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Biodiversité : y aura-t-il encore des insectes sur Terre dans 100 ans ?

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Si nous ne changeons rien à nos modes de vie, les jolis papillons pourraient disparaître de la surface de la Terre. Photo AFP

Ils sont tout petits, voire minuscules. Certains d'entre eux nous grattent, nous piquent et nous agacent. Et puis, il nous semblent tellement nombreux... Et souvent, beaux ou pas, pas d'une grande utilité. Pourtant, les insectes, papillons, sacarabées, libellules, abeilles, fourmis....  sont essentiels à la vie sur Terre et à notre survie. Le (très gros) problème, c'est que près de la moitié d'entre eux, alors qu'ils sont essentiels aux écosystèmes comme aux économies des hommes, sont en déclin rapide dans le monde entier, alerte une étude scientifique publiée dimanche 10 février dans la revue Biological Conservation, qui met en garde contre un « effondrement catastrophique » des milieux naturels. 

« La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l’extinction en quelques décennies », soulignent les auteurs de ce bilan « effrayant », synthèse de 73 études, qui pointe en particulier le rôle de l’agriculture intensive. Et donc, entre autres, des pesticides chimiques.

L'épisode d'extinction le plus massif depuis la disparition des dinosaures

C'est une véritable hécatombe. Aujourd’hui, environ un tiers des espèces d'insectes sont menacées d’extinction « et chaque année, environ 1% supplémentaire s’ajoute à la liste », ont calculé Francisco Sanchez-Bayo et Kris Wyckhuys, des universités de Sydney et du Queensland. Ce qui équivaut, notent-ils, « au plus massif épisode d’extinction » depuis la disparition des dinosaures.

41% des insectes sont en déclin

Quand on parle de perte de biodiversité, le sort des grands animaux capte souvent l’attention. La proportion d’espèces d’insectes en déclin (41%) est pourtant deux fois plus élevée que celle des vertébrés et le rythme d’extinction des espèces locales (10%) huit fois plus, soulignent-ils. Or les insectes sont « d’une importance vitale pour les écosystèmes planétaires ». « Un tel événement ne peut pas être ignoré et devrait pousser à agir pour éviter un effondrement qui serait catastrophique des écosystèmes naturels », insistent les scientifiques dans ces conclusions à paraître dans la revue Biological Conservation

La chaîne alimentaire

Parmi les services vitaux rendus aux hommes et au vivant sur la planète par les insectes, la pollinisation des cultures. Qui nous permet de manger. Autre  d'exemple pour illustrer l'impact de la disparition des insectes : le déclin « vertigineux » des oiseaux des campagnes, révélé en France en 2018.  La gent ailée n'a quasiment plus rien à becqueter. « Il n’y a quasiment plus d’insectes, c’est ça le problème numéro un », explique l'un des chercheurs, Vincent Bretagnolle. Même les volatiles granivores ont besoin d’insectes à un moment dans l’année, pour leurs poussins…

Habitat, pesticides, maladies, espèces invasives, changement climatique

A l’origine de la perte des insectes, les chercheurs australiens désignent le bouleversement de leur habitat et le recours aux pesticides de synthèse, au coeur de l’intensification de l’agriculture dans le monde ces soixante dernières années. Selon eux, il y a toutefois des solutions pour inverser le phénomène. La restauration des habitats, associée à une réduction drastique des pesticides, serait probablement le moyen le plus efficace de rétablir les populations, indique le rapport. A ces raisons s’ajoutent les agents pathogènes, les espèces invasives, et enfin le changement climatique mais surtout dans les régions tropicales.

L’étude se base notamment sur les cas de l’Europe et des États-Unis où l’on dispose de suivis les plus réguliers. « Mais vu que ces facteurs s’appliquent à tous les pays du monde, les insectes ne devraient pas s’en tirer différemment dans les pays tropicaux et en développement », notent encore les scientifiques. Pas vraiment optimistes, on l'aura compris.

Cathy Lafon avec l'AFP

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