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Recharger sa voiture électrique en roulant : c'est possible avec "la route électrique" à induction

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Un camion électrique circule sur une route électrifiée dotée d'un rail à conduction à l'aéroport d'Arlanda, au nord de Stockholm le 11 avril 2018. Photo AFP - JONATHAN NACKSTRAND

La question de l'autonomie des voitures électriques, frein important à l'achat (avec le prix) pour les conducteurs (écolos ou pas), est aussi le principal défi des constructeurs. Aujourd'hui, si la batterie du véhicule est vide, on doit s'arrêter pour la recharger. Le hic, bien sûr, c'est que le réseau des points de recharge électrique est encore loin de mailler tout le territoire de l'Hexagone. Parmi les pistes de solution explorées par les chercheurs, l'amélioration de la technologie des batteries, afin de les rendre plus endurantes et plus rapides à recharger. Mais aussi l'intégration des systèmes d'alimentation directement dans les routes empruntées par les véhicules électriques. En clair : la voiture se chargerait en roulant et deviendrait autonome 24 h sur 24. L'idée est née au Japon, en 2011.

 

Sur "la route électrique à induction"

Les chercheurs s'appuient sur l'induction, de manière électromagnétique. Une technologie qui a fait ses preuves dans la recharge des smartphones comme en cuisine, avec les plaques à induction. L'électricité "aspirée" est ensuite utilisée pour propulser le véhicule ou pour être stockée dans des batteries. 

La Suède pionnière

Pionnière dans ce domaine, la Suède qui ambitionne "d'être l'un des premiers pays développés sans énergies fossiles" d'ici à 2030, a inauguré le mercredi 11 avril 2018,  une route électrifiée dotée d'un rail à conduction. Une première mondiale, selon ses promoteurs, qui permet de recharger la batterie du véhicule en mouvement. Long de deux kilomètres, ce tronçon test baptisé "eRoadArlanda" se situe sur une voie du réseau secondaire reliant un terminal fret de l'aéroport international de Stockholm Arlanda et un centre de logistique. de manière électromagnétique. 

En France aussi

La France est aussi sur le pont. Associé au fabricant de processeurs Qualcomm Technologies et à l'Institut pour la transition énergétique (ITE) Vedecom, Renault avait fait circuler en 2017 deux Kangoo ZE sur une "route électrique" qui rechargeait les batteries des véhicules circulant dans les deux sens. L'essai avait eu lieu à Satory (Versailles), sur 100 mètres de route, équipés d'un système de charge dynamique pour les voitures électriques. Le système permettait une charge de 20 kW à une vitesse de 100 km/h.

Faire le plein en roulant

Une nouvelle étape a été franchie dans l'Hexagone l'année dernière. Le 16 juin 2018, le second Forum de l'électromobilité d'Alençon a accueilli la présentation d'un prototype de piste à induction dynamique réalisé par l'Institut Vedecom.  Une première européenne, fruit d'un travail entamé il y a quatre ans, dans le cadre du projetFabric , un programme européen qui vise à évaluer la faisabilité technique d'une solution de recharge en roulant pour les véhicules électriques.

Comment ça marche ? 

Le prototype conçu par Vedecom fonctionne grâce à l'action d'un champ magnétique entre deux bobines, explique  Enedis"Si vous faites passer un courant dans une bobine, il génère un champ magnétique qui redevient de l'électricité lorsqu'il passe dans une seconde bobine. En plaçant chacune de ces deux boucles dans la voie et sur le véhicule on transmet l'énergie nécessaire à la charge", détaille pour le le gestionnaire du réseau d'électricité en France, Gilles Le Calvez, directeur du programme véhicule à l'Institut Vedecom. Le tout à la demande, afin que tous les véhicules, y compris ceux dotés d'un moteur thermique, puissent circuler sans encombre sur ces routes.

Passage jusqu'à 100 km/h

Pour l'instant, il reste encore quelques obstacles technologiques à dépasser, précise Enedis. "Les véhicules doivent d'abord être équipés de bobines, ce qui n'est pas encore le cas, à quelques exceptions près. Il est aussi nécessaire de passer par une standardisation des technologies, afin qu'il n'existe pas plusieurs normes différentes et que tous les véhicules électriques puissent se recharger sur n'importe quelle route", poursuit le chercheur. 

Sur ses pistes de Satory, dotées d'une puissance de 20 kW, Vedecom avait déjà pu expérimenter la charge simultanée de deux véhicules, dont l'un circulait à 100 km/h. Les tronçons courts exposés à Alençon on permis quant à eux de récupérer l'équivalent de 2 à 3 kW d'énergie. De quoi compenser l'électricité consommée au moment du passage, voire de recharger une partie de la batterie, selon la vitesse de circulation car "la route à induction demeure un dispositif adapté aux voies à vitesse limitée, en ville par exemple". "Encore en phase d'évaluation, cette solution devrait encore être améliorée afin de transférer plus d'énergie" conclut Enedis. A suivre...

Cathy Lafon

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