. Le cargo subissait un incendie depuis le dimanche 10 mars en soirée, dont l’ampleur s’est décuplée ces dernières heures, rendant son extinction impossible et aggravant fortement la forte inclinaison du navire sur son côté droit. 

Le Grande America transportait des produits toxiques et 2 200 tonnes de fioul. Selon le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, des nappes de pétrole « pourraient toucher le littoral dimanche ou lundi ». Dans la région, la Charente-Maritime et la Gironde sont en « préalerte » et d'importants moyens sont mis en oeuvre pour réduire l'impact de la marée noire

Le Grande America n'est pas un pétrolier et la quantité d’hydrocarbures contenue dans ses soutes reste sans commune mesure avec les quantités déversées en mer par l’Amoco Cadiz en 1978 (223 000 tonnes) et l'Erika en 1999 (20 000 tonnes), mais ce naufrage pourrait représenter l'un des principaux déversements pétroliers au large des côtes françaises de l’histoire.

D'après les données compilées par le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux), l’accident du Grande America pourrait causer une marée noire de l’ampleur de celle de l’Olympic Bravery en 1976 ou de l’Amazzone en 1988.

Infographie: Les plus grosses marées noires au large des côtes françaises | Statista Infographie Statista

Une deuxième nappe de pollution

Deux jours après le naufrage du Grande-America, une deuxième nappe de pollution a été constatée aux larges des côtes françaises, a annoncé jeudi 14 mars le ministre de la transition écologique, François de Rugy, lors d’une conférence de presse à Brest.

La première nappe, d’aspect compact, mesure 13 km de long par 7 km de large, tandis que la seconde, d’aspect disloqué, mesure 9 km de long par 7 km de large, a précisé le porte-parole de la préfecture maritime de l’Atlantique, ajoutant que les deux nappes sont distantes d’environ 20 km l’une de l’autre. Un navire antipollution est déjà sur zone et d’autres devraient être déployés. Si les conditions météorologiques le permettent – la mer est très agitée –, les autorités tenteront de pomper la nappe en mer et d’installer des barrages flottants. Un robot sous-marin pourrait également être déployé pour voir si des fissures sur l’épave pourraient encore laisser échapper du fioul.

Dans un communiqué, l’association de défense de l’environnement Robin des bois a annoncé son intention de porter plainte « pour pollution et abandon de déchets ». Les écologistes d'EELV réclament quant à eux la reconnaissance des écocides (crime contre la nature). "Ce nouveau naufrage démontre que la sécurité sur les navires n’est pas suffisante, et que les compagnies font peser des risques sur l’environnement, les équipages, les littoraux et leurs habitants", écrivent-ils dans un communiqué, où "ils refusent de considérer comme une fatalité la pollution de nos océans." 

Cathy Lafon

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