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Automobile : Michelin et Faurecia s'allient pour donner naissance à un champion français de l'hydrogène

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En France, la première station hydrogène a été inaugurée en janvier 2015, à Saint-Lô, en Normandie. Photo archives AFP

La France va-t-elle devenir leader mondial de l'hydrogène ? Le 11 mars 2019, les deux équipementiers automobiles tricolores Faurecia et Michelin ont lancé une filiale commune, une co-entreprise baptisée "Symbio, a Faurecia Michelin Hydrogen Companyk"autour de la jeune pousse Symbio, concepteur de kits de piles à combustible pour véhicules.

Détenue à parts égales entre Faurecia et Michelin, qui tous deux ont investi depuis plusieurs années des dizaines de millions d'euros dans cette technologie qui permet de transformer de l'hydrogène en électricité et d'alimenter ainsi le moteur électrique d'un véhicule, Symbio "produira et commercialisera des systèmes de piles à hydrogène pour les véhicules légers, utilitaires et les poids lourds".  Objectif affiché par la joint-venture : détenir 25 % d'un marché estimé à 15 milliards d'euros en 2030, dans un secteur de l'hydrogène encore aujourd'hui très atomisé et hisser la société au rang de leader mondial de la pile à combustible.  

Qui est Symbio ?

Cette jeune société grenobloise a été fondée en 2010. Basé à Fontaine (Isère), l'équipementier de nouvelle génération Symbio conçoit des kits de piles à hydrogène (1) qui peuvent être intégrés dans plusieurs formats de véhicules électriques (utilitaires, VAN, bus, poids lourds, bateaux) et sont associés à un bouquet de services digitaux (réparation des véhicules et gestion des flottes à distance etc.). Ainsi équipés, les véhicules offrent un grand confort d’utilisation (plein en trois minutes, autonomie deux fois supérieure à celle de leurs équivalents à batterie…), tout en restant « zéro émission ».

Ses systèmes de pile à hydrogène équipent déjà, notamment, 300 Kangoo ZE dans l'Hexagone, dont l'autonomie dépasse 400 km, tandis que le plein d'hydrogène s'effectue en 3 minutes. Depuis le 1er février dernier, Symbio est devenue une filiale à part entière de Michelin, qui détenait 47 % de Symbio aux côtés d'Engie (23 %) et du CEA Investissements (9 %). Le fondateur de Symbio, Fabio Ferrari, sera à la tête de la nouvelle coentreprise qui devrait compter environ 200 personnes lors de sa création, prévue fin juin.

Détenue à parts égales entre Faurecia et Michelin, qui tous deux ont investi depuis plusieurs années des dizaines de millions d'euros dans cette technologie qui permet de transformer de l'hydrogène en électricité et d'alimenter ainsi le moteur électrique d'un véhiculeSymbio "produira et commercialisera des systèmes de piles à hydrogène pour les véhicules légers, utilitaires et les poids lourds".

Qui fait quoi ? 

Le géant auvergnat du pneumatique fabrique déjà des piles à combustibles pour le compte de Symbio. Le manufacturier conservera toutefois en propre ses travaux sur la membrane, un composant clef de la pile. Son partenariat avec Engie dans les stations à hydrogène pour continuer leur développement, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, sera de même poursuivi. 

De son côté, Faurecia, contrôlé par PSA, gardera son activité dans les réservoirs à hydrogène, qu'il développe notamment avec Stelia Aeropace. Dans la pile à combustible, l'équipementier travaille aussi avec Renault pour équiper, en plus des Kangoo, des Master ou des Trafic. 

Un marché en plein devenir

Implantée au Japon et en Corée du Sud, la filière hydrogène (production, véhicules et stations) a du mal à se développer ailleurs. Seuls quelque 8.000 véhicules à hydrogène circulent aujourd'hui sur la planète. La technologie de l'hydrogène en est encore à un stade expérimental, compte tenu notamment de son coût élevé. Ce dernier devrait toutefois être divisé par deux d'ici à 2025, ce qui la rendra compétitive pour les véhicules utilitaires légers et les camions. 

En France, le plan Hulot prévoit la mise en place d'une centaine de stations à hydrogène d'ici 2023 (à l'origine, ces stations auraient dû être installées fin 2018...) et le déploiement de près de 5 000 véhicules fonctionnant à l'élément primordial de l'univers. L'hydrogène, énergie du futur, est appelée à se développer,  car elle est la plus propre : elle n'émet que de la vapeur d'eau. Intéressant, quand on veut lutter contre le réchauffement climatique...

Dans un contexte économique prometteur, avec un marché qui démarre et des constructeurs allemands, japonais et coréens s'y intéressent, l'ambition de cette joint-venture tricolore est de "proposer à terme une offre de mobilité complète pour les véhicules hydrogène, de la pile à hydrogène jusqu'aux services de maintenance pour le véhicule”, affirme Florent Menegaux, le futur président du groupe Michelin.

(1) Piles à combustible à installer directement sur des véhicules électriques, qui produit du courant électrique en combinant à l'oxygène de l'air du dihydrogène contenu sous pression dans un réservoir. 

Cathy Lafon

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